Surrey (Colombie-Britannique)
Le 4 juin 2012
Priorité au discours prononcé
Merci beaucoup Gordon. Nous sommes vraiment dans un endroit intéressant. C'est vraiment fantastique d'être ici. Bien entendu, c'est un retour aux sources pour moi. J'ai grandi en Colombie-Britannique et j'y ai vécu toute ma vie; sauf que dernièrement, Ottawa semble prendre beaucoup de mon temps. Je veux remercier les responsables de Mud Bay Drilling pour leur accueil chaleureux et les autres intervenants qui sont ici aujourd'hui pour appuyer les objectifs du plan de développement responsable des ressources lancé par notre gouvernement.
Je veux profiter de l'occasion pour présenter les nombreux efforts déployés par notre gouvernement afin d'assurer la prospérité du Canada à l'avenir. Notre principale priorité a toujours été d'appuyer l'emploi et la croissance et de favoriser l'économie durable au pays. Depuis que nous avons déposé le Plan d'action économique pour faire face à la récession mondiale, le Canada s'est rétabli et a largement rattrapé toutes les baisses et les pertes d'emploi subies pendant la récession. Depuis juillet 2009, plus de 750 000 emplois ont été créés, et on compte maintenant au-delà de 260 000 emplois de plus que lors du sommet atteint avant la récession, ce qui représente la plus forte création d'emplois parmi les pays du G7. Cela est particulièrement rassurant pour les Canadiens en raison de l'incertitude persistante de l'économie mondiale.
Les ressources naturelles sont à l'origine de l'économie canadienne, et elles en sont encore aujourd'hui le pilier. Le secteur des ressources naturelles du Canada emploie près de 800 000 Canadiens. De plus, l'industrie des ressources génère des milliards de dollars annuellement en redevances et en recettes fiscales pour aider à financer les programmes et services du gouvernement. Notre force dans le secteur des ressources doit prendre de l'ampleur à l'avenir. Nous estimons actuellement qu'au cours de la prochaine décennie, il sera possible de lancer au moins 500 nouveaux projets et d'attirer plus de 500 milliards de dollars d'investissements au pays dans les seuls secteurs de l'énergie et des mines. Ces projets créeront des emplois au Canada et contribueront grandement à la prospérité économique du pays. En fait, le montant des avantages possibles continue d'augmenter à mesure que de nouvelles possibilités sont découvertes.
Certains affirment que le succès phénoménal de l'industrie du pétrole a engendré au Canada le soi-disant syndrome hollandais, qu'il a gonflé la valeur du dollar, rendu nos exportations trop onéreuses et nui à notre secteur manufacturier. Il est malheureux que certaines personnes regardent une des économies les plus saines au monde et disent qu'elle est malade. Cette théorie a été réfutée à de nombreuses reprises. En fait, un climat d'investissement ouvert est essentiel pour la création d'emploi et la croissance économique au Canada. Les investissements axés sur le marché jouent un rôle crucial pour permettre au pays de réaliser son plein potentiel économique. Ils permettent le transfert des connaissances, de la technologie et des compétences aux entreprises du pays et contribuent à l'innovation, à la productivité et à la compétitivité.
Dans certains milieux, on a aussi suggéré que le développement des ressources au Canada n'aide que l'Ouest, tout en nuisant l'Est. Cette affirmation est erronée et est une source de discorde. La mise en valeur des ressources – les mines, l'industrie forestière et l'énergie – a lieu partout au Canada et contribue à l'économie de toutes les provinces. Ici en Colombie-Britannique, notre grande réserve de ressources naturelles propulse l'économie. En 2010, le secteur des ressources a contribué à 11,2 % du produit intérieur brut de la Colombie-Britannique et a soutenu 5,5 % des emplois de la province. En raison de la hausse de la demande à l'international pour les ressources de la Colombie-Britannique, ces indicateurs continueront de s'améliorer. Entre aujourd'hui et 2035, 30 % de la demande mondiale en énergie devrait venir de la Chine. D'ici 2030, il est prévu que ce pays sera le plus grand consommateur de pétrole au monde, et la majorité de ce pétrole devra être importé.
Il est évident que le Canada a ce qu'il faut pour tirer profit de ces occasions. En quelques années, le Canada est devenu la première source du bois importé par la Chine, notamment grâce à une augmentation de plus de 60 % l'année dernière seulement. En 2012, cette tendance se maintient. Le Canada a fourni près d'un million et demi de mètres cubes de bois d'œuvre résineux à la Chine pendant le premier trimestre, ce qui équivaut à 47 % des importations du genre dans ce pays. Et la Colombie-Britannique joue un rôle important dans le succès du Canada dans le domaine des mines et de l'exploration minérale. La valeur de la production minérale de la province en 2011 était de 8,6 milliards de dollars. De plus, en 2012, on atteindra en Colombie-Britannique un record de plus de 800 millions de dollars en dépense d'exploration.
La mine de cuivre et d'or Mount Milligan de Thompson Creek est en cours de développement. Près de 750 employés travaillaient le mois dernier à la construction du site, et on prévoit un investissement en immobilisations d'environ un milliard de dollars. On prévoit plusieurs autres projets, notamment le projet de Galore Creek de Teck dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, avec un investissement en immobilisations prévu de plus de 5 milliards de dollars, 900 emplois pendant la construction et 500 emplois pendant l'exploitation. Il existe aussi en Colombie-Britannique une histoire de réussite en matière d'énergie, soit avec les gaz de schiste. Les estimations modérées indiquent que les sols de la province abritent au moins cent billions de mètres cubes de gaz naturel récupérable. L'industrie du gaz naturel liquéfié prend de l'ampleur. Trois nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié sont proposés ou en cours de construction. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la Colombie-Britannique et pour sa capacité de répondre aux besoins des marchés mondiaux. Shell Canada a récemment annoncé son projet de gaz naturel liquéfié à Kitimat, qui sera le plus grand projet du type mené à ce jour au Canada.
Aujourd'hui, ici à Surrey, on trouve de bons emplois qualifiés dans des entreprises novatrices œuvrant dans le secteur des ressources. Par exemple, Mud Bay Drilling s'est forgée une solide réputation auprès de ses clients du secteur des ressources grâce à son expertise en matière de forage environnemental et d'essais sur place.
La mise en valeur des ressources est importante pour les communautés de partout au pays. Les sables bitumeux de l'Alberta génèrent des retombées dans tout le Canada, dont le secteur manufacturier de l'Ontario. En Saskatchewan, les industries du pétrole, de la potasse et de l'uranium continuent à prendre de l'ampleur en ciblant de nouveaux marchés aux besoins importants. Le Manitoba agrandit ses installations hydroélectriques afin de produire de l'énergie propre à coût moindre. En Ontario, on envisage le développement du cercle de feu, une région du nord de la province dont les immenses ressources minérales auraient une valeur potentielle de plusieurs milliards de dollars. Le Québec, longtemps un géant des secteurs minier et énergétique, s'apprête à lancer le Plan Nord, qui contribuera à réaliser le potentiel économique de ses vastes étendues nordiques de manière à générer des retombées pour tous les Québécois. Le Nouveau-Brunswick jouit d'abondantes ressources forestières, la Nouvelle‑Écosse développe des gisements pétroliers en mer, l'Île-du-Prince-Édouard mise sur l'énergie renouvelable tandis que Terre-Neuve-e-Labrador a su tirer d'importants bénéfices de ses gisements pétroliers au large. Enfin, une grande partie des ressources dans les territoires du Nord canadien est encore inexploitée. Nous ne connaissons pas encore l'ampleur de ces ressources, mais nous savons que leur potentiel est gigantesque.
Bien entendu, il ne s'agit là que d'une partie de l'histoire. Le secteur des ressources n'opère pas en vase clos. Les mines n'apparaissent pas comme par magie. Elles exigent qu'on fasse de la prospection, qu'on les développe, qu'on les construise, qu'on y investisse d'importantes sommes et qu'on achète équipement et machinerie. Les mines font appel à des travailleurs de tous les secteurs de l'économie canadienne, particulièrement le secteur manufacturier. Jayson Myers, PDG de Manufacturiers et exportateurs du Canada, appuie vivement la mise en valeur des ressources, car ces activités appuient le secteur manufacturier du pays. À ce sujet, je le cite :
[Traduction] Au total, nous estimons que les entreprises du secteur de l'énergie et des ressources ont investi plus de 85 milliards de dollars dans de grands projets d'immobilisations en 2011, et nous croyons que ces investissements doubleront au cours des trois prochaines années. Ces investissements amèneront de nouvelles possibilités d'affaires pour les manufacturiers canadiens, et ce, dans un éventail de secteur, de l'équipement à l'acier de construction en passant par la fabrication de produits en métal, les matériaux de construction et l'approvisionnement en pièces. De nouvelles possibilités s'offriront ainsi aux firmes de génie et de construction, aux compagnies de traitements et de technologies environnementales ainsi que dans le domaine des services, y compris l'hébergement, l'alimentation, les services environnementaux et liés aux ressources, la gestion des terres, le camionnage ainsi que la distribution.
Ce type d'investissement touchera tout le Canada, ce qui profitera à l'ensemble des secteurs de l'économie. C'est pourquoi il est si important de veiller à créer le contexte nécessaire pour attirer des investissements internationaux dans les provinces et les territoires. Le Canada doit concurrencer les autres pays riches en ressources pour obtenir ces investissements créateurs d'emploi. C'est là la raison fondamentale qui motive l'engagement de notre gouvernement de moderniser le système de réglementation du Canada au moyen du développement responsable des ressources naturelles. Nous devons établir des processus d'examen des projets rapides et efficaces, ce qui nous permettra de tenir tête à d'autres nations misant sur les ressources. Il faut créer un système qui suscite la confiance des gens d'affaires et attire les investissements tout en renforçant nos normes environnementales de calibre mondial.
Voici donc ce que les nouvelles mesures législatives nous permettront de réaliser. Premièrement, le processus d'examen des projets deviendra plus prévisible et plus rapide. Deuxièmement, on diminuera les cas de double examen des projets. Troisièmement, le projet de loi améliorera la protection de l'environnement. Enfin, ces mesures mèneront à de meilleures consultations des Autochtones. Afin de simplifier et moderniser notre système de réglementation désuet, nous adopterons une approche pangouvernementale. Nous voulons instaurer un système fonctionnant sous le principe d'un projet, une évaluation, selon un calendrier précis. Les Canadiens comprennent que nous n'avons pas à choisir entre le développement économique et l'environnement, que ce n'est pas l'un ou l'autre. Un sondage mené par la firme Ipsos Reid montre que les deux tiers des Canadiens croient qu'il est possible de développer l'économie de notre pays tout en respectant l'environnement.
La réalité est que notre nouveau plan renforcera les normes environnementales, y compris la sécurité en ce qui a trait aux citernes et aux pipelines, et, pour la première fois, permettra d'appliquer les dispositions concernant les évaluations environnementales en vertu de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. Ce plan améliorera également les inspections des pipelines en plus d'instaurer de strictes pénalités financières en cas d'infraction aux normes de l'Office national de l'énergie dans le cas des propositions ou des nouveaux projets de pipelines. Bref, les changements que nous apportons tiennent la route, tant d'un point de vue économique qu'environnemental.
Une nouvelle possibilité fantastique s'offre maintenant aux Canadiens. Il faut agir maintenant. Il est nécessaire que nous mettions toutes les chances de notre côté pour attirer des investissements qui créeront des emplois et pour nous imposer dans les marchés émergents à croissance rapide dans l'Asie-Pacifique et ailleurs. Nous savons aussi qu'il faut mettre en valeur nos ressources naturelles de manière responsable. Le Développement responsable des ressources définit l'équilibre à respecter. Nous exploiterons le potentiel de notre secteur des ressources afin de créer des emplois partout au Canada tout en protégeant vigoureusement l'environnement. C'est ce que les Canadiens attendent et voilà notre plan pour y parvenir. Merci beaucoup.