DATE :
Le 7 février 2014 – 11 h
ENDROIT :
Bureaux de l’Eaton Centre (niveau galerie), centre de présentation du Collège Herzing, bureau 202, 220, rue Yonge, Toronto (Ontario)
OBJET :
Le ministre de l’Emploi et du Développement social et ministre du Multiculturalisme Jason Kenney tient une conférence de presse pour annoncer un financement qui aidera les travailleurs formés à l’étranger à appliquer leurs compétences dans un secteur lié à leur domaine de formation, afin qu’ils puissent mettre à profit leurs talents dans les communautés de l’ensemble du Canada.
Honorable Jason Kenney : Merci.
Merci infiniment Serge de cet accueil chaleureux et de vos mots très gentils.
Merci également, George, de m’accueillir ici, et merci à tous de votre patience et de nous avoir trouvés ici au Collège Herzing. Je me suis un peu perdu dans le Centre Eaton, mais votre établissement est vraiment très bien situé. Je remercie aussi tous les propriétaires d’entreprise qui participent à notre rencontre et les étudiants, particulièrement ceux du programme de consultants en immigration. Je me sens comme si j’étais à nouveau ministre de l’Immigration (rires). La fonction ne me quitte jamais.
Comme bon nombre d’entre vous le savent, j’ai eu l’immense privilège d’occuper le poste de ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada pendant près de cinq ans—apparemment le plus long mandat de notre histoire—et depuis que le Premier ministre Harper dirige notre gouvernement, le Canada a accueilli plus de 1,8 million de nouveaux résidents permanents. Ainsi, nous accueillons un nombre de nouveaux résidents permanents supérieur à la population de huit de nos provinces et territoires, et plus de 1,4 million de nouveaux citoyens canadiens.
Donc notre pays poursuit sa croissance avec des gens talentueux, intelligents, motivés et créatifs qui font preuve d’initiative et qui veulent travailler fort et vivre le rêve canadien. En fait, il n’y avait pas de plus grand privilège que celui d’exercer les fonctions de ministre de l’Immigration du Canada, mais j’ai maintenant un nouveau défi important à relever en tant que ministre de l’Emploi et du Développement social, en plus de conserver mon poste de ministre du Multiculturalisme.
Et les défis sont liés car, comme vous le savez, nous accueillons chaque année de nombreuses personnes—un quart de million de nouveaux résidents permanents. Comme je l’affirmais, bon nombre d’entre eux sont instruits et ambitieux, et ont souvent acquis des titres de compétences liés à divers métiers et professions dans leur pays d’origine.
Néanmoins, nombre de ces nouveaux résidents arrivent au Canada et se heurtent très rapidement à des difficultés, à des frustrations et à des obstacles qui les empêchent de réaliser leurs rêves et leur potentiel et d’atteindre la réussite. Et rien ne me frustre plus que de rencontrer chaque jour, comme je le fais, des néo-Canadiens dont le potentiel et les rêves ont été brisés pour toutes sortes de raisons, notamment des tracasseries bureaucratiques et un manque d’expérience canadienne.
J’appelle cela le « paradoxe de l’expérience canadienne ». L’employeur vous dit : « je suis désolé, vous ne pouvez pas postuler à moins d’avoir acquis une expérience canadienne. Et vous lui répondez : « eh bien, comment puis-je acquérir une expérience canadienne si je n’obtiens pas un emploi au Canada? »
Et bien sûr, il y a la lourde bureaucratie liée à la reconnaissance des titres de compétences par les organismes de réglementation professionnelle. Il y a parfois des barrières linguistiques ou des difficultés liées à la maîtrise du français ou de l’anglais, et quelquefois, les gens ne disposent tout simplement pas des réseaux nécessaires—ils ne possèdent pas les connaissances pratiques et les aptitudes sociales essentielles pour se tailler une place au sein de la population active canadienne.
À cause de certains ou de l’ensemble de ces facteurs, un trop grand nombre de néo‑Canadiens finissent par se sentir, et par être privés d’une place potentielle au sein de notre économie. C’est un gaspillage pour eux, et pour nous. J’ai souvent dit qu’il est immoral que le Canada, un des pays les plus prospères du monde, invite des gens provenant de pays en difficulté à renoncer à leur niveau de vie appréciable et à leur profession, alors que leurs compétences sont requises là-bas, à venir au Canada, seulement pour faire face au sous-emploi, ou pire encore, au chômage.
C’est l’une des raisons pour lesquelles non seulement nous apportons des modifications importantes au programme canadien d’immigration, afin de pouvoir mieux choisir des personnes dotées de compétences pertinentes pour le marché du travail canadien et d’aptitudes linguistiques qui leur assureront un emploi, mais en outre nous tentons de réformer les programmes de notre marché du travail intérieur, conjointement avec les provinces et les spécialistes de l’éducation, y compris les collèges de carrières, de manière à mieux préparer les gens pour les emplois de l’avenir.
À cette fin, nous mettons notamment à l’essai la Subvention canadienne pour l’emploi, qui vise à inciter les employeurs à choisir des personnes qui ont besoin d’une formation particulière en leur offrant un emploi garanti à la clé. Je tiens à remercier Serge et l’Association nationale des collèges de carrières de leur appui en ce qui a trait à la Subvention pour l’emploi.
En outre, nous utilisons nos nombreux programmes, en collaborant avec les provinces, les organismes de réglementation et les employeurs afin de simplifier et d’accélérer le processus de reconnaissance des titres de compétences et d’évaluation des professionnels formés à l’étranger. La tâche n’est pas simple, car il y a plus de 40 professions réglementées dans chaque province, et de nombreux autres métiers non professionnels réglementés.
Chaque province possède ses propres organismes et ses propres règles. Ainsi, à l’échelon fédéral, il est très difficile de relever ce défi. Toutefois, au cours des dernières années, le gouvernement du Canada a investi plus de 50 millions de dollars dans le cadre pancanadien de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger, en tentant d’amener les provinces et les organismes de réglementation à régler ensemble cette question afin qu’un processus plus simple et plus rapide permette aux professionnels immigrants d’obtenir une réponse à leur demande de permis d’exercice dans un délai d’un an, selon un mécanisme transparent et équitable.
C’est aussi pourquoi nous avons lancé le programme pilote de prêts de microcrédit pour le perfectionnement des compétences des professionnels immigrants, un merveilleux petit programme. Nous avons accordé, par l’entremise d’organisations partenaires, plus de 1 000 prêts d’un montant maximal de 15 000 $ destinés au règlement des frais liés au type d’enseignement que reçoivent de nombreuses personnes ici, au Collège Herzing, aux cours supplémentaires qu’elles doivent suivre, le cas échéant, ou aux examens d’agrément qu’elles doivent subir pour obtenir leur permis d’exercice et décrocher l’emploi de leurs rêves.
J’ai rencontré des gens qui sont passés d’un emploi de commis de dépanneur à un poste de commis comptable bien rémunéré au sein de l’industrie énergétique canadienne à Calgary, grâce au petit coup de pouce lié à un prêt de microcrédit.
Ainsi, nous prenons toutes sortes de mesures pratiques afin de réduire, et finalement d’éliminer les obstacles à l’intégration économique fructueuse des nouveaux arrivants. Je suis ici aujourd’hui pour annoncer une autre mesure de ce type, en partenariat avec l’Association nationale des collèges de carrières, notamment dans le cadre du projet Cheminements de carrière de rechange pour les nouveaux arrivants.
Je suis très heureux d’annoncer que le gouvernement du Canada investira 800 000 $ dans le projet Cheminements de carrière de rechange pour les nouveaux arrivants, qui appuiera les personnes formées dans d’autres pays et dotées de titres de compétences étrangers qui ne trouvent pas d’emploi dans leur domaine d’expertise.
Ce projet fournira de l’information à ces personnes afin qu’elles puissent explorer d’autres métiers se rapportant, de près ou de loin, à leur domaine d’expertise. Par exemple, ici au Collège Herzing, un programme reconnaît l’expérience des avocats formés à l’étranger et leur fournit la formation dont ils ont besoin pour devenir parajuristes; je crois avoir vu quelques-uns d’entre eux dans la classe à côté.
Le Collège Robertson, établi au Manitoba et en Alberta, reconnaît la formation et l’expertise étrangères des infirmières et infirmiers, et leur offre un programme de cheminement accéléré vers l’attestation au titre d’aide-soignant. Outre le Collège Herzing, ce programme sera mis en œuvre dans le cadre de partenariats entre les collèges de carrières de l’ensemble du pays, les employeurs, les organismes d’aide aux immigrants et les associations professionnelles de toutes les grandes villes.
La création d’emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme sont les grandes priorités de notre gouvernement. En outre, nous sommes conscients que les nouveaux arrivants qualifiés nous aident à combler les pénuries de travailleurs compétents dans les professions clés et contribuent grandement à la prospérité économique du Canada. Ce sont donc des choses très importantes. En terminant, je dirai simplement que nous constatons l’existence d’un partenariat formidable entre les personnes qui s’occupent de la formation proprement dite dans des lieux comme le Collège Herzing, les employeurs, les organismes de réglementation et le gouvernement.
C’est ce que nous devons faire—travailler tous ensemble dans la même direction afin de veiller à ce que les gens vivent et réalisent le rêve canadien, et à ce qu’ils connaissent la réussite, et non pas la frustration et la déception, en tant que néo‑Canadiens. Et je suis très reconnaissant du travail accompli par le secteur des collèges de carrières.
Vous savez, les collèges de carrières font l’objet de quelques idées fausses, et je reconnais que ces établissements font partie des institutions les plus strictement réglementées du secteur de l’enseignement. Et les gens qui fréquentent les collèges de carrières—les jeunes, les étudiants qui sont ici aujourd’hui et ceux qui se trouvent dans les salles de classe autour de nous—font un investissement réel, sérieux et souvent très exigeant pour leur avenir.
Ces gens doivent souvent s’occuper d’une famille. Comme vous le savez, la plupart de ces étudiants sont de jeunes adultes. Bon nombre ont une famille à leur charge, bon nombre se déplacent et perfectionnent leurs compétences en vue d’une deuxième carrière. Et ils doivent payer des frais de scolarité, se rendre au centre-ville, aller à l’école, plutôt que d’occuper un emploi rémunérateur.
Il s’agit d’une démarche importante pour de nombreuses personnes, et nous devrions appuyer l’investissement que les gens font dans leur propre perfectionnement professionnel et dans leur éducation. Les gens fréquentent les collèges de carrières dans le but évident d’améliorer leur situation d’emploi et de renforcer leur potentiel, parce qu’ils veulent travailler.
Ces gens-là ne restent pas tranquillement assis chez eux en bénéficiant de l’aide sociale. Ils ne veulent pas rester à ne rien faire et à toucher des prestations d’assurance‑emploi. Ces personnes veulent améliorer leur revenu, leur salaire et leurs compétences, et réaliser leur potentiel, et elles sont prêtes à investir à cette fin. Les collèges de carrières comme Herzing affichent un taux phénoménal de placement. Je crois qu’en ce qui vous concerne, 94 % des diplômés réussissent à obtenir un emploi à la fin de leurs études.
Il s’agit du type de responsabilité personnelle pour lequel le secteur privé offre un produit éducatif hautement professionnel. Et les personnes viennent et contribuent personnellement. Il faut plus de ce genre de mesures au sein de notre économie pour aborder ce que bon nombre appellent la « lacune au niveau des compétences ». Donc j’admire beaucoup ce que vous faites à Herzing, et ce que font les autres collèges de carrières du pays.
Un dernier mot à l’intention des intervenants du programme de consultants en immigration. Vous savez, l’une de nos réalisations importantes pendant mon mandat au ministère de l’Immigration est liée à la réforme de la réglementation visant les consultants en immigration. J’étais, je l’avoue, très frustré par l’ancien organisme de réglementation. Je ne mentionnerai pas de noms, SCCI (rires). J’étais très frustré parce que cet organisme créait des obstacles inutiles à la formation et à la reconnaissance de consultants en immigration dotés d’une formation éthique appropriée; je crois comprendre que le Collège Herzing, notamment, a présenté des demandes pendant plusieurs années, et n’a jamais réussi à obtenir l’attestation nécessaire pour former les futurs consultants en immigration.
C’est l’une des raisons pour lesquelles, après une étude exhaustive et une évaluation équitable du processus, nous avons choisi un nouvel organisme de réglementation afin de pouvoir protéger les consommateurs, rehausser la réputation de l’industrie à titre de profession légitime et de veiller à ce que de nombreuses options soient offertes sur le plan d’une éducation et d’une formation appropriées pour les consultants en immigration. Je suis fier de constater que bon nombre d’entre vous profitent déjà de notre réforme dans ce secteur.
Permettez-moi, je dirai seulement quelques mots, y a-t-il des médias francophones ici? Alors, okay voilà, je vais faire un résumé en français. Je disais que l’un des plus grands défis pour les nouveaux Canadiens est de faire reconnaître leurs diplômes pour pouvoir contribuer à l’économie canadienne.
Il y a beaucoup de nouveaux Canadiens qui sont déçus pour plusieurs raisons, entre autres parce qu’ils ne peuvent pas obtenir un emploi correspondant à leurs compétences. Et ça c’est l’une des raisons pour lesquelles on a fait des réformes fondamentales au système d’immigration, c’est-à-dire pour mieux choisir les immigrants et accueillir ceux qui ont les compétences nécessaires pour obtenir un emploi, souvent dans des domaines où il y a une pénurie de main d’œuvre et de compétences.
Donc, ça c’est très important. Mais l’autre volet se situe à l’échelle nationale. Nous travaillons avec les ordres professionnels, les gouvernements provinciaux, les institutions éducationnelles, y compris les collèges de carrière, pour mieux reconnaître les compétences et les habilités des professionnels formés outremer.
Donc, un des projets dont je suis très fier, et que j’annonce aujourd’hui, c’est le versement d’une subvention fédérale de 800 000 $ à l’Association nationale des collèges de carrière et, particulièrement, à leurs programmes alternatifs destinés aux nouveaux arrivants. Ça va aider ces personnes-là à obtenir les renseignements dont elles ont besoin pour suivre une formation supplémentaire au Canada dans les domaines qui sont liés à leur formation originale acquise à l’étranger.
Donc, je suis très optimiste et je pense que ça va aider des milliers de nouveaux Canadiens qui font leurs études dans les collèges de carrière. Bref, ce n’est là qu’un exemple de nos nombreux projets visant à aider ces personnes-là à réaliser leur potentiel.
Donc merci beaucoup; j’espère sincèrement avoir l’occasion de discuter avec quelques‑uns d’entre vous plus tard. Merci.
(Applaudissements)
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