Merci beaucoup de cette aimable présentation.
Je l'ai dit la dernière fois que je me suis adressé à vous, et je tiens à le répéter, la Chambre de commerce de Vancouver est un organisme d'une grande importance. C'est une tribune où des gens de tous horizons peuvent se porter défenseurs de bonnes politiques publiques. Votre intérêt à l'égard de la communauté au sens large est vraiment louable.
Mesdames et Messieurs, en mai 2011, après l'élection de trois gouvernements minoritaires successifs, les Canadiens ont choisi d'élire un gouvernement majoritaire. Nous leur avons demandé de nous permettre d'axer nos efforts sur l'économie canadienne, et c'est ce que nous avons fait.
Et nous continuons à nous concentrer principalement sur l'économie puisque l'ensemble des avantages dont profite une société découlent d'une économie solide, robuste et équilibrée à l'échelle du pays.
En 2012, notre gouvernement a abaissé le taux fédéral d'imposition du revenu des sociétés à 15 %. Le taux fédéral-provincial combiné s'établit maintenant en moyenne à 26 % au pays.
Il s'agit d'un taux nettement inférieur à la moyenne comparable de l'ensemble des pays du G-7, et de 13 points de pourcentage inférieur à celui offert aux entreprises aux États-Unis. Voilà pourquoi des entreprises comme Google prennent actuellement de l'expansion au Canada. Et c'est pourquoi Microsoft vient s'installer à Vancouver et établir son campus, ici dans l'ancien édifice Sears. Et c'est également la raison pour laquelle des sociétés comme Burger King étudient la possibilité de quitter la Floride pour s'établir plus au nord et accroître leur présence au Canada.
Vous savez, pour dire vrai, nous avons allégé le fardeau fiscal sous toutes ses formes : en réduisant l'impôt sur le revenu, l'impôt des petites entreprises, l'impôt sur le revenu des sociétés et la taxe de vente nationale. Le taux d'imposition des sociétés au pays a atteint aujourd'hui son plus bas niveau en 55 ans.
Et ce printemps, le directeur parlementaire du budget du Canada a indiqué aux Canadiens que les allégements fiscaux mis en place depuis 2006, soit depuis notre arrivée au pouvoir, s'étaient traduits par des économies de plus de 30 milliards de dollars pour les familles canadiennes, leur permettant ainsi de choisir la façon dont elles veulent vivre leur vie.
En abaissant les taxes et impôts, nous avons aidé des familles. Nous avons contribué à accroître la compétitivité de notre pays et nous avons contrôlé les dépenses publiques.
Et nous sommes en bonne voie d'atteindre l'équilibre budgétaire le printemps prochain. Si nous en sommes là, c'est que nous avons établi des budgets efficaces. L'économie a pris de l'essor. Nous avons contrôlé les dépenses des programmes et nous connaissons une croissance non seulement à l'échelle nationale, mais également dans toutes les régions du pays.
De tous les pays du G-7, seuls les États-Unis nous devancent au chapitre de la croissance depuis la récession, et, bien entendu, la récession qu'ils ont connue a été beaucoup plus profonde et difficile qu'elle ne l'a été pour nous.
Toutes les agences de notation ont reconduit la cote de crédit AAA du Canada et, pour la sixième année consécutive, le Forum économique mondial a déclaré que le système bancaire canadien était le plus solide au monde.
Dans une récente étude, KPMG a affirmé que le Canada possédait le régime fiscal le plus concurrentiel au monde et qu'il s'agissait du lieu où il était le plus facile de faire des affaires sur la planète.
Le Canada affiche donc un bilan qui inspire confiance aux investisseurs, bilan dont le premier ministre est d'ailleurs très fier.
Mieux encore, nous sommes reconnus à l'échelle mondiale pour la vigueur de notre économie et pour la façon dont elle est gérée.
Je sais qu'Hillary Clinton s'est adressée à la Chambre de commerce de Vancouver plus tôt cette année. Dans un autre discours qu'elle a prononcé, elle a souligné, à juste titre, que les revenus de la classe moyenne au Canada étaient maintenant plus élevés qu'aux États-Unis, et que les Canadiens travaillaient moins d'heures pour plus d'argent, vivaient en moyenne plus longtemps et faisaient face à moins d'inégalités de revenus.
Et elle a raison.
Nous continuons à mettre de l'avant un programme favorable à la libre entreprise et à la croissance, et nous continuerons à le faire d'une manière qui profite à l'ensemble du Canada.
La dernière fois que je me suis adressé à vous, c'était avant le lancement du programme d'infrastructure de notre gouvernement. Je sais que d'autres politiciens sont venus prononcer une allocution devant la Chambre de commerce de Vancouver et ont affirmé que le gouvernement devrait investir dans l'infrastructure. Eh bien, c'est ce que nous faisons.
Le dernier Fonds Chantiers Canada qui était en place constituait le programme d'infrastructure le plus important de l'histoire du Canada. Et le programme qui lui succède cette année est encore plus important. En effet, nous investirons une somme totale de 53 milliards de dollars dans l'infrastructure d'un bout à l'autre du pays. Pour la première fois, la Colombie-Britannique obtiendra sa juste part de financement. Ces fonds seront alloués à des projets clés qui auront des retombées positives sur la productivité économique du Canada.
Une partie de cet argent destiné à l'infrastructure servira à assurer l'atteinte de nos objectifs commerciaux sur la scène internationale.
Vous savez, depuis 2006, notre gouvernement a mis de l'avant le programme de libre-échange le plus ambitieux de toute l'histoire du pays.
En 2006, nous avions des accords de libre-échange avec cinq pays autour du monde. Notre gouvernement a fait passer ce nombre de cinq à quarante-trois pays. Cela comprend évidemment l'historique accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, ce qui procure à notre pays de 35 millions d'habitants un accès à un marché de 500 millions de nouveaux clients.
De plus, nous avons conclu l'Accord de libre-échange Canada-Corée et nous négocions actuellement un accord de libre-échange avec le Japon. Le premier ministre a par ailleurs effectué une visite en Chine. Nous y retournerons encore une fois cet automne.
En effet, nous avons aussi signé un Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers avec la Chine et nous travaillons actuellement à sa mise en œuvre.
En passant, l'entente avec la Corée du Sud profitera particulièrement à la population de la Colombie-Britannique. Ce n'est pas quelque chose que nous mentionnons dans nos allocutions nationales, mais je peux me permettre de le dire ici à la Chambre de commerce de Vancouver. Plus de 55 % des échanges commerciaux du Canada avec la Corée du Sud proviennent de la Colombie-Britannique. Nous bénéficierons donc grandement de cet accord.
Dans le même ordre d'idées, nous avons également élargi les accords de transport aérien que nous avions avec plus de 80 pays, ouvrant une fois de plus les portes du Canada au reste du monde grâce à ces accords, au commerce et à des investissements.
Ici en Amérique du Nord, nous avons bien sûr étendu la portée de l'accord Par-delà la frontière. Dans le budget de cette année, nous avons également renouvelé notre engagement à l'égard d'un deuxième poste frontalier entre Windsor et Detroit — le passage le plus important, le plus occupé et le plus essentiel pour le commerce qui existe sur la planète entière.
Une fois qu'un pays a abaissé ses taxes et impôts, conclu des accords de libre-échange à l'échelle internationale et établi un solide système bancaire, la question qui vient automatiquement à l'esprit est : et ensuite?
Selon moi, Mesdames et Messieurs, la prochaine étape consiste à améliorer notre commerce intérieur.
Nous avons au Canada beaucoup trop d'obstacles au commerce intérieur, à la mobilité de la main-d'œuvre et à la croissance.
Par exemple, essayez de conduire un camion de transport d'un bout à l'autre du pays et vous découvrirez bien vite à quel point cela peut être problématique. Les provinces ont différentes règles relatives au poids et à la dimension des camions ainsi que diverses exigences quant à la taille des pneus. Les carburants diffèrent également d'une province à l'autre.
Le Canada est le deuxième pays au monde du point de vue de la superficie. Nous tentons de faire des échanges commerciaux d'un bout à l'autre du pays, mais nous n'avons toujours pas réussi à harmoniser nos normes en matière de transport.
Ainsi, les entreprises projettent davantage de prendre de l'expansion sur un axe nord-sud plutôt que sur un axe est-ouest. Par conséquent, nous nuisons à leur croissance économique et nous faisons obstacle à l'intégration économique du Canada.
Voici un exemple d'une entreprise bien précise, la brasserie Beau's de Vankleek Hill, en Ontario. Beau's est une brasserie primée, située à peine à 20 km de la frontière du Québec. Cependant, elle ne peut vendre ses produits au Québec.
Pourquoi? Parce que le marketing se fait à l'échelle provinciale. Pourquoi? Parce que lorsque la prohibition a pris fin, les gouvernements ont décidé de réglementer la distribution, et qu'il existe maintenant toutes sortes de barrières et de politiques connexes.
Et maintenant, bien que l'entreprise veuille vendre ses produits au Québec, elle n'est pas prête à le faire. Beau's va plutôt s'établir dans le nord de l'État de New York et créer là-bas des emplois pour l'embouteillage, la distribution, les ventes et l'étiquetage de ses produits. Et c'est la population de New York qui va en profiter. Les consommateurs sont ainsi privés de choix. Et lorsqu'on prive les consommateurs de choix, il y a moins de produits sur les tablettes. La sélection de produits est moindre. Les consommateurs éprouvent des difficultés. Et c'est l'économie canadienne qui écope.
Un autre exemple est la crème à café. Cela peut sembler ridicule, mais c'est la vérité. Vous savez, les provinces ont des règles différentes sur tout ce qui concerne ces contenants de crème à café, que l'on pense à leur taille, à la colle utilisée pour l'étiquette, au texte, qui doit ou non être bilingue, et à la taille du symbole de pourcentage. Chaque province a des normes différentes dans ce pays.
C'est ainsi parce que dans certaines régions du pays, de tout petits producteurs laitiers affirment qu'ils ne peuvent mener concurrence aux grands joueurs. Pire encore, de nombreuses entreprises, qui sont en réalité prêtes à affronter leurs concurrents, ne sont pas protégées artificiellement par les obstacles au commerce. Ainsi, elles ne passent jamais du statut de petite entreprise à celui de moyenne, puis de grande entreprise qui vend ses produits d'un bout à l'autre du pays et qui peut ensuite s'appuyer sur ses réussites pour faire le saut sur le marché mondial.
Nous nous retrouvons ainsi avec des économies régionalisées et isolées à l'échelle locale — et avec des produits régionalisés et isolés à l'échelle locale — plutôt qu'avec des économies qui croissent à une taille réellement proportionnelle, qui créent des emplois, de la richesse et de la prospérité, et qui partent ensuite à la conquête du marché mondial.
À mon avis, le Canada doit se doter d'une politique-cadre beaucoup plus énergique et audacieuse afin de supprimer les obstacles qui nuisent au commerce intérieur. Les entreprises étrangères qui exercent leurs activités au Canada ne devraient pas avoir un avantage systémique sur les entreprises canadiennes qui exercent leurs activités au Canada.
Peter Lougheed a un jour dit : « Je suis fier d'être Albertain, mais je suis d'abord un Canadien. » Il était un excellent premier ministre en raison de ces paroles, mais aussi parce qu'il voyait l'Alberta non pas comme une province qui doit se battre et affronter les autres provinces, mais comme une province qui pourrait se tenir debout et agir à titre de chef de file au sein de la famille canadienne. Il croyait que si le Canada récoltait des avantages, les Albertains en récolteraient également. Et que si le Canada était solide, l'Alberta en tirerait profit. Il y a toujours des débats et des divisions, mais il s'exprimait comme un véritable homme d'État nationaliste, à partir d'un microphone provincial.
Et je crois que nous sommes dans cette position maintenant. Je suis un fier Britanno-Colombien, mais je suis avant tout un Canadien. En tant que ministre de l'Industrie du Canada, j'ai fait de ce dossier ma priorité puisque la confédération n'est pas achevée dans ce pays. Les tensions et divisions auxquelles nous avons fait face au moment de la confédération subsistent toujours. Il s'agit d'enjeux socioéconomiques, politiques, linguistiques ou culturels. Certaines questions posent d'incroyables défis.
Et ces enjeux ne devraient pas exister puisque les provinces de ce pays ont toutes consenti à l'accord de libre-échange Canada-Union européenne. Elles ont toutes reconnu l'avantage de libéraliser le commerce partout au pays pour les Européens souhaitant faire des affaires ici. Permettons maintenant aux Canadiens de faire des affaires à l'intérieur de nos frontières.
Le gouvernement de l'Ontario a approché le gouvernement du Canada. Nous avons établi un partenariat avec lui, et nous élargissons la portée de notre accord de libre-échange avec les États-Unis. Nous passons à l'action de concert avec les provinces de l'Atlantique pour conclure une entente sur la mobilité de la main-d'œuvre au sein du Canada atlantique et dynamiser l'économie de cette région. Et il y a aussi le New West Partnership Trade Agreement, qui connaît quelques succès, mais nous souhaitons obtenir des résultats encore plus ambitieux à l'avenir.
Je suis ici, comme je l'ai mentionné au début, pour vous demander votre aide. C'est une chose pour un groupe de politiciens de discuter, mais c'est une autre chose d'entendre des témoignages du milieu des affaires de l'ensemble de la Colombie-Britannique et de partout au Canada. Vous devez vous lever et faire entendre votre voix si nous voulons progresser dans ce dossier et atteindre notre objectif.
Les premiers ministres se sont rencontrés la semaine dernière à Charlottetown. Ils se sont donné l'objectif de se pencher sur la question et de formuler des propositions d'ici 2016. Je ne crois pas que ça suffise. Et je ne crois pas qu'une entente entre la Colombie-Britannique et la Saskatchewan ayant trait uniquement au vin suffise non plus. C'est un pas dans la bonne direction, mais on est encore loin du but.
Le Canada fait partie du G-7. Un Vancouvérois devrait être en mesure de vendre ses produits et services à Edmonton, à Moncton, au Labrador et à Rivière-du-Loup. Nous devons montrer au milieu mondial des affaires, à Burger King et aux autres, que s'ils veulent s'établir au Canada, qu'ils viennent au Canada, mais non pas seulement pour des raisons fiscales. Qu'ils viennent s'y établir et y croître en profitant de nos allégements fiscaux, et qu'ils prennent de l'expansion à l'intérieur de nos frontières, puis dans le monde entier. Et nous aurons besoin de chefs de file, qui ne seront pas nécessairement toujours issus de la sphère politique, mais qui proviendront aussi du monde des affaires.
Voilà pourquoi je suis si reconnaissant que la Chambre de commerce de Vancouver, la Chambre de commerce du Canada, et John Manley et le Conseil canadien des chefs d'entreprise aient uni leurs voix. Au cours des six derniers mois, j'ai également parlé de ce dossier aux membres de chambres de commerce à la grandeur du pays, de Regina à St. John's. J'ai voyagé d'un bout à l'autre du pays et fait des pressions pour que cette cause soit entendue, car j'ai besoin de votre aide. Vous devez tous vous lever et lutter pour ce dossier.
Comme je l'ai dit, la confédération n'est pas complétée. L'unification de ce pays aux chapitres politique, social et économique n'est pas terminée. Voici ce qui nous attend.
À l'approche du 150e anniversaire du Canada en 2017, nous devons raffermir nos liens et accorder de l'importance à cet objectif, de manière à l'atteindre et à ainsi créer des emplois aux quatre coins du pays.
Merci de votre attention.