2 octobre 2013
Ottawa (Ontario)
Les dirigeants des 21 économies du bassin du Pacifique membres du Forum de coopération économique Asie‑Pacifique (APEC) se réuniront à Nusa Dua, sur l’île de Bali, en Indonésie, les 7 et 8 octobre 2013. Sous le thème « une Asie‑Pacifique résiliente, moteur de la croissance mondiale », les dirigeants discuteront des trois priorités identifiés par le gouvernement indonésien qui assure la présidence :
- atteindre les objectifs de Bogor;
- instaurer une croissance durable et équitable;
- promouvoir la connectivité.
Atteindre les objectifs de Bogor
Les économies de l’APEC maintiennent le cap dans leurs efforts pour libéraliser et faciliter le commerce et l’investissement dans la région d’ici 2020, comme convenu lors de la Réunion des dirigeants de l’APEC à Bogor, en Indonésie, en 1994, ainsi que dans la Déclaration de Bogor (dont sont issus les « objectifs de Bogor »), et dans la Déclaration de 2010 des dirigeants économiques de l’APEC.
En 2013, les efforts de l’APEC pour réaliser le plein potentiel de la région de l’Asie-Pacifique viseront à favoriser une intégration économique plus poussée dans la région par : le renforcement du système commercial multilatéral; la libéralisation et la facilitation du commerce et de l’investissement, en particulier dans le secteur des services; et le renforcement des capacités dans le cadre du Programme des dirigeants qui vise à assurer la mise en œuvre des engagements pris en 2011 en matière de réformes structurelles.
Dans l’ensemble, le Canada a accompli des progrès considérables en vue d’atteindre les objectifs de Bogor. Par exemple, le Canada a lancé des initiatives pour simplifier et accélérer les procédures douanières et réduire les formalités administratives pour les entreprises et a fait d’importants investissements dans l’aménagement de la Porte et du Corridor de l’Asie-Pacifique. Le Canada a aussi rempli, bien avant l’échéance de 2015, sa promesse de réduire les droits de douane visant 54 biens environnementaux déterminés d’un commun accord par les dirigeants de l’APEC en 2012. Il a également annoncé des mesures visant à rehausser le seuil d’examen prévu par la Loi sur Investissement Canada à l’égard des investisseurs du secteur privé ayant leur siège social dans un pays membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Dans le cadre de son programme de stimulation du commerce, le Canada participe à diverses initiatives de libre-échange qui visent à élargir et à approfondir nos relations commerciales avec des marchés en forte croissance de l’Asie-Pacifique. Les négociations du Partenariat transpacifique (PTP) représentent l’initiative ayant la plus large portée, puisqu’elles font intervenir 12 pays qui forment un marché de plus de 792 millions de personnes et dont le PIB combiné atteint 27,5 billions de dollars. De plus, le Canada a obtenu le statut d’observateur auprès de l’Alliance du Pacifique et souhaite adhérer au processus du Sommet de l’Asie de l’Est. Le Canada mène des négociations en vue de conclure un accord de partenariat économique avec le Japon et un accord de libre-échange avec la Corée. Des discussions exploratoires sont aussi en cours avec la Thaïlande au sujet d’un accord de libre-échange, et le Canada est résolu à approfondir ses liens économiques avec la Chine. En outre, le Canada soutient les initiatives d’intégration économique avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). Le Canada est résolu à faire en sorte que la 9e Conférence ministérielle de l’OMC, qui se tiendra à Bali en décembre, débouche sur un résultat constructif. Il est essentiel d’arriver à des résultats concrets, y compris à une entente sur la facilitation des échanges, pour préserver et faire avancer les vastes négociations commerciales du Programme de Doha pour le développement.
Instaurer une croissance durable et équitable
Alors que les travaux progressent en application de la Stratégie de croissance convenue par les dirigeants de l’APEC en 2010, les économies de l’APEC continuent de tendre vers une trajectoire de croissance qui soit durable et inclusive.
À cet égard, l’APEC s’est principalement employée en 2013 à élaborer une série de mesures pour faire face à des défis d’ordre économique et financier qui se présentent à l’échelle mondiale. Ces initiatives visent divers objectifs : augmenter la compétitivité internationale des petites et moyennes entreprises par l’innovation, mettre à profit la productivité des femmes à titre de moteur économique, accroître l’accès aux services financiers, renforcer la sécurité alimentaire et améliorer l’accès aux services de santé. Le Canada continue d’apporter son appui à toutes ces mesures.
Le Canada a joué un rôle central pour favoriser une croissance durable à l’échelle mondiale et promouvoir la littératie en matière financière au sein de l’APEC, une cause dont il s’est fait l’un des principaux porte-parole afin d’aider à assurer que les particuliers disposent des outils et des connaissances nécessaires pour prendre des décisions responsables sur le plan financier qui contribuent à leur bien-être personnel, mais aussi à renforcer la solidité et la stabilité du système financier dans son ensemble. Le Canada peut partager ses propres expériences concernant la littératie en matière financière avec les autres économies de l’APEC.
Promouvoir la connectivité
L’engagement pris par les dirigeants de l’APEC en 2009 à Singapour d’accroître la connectivité des chaînes d’approvisionnement souligne sans équivoque l’importance de renforcer la connectivité dans la région, un objectif auquel le Canada continue de souscrire.
En 2013, les efforts de l’APEC dans ce domaine seront axés sur la connectivité des infrastructures, des institutions et des personnes. Les dirigeants de l’APEC attendent certains livrables clés qui feront avancer les travaux à cet égard, y compris : 1) un cadre sur la connectivité, 2) un plan pluriannuel de l’APEC sur l’investissement dans les infrastructures et le développement de ces dernières; 3) un plan de travail sur la facilitation des déplacements dans le cadre des interventions d’urgence; 4) un plan de travail pour la promotion de la coopération transfrontières dans le domaine de l’éducation; et 5) un plan d’action relatif à l’initiative sur la facilitation des déplacements lancée en 2010. Le Canada appuie toutes ces initiatives.
La connectivité entre le Canada et l’APEC sur le plan commercial a aussi été renforcée grâce aux efforts de l’agence de crédit à l’exportation du Canada, Exportation et développement Canada (EDC), et du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC). Pendant la période de deux ans de 2011 à 2012, les services de financement d’EDC ont permis à des entreprises canadiennes de réaliser des activités d’exportation et d’investissement dont la valeur dépasse 40 milliards de dollars avec l’Asie. Ce résultat est également le fruit des services de jumelage offerts par le SDC pour renforcer la participation des entreprises canadiennes aux chaînes d’approvisionnement mondiales asiatiques. Les flux d’investissement ont également augmenté dans les deux sens à la faveur des services financiers fournis par EDC pour appuyer les investissements directs canadiens à l’étranger ainsi que les investissements directs admissibles d’entreprises de l’APEC dans des secteurs axés sur l’exportation de l’économie canadienne.
En juillet 2013, le Canada s’est engagé à verser 4,5 millions de dollars sur trois ans à l’appui d’un centre d’excellence en infrastructure de l’ANASE, à Singapour, qui favorisera la mise en place de formes novatrices de partenariats public-privé pour assurer la connectivité entre tous les membres de l’ANASE.
Le Canada a également amélioré la connectivité à la fois pour ses citoyens et les visiteurs au moyen de diverses initiatives touchant les passeports et les visas, dont le lancement d’un passeport électronique d’une durée de validité de dix ans. Ce passeport électronique est conforme aux pratiques recommandées par l’Organisation de l’aviation civile internationale, qui comprend la création d’un visa pour séjours multiples, valide pendant dix ans, pour les visiteurs qui viennent fréquemment au Canada, en plus de l’ouverture de centres de réception des demandes de visas supplémentaires dans le monde entier, afin d’accélérer le traitement des demandes.
En outre, le Canada et les États-Unis travaillent de concert dans le cadre du Plan d’action conjoint du Conseil de coopération en matière de réglementation en vue d’harmoniser leurs normes et d’éliminer les règles qui entravent le commerce transfrontières canado-américain. Cette initiative a pour but d’accroître l’efficacité des chaînes d’approvisionnement et de faciliter les activités commerciales des entreprises canadiennes et américaines de part et d’autre de la frontière.
Au pays, le Canada a fait des investissements dans les initiatives de la Porte et du Corridor de l’Asie-Pacifique afin de renforcer la connectivité entre le Canada et la région de l’Asie-Pacifique. Depuis 2006, en partenariat avec les quatre provinces de l’Ouest, des municipalités et le secteur privé, le gouvernement du Canada a annoncé des projets d’infrastructure liés à la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique d’une valeur globale de plus de 3,5 milliards de dollars et comprenant des contributions du gouvernement fédéral se chiffrant à plus de 1,4 milliard de dollars. Ces projets comprennent celui annoncé en septembre 2013 et visant à resserrer la frontière, à rehausser la capacité d’inspection des conteneurs maritimes et à améliorer l’efficacité.
Le Canada prend d’autres initiatives qui s’articulent autour du pilier de la connectivité de l’APEC. Dans le Budget de 2013, le gouvernement du Canada a annoncé le nouveau plan Chantiers Canada doté d’une enveloppe de 53 milliards de dollars en fonds nouveaux et existants, qui viendra soutenir les projets d’infrastructures des provinces, des territoires et des municipalités au cours des 10 prochaines années, à compter de 2014-2015. Il s’agit de l’investissement fédéral le plus élevé et d’une durée jamais égalée dans l’histoire canadienne dans les infrastructures publiques. Le développement des infrastructures est crucial pour renforcer la compétitivité des produits canadiens et assurer l’expansion et la croissance des chaînes de valeur mondiales.
La présence au Canada d’une importante diaspora du bassin de l’Asie-Pacifique contribue à consolider les liens interpersonnels avec cette région. En effet, quelque 544 000 Canadiens sont d’origine latino-américaine et 1,5 million, d’origine chinoise, tandis que 1,2 million de Canadiens sont originaires d’autres pays de l’Asie orientale ou du Sud-Est asiatique. Les liens naturels entre les membres de ces diasporas et leurs pays d’origine viennent enrichir le tissu social au Canada et renforcer la connectivité sur les plans du commerce, de l’éducation et du tourisme avec cette région.
Au cours des dernières années, le nombre d’étudiants étrangers au Canada a continué de croître, atteignant 265 400 en 2012. La participation de ces étudiants au Canada vient créer des emplois, stimuler la croissance économique et renforcer les liens interpersonnels avec différents pays.
Par ailleurs, le Canada favorise une plus grande mobilité et la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur en encourageant les établissements d’enseignement à former des partenariats dans la région en vue d’accroître la mobilité des étudiants, la recherche concertée, les programmes de diplômes conjoints et la reconnaissance des crédits d’études.