Nous, dirigeants d’Amérique du Nord, nous sommes rencontrés aujourd’hui à Washington, DC pour faire avancer sur la voie de la prospérité économique, de la sûreté et de la sécurité, les États-Unis, le Mexique et le Canada. Grâce à ses profonds liens économiques, historiques, culturelles, environnementales et sociétales, la coopération nord-américaine rehausse notre capacité d’affronter des défis mondiaux, de soutenir la concurrence sur la scène économique internationale et de parvenir à une plus grande prospérité. Nous réitérons notre engagement à développer davantage notre partenariat économique et politique, axé sur une vision à long terme constante et stratégique, puisque l’avancement de notre agenda commun avantage directement les populations de notre région.
Notre première priorité reste la croissance économique durable et la création d’emplois à grande échelle. Pour la première fois, en 2011, notre commerce trilatéral des marchandises a dépassé 1 billion de dollars américains. Notre intégration nous aide à maximiser nos capacités et à rendre nos économies plus innovatrices et compétitives sur la scène mondiale. Ensemble, nous cherchons à ce que la coopération économique nord-américaine favorise des gains en productivité pour l’ensemble de nos citoyens, en intensifiant nos efforts nationaux et bilatéraux respectifs de manière à atteindre ce but.
À cette fin, nous nous engageons à introduire rapidement des mesures réglementaires concrètes pour rendre possibles l’innovation et la croissance sans négliger le respect de normes rigoureuses en matière de santé publique, de sécurité et de protection de l’environnement. Nous allons continuer à réduire les frais de transaction et à améliorer l’environnement commercial. Depuis deux ans, nous avons établi le Conseil supérieur É.-U.-Mexique de coopération en matière de réglementation et le Conseil de coopération É.-U.-Canada en matière de réglementation, qui sont chargés de poursuivre l’objectif commun de notre engagement à nous compléter de manière trilatérale dans quatre secteurs : certaines normes applicables aux émissions des véhicules, la sécurité ferroviaire, le Système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques et l’alignement des principes sur lesquels reposent nos approches en matière de réglementation des nanomatériaux. Cet objectif est particulièrement important pour les petites et moyennes entreprises, qui sont les moteurs de la croissance. Grâce à l’élimination de différences inutiles dans la réglementation, les petites entreprises seront mieux en mesure de participer à une économie nord-américaine intégrée. La réussite de ces efforts ouvre la voie à une coopération supplémentaire en matière de réglementation à l’échelle de l’Amérique du Nord.
Pour maintenir la compétitivité nord-américaine, il faut des chaînes d’approvisionnement sûres et des frontières efficientes. Nous restons déterminés à les obtenir par la coopération. À cette fin, les États-Unis et le Mexique ont produit au mois de mai 2010 la Déclaration concernant la gestion de la frontière au vingt-et-unième siècle et les États-Unis et le Canada ont produit au mois de décembre 2011 la déclaration Par-delà la frontière : une vision commune de la sécurité du périmètre et de la compétitivité économique. Nous maintenons notre engagement à l’égard des objectifs de ces importantes déclarations et de leur mise en œuvre intégrale, qui constituent des renforts mutuels. En appuyant aussi les travaux des organisations multilatérales pour favoriser l’amélioration de la collaboration, de l’intégration et de la normalisation, nous sommes mieux en mesure de repérer et d’interdire les menaces avant qu’elles n’atteignent nos frontières, ainsi que d’accélérer la circulation légitime des produits et des personnes dans toute l’Amérique du Nord, de manière plus efficiente, sûre et résiliente. Nous avons aussi demandé à nos ministres responsables du commerce de déterminer quels sont les secteurs dans lesquels nous pouvons resserrer notre coopération régionale en intensifiant le commerce et l’investissement.
À titre de premières sources d’innovation et de créativité, nos trois pays sont déterminés à protéger et à faire respecter les droits de propriété intellectuelle (DPI). Nous nous engageons à promouvoir de solides pratiques et un cadre juridique efficace au niveau de l’application des DPI, plus particulièrement dans le domaine criminel, à la frontière, dans le cadre d’actions civiles ou administratives, et en rapport avec la distribution de contrefaçons sur Internet, conformément à l’Accord commercial relatif à la contrefaçon (ACRC), que les États-Unis et le Canada ont récemment signé. Le Mexique s’engage à procéder à une réforme exhaustive de son système juridique reposant sur les normes rigoureuses aux termes de l’ACRC.
La coopération au chapitre de l’énergie réduit le coût des affaires et rehausse la compétitivité économique en Amérique du Nord. Nous reconnaissons qu’il existe une coopération croissante à l’échelle régionale et à l’échelle fédérale à l’égard de l’énergie continentale, notamment au niveau de la production d’électricité et de son interconnexion et nous accueillons l’accroissement des échanges commerciaux dans le secteur de l’énergie en Amérique du Nord. Nous nous engageons au nom de nos gouvernements à travailler avec tous les intervenants pour accroître cette coopération afin de rehausser notre sécurité énergétique, notamment en ce qui concerne l’exploration et l’exploitation sûre et efficiente des ressources. Nous appuyons la coordination des efforts visant à faciliter la circulation ininterrompue de l’énergie sur le réseau électrique interconnecté et la promotion du commerce et de l’investissement dans les technologies de l’énergie propre.
L’interconnexion accrue des réseaux électriques dans les Amériques permettrait de donner suite au Partenariat des Amériques pour l’énergie et le climat, qui vise à réduire la pauvreté énergétique et à accroître le recours aux sources d’énergie renouvelable. Nous reconnaissons le leadership dont fait preuve le Mexique en appuyant les interconnexions en Amérique centrale, nous réitérons notre soutien à l’égard d’une alimentation en électricité abordable, fiable et de plus en plus renouvelable pour les entreprises et les foyers, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, et d’un élargissement des marchés de l’énergie propre et de la technologie verte.
Nous nous engageons à poursuivre nos efforts pour en venir à une solution mondiale durable au problème du changement climatique. Nous nous réjouissons du résultat de la conférence sur le climat tenue à Durban, en ce qui à trait à la fois à l’opérationnalisation des accords de Cancún et à la préparation d’un nouvel accord juridique applicable à toutes les parties à partir de 2020, appuyons l’activation du fonds climatique vert et soulignons l’importance des modalités financières et des investissements dans le contexte de mesures d’atténuation significatives. Nous prévoyons travailler ensemble, notamment dans le cadre du forum des grandes économies (Major Economies Forum, MEF), en vue de l’obtention d’un résultat positif à la 18e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Doha, au Qatar. Nous poursuivrons la transition vers une économie reposant sur l’énergie propre et la coopération en vue de freiner la déforestation et la dégradation des sols à l’échelle mondiale. Nous avons aussi l’intention de resserrer notre coopération trilatérale et de travailler avec d’autres partenaires intéressés afin d’accélérer les efforts visant la réduction des émissions de « forceurs climatiques de courte durée », et nous signalons la récente création de la Coalition pour le climat et l’air pur visant à réduire les polluants de courte durée ayant un effet sur le climat à laquelle nous participons tous activement. La réduction de nos émissions de ces substances, notamment le méthane, le carbone noir et de nombreux hydrocarbures fluorés (HFC), permet d’entrevoir une nette possibilité de ralentir le réchauffement terrestre à court terme, dans le contexte de nos efforts plus généraux de lutte contre le changement climatique, tout en offrant de nombreux avantages pour la santé, la productivité agricole et la sécurité énergétique.
Comme nos sociétés et nos économies reposent de plus en plus sur une technologie réseautée, nous reconnaissons qu’il est de plus en plus important qu’Internet soit ouvert, interopérable, sécurisé et fiable. Nous réitérons l’importance des organes de gouvernance multilatéraux pour Internet et nous soulignons que la lutte contre la cybercriminalité est essentielle à la croissance économique et à la sécurité internationale. Nous reconnaissons la contribution fondamentale de la Convention sur la cybercriminalité de Budapest, et nous sommes convaincus que cette Convention devrait être adoptée le plus largement possible. C’est pourquoi nous nous réjouissons que le Canada la ratifie et que le Mexique mène à bien les préparatifs nécessaires à sa signature.
Lors du Sommet des dirigeants nord-américains de 2009, nous nous sommes engagés, dans le prolongement de la réussite de notre réponse coordonnée à la pandémie de grippe H1N1, exemple de coopération généralisée, à nous préparer conjointement à de futurs cas de grippe animale ou pandémique pour améliorer la santé et la sécurité de nos citoyens. Aujourd’hui, nous annonçons le point culminant de cette démarche—le Plan nord-américain de lutte contre la grippe animale ou pandémique (PNAGAP)—qui offre un cadre de collaboration multisectorielle pour renforcer notre réponse à de futurs cas de grippe animale ou pandémique en Amérique du Nord et nous nous engageons à le mettre en œuvre.
Le crime organisé transnational nuit à l’ensemble de nos citoyens. Nous nous engageons à concentrer nos efforts nationaux et à resserrer notre coopération pour lutter contre tous les aspects de ce fléau commun sur la base des principes de la responsabilité que nous partageons, de la confiance mutuelle et du respect. Nous avons l’intention de partager davantage notre savoir-faire et de coopérer davantage dans des domaines clés comme le trafic des armes et le blanchiment d’argent, conformément à nos lois et à nos constitutions.
Nous sommes aussi résolus à renforcer la sécurité dans les Amériques en soutenant le développement des capacités. Nous avons l’intention de rehausser notre coopération avec nos partenaires en Amérique centrale. En 2012, nos gouvernements amorceront un Dialogue sur la sécurité du Système d’intégration centraméricaine (SICA) avec l’Amérique du Nord pour accroître la coordination et la coopération en matière de sécurité régionale. Nous continuons à participer activement au processus de collaboration du SICA-Groupe des amis de l’Amérique centrale, afin d’aligner l’aide et les programmes internationaux, de manière à soutenir la mise en œuvre de la Stratégie centraméricaine de sécurité régionale. Nous saluons aussi la réunion hémisphérique de haut niveau sur le crime organisé transnational et nous reconnaissons la pertinence d’une collaboration plus étroite et de l’échange d’information entre les organismes nationaux concernés.
Nous réitérons notre engagement envers Haïti, nous invitons les acteurs politiques haïtiens à travailler ensemble et à prendre de mesures concrètes en vue de renforcer la gouvernance et la primauté du droit, conditions préalables fondamentales à l’accroissement du commerce, de l’investissement, du développement et de la prospérité à long terme. Nous signalons l’urgence et l’importance de la confirmation parlementaire d’un nouveau gouvernement et de la confirmation par ce gouvernement du moment des élections sénatoriales et locales. Nous invitons également Haïti à continuer à poursuivre le perfectionnement de la police nationale haïtienne pour qu’elle puisse assumer la pleine responsabilité de la sécurité en Haïti.
Pour renforcer davantage la sécurité nucléaire sur le continent nord-américain, nous avons travaillé ensemble, avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, à transformer le combustible du réacteur de recherche du Mexique en uranium faiblement enrichi et à fournir du nouvel uranium faiblement enrichi en échange de l’uranium hautement enrichi (HEU), conformément à l’engagement pris lors du Sommet sur la sécurité nucléaire tenu à Washington en 2010 et annoncé au Sommet sur la sécurité nucléaire tenu à Séoul, au mois de mars 2012.
L’intensification de notre dialogue sur les questions prioritaires de l’agenda nord-américain se traduit par la fréquence des réunions formelles ou informelles des ministres ou des spécialistes sur des thèmes très variés réunissant nos trois pays, notamment en ce qui à trait aux travaux de la Commission du libre-échange de l’ALENA et les commissions nord-américaines de coopération dans les domaines de l’environnement et du travail, pour accroître la prospérité de notre région, protéger l’environnement et améliorer le niveau de vie en Amérique du Nord. Compte tenu de nos défis communs en matière de sécurité et de défense, comme les organisations criminelles transnationales, ainsi que des possibilités qui existe de renforcer la coopération dans le domaine des secours en cas de catastrophe, nous nous réjouissons du récent élargissement de notre dialogue au niveau des ministres dans le cadre de la réunion des ministres nord-américains de la Défense, qui a eu lieu les 26 et 27 mars 2012, à Ottawa.
À titre de partenaires dans les Amériques, nous sommes résolus à travailler ensemble au sein du système interaméricain et dans le cadre du VIe Sommet des Amériques, qui se tiendra les 14 et 15 avril à Cartagena, en Colombie. Nous sommes entièrement d’accord avec le thème sur lequel se tiendra le Sommet : Connecter les Amériques : partenaires pour la prospérité. Le Sommet donne une occasion de faire jouer l’effet de levier des liens tissés dans les Amériques pour avancer sur la voie d’une gouvernance démocratique, transparente, responsable, qui favorise une croissance économique inclusive, durable, axée sur le marché au cours de la prochaine décennie. Dans l’intérêt de la population des Amériques et pour stimuler un engagement général positif de la part des pays de la région, nous approfondissons les intérêts et les valeurs que nous partageons. Nous prenons l’engagement de travailler ensemble pour que le Sommet accroisse notre détermination à nous rapprocher de ces objectifs à titre de partenaires égaux.
Compte tenu de l’importance des Amériques pour notre prospérité économique collective, nous sommes déterminés à travailler ensemble pour avancer sur la voie des principes approuvés par le Réseau de compétitivité interaméricain à Saint-Domingue et pour soutenir l’initiative Chemins vers la prospérité qui préconise l’habilitation des petites entreprises; la facilitation du commerce; la constitution d’une main-d’œuvre moderne; et l’élaboration de pratiques plus solides à l’égard de la main-d’œuvre et de l’environnement pour favoriser une croissance économique inclusive.
Nous reconnaissons également la valeur de notre compréhension commune des principales difficultés auxquelles est confronté le monde aujourd’hui, l’importance de prendre des mesures pour promouvoir la croissance, et le fait que la préservation et l’intensification des échanges commerciaux sont les clés de la reprise économique mondiale. Le Canada et les États-Unis appuient les efforts de la présidence mexicaine du G‑20 cette année et, avec le Mexique, nous nous engageons à approfondir notre dialogue sur la gouvernance économique à cet égard, particulièrement dans le cadre de nos travaux visant à rehausser la compétitivité et la prospérité nord-américaines. Le Partenariat transpacifique représente une occasion pour nous d’approfondir davantage nos relations commerciales et de créer des emplois. Les États-Unis se réjouissent de l’intérêt du Canada et du Mexique à se joindre au Partenariat avec un haut niveau d’ambition.
Le Président Obama et le Premier ministre Harper acceptent l’invitation du Président Calderón d’accueillir au Mexique le prochain Sommet des dirigeants nord-américains.