Le programme de contribution du projet Kanishka est un investissement pluriannuel dans la recherche axée sur le terrorisme financé par le gouvernement du Canada. Le 23 juin 2011, le premier ministre Stephen Harper a annoncé le projet Kanishka, une initiative nommée en l'honneur du vol 182 d'Air India qui a été ciblé d'un attentat à la bombe le 23 juin 1985 ayant causé la mort de 329 personnes, dont la majorité était des Canadiens. Cette initiative investie dans la recherche touchant des questions pressantes pour le Canada touchant le terrorisme et la lutte contre le terrorisme. La recherche appuyée par ce projet nous aidera à mieux comprendre améliorera les méthodes et les tactiques de recrutement des terroristes et permettra la création de politiques et d'outils plus efficaces destinés aux agents d'application de la loi et aux personnes qui travaillent en première ligne.
L'objectif premier du projet est la recherche, mais il appuie également d'autres activités essentielles pour approfondir les connaissances et bâtir un réseau de chercheurs et d'étudiants de diverses disciplines et universités. La recherche financée par le projet améliorera la capacité du Canada à lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent au pays et à l'étranger.
Lors de cette cinquième série, un financement se chiffrant à 1,5 million de dollars a été octroyé pour les projets suivants.
Projet Communitas
(Canadian Council on Muslim Women)
L'objectif de ce projet est de renforcer la résilience des personnes et des collectivités par la conception et l'évaluation de projets communautaires interculturels et interconfessionnels qui favorisent l'interdépendance sociale, la citoyenneté active, la discussion et le leadership chez les jeunes. À l'échelle de la collectivité, l'accent mis sur la résilience se concentrer particulièrement sur 1) les menaces d'extrémisme racial, politique et religieux et 2) les attaques physiques contre une collectivité. Quant à la personne, l'accent sera mis sur la confiance en soi ainsi que sur les compétences en communications et en résolution de problèmes, touchant la capacité de maîtriser ses émotions en situation de crise. Le projet comprendra six villes ou collectivités (Montréal, Ottawa, la région du Grand Toronto, London, Edmonton et Vancouver) et plus de 300 jeunes âgés de 18 à 30 ans à l'échelle du Canada. Le Ministère offrira une contribution de 250 458 $ sur une période de trois ans.
[Élaboration de programmes pour combattre et prévenir les propos haineux menant à la violence et l'extrémisme violent : utiliser les médias sociaux pour accroître la résilience des jeunes Canadiens]
(Université Concordia)
Ce projet élaborera et évaluera des programmes et du matériel multimédia ciblant principalement les jeunes Canadiens en contexte primaire, secondaire et postsecondaire et est conçu pour prévenir les propos haineux incitant la violence et l'extrémisme violent. Les thèmes principaux comprendront la culture numérique, la capacité d'évaluer de manière critique et de mettre en question le contenu en ligne ainsi que la cohésion sociale pour favoriser une discussion sur des sujets qui suscitent beaucoup de division. De plus, le projet mettra en place et testera un portail Web afin d'héberger le matériel. Le portail sera conçu pour aider les responsables de politiques provinciaux en matière d'éducation et les intervenants gouvernementaux fédéraux qui participent à la lutte contre l'extrémisme violent et à la promotion de la résilience, comme la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Le Ministère offrira une contribution de 172 340 $ sur une période de deux ans.
Obstacles à la radicalisation violente : comprendre les voies vers la résilience chez les jeunes Canadiens
Dalhousie University
Bien qu'un nombre de recherches ait exploré les facteurs qui permettent de prédire pourquoi les jeunes adoptent des comportements de violence radicale, comme dans les contextes où ils perçoivent le besoin de lutter contre l'injustice, ce projet étudiera les facteurs individuels, communautaires et institutionnels qui accroissent la possibilité que les jeunes résistent à participer à des actes de violence à caractère politique. Le projet portera sur deux populations de jeunes : (1) les jeunes autochtones qui ont grandi en connaissance de la crise d'Oka et de la tragédie d'Ipperwash et (2) les jeunes musulmans somaliens qui vivent dans les mêmes communautés que les jeunes qui ont été radicalisés au Canada ou qui ont quitté le pays pour se joindre à un groupe terroriste. Le Ministère offrira une contribution de 200 000 $ sur une période de deux ans.
Évaluer les programmes de lutte contre l'extrémisme violent : un guide pour les organisations de sociétés civiles
(Fourth Freedom Forum Inc.)
Ce projet offrira un guide pour les organisations de sociétés civiles afin de les aider à évaluer les programmes de lutte contre l'extrémisme violent. Ce guide se concentrera sur des études de cas représentatives, élaborées à l'aide de recherches portant sur des leçons retenues et de pratiques exemplaires basées sur des preuves. Les exemples porteront principalement sur les expériences et les projets menés par l'intermédiaire de la GRC et de ses partenaires au Canada, mais offrent également un ensemble de cas comparatifs provenant d'agences gouvernementales et d'organisations non gouvernementales à l'étranger. Le Ministère offrira une contribution de 100 000 $ sur une période de deux ans.
Vers une compréhension de l'extrêmement rareté : distinguer les processus normaux de conversion religieuse de l'extrémisme violent
(Scott Flower Ph. D.)
Ce projet de recherche est conçu pour fournir des renseignements à la recherche, au gouvernement et pour changer la perception publique au sujet d'exemples récents dans l'Ouest où des convertis à l'islam sont représentés de manière disproportionnée dans les actes terroristes inspirés par al‑Qaeda. Tâche importante, cette recherche vise à lutter contre les perceptions fautives alimentées par des allégations de lien direct entre le processus de conversion religieuse et la radicalisation menant à la violence, ce qui peut mener à l'attribution de stéréotype à des groupes de personnes les identifiant comme des menaces à la sécurité en raison de leur choix religieux. Les processus de radicalisation menant à la violence sont rares et hautement attribuables aux personnes et aux contextes. En général, les processus de conversion religieuse mènent à des retombées positives comme l'estime de soi et un sentiment d'appartenance. Dans ce contexte, ce projet se concentrera sur la détermination des facteurs contextuels et les références permettant de comprendre les rares cas d'extrémisme violent pour raisons religieuses, afin de pouvoir distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas. Le Ministère offrira une contribution de 169 240 $ sur une période de deux ans.
Analyses du public cible des médias sociaux : mesurer les conséquences des ressources de contre message pour les professionnels de l'éducation au Canada
(La SecDev Foundation)
Cette initiative produira des manières de mesurer les conséquences des films créés pour lutter contre les discours de l'extrémisme violent, particulièrement dans les médias sociaux. Elle permettra également la création d'une boîte à outils spécialisée pour que les praticiens puissent offrir de l'aide non seulement dans la mesure des conséquences, mais également dans la conception et la diffusion d'outils pédagogiques destinés au public cible. Le travail rassemble deux projets provenant d'une série précédente de propositions retenues et s'en inspire. La première est l'étude de la SecDev Foundation portant sur la faisabilité et la validité d'utiliser des renseignements de sources ouvertes d'envergure afin de discerner les premiers signes de radicalisation menant à la violence. La deuxième est l'initiative de Trialogue Educational Trust visant à créer une série de films au message contraire et des ressources pédagogiques en ligne pouvant être utilisées par les travailleurs de première ligne comme les enseignants, la communauté, les intervenants auprès des jeunes et les agents de l'application de la loi, afin de les aider dans les interventions précoces auprès des personnes à risque. Le Ministère offrira une contribution de 147 455 $ sur une période de deux ans.
Évaluation de méthodes visant à diminuer les expressions de haines et d'extrémisme en ligne
(Susan Benesch Ph. D.)
Ce projet étudiera les formes de « contre discours » en ligne, comme les efforts par des utilisateurs visant à faire changer de ton les personnes qui divulguent des messages de haines ou d'extrémisme violent, ou même de faire rétracter ces messages. L'étude déterminera si des types particuliers de contre discours évoqués par des utilisateurs ont un effet positif ou négatif sur le ton ou la fréquence des messages de haine ou des messages dangereux en ligne. En se basant sur cette analyse, l'étude vise à développer une compréhension plus systématique des éléments qui caractérisent un contre discours efficace, en terme de forme, comme le contenu et le ton, et de contexte, comme la relation entre la personne qui envoie le message et celle qui le reçoit. L'objectif est d'informer les organisations communautaires, les entreprises spécialisées dans les technologies de l'information et des communications et le gouvernement au sujet de l'efficacité relative des approches de contre discours dans diverses circonstances. Le Ministère offrira une contribution de 100 000 $ sur une période de deux ans.
La Canadian Network for Research on Terrorism, Security and Society (TSAS)
La University of British Columbia
La TSAS a été créée en 2012, avec un financement de la première série de projets sélectionnés dans le cadre du projet Kanishka et d'une subvention de partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines, dans le but d'encourager la recherche multidisciplinaire sur la radicalisation terroriste, l'interaction coordonnée de chercheurs universitaires et de représentants de gouvernement et de l'éducation d'une nouvelle génération de jeunes universitaires intéressés par le terrorisme, la sécurité et leurs conséquences sur la société. Le financement accordé dans cette série appuiera deux recherches par le Réseau ayant une application directe dans les politiques et les pratiques du gouvernement du Canada et qui touchent les domaines prioritaires indiqués dans la Stratégie antiterroriste nationale du Canada. Une d'entre elles concerne les chercheurs chevronnés affiliés alors que l'autre touche les étudiants au doctorat ou à la maîtrise. Les recherches seront diffusées par l'intermédiaire de la bibliothèque en ligne de la TSAS. Le Ministère offrira une contribution de 240 000 $ sur une période de deux ans.
Étude sur les conséquences psychologiques à long terme du terrorisme : les facteurs qui contribuent au traumatisme, au deuil, à la croissance et à la résilience
(Voices of September 11th)
Le but de ce projet est d'évaluer les symptômes à long terme, positifs et négatifs, des personnes qui ont vécu le décès d'un proche à la suite d'un acte de terrorisme, en se basant sur les expériences des membres des familles des victimes du 11 septembre et des familles des victimes du vol 182 d'Air India. Un objectif essentiel de l'étude est une compréhension plus systématique des symptômes post‑traumatiques, des caractéristiques de résilience et de la croissance post‑traumatique, y compris à quel moment et dans quelles circonstances ils sont susceptibles de survenir. Le Ministère offrira une contribution de 122 639 $ sur une période de trois ans.