BG 12.048 - le 17 septembre 2012
La bataille de la Maumee a lieu le 5 mai 1813 sur la rivière Maumee (ou Miami) en Ohio, aux États-Unis. Elle se déroule pendant le premier siège du fort Meigs, ouvrage construit par les Américains après avoir perdu Détroit et essuyé une défaite à la bataille de Frenchtown, en janvier 1813. Dans un effort pour devancer une offensive américaine contre Détroit, détenue par les Britanniques, une petite armée composée de réguliers britanniques, de miliciens canadiens et d’alliés des Premières nations tente de capturer le fort.
Dirigé par le commandant britannique, le major‑général Henry Procter, le siège, qui commence à la fin d’avril 1813, vise à perturber les préparatifs des Américains en vue d’une campagne d’été et de la capture des approvisionnements. L’armée de Procter débarque à l’embouchure de la Maumee le 26 avril. En plus du 41e Régiment d’infanterie britannique et des alliés amérindiens, les unités servant sous son commandement sont :
- le Royal Newfoundland Regiment of Fencible Infantry;
- le Western Rangers (Caldwell’s Rangers);
- les 1er et 2e régiments de la milice d’Essex;
- le 1er régiment de la milice de Kent.
Il faut plusieurs jours à la force britannique pour remonter la rivière Maumee et installer des batteries de siège autour du fort Meigs. La plupart de celles‑ci sont sur la rive nord de la rivière, mais l’une d’elles se trouve sur la rive sud. La plupart des alliés des Premières Nations dirigés par le chef shawnee Tecumseh y sont stationnés et assiègent le fort.
Tôt le matin du 5 mai 1813, une colonne de renforts de 1 200 soldats américains débarque sur la rive nord de la rivière Maumee et donne l’assaut aux batteries qui s’y trouvent. Prise sous le feu des Indiens embusqués dans le boisé, une partie de l’armée américaine se met à la poursuite des hommes de Tecumseh qui les entraînent à l’intérieur de la forêt, où ils sont tués ou capturés. Pendant que la colonne de renforts américains combat sur la rive nord de la rivière, la garnison américaine capture la batterie sur la rive sud. Avec les hommes du 41e Régiment d’infanterie britannique, les soldats du Royal Newfoundland Regiment reprennent alors la batterie. Dans la dépêche qu’il écrit à la suite de la bataille, le général Proctor reconnaît le mérite du capitaine Peter Chambers et du Royal Newfoundland Regiment. Il déclare : « Je dois souligner la bravoure dont il a fait preuve en attaquant l’ennemi près des batteries, à la pointe de sa baïonnette, bien secondé par le lieutenant Bullock, du 41e Régiment, et [John] Le Breton, du Royal Newfoundland Regiment. » [Traduction]
Les Américains subissent de lourdes pertes : 400 morts et 600 prisonniers de guerre. Plus important encore, la colonne de renforts américains n’est pas en mesure de rejoindre la garnison assiégée du fort Meigs. Comme le raconte par la suite Proctor : « Si l’ennemi avait pu recevoir des renforts et des ravitaillements, j’aurais eu, à ce moment critique, à me battre pour Detroit, ou peut-être de ce côté [canadien] de la rive. » [Traduction] Même si le siège du fort s’est révélé un échec, la bataille de la Maumee a fait gagner du temps extrêmement précieux aux défenseurs du Haut‑Canada (Ontario). Au bout du compte, les forces américaines sur le théâtre occidental de la guerre n’ont jamais réussi, la même année, à s’unir à leurs troupes basées à Niagara.
En 1816, le Royaume‑Uni a instauré l’honneur de bataille « MIAMI » afin de rendre publiquement hommage à ceux ayant pris part à cet événement historique. Malheureusement, au moment de la création de cet honneur à Londres, le Royal Newfoundland Regiment avait déjà été dissous et le service de la milice canadienne oublié. Néanmoins, le Canada s’est toujours souvenu des accomplissements des premiers Canadiens lors de la bataille de la guerre de 1812. Ils ont continué de vivre dans la mémoire d’unités militaires locales créées après cette période.
Au cours de la dernière année, des membres du Groupe consultatif du bicentenaire de la guerre de 1812 ont recommandé de procéder à cette reconnaissance en remettant l’honneur de bataille « MAUMEE » aux régiments de l’Armée canadienne qui perpétuent les unités ayant participé à la guerre, afin de rendre hommage au sacrifice et à la réussite des Canadiens il y a 200 ans. La même recommandation a été formulée par le groupe consultatif du Royal Newfoundland Regiment.
Le gouvernement du Canada ayant approuvé la recommandation, l’honneur de bataille « MAUMEE » sera accordé à l’Essex and Kent Scottish Regiment qui perpétue l’histoire et l’héritage d’éléments des régiments des milices d’Essex et de Kent qui ont combattu avec mérite à la Maumee lors de la guerre de 1812.
En outre, afin de commémorer le service de la Royal Newfoundland Fencible Infantry, l’honneur de bataille « MAUMEE » sera décerné au Royal Newfoundland Regiment, stationné à St. John’s, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador.
La guerre de 1812 a joué un rôle déterminant dans le développement de l’histoire militaire du Canada, en plus d’établir le fondement du Canada tel que nous le connaissons aujourd’hui, c’est‑à‑dire un pays libre et indépendant au sein d’une monarchie constitutionnelle et doté de son propre système parlementaire. Le gouvernement du Canada et les Forces canadiennes sont fiers de souligner les réalisations des soldats et marins coloniaux qui ont participé à la guerre de 1812.
Le bicentenaire de la guerre de 1812 permet à tous les Canadiens de tirer une grande fierté de leur histoire et de rendre hommage aux fondateurs, qui ont établi des moments historiques, et aux héros qui ont combattu pour défendre leur pays.
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