Chers amis, c'est avec grand plaisir que je suis ici avec vous aujourd'hui pour discuter de la priorité numéro un des Canadiens : qui va garder les buts contre les Maple Leafs à Toronto demain soir?
Trêve de plaisanterie à l'aube des séries, même si je suis, comme vous, un grand passionné de hockey, je suis ici, bien sûr, pour vous parler d'économie et de transports.
Je me suis permis une petite blague de sport, mais ce n'était pas anodin. Le sport, le milieu des affaires et la politique ont beaucoup en commun.
Le sport a fait ma vie.
J'ai pratiqué plusieurs sports, que ce soit le badminton, le baseball, la balle rapide, le hockey, le golf ou le vélo.
Au fil des ans, le sport a forgé la personne et le gestionnaire que je suis aujourd'hui.
Respect, discipline, rigueur, dépassement de soit, performer sous la pression et mettre de côté ses statistiques personnelles pour le bien de l'équipe sont des valeurs omniprésentes dans ma vie.
Comme vous, j'ai toujours eu le besoin de faire bouger les choses. Dans mon cas, c'était pour le bien de ma ville, de ma région, du Québec et du Canada.
Après avoir été maire de Roberval pendant sept ans, j'ai fait le saut en politique fédérale en 2007 habité par les mêmes objectifs de contribuer à améliorer les choses maintenant et pour nos enfants et petits-enfants.
Depuis ma première élection en 2007, je dois dire qu'il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts… notamment ceux de la région de Montréal.
Je ne referai pas la présentation de Marc Brazeau que vous avez écoutée tout à l'heure, mais je vais tout de même vous parler dans quelques instants du projet du nouveau pont à Montréal.
Vos travaux d'aujourd'hui portent sur les transports et je dois vous dire qu'en tant que ministre des Transports du Canada, je suis d'abord heureux de voir ce type de forum de discussions et aussi très conscient de l'importance des transports pour l'ensemble du pays mais aussi, évidemment, pour une ville comme Montréal.
Que ce soit pour le transport maritime, terrestre, ferroviaire ou aérien, notre gouvernement travaille à constamment améliorer la sécurité, la sûreté et l'efficacité du système des transports tout en respectant les champs de juridiction avec les provinces.
J'ai eu l'honneur d'être nommé ministre des Transports en mai 2011.
Cent quarante jours plus tard, le 5 octobre 2011, j'annonçais que le gouvernement fédéral avait pris la décision de remplacer le pont Champlain en construisant un nouveau pont pour le Saint-Laurent.
J'ai alors dit que ce serait un pont, qu'il y aurait un péage et que le projet serait fait en partenariat public-privé.
J'ai également mentionné qu'il y aurait du transport en commun et que notre objectif était de procéder à l'ouverture du pont en 2021.
Parlant de transport en commun, le ministre Gaudreault a annoncé vendredi dernier que le gouvernement du Québec avait opté pour un système léger sur rail et que l'Agence métropolitaine de transport établirait un bureau de projet afin de gérer ce projet. Nous sommes satisfaits que la solution en transport collectif ait été choisie par nos partenaires, ce qui va nous permettre d'orienter nos études techniques et la conception préliminaire du nouveau pont tout en respectant l'échéancier.
En janvier 2012, une évaluation environnementale a été entreprise et je me suis engagé à ce qu'elle soit réalisée dans un délai de 18 à 24 mois.
Deux séries de portes ouvertes ont été organisées pour présenter nos travaux au public et pour recueillir les commentaires.
Nous avons un processus ouvert, rigoureux et transparent.
Vous pouvez toujours consulter le site web du nouveau pont pour le Saint-Laurent dont un lien apparaît sur la page d'accueil du site de Transports Canada à l'adresse www.tc.gc.ca.
Plusieurs dizaines de rencontres ont également eu lieu avec des intervenants du gouvernement du Québec, des villes, du monde des affaires, des experts en design, des élus et autres partenaires.
Nous avons mis en place une structure de gouvernance transparente et inclusive qui travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Québec, l'Agence métropolitaine de transport et les villes.
Nous avons également eu des discussions avec les Premières nations pour entendre leurs commentaires.
Nous avons aussi retenu les services de PricewaterhouseCoopers qui travaille à l'élaboration du dossier d'affaires.
Cela comprend des études financières et techniques détaillées afin de nous permettre d'en arriver à des options pratiques et réalisables, d'en déterminer les coûts et de proposer des façons d'obtenir le meilleur rapport qualité/prix pour les contribuables, tout en respectant notre échéancier serré.
Quant à l'aspect architectural, nous travaillons étroitement avec la Ville de Montréal et d'autres organisations à l'élaboration d'un processus qui traitera de la qualité architecturale de l'ouvrage tout en respectant obligatoirement les contraintes budgétaires, d'échéancier et fonctionnelles comme notre climat. Par exemple, étant donné que nos hivers peuvent être rigoureux, il faudrait éviter les incidents tels que ceux qu'ont connus d'autres ponts à cause des chutes de glace et des problèmes avec le système de déglaçage.
Donc pour conclure avec l'aspect architectural, j'espère vous donner plus de détails à l'automne.
Pour moi, il est essentiel de se rappeler que le pont Champlain a une fin de vie utile qui arrive à moyen terme et que c'est ce qui doit guider nos actions.
Personne ne voudrait que ce corridor soit fermé sur une longue période parce qu'on aurait pris trop de temps à construire le nouveau pont.
Ce serait catastrophique pour la qualité de vie des gens et ce serait catastrophique pour notre économie.
Donc oui à un bel ouvrage, mais non à quoi que ce soit qui retarderait indûment l'échéancier.
Ceci dit, le Plan d'action économique 2013 prévoit 124,9 millions de dollars pour remplacer le pont de l'Île des Sœurs par un pont-jetée temporaire dont les travaux devraient débuter vers la fin de l'été.
Nous aurons des mesures de mitigation pour le trafic et nous espérons procéder à l'ouverture en 2015.
Vous savez, lorsque nous prenons des décisions en matière d'investissements, nous le faisons en adoptant une vision globale.
C'est le cas pour le corridor entre Montréal et Windsor avec les investissements pour maintenir le pont Champlain et l'engagement de construire un nouveau pont pour le remplacer, les investissements majeurs pour l'autoroute 30, les investissements importants dans différents projets du port de Montréal, et bien d'autres.
Mais aussi, avec les investissements comme ceux pour le nouveau pont qui sera construit entre Windsor et Detroit et qui sera bénéfique pour l'économie du Québec et du reste du Canada.
En fait, on estime que 20% des biens transportés en camion vers les États-Unis en provenance du Québec passent aujourd'hui par ce corridor.
Donc, par exemple, plusieurs de nos camionneurs utiliseront ce nouveau pont qui sera aussi construit en partenariat public-privé et avec péage.
Si Marc Cadieux de l'Association du camionnage du Québec est dans la salle, il pourra vous confirmer l'importance de cet ouvrage pour les camionneurs du Québec et les exportations de nos entreprises pour vendre nos produits aux États-Unis et créer des emplois au Québec.
C'est ainsi que nous avons une vision d'ensemble sur le corridor économique.
Prenons quelques instants pour visualiser simplement les choses.
Un produit peut arriver par bateau au port de Montréal et se rendre dans une entreprise québécoise par train et/ou par camion.
Cette entreprise produit ensuite un bien. Ce bien rembarque dans un camion et file vers les États-Unis en camion, en avion ou par un autre mode de transport pour y être vendu et créer des emplois chez nous pour plusieurs familles.
Et qui dit transport de qualité et sécuritaire dit nécessairement infrastructures de qualités et sécuritaires.
Et en matière d'infrastructure, le gouvernement fédéral en fait beaucoup. À vrai dire, aucun autre gouvernement fédéral n'en a fait autant.
En tant que ministre de l'Infrastructure, je peux vous dire que je suis très heureux que le Plan d'action économique 2013 prévoit un nouveau plan d'infrastructure de 53 milliards de dollars sur 10 ans, à compter de 2014.
Lorsqu'on inclut les milliards investis dans les infrastructures fédérales et pour les Premières nations, on parle alors de 70 milliards de dollars.
Ce plan est le plus important engagement à long terme du gouvernement fédéral dans l'histoire du Canada.
Sans oublier que notre plan précédent comportait des investissements de 33 milliards de dollars sur 7 ans.
C'est là, par exemple, que les fonds fédéraux pour l'autoroute 30 – soit plus de 700 millions de dollars – ont été rendus disponibles après que le gouvernement du Québec l'ait priorisé.
Le nouveau plan comptera un Fonds d'amélioration des collectivités, doté de 32,2 milliards de dollars, provenant du Fonds de la taxe sur l'essence indexé et du remboursement additionnel de la TPS aux municipalités.
Nous avons également élargi les catégories visées par le Fonds de la taxe sur l'essence afin de donner encore plus de flexibilité à nos partenaires.
Le plan inclura aussi un nouveau Fonds Chantiers Canada de 14 milliards de dollars et le Fonds PPP Canada de 1,25 milliard de dollars.
Le Fonds Chantiers Canada aura deux volets : un volet d'infrastructure d'envergure nationale qui appuiera des investissements dans de grands projets, et un second volet d'infrastructure provinciale-territoriale qui appuiera des projets d'envergure nationale, régionale et locale.
Le Fonds PPP Canada continuera d'appuyer des projets novateurs.
Finalement, nous avons prévu 6 milliards de dollars pour appuyer des projets en cours mais non complétés.
Au cours de l'année à venir, je serai en mesure de vous donner plus de détails sur les paramètres du programme.
Je vais prendre quelques instants maintenant pour souligner quelques mesures du Plan d'action économique 2013 de notre gouvernement.
C'est un plan responsable pour créer des emplois et stimuler la croissance et la prospérité à long terme.
Depuis le pire moment de la récession économique mondiale, l'économie canadienne a créé près de 900 000 emplois nets – la meilleure performance parmi les économies avancées.
90% de ces emplois sont à temps plein et près de 80% de ceux-ci sont des emplois dans le secteur privé.
Même si l'économie canadienne poursuit sa croissance et crée des emplois, nous restons menacés par une économie mondiale fragile.
Ce plan continue à maintenir à un bas niveau les taxes et les impôts pour les familles qui travaillent fort, les aînés et les entreprises.
Depuis 2006, nous avons réduit les taxes et les impôts plus de 150 fois.
Grâce à nos réductions fiscales…
-
une famille moyenne de quatre personnes paie 3220 $ de moins au fédéral à chaque année;
-
les aînés paient en moyenne 2260 $ de moins en taxes et en impôts;
-
une petite entreprise canadienne dont le revenu imposable dépasse 500 000 $ paie maintenant 34 % de moins en impôt fédéral qu'en 2006 – ce qui équivaut à une économie d'impôt de 28 600 $ qui peut être réinvestie pour stimuler la croissance et créer des emplois;
-
notre gouvernement prolonge et élargit le crédit d'impôt à l'embauche et fait passer l'exonération cumulative des gains en capital à 800 000 $ et indexe la nouvelle limite à l'inflation;
-
quant à l'impôt des sociétés qui était à 21% sous l'ancien gouvernement libéral, nous l'avons ramené à 15% et à 11% pour les petites et moyennes entreprises.
Cela équivaut à des allégements fiscaux de plus de 60 milliards de dollars et fait du Canada un endroit de prédilection pour investir et créer des emplois.
Nous sommes fiers de notre plan pour maintenir les taxes et les impôts bas et nous continuerons ainsi.