Sauvons chaque femme, chaque enfant : un objectif à notre portée
Toronto, Canada, du 28 au 30 mai 2014
Toronto (Ontario) - 30 mai 2014
1. En 2010, les pays du monde se sont réunis pour faire de la protection de la vie des femmes et des enfants une priorité mondiale. En premier lieu au Canada, avec l’Initiative de Muskoka du G8, et à nouveau à New York, avec l’initiative Chaque femme, chaque enfant du Secrétaire général des Nations Unies, des dirigeants du monde et des représentants des pays développés et des pays en voie de développement, des fondations, ainsi que le secteur privé et la société civile se sont engagés auprès des plus vulnérables du monde, les mères, les nouveau-nés et les enfants, à accélérer les progrès vers la réduction des niveaux inacceptables de mortalité chez les mères, les nouveau-nés et les enfants.
2. Ces initiatives ont fourni le catalyseur d’un effort concerté sur la scène mondiale et ont contribué à une diminution d’une rapidité sans précédent des taux de mortalité maternelle et juvénile. En 2012, le nombre de décès d’enfants a diminué de 400 000 par rapport à 2010, ce qui constitue une importante contribution aux 90 millions de jeunes vies qui ont été sauvées depuis deux décennies. Au cours des cinq dernières années, 250 000 femmes de plus ont survit à la grossesse et à l’accouchement. Pourtant, partout au monde, on estime que 6,6 millions d’enfants et près de 300 000 femmes mourront cette année de causes évitables, bien souvent reliées à la grossesse et à l’accouchement. Près de la moitié des décès d’enfants sont associés à la malnutrition.
3. Le sommet du Canada, Sauvons chaque femme, chaque enfant : un objectif à notre portée, a offert un nouvel outil pour faire progresser la santé maternelle, des nouveau-nés et des enfants, à titre de priorité mondiale, après 2015. Avec le soutien de leaders clés du monde, dont le coprésident du sommet, le Président de la République-Unie de Tanzanie, Jakaya Kikwete; le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon; le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim; Son Altesse l’Aga Khan; Sa Majesté la reine Rania de Jordanie et Melinda Gates de la Fondation Gates, les participants au sommet ont convenu que la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants doit demeurer au premier rang des priorités mondiales après 2015. Avec un engagement mondial renouvelé, les participants au sommet ont convenu que l’élimination, le temps d’une génération, de tous les décès maternels et infantiles évitables était à portée de main.
Obtenir des résultats pour les femmes et les enfants
4. Dans leurs discussions sur les progrès à l’échelle mondiale, les participants au sommet ont convenu que depuis 2010, les réussites en matière de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE) sont attribuables au travail concerté des partenaires mondiaux afin d’améliorer la santé des femmes et des enfants. L’Initiative de Muskoka de même que le programme Chaque femme, chaque enfant ont marqué une première en axant explicitement les efforts mondiaux sur des interventions fondées ayant des incidences importantes dans le continuum des soins, de la grossesse à l’accouchement, jusqu’à la petite enfance. D’importants progrès ont été réalisés pour réduire la mortalité maternelle, grâce notamment au renforcement des systèmes de santé et à l’accès accru à des services de planification des naissances. Ces efforts nous ont permis de faire fléchir la courbe de la mortalité chez les mères, les nouveau-nés et les enfants.
5. Le sommet a été l’occasion de souligner en particulier les grandes réussites qu’ont permis les interventions en matière de nutrition et les programmes d’immunisation. Ces interventions sont au cœur des résultats obtenus jusqu’ici et du maintien des progrès après 2015. Dans ce contexte, le sommet a rappelé l’importance de fournir davantage de soutien et la priorité de l’investissement dans la nutrition par l’intermédiaire de partenaires clés tels que le Mouvement pour l’amélioration de la nutrition, l’Initiative pour les micronutriments, le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé. Les participants au sommet se sont réjouis de l’annonce, le 20 mai, que l’Allemagne serait l’hôte de la réunion de financement de l’Alliance GAVI. Ils ont invité tous les partenaires à accroître leur soutien de l’Alliance, qui est au nombre des organisations les plus efficaces pour diminuer directement le taux de mortalité des enfants.
Ensemble, en faire plus ensemble à l'échelle mondiale
6. Les participants au sommet ont également invité les partenaires mondiaux à accroître leurs efforts en vue de travailler ensemble dans le continuum des soins :
- Approfondir l’investissement pour lutter contre la morbidité et de la mortalité maternelles et néonatales, surtout chez les personnes les plus vulnérables;
- Aborder les causes de la malnutrition des femmes, des adolescentes et des enfants de moins de cinq ans;
- Aborder la prévention et le traitement des maladies infectieuses des enfants;
- Renforcer les systèmes de santé locaux – y compris la formation des travailleurs de la santé de première ligne.
7. Conscients de l’importance critique de la grossesse et des 28 premiers jours de vie pour la survie de la mère et du nouveau-né, les participants attendront avec intérêt le forum des partenaires pour la SMNE qui se tiendra à Johannesburg, et qui marquera le lancement du plan d’action Chaque nouveau-né. Cet effort enverra le signal d’un engagement mondial renouvelé pour diminuer le taux de mortalité néonatale.
8. La responsabilité à l’égard des résultats est non seulement la pierre angulaire d’un bon développement; c’est aussi un marché liant ceux qui promettent de l’aide à ceux qui sont les plus vulnérables et vivent dans le besoin. Les donateurs, les organisations internationales et les gouvernements des pays en voie de développement doivent eux-mêmes rendre compte des résultats obtenus auprès des femmes et des enfants. Présidée par le Premier ministre Harper et le président Kikwete, la Commission des Nations Unies sur l’information et la redevabilité pour la santé de la femme et de l’enfant a apporté à la tâche de mesurer les résultats des efforts mondiaux sur la SMNE une clarté et une efficacité sans précédent. Les participants au sommet ont invité les partenaires mondiaux à soutenir les efforts de l’Organisation mondiale de la santé visant à mettre en œuvre les recommandations de la Commission.
9. Pour l’avenir, les participants ont demandé que l’information sur la santé soit offerte de manière opportune, fiable et exacte, car elle constitue un catalyseur essentiel de la responsabilisation au sein des systèmes de santé nationaux. Cette tâche suppose un engagement en matière d’enregistrement civil et de statistiques démographiques, qui constituent la base juridique de la concrétisation des droits humains et le fondement d’une responsabilisation rigoureuse et exacte. On estime qu’à l’heure actuelle, environ 230 millions de femmes et d’enfants sont invisibles ou non officiellement recensés ou reconnus. Par conséquent, le Canada a annoncé qu’il travaillera en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé, les États-Unis, le UNFPA, l’UNICEF et la Banque mondiale afin d’explorer la création d’un mécanisme collectif visant à mobiliser les ressources pour favoriser les efforts des pays en matière d’enregistrement civil et de statistiques démographiques. La 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre, sera la prochaine occasion de faire progresser ces efforts collectifs.
10. Dans le but d’obtenir des résultats tangibles et durables pour les femmes et les enfants, les participants au sommet ont convenu de la nécessité d’un spectre plus vaste d’expertise et de ressources. Les partenariats multisectoriels novateurs sont importants, non seulement pour mettre à profit des ressources supplémentaires, mais également pour stimuler les approches nouvelles et novatrices visant à produire des résultats. Cela devrait comprendre les gouvernements locaux, le secteur privé, la société civile et les citoyens eux-mêmes.
Des gestes concrets pour la santé des femmes et des enfants
11. Les progrès durables pour sauver la vie des femmes et des enfants supposent des actions réelles : les paroles ne suffisent pas. Les participants au sommet ont invité tous les partenaires à conserver les gains réalisés jusqu’ici et à insuffler un nouvel élan aux efforts afin d’atteindre pour la fin de 2015 les objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le développement. Pour ce faire, il faudra intensifier les efforts pour atteindre le plus de personnes vulnérables, y compris les adolescentes, afin de leur permettre d’atteindre leur plein potentiel.
12. À la lumière des discussions du sommet, il est également clair que pour atteindre l’ambitieux objectif consistant à mettre fin aux décès évitables de femmes et d’enfants à l’intérieur d’une génération, il faudra mettre de l’avant les leçons apprises :
- Leadership politique – les participants ont invité les leaders du G7 à examiner les progrès des engagements relatifs à la SMNE, à l’occasion de la réunion du G7 qui aura lieu à Bruxelles en 2014 et à refaire cet exercice à la réunion de l’Allemagne, en 2015. Ils ont aussi exhorté les dirigeants des pays en voie de développement à faire des investissements dans la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants une priorité.
- Engagement financier – les participants se réjouissent de l’engagement renouvelé du Canada en matière de SMNE pour la période de 2015 à 2020 et ont invité d’autres donateurs à respecter leur engagement à l’égard des femmes et des enfants, jusqu’à 2015 et dans les années suivantes.
- Responsabilisation – les participants ont demandé d’inclure un solide cadre de responsabilisation en matière de SMNE au programme de développement de l’après-2015.
- Approches communes – les participants ont invité tous les partenaires à travailler à l’unisson pour la SMNE afin d’assurer que l’effort mondial garde le cap sur les interventions rentables ayant des incidences élevées dans le continuum des soins.
13. Les discussions du sommet ont en outre insisté sur le fait que le temps est venu d’ancrer solidement la SMNE dans le programme de développement de l’après-2015. Les participants ont invité les gouvernements, les organisations internationales, la société civile, le secteur privé et les dirigeants de la santé à faire en sorte que l’élimination, pour 2030, de la mortalité évitable des mères, des nouveau-nés et des enfants de moins de cinq ans soit une priorité de premier ordre dans le programme de développement de l’après-2015.