L'ALLOCUTION DÉFINITIVE FAIT FOI
Merci Eugene, et bonsoir à tous.
Cela fait quelques années que je n'ai pas assisté à l'une de vos réunions annuelles, et je suis ravie de constater que la nourriture est meilleure que jamais! Alors, avant de continuer, je tiens à féliciter le chef ainsi que tous les pêcheurs grâce à qui nos palais sont enchantés!
Trente-cinq ans d'activités, c'est une étape importante pour n'importe quelle organisation, mais je crois que la Fédération des pêcheurs de l'Est devrait être particulièrement fière de son histoire.
Depuis 1979, la Fédération a aidé ses membres à braver bien des tempêtes.
En organisant des forums comme celui-ci pour permettre le partage d'idées. En donnant la parole aux organisations de pêcheurs pour exprimer leurs préoccupations. Et, je suis certaine que les ministres Colwell, Olscamp et MacKinley seront d'accord, en aidant les gouvernements de toutes allégeances à rester vigilants.
Le gouvernement du Canada est fier de collaborer avec des groupes comme la Fédération des pêcheurs de l'Est. Nous croyons fermement que pour trouver des solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés, il faut que ce soit l'industrie qui prenne les rênes, et non pas le gouvernement. Cela dit, nous sommes déterminés à apporter notre soutien dans l'établissement d'une pêche durable et prospère.
Je voudrais aborder certaines questions importantes, mais, tout d'abord, puisqu'il s'agit d'une assemblée générale annuelle, laissez-moi vous démontrer comment le gouvernement du Canada a travaillé pour vous au cours de la dernière année.
Notre gouvernement s'engage à maximiser la valeur économique de la pêche, à accéder à de nouveaux marchés et à assurer la durabilité de la pêche. La signature d'accords commerciaux avec l'Union européenne et la République de Corée se traduira pour le secteur canadien du poisson et des fruits de mer par de nouvelles possibilités d'accès au marché, grâce à l'élimination des droits de douane élevés sur tous les produits du poisson et des fruits de mer.
Cela rendra nos produits, qui sont de classe mondiale, plus concurrentiels, et mettra en place des conditions qui stimuleront les ventes.
Au cours de la première année de l'Accord économique et commercial global, l'industrie du homard a réussi à économiser 6,7 millions de dollars. Après sept ans, les derniers tarifs seront éliminés, et nos produits du homard pourront être vendus complètement libres de droits de douane. Les avantages à long terme de l'exportation accrue vers l'Europe sont notamment la création d'emplois, l'augmentation des salaires et une meilleure prospérité.
En février, nous avons lancé le Plan d’action économique 2014. Laissez-moi vous présenter plusieurs éléments qui ont été conçus pour profiter aux collectivités du Canada atlantique.
Comme nous le savons tous, les ports pour petits bateaux sont le cœur de nombreuses collectivités côtières. Cependant, nombre de ces ports auraient besoin d'une bonne remise en état pour continuer de servir efficacement la flottille intérieure. Je suis fière de pouvoir dire que le plus récent budget fédéral prévoit un montant additionnel de 40 millions de dollars sur deux ans pour accélérer les réparations et permettre l'entretien des ports pour petits bateaux.
En ce qui concerne les autres investissements, nous avons aussi ajouté 15 millions de dollars pour prolonger le Programme de partenariats relatifs à la conservation des pêches récréatives (PPCPR) jusqu'en 2016. Ce montant s'ajoute aux 10 millions de dollars que nous avons investis au cours de la première année, portant ainsi notre investissement total dans le PPCPR à 25 millions de dollars sur trois ans!
Nous étendons aussi le crédit d'impôt pour les pompiers volontaires afin qu'il englobe les volontaires participant à des activités de recherche et de sauvetage.
Bien entendu, nous n'avons pas commencé à soutenir les pêches seulement à partir du budget du mois de février dernier. Par exemple, depuis 2010, le gouvernement du Canada a investi plus de 65 millions de dollars dans l'industrie du homard de l'Atlantique par le biais du Programme de mesures de durabilité pour l'industrie du homard de l'Atlantique et du Programme des mesures transitoires à court terme.
En fait, nous avons récemment concentré la plus grande partie de nos efforts sur l'industrie du homard. J'aimerais en profiter pour dire quelques mots à ce sujet.
Tout d'abord, je voudrais réaffirmer l'engagement du gouvernement envers la durabilité à long terme de l'industrie du homard. Nous voulons promouvoir un secteur des pêches viable pouvant créer des emplois et contribuer à la prospérité des Canadiens de l'Atlantique. Pour ce faire, nous sommes déterminés à aider l'industrie à relever les défis auxquels elle est confrontée.
Sur les trente-trois recommandations formulées par le groupe d'experts sur le homard des maritimes, cinq concernent directement mon ministère. J'ai lancé une première intervention relative à ces recommandations en mars. Au cours des prochaines semaines, toutes les associations de pêcheurs de homard au Canada atlantique concernées recevront une lettre de suivi.
Entre-temps, nous prenons des mesures. En février, nous avons engagé Greg Roach pour travailler avec l'industrie au sujet des enjeux d'approvisionnement dans la zone de pêche du homard 34, qui compte près de 1 000 titulaires de permis et dont les débarquements y sont plus importants que dans toute autre zone de pêche du homard. Avec l'appui de M. Roach, le Conseil de gestion de la zone de pêche du homard 34 a voté pour déterminer s'il fallait raccourcir la saison ou réduire le nombre maximal de casiers. Dans ce cas, la majorité des titulaires de permis ont voté en faveur d'un statu quo. Même si ces résultats n'ont peut-être pas fait l'unanimité, j'ai été satisfaite de constater un processus juste et ordonné, et les pêcheurs ont eu l'occasion de prendre leurs propres décisions en ce qui concerne leur industrie.
Nous avons également travaillé avec les organisations de pêcheurs des zones 26B Nord et 27 et avons accepté leur demande d'augmenter la taille minimale des carapaces. Nous sommes résolus à entendre ce que veulent les pêcheurs et leurs organisations, et ces exemples le prouvent.
L'industrie est toujours aux prises avec l'enjeu de la saturation de l'offre. Mon ministère continuera de collaborer avec les provinces et l'industrie à ce sujet pour assurer la continuité du succès de la pêche au homard du Canada atlantique. On s'attend cependant à ce que l'industrie prenne l'initiative en ce qui concerne les changements dans ce domaine.
En ce qui concerne les autres recommandations du Conseil, nous analysons actuellement les exigences en matière de rapports pour l'ensemble des zones de pêche du homard. Cette information aidera à construire les bases d'un système efficace de collecte de données sur les prises et l'effort. Nous sommes prêts à collaborer avec les provinces, dès que l'industrie nous donnera le feu vert.
Par ailleurs, nous sommes disposés à travailler avec les organisations de pêcheurs intéressées. Cette collaboration pourrait servir à aider les pêcheurs à participer plus activement à la gestion des ressources. Ou, encore, elle pourrait favoriser l'adoption de méthodes modernes d'amélioration des résultats économiques. Peu importe la direction que nous choisirons, nous voulons que l'industrie reste à la barre.
Dans la foulée du rapport du Conseil, je suis heureuse de dire que le Mouvement des pêcheurs indépendants du Canada a déjà pris le taureau par les cornes. Il a organisé deux réunions pour passer en revue plusieurs questions, notamment la délivrance de permis et la manière dont Pêches et Océans Canada fonctionne avec chaque flottille et organisation de pêcheurs.
La première réunion se tiendra à Halifax dans quelques semaines, et la seconde aura lieu en novembre. Mon ministère est heureux d'y participer, et j'espère que des progrès seront accomplis quant à ces principales priorités.
À mon avis, nous partirons de deux hypothèses de base.
En premier lieu, l'industrie de la pêche fait face à une compétition internationale toujours croissante. Afin d'assurer le succès économique de nos communautés riveraines, nous avons besoin que le secteur côtier soit en mesure d'assurer et de maintenir la position du Canada sur le marché international.
En second lieu, l'industrie est marquée par une population vieillissante. Toutes les solutions doivent tenir compte du besoin de transfert intergénérationnel. Il ne s'agit pas d'un transfert ordinaire, non, mais plutôt d'un transfert qui offre des options de retraite viables aux vétérans de l'industrie et qui constitue un investissement profitable aux nouveaux venus. Pour atteindre ces objectifs, nous avons besoin d'idées créatives qui assurent une retraite réussie ainsi qu'une entrée fructueuse dans le domaine de la pêche, des idées qui n'ont besoin d'aucune contrainte ni intervention de la part du gouvernement.
À cette fin, Pêches et Océans Canada se tient prêt à collaborer avec l'industrie et les provinces pour clarifier le processus décisionnel. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une organisation clairement constituée avec une direction dont le mandat sera de représenter ses membres.
Les enjeux relatifs à la délivrance de permis couvrent un grand territoire. Je ne serais pas surprise qu'on ait abordé l'enjeu relatif à la préservation de l'indépendance de la flottille de pêche côtière dans l'Atlantique canadien (PIFPCAC) lors de la réunion tenue à Halifax.
En 2007, nous avons adopté le PIFPCAC pour renforcer les politiques relatives aux pêcheurs-propriétaires et à la séparation de la flottille. Le PIFPCAC exigeait des pêcheurs qu'ils déclarent s'ils détenaient des permis assujettis à un accord de contrôle. Dans l'affirmative, ils avaient sept ans pour mettre fin ou modifier leurs accords afin de se conformer à la politique.
Eh bien, les sept ans se sont écoulés, et je suis ravie de vous dire que la grande majorité des pêcheurs ont respecté cette échéance. Comme je l'ai déjà dit, le petit pourcentage des pêcheurs côtiers qui détenaient encore des permis assujettis à un accord de contrôle en date du 12 avril 2014 ne verront pas leurs permis renouvelés. Dans un autre ordre d'idée, notre gouvernement continuera de respecter les politiques relatives aux pêcheurs-propriétaires et à la séparation de la flottille.
J'en profite pour mentionner un autre problème concernant les permis et qui préoccupe beaucoup de gens : le remplacement des services de délivrance de permis au comptoir par des services en ligne.
Je sais que certains d'entre vous regrettent l'ancienne façon de faire, mais je crois finalement que nous avons pris la bonne décision pour adapter la manière dont nous exerçons cette activité. Notre système en ligne est disponible en tout temps, ce qui permet aux pêcheurs de renouveler et d'imprimer leurs permis ainsi que d'en acquitter les droits, et ce, dans le confort de leur foyer ou de tout endroit disposant d'un accès à Internet.
Depuis le lancement du système en ligne en avril 2013, plus de 35 000 pêcheurs de partout au pays s'y sont inscrits et presque tous les titulaires de permis principaux faisant partie du groupe noyau s'y sont également inscrits.
Bien entendu, certains aspects du système ont encore besoin d'être améliorés. Certains services, comme les nouvelles demandes de permis et de transferts, ne sont pas encore disponibles. Encore une fois, notre personnel vous aidera à effectuer ces transactions jusqu'au lancement de ces services en ligne. Nous prévoyons que le lancement aura lieu au courant de l'année.
Il y a visiblement beaucoup de changements, petits et grands, qui se produisent en même temps dans l'industrie de la pêche du Canada atlantique. Il est certain que le rythme de ces changements s'est accéléré depuis la formation de la Fédération il y a 35 ans. Toutefois, j'ai la certitude que vous saurez réagir aux défis auxquels vous êtes confrontés, comme vous l'avez toujours fait.
Je souhaite également vous assurer que notre gouvernement s'engage à collaborer avec vous pour établir une pêche durable et prospère dans le Canada atlantique.
Merci.