Mesdames, Messieurs,
Bonjour et bienvenue à cette audience publique sur la télévision canadienne.
Il s’agit de la première de trois grandes audiences que le Conseil tiendra cet automne. À la fin du mois, nous tiendrons une audience afin de nous assurer que la concurrence soit durable au sein des services mobiles sans fil de gros. En novembre, nous examinerons le cadre réglementaire pour les services de télécommunications de gros, lequel comprendra une évaluation de l’état actuel du déploiement du réseau de fibre jusqu’au domicile au Canada.
Le fil conducteur de ces grandes instances est le suivant : le choix et la concurrence durable. Le Conseil met à jour ses règlements et a les yeux rivés sur l’avenir. Nous visons à mettre en place les conditions qui permettront aux Canadiens de profiter d’un système de communications de classe mondiale pour plusieurs années à venir — un système qui leur donne accès à du contenu de radiodiffusion et à des services sans fil et Internet novateurs, peu importe où ils demeurent au Canada.
Parlons télé
En octobre 2013, le Conseil a lancé Parlons télé : une conversation avec les Canadiens afin de savoir ce qu’ils avaient à dire au sujet de leur système de télévision.
Cette conversation se poursuit ici aujourd’hui. Et il est fort symbolique que cette audience se tienne à quelques pas du confluent des rivières Gatineau, Rideau et des Outaouais — là où les Premières Nations algonquines se réunissaient pour leurs activités commerciales, culturelles et diplomatiques; là où certains premiers explorateurs français ont voyagé; là où se situe notre Parlement aujourd’hui; là où près de 35 millions de Canadiens convergent, par l’entremise de leurs institutions nationales, pour parler et tracer la voie de leur avenir commun.
La télévision canadienne se trouve à la croisée des chemins.
En 1946, le producteur de films et dirigeant de studio américain Daryl Zanuck a prédit ceci : « Après six mois, la télévision sera incapable de conserver les parts de marché qu’elle aura obtenus. Les gens vont se lasser de fixer, tous les soirs, une boîte en contreplaqué. »
Toutes mes excuses à M. Zanuck, mais la télévision a fait ses preuves en tant que médium extrêmement populaire, ayant beaucoup de durabilité et d’endurance.
Le Canadien moyen regarde 28 heures de télévision par semaine afin de s’informer et se divertir. Afin aussi de savoir ce qui se passe dans leur quartier et ailleurs, et d’être stimulé par nos créateurs. Les règlements qui sous-tendent la télévision canadienne ont contribué à créer une industrie dynamique qui emploie près de 60 000 personnes. La télévision offre des services canadiens et non canadiens qui répondent à tout un éventail d’intérêts. De plus, au cours des dernières années, les radiodiffuseurs et les fournisseurs de services de télévision ont exploré des moyens de rendre le contenu accessible sur les appareils mobiles et sur le Web.
Mais en dépit de cette réussite, la structure du modèle réglementaire n’est pas adéquate pour accommoder nos réalités contemporaines : les Canadiens regardent la télévision différemment, au moyen de technologies diverses. De fait, chez les 18-34 ans, nous assistons à un déclin dans la manière traditionnelle de regarder la télévision.
Des entreprises comme Google et Netflix sont des chefs de file quand vient le temps d’offrir des options de visionnement novatrices. Nous aurons l’occasion d’entendre parler directement de leurs expériences et de poser des questions sur leurs modèles d’affaires. Google présentera aux membres du comité aujourd’hui, et Netflix sera ici la semaine prochaine.
Le modèle réglementaire actuel était approprié afin d’atteindre les objectifs énoncés dans la Loi sur la radiodiffusion lorsque l’on se basait sur les technologies et les habitudes de visionnement du passé. Ce modèle a évolué pour devenir un cadre complexe qui, parfois, est lourd. La relation qu’entretiennent les Canadiens avec la télévision a évolué. La radiodiffusion a évolué. Le moment est venu de faire évoluer le modèle réglementaire.
Une nouvelle approche
Lorsque nous avons entamé la conversation Parlons télé en octobre dernier, nous avions de nouvelles idées en tête. Des idées qui s’éloignaient de la manière dont le Conseil percevait la télévision jusqu’à maintenant. Nous désirions mettre l’accent ailleurs, et passer des règles aux résultats. De la contrainte au choix. D’un horaire fixe au contenu sur demande. Des chaînes aux émissions. Plutôt que de respecter des quotas, saisir de nouvelles occasions. Passer d’une scène nationale à une vitrine mondiale.
Le nouveau cadre pour la télévision reposera sur une approche fondée sur des principes. Le résultat ne doit être rien de moins qu’un cadre qui tient compte des réalités actuelles et qui est suffisamment souple pour accommoder les changements à venir. Plutôt que de protéger certaines chaînes, des radiodiffuseurs en particulier ou un modèle d’affaires donné, nous devons nous assurer que le système de télévision satisfait aux besoins et aux intérêts des Canadiens, aujourd’hui et pour plusieurs années à venir.
Le cadre visera à faire en sorte que la télévision canadienne favorise le choix et la souplesse dans la sélection des émissions. Qu’elle encourage la création, par les Canadiens, d’un contenu percutant et accessible sur des plateformes multiples. Et elle doit outiller les Canadiens afin qu’ils puissent faire des choix éclairés.
Mais l’élément le plus important sera de mettre les Canadiens à l’avant‑plan.
Et c’est tout à fait correct, car la télévision canadienne leur appartient. C’est leur système.
Je suis convaincu que plusieurs d’entre vous ont pris connaissance du document de travail que nous avons rendu public le mois dernier. Il présente une liste des principaux enjeux que nous étudions. Nous croyons avoir suffisamment d’information au dossier pour en venir à certaines conclusions pour plusieurs de ces enjeux.
En conséquence, le comité se concentrera sur les enjeux qui doivent être examinés plus en profondeur, soit : optimiser le choix et la souplesse pour les Canadiens; favoriser la création, par les Canadiens, d’émissions percutantes; favoriser la programmation locale, et établir les règles de base afin de favoriser des relations justes et durables au niveau du gros, c’est-à-dire, les relations entre les entreprises de distribution par câble et par satellite, d’une part, et les services de télévision d’autre part, peu importe si ces services sont indépendants ou appartiennent à des groupes verticalement intégrés.
Cette instance aura le même objectif que les deux autres audiences de cet automne : s’assurer que les Canadiens ont accès à du contenu, des services sans fil et des services Internet novateurs.
Participation du public
Avant de commencer, j’aimerais remercier tous ceux et celles qui participeront à cette audience au cours des deux prochaines semaines.
Les Canadiens qui ne peuvent être présents peuvent tout de même participer en affichant leurs commentaires en temps réel dans notre forum de discussion en ligne au www.crtc.gc.ca/parlonstele. Tout au long de l’audience, nous garderons l’œil sur vos commentaires que nous attendons avec impatience. En fait, notre salle d’audience n’est pas seulement ici dans la Région de la capitale nationale, elle s’étire d’un océan à l’autre.
Je tiens à remercier tous les gens qui ont participé jusqu’à présent à cette conversation importante. Nous avons reçu plus de 10 000 commentaires au cours des trois phases de Parlons télé, une indication que les Canadiens se préoccupent de leur système de télévision et s’investissent dans son avenir.
Nous ne pourrions nous acquitter de nos responsabilités législatives sans les points de vue et la participation des Canadiens. Nous tiendrons compte de tous les commentaires alors que nous mettrons la touche finale au cadre qui ouvrira les portes de l’avenir du système de télévision.
Procédure
Enfin, j’aimerais procéder à quelques présentations.
Le comité d’audience est composé des personnes suivantes :
- Tom Pentefountas, vice-président de la Radiodiffusion
- Candice Molnar, conseillère régionale du Manitoba et de la Saskatchewan
- Stephen Simpson, conseiller régional de la Colombie-Britannique et du Yukon
- Yves Dupras, conseiller régional du Québec
- et moi-même, Jean-Pierre Blais, président du CRTC. Je présiderai cette audience.
L’équipe du Conseil qui nous assiste comprend :
- Sheehan Carter, Rachelle Frenette et Donna Gill, les cogestionnaires de l’audience
- Joshua Dougherty et Jean-Sébastien Gagnon, conseillers juridiques
- et Jade Roy, secrétaire de l’audience et superviseure des audiences publiques
J’invite maintenant la secrétaire de l’audience à expliquer la procédure que nous suivrons. Madame la Secrétaire…
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