L'honorable Christian Paradis, C.P., député
Ministre de l'Industrie
Montréal (Québec)
Le 5 décembre 2011
Notes d'allocution
La version prononcée fait foi
Bonjour.
Je vous remercie de cette aimable présentation. C'est un privilège pour moi d'être avec vous ici aujourd'hui.
Je tiens tout d'abord à féliciter Aéro Montréal d'avoir une fois de plus cette année organisé ce vaste forum dédié à l'innovation dans l'aérospatiale, en collaboration avec le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec.
Le Forum Innovation Aérospatiale est rapidement devenu un lieu propice aux discussions sur l'avenir de l'industrie québécoise de l'aérospatiale, et l'accent qui est mis cette année sur le recours à l'innovation pour favoriser des chaînes d'approvisionnement plus durables arrive à point nommé.
Mesdames et Messieurs, en tant que Québécois, et en tant que ministre responsable du Québec, je suis très fier de l'industrie québécoise de l'aérospatiale et du rôle qu'elle joue au sein du secteur canadien global de l'aérospatiale.
Nous connaissons tous très bien les statistiques impressionnantes de l'industrie de l'aérospatiale à Montréal et au Québec : 235 entreprises, 11 milliards de dollars en revenus annuels, et près de 40 000 travailleurs, ce qui fait de Montréal la troisième grappe du secteur de l'aérospatiale au monde après Toulouse et Seattle.
Un détail intéressant au sujet de l'industrie de l'aérospatiale de la région de Montréal, c'est que vous pouvez trouver dans un rayon de 30 kilomètres tous les composants nécessaires à la fabrication d'un nouvel aéronef, ce qui est tout à fait remarquable.
Toutefois, ce qui m'intrigue davantage, c'est qu'un grand nombre d'entreprises du Québec sont relativement petites et effectuent des travaux hautement spécialisés en collaboration avec de plus grandes entreprises — très souvent d'envergure internationale — du secteur de la fabrication d'équipement d'origine.
Le marché mondial de l'aérospatiale est en partie responsable des réussites extraordinaires de Bombardier, Pratt & Whitney Canada, CAE et Héroux-Devtek dans le domaine de l'aérospatiale au Québec. Ces entreprises comptent parmi nos meilleurs ambassadeurs dans le monde pour les technologies novatrices de pointe conçues et mises au point au Canada, et plus précisément ici à Montréal.
Par ailleurs, aux côtés de ces grandes entreprises, de petites entreprises cumulent aussi des résultats impressionnants. Qu'elles soient spécialisées dans la fabrication de matériaux composites de pointe, offrent des solutions innovatrices et économiques en matière de réparation ou conçoivent et fabriquent des structures légères et des assemblages de feuilles de métal, ces petites et moyennes entreprises accomplissent des travaux hautement techniques et spécialisés, et elles le font ici même dans la région.
Ces efforts et ces résultats positifs sont particulièrement encourageants en cette période d'incertitude économique.
Ce n'est un secret pour personne : la situation financière actuelle en Europe et aux États-Unis a une incidence sur la croissance économique à l'échelle mondiale. J'admets que les résultats financiers de plusieurs d'entre vous sont le reflet de cette situation.
En ces temps d'incertitude, la meilleure chose à faire pour le Canada, c'est de garder le cap. Mais cela ne signifie pas de se croiser les bras et d'attendre.
Notre gouvernement a reçu un mandat ferme qui consiste à mettre l'accent sur la croissance économique et la création d'emplois. Et ce mandat, nous le prenons très au sérieux et nous voulons nous en acquitter le mieux possible.
Si nous regardons au-delà de l'incertitude immédiate, nous sommes en mesure de voir plusieurs signes positifs pour le Canada.
Le Fonds monétaire international prévoit que notre économie sera l'une des plus performantes parmi les pays du G7 cette année et l'an prochain.
Le magazine Forbes a récemment qualifié le Canada de pays par excellence pour faire des affaires.
Et notre secteur de l'aérospatiale fait fond sur nos antécédents en matière d'investissement en recherche-développement (R-D) et d'innovation. En fait, dans le secteur manufacturier du Québec, le secteur de l'aérospatiale se classe au premier rang au chapitre des investissements dans la R-D.
Bref, Mesdames et Messieurs, nous avons vraiment de quoi être fiers. Nous sommes prêts à saisir les possibilités d'affaires qui découleront de la croissance de cette industrie.
Avec le renforcement des économies de l'Asie et de l'Amérique latine, le flux de passagers et de marchandises devrait connaître un essor exponentiel.
Le Conference Board du Canada prévoit que l'importance croissante de ces marchés émergents et la demande accrue d'aéronefs plus éconergétiques favoriseront la croissance du secteur commercial de l'aérospatiale.
Cette croissance potentielle favorisera à son tour les investissements et les percées dans le secteur, et ce, partout dans le monde. Notre défi consistera à faire en sorte que les fabricants du monde entier viennent puiser à même la technologie et l'expertise de nos compagnies canadiennes.
Aéro Montréal voulait tirer profit de cette croissance potentielle en lançant l'initiative MACH, et j'en profite pour souligner son engagement à aider les entreprises locales à se tailler une place sur les chaînes d'approvisionnement de pointe du monde entier.
Cette initiative s'appuie sur une réalité avec laquelle nous devons tous composer, au gouvernement et dans l'industrie de l'aérospatiale : la nécessité absolue d'innover.
Comme l'a mis en évidence le groupe d'experts Jenkins au sujet de l'appui fédéral à la R-D, nous devons maintenir notre engagement à l'égard de l'innovation.
L'initiative MACH n'est que le dernier fleuron de la collaboration qui existe entre les entreprises, les universités et les instituts de recherche afin de tirer profit de l'expérience de chacun.
Ces partenariats sont une formule gagnante pour préserver l'avantage concurrentiel du Canada. Ce sont aussi des lieux propices à l'innovation.
Et je suis heureux de dire que notre gouvernement a rempli avec diligence son rôle de partenaire afin d'appuyer ces efforts.
D'un point de vue purement commercial, nous avons facilité une quantité incroyable de synergies d'affaires, ce qui a généré des retombées économiques.
Toutefois, Mesdames et Messieurs, notre croissance à long terme ne surviendra pas seulement grâce à la conception de nouveaux produits et au renforcement des chaînes d'approvisionnement, mais aussi grâce à la formation des ingénieurs de demain.
C'est dans cette optique que je voudrais souligner les engagements pris par plusieurs d'entre vous envers le Centre technologique en aérospatiale, qui a ouvert ses portes il y a à peine un mois.
Notre gouvernement a fourni son appui, de concert avec le gouvernement du Québec, pour aider à créer ce centre. Ce faisant, et par l'intermédiaire de programmes offerts à des établissements comme l'École Polytechnique de Montréal, nous travaillons en collaboration avec des entreprises afin d'investir dans la formation des techniciens et des ingénieurs qui seront nécessaires pour propulser cette industrie dans le 21e siècle.
De plus, le mois dernier, par l'entremise du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, notre gouvernement a investi plus de 8 millions de dollars pour appuyer 20 partenariats innovateurs entre des collèges et des entreprises du Québec. Au titre de cet investissement, le Collège Édouard-Montpetit a reçu 2,3 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre de nouvelles méthodes d'inspection des composants aérospatiaux faits de matériaux composites.
Ce ne sont là que quelques exemples de l'engagement du gouvernement fédéral à l'égard de l'industrie canadienne de l'aérospatiale.
Mesdames et Messieurs, nous comprenons bien l'importance de l'innovation.
C'est pourquoi nous avons appuyé l'industrie canadienne de l'aérospatiale par l'entremise de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, de l'Institut de recherche aérospatiale et du Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches Canada, et des investissements stratégiques en sciences et technologie du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
C'est aussi pourquoi nous avons adopté la Politique des retombées industrielles et régionales, qui a aidé plusieurs d'entre vous ici aujourd'hui à avoir accès à de nouveaux débouchés.
C'est pourquoi nous continuons d'appuyer fermement la participation du Canada au Programme de l'avion de combat interarmées pour l'acquisition d'appareils F-35.
C'est pourquoi nous avons investi des milliards de dollars dans les campus partout au pays afin de créer des laboratoires en génie et des installations qui serviront d'incubateurs pour les futures technologies.
Et c'est la raison pour laquelle, dans le budget de 2011, nous nous sommes engagés à examiner les programmes et politiques du gouvernement relatifs aux industries canadiennes de l'aérospatiale et de l'espace, afin d'assurer la compétitivité à long terme de cette industrie. J'espère annoncer bientôt le lancement de cet examen.
Mesdames et Messieurs, nous sommes vos partenaires lorsque vient le temps de comptabiliser nos succès, que ce soit aujourd'hui, demain ou dans les années futures.
J'ai bien hâte de travailler avec vous, pour le Québec, et pour le Canada.
Je vous remercie.