Bonjour à tous,
Je suis très heureuse de me joindre aux ministres Colwell, MacKinley et Olscamp dans le cadre de cet important sommet.
J'aimerais d'abord rendre hommage au Conseil canadien du homard pour avoir pris l’initiative d’organiser cet événement important. Nous savons tous que les temps ont été durs pour l'industrie du homard, mais vous avez tout de même travaillé sans relâche afin de trouver des solutions. J’aimerais personnellement souligner le travail acharné de personnes comme Geoff Irvine, pour avoir organisé ce sommet. En partenariat avec les provinces maritimes, notre gouvernement était heureux d’apporter sa contribution à cet événement par l'entremise de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique.
Le gouvernement du Canada, sous la direction du premier ministre Harper, croit dans le potentiel de croissance de nos pêches atlantiques. Nous croyons en l'avenir du secteur du homard. Cependant, nous croyons que pour établir une pêche au homard prospère et durable, il faut que ce soit l'industrie qui prenne les rênes de cette pêche. Et c'est exactement ce que vous faites ici, à ce sommet.
Les défis sont clairement établis grâce à l'analyse de deux rapports récemment publiés, et franchement, plusieurs rapports et études qui les ont précédés. Ce qui importe est de ne pas perdre l’élan acquis cette année. C’est pourquoi ce sommet est important et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à mon personnel et aux responsables de veiller à ce que le gouvernement fédéral, par l’entremise du MPO, soit préparé à prendre des mesures significatives en réponse à ces recommandations destinées au gouvernement fédéral avant aujourd’hui.
J'aimerais néanmoins commencer l'après-midi en prenant un moment pour souligner les récentes mesures prises par notre gouvernement au nom de l'industrie de la pêche.
Notre gouvernement s'engage à créer des possibilités permettant de maximiser la valeur économique de la pêche, d'accéder à de nouveaux marchés et d'assurer la durabilité de la pêche. Chaque gouvernement est confronté à des priorités conflictuelles. Toutefois, étant moi même issue d'une famille de pêcheurs, je suis résolue à aider l'industrie à surmonter ses défis. Je suis fière de pouvoir vous affirmer que j'ai mené des combats pour plusieurs mesures du Plan d'action économique 2014 qui seront avantageuses pour les collectivités des Maritimes.
Nous savons tous que les ports pour petits bateaux doivent être bien entretenus afin de répondre aux besoins de la flotte de manière efficace. Voilà pourquoi le budget prévoit un montant supplémentaire de 40 millions de dollars réparti sur 2 ans pour accélérer les travaux liés aux réparations et à l'entretien. Avec ces fonds et bien des efforts, les bons projets devraient être menés à terme dans un avenir prochain.
Parmi les autres investissements importants, on compte le financement réparti pour le Programme de partenariats relatifs à la conservation des pêches récréatives, le renouvellement de l'Initiative des pêches commerciales intégrées de l'Atlantique, et de nouveaux fonds ont été débloqués pour le Plan national de conservation et l’initiative pour améliorer la santé des océans.
Personnellement, je me réjouis d'un petit élément : l’accessibilité du crédit d'impôt des pompiers volontaires aux bénévoles en recherche et sauvetage en mer. Certes, il s'agit d'un petit montant d'argent, mais là n'est pas la question.
Les gens ne se portent pas volontaires dans le cadre d'opérations parfois dangereuses la reconnaissance. Ils le font, car ils ressentent le besoin d'aider leur collectivité. Notre gouvernement est fier de reconnaître le sacrifice de ces héros.
Petits ou grands, les investissements du Plan d’action économique 2014 visent tous à renforcer nos pêches pour les prochaines générations.
Bien entendu, nous n'avons pas commencé à appuyer les pêches seulement à partir du mois de février. Depuis 2009, notre gouvernement a investi 50 millions de dollars afin d'améliorer la durabilité de la pêche du homard dans les Maritimes par l'entremise du Programme de mesures de durabilité pour l'industrie du homard de l'Atlantique. Le programme prend fin dans quelques jours, mais les résultats sont déjà là, et il y a de quoi célébrer.
Près des deux tiers des fonds1 ont été investis au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. En tout, 244 permis2 ont été retirés des trois provinces, ce qui se traduit par le retrait permanent de plus de 73 000 casiers à homard3 des eaux.
Quel bel exemple de la façon dont la collaboration entre les gouvernements et l'industrie peut changer les choses dans la vie des pêcheurs et de leurs communautés.
Je tiens également à mentionner quelques récents développements qui auront d'importantes ramifications sur la pêche au homard.
Notre gouvernement a récemment conclu un accord bilatéral de libre-échange avec la République de Corée. Cet accord de libre-échange offrira aux entreprises canadiennes un accès au marché coréen comme jamais auparavant. Avec un PIB annuel de 1,1 billion de dollars et une population de 50 millions d'habitants, la Corée est un marché clé pour le Canada.
Dans le cadre de l'accord de libre-échange entre le Canada et la Corée, tous les tarifs que la Corée impose sur le poisson et les fruits de mer finiront par disparaître. Cependant, près de 70 % des lignes tarifaires seront exemptes de droits de douane au cours des 5 années suivant l'entrée en vigueur de l'accord.
Puisque les droits élevés que la Corée impose sur le secteur du poisson et des produits de la mer seront éliminés, le Canada pourra faire concurrence aux États-Unis, à l'Union européenne et aux autres pays qui jouissent déjà d'un tel accord avec la Corée.
L'accord devrait faire accroître les exportations de 32 % et l'économie canadienne de 1,7 milliard de dollars annuellement.
Notre gouvernement a également annoncé un autre accord commercial ambitieux en octobre dernier : l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Au moment de l'entrée en vigueur de cet accord, 96 % des tarifs de l'Union européenne concernant le poisson et les fruits de la mer seront éliminés. Au cours de la première année seulement, l'industrie du homard pourrait épargner 6,7 millions de dollars.
Je peux vous dire que j’ai eu l’occasion d’assister au Boston Seafood Show cette année et l’optimisme en ce qui a trait à ce qui signifieront ces accords commerciaux pour nos pêches était contagieux. Comme politicienne fédérale, je serais heureuse de comparer à tout moment les résultats auxquels est parvenu notre gouvernement à ceux de nos prédécesseurs lorsqu’il s’agit d’ouvrir de nouveaux marchés aux pêcheurs.
Bien sûr, l'accès préférentiel aux marchés de l'Union européenne et de la Corée est une chose, et les amener à consommer du homard en est une autre. Voilà pourquoi c’est merveilleux que l'industrie prenne les devants en vue de promouvoir le homard.
- La Prince Edward Island Fishermen’s Association de la ZPH 24 a fortement appuyé, lors d’un scrutin test, la mise en place de l'établissement d'un processus de redevances d’un cent la livre, pour appuyer la commercialisation.
- La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont convenu de collaborer afin de faire certifier le homard par le Marine Stewardship Council, ce qui sera bénéfique pour notre réputation du point de vue de la qualité et de la durabilité.
- Le Conseil canadien du homard a également entrepris une campagne de valorisation de la marque afin de promouvoir et commercialiser le homard canadien autant à l'échelle nationale qu'internationale.
Ce sont là des initiatives intéressantes remplies de promesses pour l'industrie. En ce qui a trait à la résolution des problèmes auxquels fait face le secteur du homard, nous – pêcheurs, entreprises de transformation, gouvernements provinciaux et gouvernement fédéral – avons tous un rôle à jouer. Je suis heureuse de voir que ce message a bien passé dans le rapport du Groupe d'experts sur l'industrie du homard des Maritimes.
Je voudrais prendre un moment pour parler des recommandations clés visant mon ministère. J'ai le plaisir de vous annoncer que nous les acceptons toutes et avons l'intention de collaborer avec vous tous, industrie et provinces, pour les mettre en oeuvre.
En premier lieu, nous reconnaissons que les pêcheurs désirent jouer un rôle plus important au sein de la gestion des ressources. Ainsi, mon ministère collaborera avec l'industrie pour créer des « lignes directrices en matière de changement » claires pour l'industrie du homard. Elles clarifieront le type de changements de gestion que nous accepterons ou refuserons.
Deuxièmement, nous renforcerons les organisations légitimes de pêche qui ont reçu un mandat clair des pêcheurs en travaillant directement avec celles-ci lorsqu’elles ont un mandat clair de leurs membres.
Troisièmement, nous collaborerons avec l'industrie afin de clarifier notre modèle décisionnel pour les changements de gestion. Nous respecterons la décision de toute organisation légitime de pêche ayant un mandat officiel lui permettant de parler au nom de ses membres.
Quatrièmement, nous reconnaissons le besoin de rationaliser la flottille de homardiers à certains endroits. Cependant, comme je l'ai dit auparavant, ces changements ne peuvent être réalisés aux frais des contribuables. Ainsi, le MPO appuiera une rationalisation dirigée par l'industrie en faisant preuve d'une souplesse accrue envers la délivrance de permis.
Enfin, je suis d'accord que nous pouvons tous tirer profit d'un système de collecte de données de calibre international. Les pêcheurs pourraient en apprendre davantage au sujet des prises et des mesures. Les transformateurs pourraient renforcer leur efficacité. Les exportateurs et les détaillants pourraient recueillir des données aux fins de marketing. Le MPO, pour sa part, obtiendrait des renseignements utiles sur la santé du stock.
J'apprécie à sa juste valeur le travail ardu et la mûre réflexion qui ont permis la création de ce rapport. Évidemment, seul, le MPO ne peut pas mettre en œuvre ces recommandations. Nous avons besoin du soutien, du consentement et de la coopération de l'industrie et des gouvernements provinciaux. À cette fin, j'espère que d'ici la fin de ce sommet, nous aurons une direction clairement établie pour nos prochaines étapes.
Avant de conclure, j'ai un important message pour vous tous.
S’il y a bien un thème qui ressortait à la lecture du rapport, c’est la nécessité d’instaurer une collaboration entre les différentes sphères de l’industrie. Ce message était aussi subtil qu’une corne de brume. Trop souvent au sein des pêches, nous nous subdivisons en clans; gouvernements fédéral et provinciaux, pêcheurs et transformateurs, une province par rapport à une autre, zone de pêche par opposition à une autre. Nous ne savons que trop bien à quel point obtenir un consensus, même à l’intérieur d’une zone, peut être difficile. Bien que dans nos petites collectivités, l’industrie maritime de la pêche au homard est importante, lorsque vous vous trouvez à Boston, à Bruxelles ou à Beijing, elle peut sembler infiniment petite. Donc, afin d’acquérir de nouveaux marchés et d’accroître la valeur, toutes les parties devront unir leurs efforts.
Notre gouvernement s'engage à assurer l'avenir de l'industrie du homard et de toutes les pêches à petite échelle. C'est pourquoi nous appuyons une flottille de pêche côtière indépendante sur la côte Est.
Lorsque je regarde chacun d'entre vous dans cette salle, je pense à toute votre expérience, à votre désir de travailler ensemble et à votre volonté d'essayer de nouvelles idées. Grâce à cela, je suis convaincue plus que jamais que l'avenir de la pêche au homard de l'Atlantique sera des plus favorables. Je peux vous garantir que le gouvernement du Canada sera à vos côtés pour ce long périple.
Merci.
Bas de vignette : La ministre Shea prononçant son discours lors du Sommet sur la récupération de la valeur du homard tenu le 27 mars 2014 à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
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