BG 14.002 - Le 30 janvier 2014
L’immensité du Canada, qui est bordé par trois océans et délimité par le plus long littoral du monde, a rendu nécessaire des investissements dans la technologie spatiale. Sur de telles distances, gérer la sécurité, construire et exploiter des réseaux de transport et de communication, réaliser des opérations de recherche et de sauvetage, effectuer des travaux de cartographie et d’arpentage, prévoir la météo et bâtir et exploiter les infrastructures constituent une tâche colossale, toutefois, l’utilisation des satellites réduit énormément les difficultés qui y sont reliées. Les techniques spatiales sont omniprésentes dans la vie civile et militaire, et les technologies courantes comme les systèmes de géolocalisation par satellite (GPS) et les guichets automatiques s’appuient sur les signaux transmis à travers l’espace.
De plus en plus de pays sont présents dans l’espace, et le nombre de satellites et de débris spatiaux en orbite autour de la Terre augmente sans cesse. Comme ce milieu devient encombré de satellites non fonctionnels et d’autres débris, le risque de collision entre des objets spatiaux continue de s’accroître. Les collisions créent plus de débris et pourraient rendre certaines orbites inutilisables.
Tout comme on doit avoir une solide compréhension de ce qui se passe sur terre, sur mer et dans les airs, le Canada doit avoir une connaissance de la situation dans l’espace. C’est ce qu’on appelle la « connaissance de la situation dans l’espace » (SSA).
Le Space Surveillance Network (SSN) des États-Unis répertorie et suit plus de 23 000 objets artificiels dans l’espace. Vu la dépendance du Canada à l’égard de technologie spatiale, il est manifeste que notre pays doit protéger ses infrastructures et ses actifs critiques dans l’espace.
Le 4 mai 2012, les Forces armées canadiennes (FAC) ont signé un protocole d’entente avec l’US Air Force. Ce partenariat militaire permettra au Canada de mieux connaître l’emplacement des objets dans l’espace, ce qui nous permettra de réduire le risque de perte de capacités spatiales importantes, comme les télécommunications, les satellites météorologiques, les satellites d’observation terrestre et les réseaux GPS.
Sapphire, le tout premier satellite militaire opérationnel spécialisé du Canada, a été lancé le 25 février 2013 avec succès à Sriharikota, en Inde, par l’organisation indienne de recherche spatiale. L’entrepreneur principal, MacDonald, Dettwiler and Associates Ltd (MDA), a construit et développé le système Sapphire à la suite d’un concours ouvert, transparent et équitable à un coût inférieur à 66 millions de dollars. Le coût total du projet, qui comprend le coût de construction, de développement, les coûts budgétés pour les infrastructures au sol, le centre des opérations et les frais de personnel, était de 96,4 millions de dollars. Le programme a livré toutes les capacités requises pour environ 10,1 millions de dollars en deçà du budget initial. Cet investissement modeste protégera des milliards de dollars d’actifs et d’intérêts nord-américains dans l’espace.
Sapphire est un petit satellite qui recueille, au moyen d’un système de détection électro-optique, des données d’observations sur des objets en orbite qui se trouvent ente 6 000 et 40 000 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre. Ce satellite constitue un élément clé du système de surveillance spatiale du Canada et contribuera au Space Surveillance Network des États-Unis. Il fournira des données précises et en temps opportun au ministère de la Défense nationale (MDN), et sera utilisé pour alimenter le catalogue de satellites des États-Unis. Il contribuera à ce réseau en surveillant des milliers d’objets spatiaux, 24 heures par jour, et en fournissant des données quotidiennes sur des objets d’intérêt.
Le 22 novembre 2013, le satellite Sapphire des FAC a achevé ses essais opérationnels ainsi que sa certification, et a entamé une mission opérationnelle de cinq ans lors de laquelle il sera un capteur participant du réseau de surveillance spatiale des États-Unis. Ces données seront acheminées au centre des opérations spatiales interarmées de Vanderberg, en Californie, où elles seront ajoutées aux données provenant de nombreux différents capteurs. Le catalogue Space-Track contient actuellement des renseignements sur plus de 23 000 objets artificiels dans l’espace ayant un diamètre de plus de 10 cm. On s’en sert pour surveiller et maintenir la sécurité dans l’espace. En offrant une surveillance de l’espace à partir de l’espace, le satellite Sapphire contribuera de manière significative et fonctionnelle à ce besoin essentiel.