Je vous remercie de votre aimable présentation. Bonjour à tous. C'est un plaisir d'être avec vous aujourd'hui, dans le cadre de cette tribune précieuse qui arrive à point nommé. Je voudrais tout spécialement exprimer ma reconnaissance envers le Parlement européen, qui a organisé cette conférence.
Je voudrais me pencher aujourd'hui sur les perspectives du Canada et d'autres pays, en particulier les pays de l'Union européenne (UE), dans la promotion de leurs intérêts mutuels en sciences, en technologie et en innovation. Nous pouvons tous envisager l'avenir avec confiance.
Notre thème d'aujourd'hui est la collaboration. Le Canada est réputé pour le rôle qu'il joue dans des partenariats internationaux. En sciences et en technologie, nous avons une riche tradition au service du progrès des connaissances. Je suis très enthousiaste de savoir notre célèbre astronaute Chris Hadfield à bord de la Station spatiale internationale — un excellent exemple de coopération entre nations. Les Canadiens sont d'ailleurs particulièrement fiers du fait que d'ici la fin du mois, il dirigera les activités à titre de premier commandant canadien de la Station.
L'an dernier, des Canadiens ont joué un rôle clé dans la percée scientifique historique qu'est la découverte du fameux mais jusque-là insaisissable boson de Higgs. Les Canadiens ont participé à de nombreuses collaborations internationales ces dernières années.
L'an passé, j'ai eu l'honneur de recevoir Son Excellence Mme Angela Merkel, chancelière d'Allemagne, à Halifax. Nous avons signé un protocole d'entente sur la recherche maritime entre nos deux pays.
En 2011, je suis allé à Berlin pour promouvoir les partenariats germano-canadiens dans les domaines du commerce et de la recherche. L'année précédente, j'étais à Londres pour rencontrer des responsables des sciences et de la technologie du gouvernement du Royaume-Uni.
Avec l'Union européenne en particulier, les relations du Canada ont mûri et profité d'un accord de coopération scientifique et technologique qui affirme l'intérêt de chaque pays à faciliter la coopération scientifique.
Le Canada et l'Union européenne ont chacun accès aux programmes de l'autre. Le Comité mixte de coopération scientifique et technologique a été constitué en vertu de l'accord; il se réunit régulièrement pour discuter d'activités en partenariat, suggérer des possibilités de collaboration internationale et fixer des buts stratégiques. En tant que ministre d'État aux Sciences et à la Technologie, j'accorde un intérêt particulier à de tels efforts.
Le Canada et l'Europe sont des partenaires et des collaborateurs naturels, en partie parce que nous avons des valeurs et des priorités communes. Comme l'Europe, le Canada a des politiques et des programmes innovateurs, des chercheurs de calibre mondial et une volonté de relever des défis de portée mondiale par l'intermédiaire des sciences et de la technologie.
Depuis que le premier ministre Stephen Harper a lancé notre stratégie des sciences et de la technologie (S et T) en 2007, nous avons consenti d'importants investissements au renforcement des avantages du Canada en matière de recherche. Ils ont été orientés de façon à attirer et à retenir les chercheurs de talent, à soutenir l'excellence dans les sciences, à assurer la commercialisation des découvertes et des innovations, et à développer l'infrastructure des S et T.
Nous avons aussi investi considérablement dans la recherche scientifique menée dans les universités et collèges du Canada. L'Organisation de coopération et de développement économiques classe le Canada au sommet des nations du G7 pour ce qui est du pourcentage du produit intérieur brut (PIB) consacré aux dépenses de recherche-développement (R D) dans le secteur de l'enseignement supérieur.
Ces investissements ont aidé à faire de nos universités et collèges des acteurs de calibre mondial en matière de recherche. L'automne dernier, le Conseil des académies canadiennes, qui effectue des évaluations expertes fondées sur les sciences, en a apporté la preuve.
Le Conseil a publié un rapport indiquant que le secteur canadien des S et T était vigoureux, qu'il se développait et qu'il était reconnu partout au monde pour son excellence. Le rapport passe en revue les avis des auteurs des articles scientifiques les plus cités au monde, qui classent les S et T du Canada au quatrième rang mondial, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Et ce n'est pas le quatrième rang en tenant compte de la population ou en proportion du PIB. C'est un classement dans l'absolu.
Le Canada surpasse de toute évidence les attentes à son endroit en matière d'expertise scientifique. Notre réputation aide d'ailleurs à renforcer encore plus notre position.
Le Canada est devenu un véritable aimant pour les chercheurs étrangers de haut niveau. Depuis dix ans, il y a eu une migration nette de chercheurs vers le Canada.
Il existe de formidables possibilités pour les scientifiques et les entrepreneurs au Canada. Nous sommes fiers de leurs réalisations, non seulement en tant que Canadiens mais aussi comme membres de la communauté mondiale. Les progrès scientifiques transcendent les frontières; ils profitent à tous.
Toutefois, si la recherche fondamentale axée sur les découvertes reste essentielle pour notre gouvernement, nous croyons aussi que la science peut transformer le marché. Dans l'économie d'aujourd'hui, notre qualité de vie est tributaire de la productivité et de l'innovation dans le secteur privé.
Je suis encouragé de voir que l'Union européenne, comme le Canada, s'attache à faire de l'innovation commerciale une priorité essentielle. Je comprends qu'Horizon 2020, la prochaine version du programme-cadre de l'Union européenne pour les sciences et la technologie, est sur le point d'être approuvée. Ce programme-cadre propose un appui important à la collaboration dans le domaine des sciences, de la technologie et de l'innovation. Au Canada, nous nous réjouissons de son arrivée prochaine et des possibilités de collaboration qui en découleront.
Le Canada prend aussi des mesures pour renforcer la R D des entreprises et appuyer la commercialisation des idées formidables.
Par exemple, nous doublons l'envergure de l'une de nos initiatives les plus réussies, le Programme d'aide à la recherche industrielle, qui soutient la R D effectuée par les petites et moyennes entreprises partout au pays. Nous apportons aussi des changements au Conseil national de recherches du Canada, qui se réoriente en faveur de la recherche axée sur l'entreprise qui aidera le secteur privé à innover.
Afin de soutenir l'innovation par la voie des approvisionnements, nous avons élaboré un programme qui crée des liens entre les petites et moyennes entreprises et les ministères fédéraux. Les entreprises pourront ainsi mieux rehausser leur capacité de livrer concurrence sur le marché. Et nous aidons les entreprises à forte croissance à obtenir du capital de risque. Le premier ministre Harper a récemment dévoilé le Plan d'action pour le capital de risque. Ce plan aidera à développer les marchés canadiens du capital de risque, en partenariat avec le secteur privé.
À une époque où l'innovation repose de plus en plus sur la collaboration, nous offrons des programmes qui rassemblent les secteurs privé et public, créons un climat favorable aux entreprises en démarrage et faisons en sorte d'attirer et de retenir des talents de calibre mondial.
Aujourd'hui plus que jamais, les innovations qui réussissent à s'imposer viennent d'entreprises qui collaborent — que ce soit avec d'autres entreprises ou avec des établissements du savoir. Ce schéma est très différent du genre d'innovation qui se faisait il y a 40 ou 50 ans. À l'époque, les nouveautés technologiques provenaient en général de grandes entreprises travaillant seules. Aujourd'hui, c'est la collaboration qui engendre le succès économique.
Maintenant, quelle est la situation globale et comment pouvons-nous nous entraider à long terme?
Étant un chef de file mondial en matière de recherche et d'innovation, l'Union européenne effectue près du quart des dépenses mondiales en recherche. Le succès de la recherche et de l'innovation réalisées dans l'Union européenne est largement attribuable à ses programmes visant expressément à faciliter la coopération internationale.
Le Canada et l'Union européenne sont tous deux des économies richement dotées en ressources. Comme nous reconnaissons chacun les systèmes de l'autre, nous pouvons œuvrer efficacement ensemble pour relever des défis mondiaux et rehausser la compétitivité et la productivité de nos sociétés respectives.
Dans cette ère d'essor des réseaux, le monde est devenu plus petit et les gens nouent plus facilement des liens entre eux. Nous continuerons de créer des liens plus forts, plus profonds et plus riches entre nous, en tant que deux des grandes forces économiques au monde.
L'Union européenne est le deuxième partenaire en importance du Canada pour le commerce et l'investissement, et un partenaire clé pour l'innovation.
L'année qui vient s'annonce très importante pour les rapports bilatéraux entre le Canada et l'Union européenne. Nous sommes impatients de voir se conclure les négociations sur un accord économique et commercial global, lequel redéfinira nos relations économiques.
Le Canada et l'Union européenne auront besoin d'un plus grand nombre de diplômés d'études supérieures en sciences, en génie et en mathématiques pour satisfaire à la demande croissante à l'égard du talent et des compétences. Nous devons continuer de faire œuvre commune afin d'accroître nos échanges universitaires, de renforcer nos nombreux liens et de répondre aux besoins du XXIe siècle.
Les gouvernements peuvent prévoir des mesures incitatives pour encourager les activités de R D du secteur privé tant à l'échelle nationale qu'internationale. Le Canada croit qu'une activité nationale vigoureuse en recherche et développement technologique assurera les bases d'une coopération internationale plus efficace. Les S et T ont une dimension mondiale. Les efforts des gouvernements doivent prendre en compte l'offre mondiale d'idées, de talent et de technologies.
À l'avenir, notre gouvernement continuera d'agir en faveur des sciences, de la technologie et de l'innovation, en considérant les avantages et le rendement des investissements. Le Canada produit depuis longtemps d'abondantes innovations grâce à des efforts collaboratifs et à une vision partagée par les secteurs privé et public.
Une telle collaboration ne doit pas être confinée à l'intérieur de nos frontières. Dès lors que peuvent être réunies des conditions favorables en matière de vision stratégique, de gouvernance, d'établissements, de talent, d'infrastructure et de participation du secteur privé, le Canada et tous les pays qui partagent ses ambitions profiteront des avantages de nos efforts combinés.
Il existe de nombreuses possibilités de coopération entre le Canada et l'Union européenne. Je crois que nous avons la sagesse et la détermination voulues pour continuer d'en profiter dans les années à venir.
Je vous remercie.