Le gouvernement du Canada continue d’accorder un niveau de priorité élevé aux initiatives en matière de santé mentale, dans l’ensemble de la population ainsi qu’au sein du système de justice. Voici quelques-unes des principales initiatives qu’il a prises dans ce secteur.
Investissements du portefeuille de la santé :
En 2007, le gouvernement du Canada a investi 130 millions de dollars pour constituer la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), qui doit faire office de catalyseur afin d’améliorer le système de santé mentale et faire évoluer les attitudes et les comportements des Canadiens au sujet des problèmes de santé mentale. La Commission est un organisme sans but lucratif et sans lien de dépendance qui a intensifié le dialogue dans tout le Canada, tout en réduisant la stigmatisation associée à la maladie mentale. La CSMC a lancé la première stratégie en matière de santé mentale du Canada, Changer les orientations, changer des vies : La stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, en mai 2012, elle a créé le Centre d’échange des connaissances et elle a établi le Programme de Premiers soins en santé mentale du Canada. La Commission a reçu 110 millions de dollars supplémentaires en 2008 pour les projets At Home/Chez Soi afin d’examiner quelle est la meilleure façon d’aider les personnes qui sont sans domicile et atteintes d’une maladie mentale.
Par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada, le gouvernement a investi plus de 112 millions de dollars chaque année dans des programmes de promotion de la santé communautaire, plus particulièrement pour les enfants à risque. Ces programmes comprennent le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN), le Programme d’action communautaire pour les enfants et le Programme canadien de nutrition prénatale. Tous ont été constitués pour concourir au développement émotionnel, intellectuel et physique des enfants ainsi que pour promouvoir la santé mentale et réduire les facteurs de risque des problèmes de santé mentale qui touchent les enfants et leurs parents.
Le gouvernement a également investi 27 millions de dollars sur cinq ans par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada pour soutenir des projets de promotion de la santé mentale dans plus de 230 collectivités. Ces projets portent principalement sur la réduction des inégalités en matière de santé, la promotion d’une bonne santé mentale et le développement de facteurs de protection, notamment des capacités d’adaptation chez les enfants, les jeunes et les familles.
Le gouvernement du Canada investit environ 260 millions de dollars par année dans les programmes de santé mentale et de toxicomanie chez les Premières Nations et les Inuits. Ceci comprend des projets de prévention du suicide dans plus de 150 collectivités inuites et des Premières Nations et 58 centres de traitement de la toxicomanie et de l’alcoolisme dans tout le Canada. Ces programmes ont été élaborés en étroite collaboration avec les collectivités autochtones afin de répondre à leurs besoins particuliers.
Dans le budget de 2011, le gouvernement du Canada s’est engagé à affecter jusqu’à 100 millions de dollars à la Fondation Neuro Canada pour contribuer à établir un centre de recherche sur le cerveau afin de soutenir ce qui se fait de mieux en neuroscience au Canada et accélérer les découvertes afin d’améliorer la santé et la qualité de vie des Canadiens qui sont atteints de troubles du cerveau. En contrepartie de la contribution du gouvernement du Canada, la Fondation Neuro Canada doit recueillir des ressources de contrepartie.
En outre, le Plan d’action économique de 2012 comportait un financement de la Société pour les troubles de l’humeur du Canada destiné à constituer un réseau qui reliera plus de 80 chercheurs de tout le pays afin qu’ils se penchent sur l’amélioration des résultats de santé mentale liés à la dépression, à la prévention du suicide et aux stress post-traumatique.
Depuis 2006, le gouvernement du Canada a investi 374 millions de dollars dans la recherche sur la santé mentale par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Un exemple des investissements des IRSC est leur travail avec la Fondation Graham Boeckh, qui fournit 12,5 millions de dollars pour lancer le Réseau de la santé mentale des adolescents et des jeunes axé sur le patient. Ce réseau de recherche améliorera les soins fournis aux jeunes Canadiens atteints de maladie mentale en prenant les résultats de la recherche et en les utilisant dans la pratique et dans les politiques.
Initiatives liées plus particulièrement au système de justice :
Les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la Justice et de la Sécurité publique
Les problèmes de santé mentale ont été le point de mire du travail mené en collaboration par les ministres de la Justice et de la Sécurité publique fédéraux, provinciaux et territoriaux. En mai 2011, un symposium intitulé « Santé mentale et justice » s’est tenu en Alberta. Lors d’une réunion en novembre 2012, les ministres ont reconnu que les personnes atteintes de problèmes de santé mentale représentent un défi important pour le système de justice et particulièrement pour le système correctionnel, et sont convenus qu’une étroite collaboration s’impose entre les gouvernements afin de mieux répondre aux besoins des personnes atteintes de maladie mentale.
Stratégie en matière de santé mentale de Service correctionnel Canada
L’amélioration de la capacité de répondre aux besoins en matière de santé mentale des contrevenants est une priorité absolue de Service correctionnel du Canada (SCC), qui apporte des améliorations au continuum des soins de santé mentale.
SCC met actuellement en œuvre les aspects critiques de la Stratégie en matière de santé mentale, notamment en renforçant la capacité des établissements fédéraux et en aidant les contrevenants à retourner dans les collectivités en toute sécurité. Les éléments de la Stratégie comportent :
- la vérification de la santé mentale au moment de la prise en charge des contrevenants;
- des soins de santé mentale primaires dans les établissements;
- les soins intensifs dans les centres de traitement;
- des soins de santé mentale intermédiaires;
- la préparation à la réintégration et à la transition dans la collectivité.
À l’appui de la mise en œuvre de cette stratégie, SCC fournit également au personnel de première ligne de la formation sur les éléments fondamentaux de la santé mentale. De décembre 2007 à mars 2012, quelque 8 000 membres du personnel de SCC qui travaillent dans des établissements et dans la collectivité ont reçu la Formation sur les principes de base de la santé mentale. En outre, 480 employés n’appartenant pas au SCC et des partenaires communautaires ont également reçu la formation.
Système de service de santé mentale de Service correctionnel Canada
Les établissements ont mis en place une équipe interdisciplinaire de professionnels de la santé mentale afin de fournir des services et du soutien essentiels en matière de santé mentale.
Cinq centres de traitement régionaux accrédités dans les cinq régions fournissent des soins aux délinquants de sexe masculin présentant les états de santé mentale les plus graves et qui exigent des lits pour malades hospitalisés. Le Centre de traitement des Prairies est une installation de psychiatrie légale sécurisée pour malades hospitalisés géré par le Service correctionnel du Canada dans le cadre d’un contrat d’affiliation unique avec l’Université de la Saskatchewan à Saskatoon, et d’une entente d’échange de services avec la province de la Saskatchewan. L’Institut Philippe-Pinel, un établissement psychiatrique provincial du Québec, compte également des unités pour le traitement intensif de la santé mentale de délinquantes. Comme solution de rechange aux soins intensifs, la région du Pacifique a mis en œuvre un projet pilote appelé Complex Needs Unit (CNU) (Unité des besoins complexes) au Centre régional de traitement (Pacifique). La CNU a ouvert en novembre 2010 en qualité de ressource nationale pour s’attaquer aux besoins des détenus de sexe masculin qui persistent à s’automutiler.
Pour les délinquantes incarcérées dans des établissements à sécurité minimum et moyenne et qui ont des besoins en matière de santé mentale, des unités distinctes (des unités de garde en milieu de vie structuré) ont été établies dans chacun des cinq établissements pour femmes. Ces unités fournissent un niveau de service de soins de santé mentale plus intense. La thérapie de comportement dialectique, dont on a démontré qu’elle est une intervention efficace pour certains troubles mentaux, a été mise en œuvre dans ces établissements.
Mesures prises par Service correctionnel Canada contre le suicide et l’automutilation
SCC s’est pleinement engagé à mettre en œuvre des mesures appropriées et efficaces pour empêcher le suicide et l’automutilation et a entrepris un vaste éventail d’activités pour régler cet important problème, notamment :
- Autoformation et éducation : la formation du personnel est conçue pour accroître la sensibilisation et renforcer un ensemble particulier de compétences afin de déceler les délinquants qui risquent de s’automutiler ou de se tuer et d’intervenir auprès d’eux.
- Fournir de l’information sur la prévention du suicide aux détenus : la fourniture d’information éducative aux délinquants conçue pour accroître leur sensibilisation à la prévention du suicide.
- Vérification : La vérification exhaustive des délinquants pour déterminer les risques de suicide au moment de l’admission à la détention dans un établissement fédéral et tout au long de l’incarcération rend plus facile d’établir si une évaluation approfondie et une intervention pendant les périodes de risque accru de suicide et d’automutilation (par exemple, au moment de l’incarcération, au moment d’un transfert, lors de l’admission à l’isolement, etc.) s’imposent.
- Évaluation, suivi et traitement : évaluation approfondie des détenus posant un risque de comportement d’automutilation ou de suicide qui permet de déterminer l’intervention et le suivi appropriés.
- Examen et partenariat : Les constatations des comités d’enquête nationaux sur le comportement en matière de suicide et d’automutilation des détenus, ainsi que les résultats de la recherche empirique et la collaboration avec des partenaires externes ont contribué aux connaissances qui sont à la disposition des gestionnaires et du personnel opérationnel. Les constatations des comités d’enquête nationaux abordent plus à fond les problèmes de non-conformité à la politique et décèlent des lacunes, ce qui facilite l’élaboration de plans d’action pour atténuer les difficultés aux niveaux local, régional et national.
SCC a mis en œuvre des Comités régionaux de gestion de la prévention du suicide et de l’automutilation (CRGPSA), initiative qui fait partie de son engagement permanent d’améliorer sa capacité de répondre aux besoins en matière de santé mentale des délinquants. Les CRGPSA aident le personnel de première ligne à gérer les délinquants qui s’automutilent tout en encourageant et en aidant les établissements à partager des pratiques exemplaires et des approches cliniques novatrices.
Dans le cadre des CRGPSA, la haute direction opérationnelle se réunit mensuellement afin de suivre les incidents liés au comportement d’automutilation dans les établissements de SCC en se penchant particulièrement sur la répétition des comportements d’automutilation.
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Ministère de la Justice du Canada
Mars 2013