9 octobre 2014
Ottawa
Priorité à l’allocution prononcée
Bonjour.
Je vous remercie d’être là aujourd’hui.
Je doute que j’aie à expliquer à bon nombre d’entre vous le rôle du président du Conseil du Trésor au sein du gouvernement du Canada.
Brièvement, mon travail consiste à m’assurer que le gouvernement fédéral est géré de façon à ce que les Canadiens bénéficient des programmes et des services qui leur sont offerts et que ces programmes et services soient efficients et efficaces.
Dans cette optique, j’aimerais vous parler de mon expérience en ce qui a trait à la formation d’un effectif fédéral moderne, novateur, efficace et responsable.
Un effectif qui peut répondre aux exigences changeantes des Canadiens et du monde.
Pendant la récession économique de 2008, les pays du globe ont eu du mal à maintenir la stabilité économique.
Peu ont échappé à cette crise.
Le Canada, sous la direction du premier ministre Harper, a réussi à tenir le coup.
Il est vrai que notre situation économique était solide au début du ralentissement économique, mais nous avons maintenu notre stabilité grâce à une gestion financière rigoureuse et à l’objectif de trouver les moyens les plus efficaces et les plus efficients de diriger le pays.
Nous nous sommes adaptés.
Ce faisant, notre gouvernement a changé la culture axée sur les dépenses en une culture axée sur la restriction des dépenses.
Nos mesures de restriction ont été prises pour cibles.
Nous n’avons pas réduit le financement des soins de santé ou de l’éducation.
Nous n’avons pas réduit les transferts à d’autres ordres de gouvernement.
Nous n’avons pas lésiné sur les programmes et les services sur lesquels comptent les Canadiens chaque jour.
Nos mesures de restriction venaient de l’intérieur.
Nous avons limité nos propres dépenses.
Nous avons réduit nos propres dépenses de programmes directes.
Nous avons trouvé des gains d’efficience et des redondances, et ainsi, réduit nos dépenses administratives.
En 2012, j’ai dirigé l’initiative qui consistait à examiner des milliards de dollars à la loupe et j’ai trouvé les meilleurs moyens de rendre la fonction publique fédérale novatrice, efficace et responsable. Plus de 650 propositions sur des compressions budgétaires ont été présentées et débattues. Nous voulions protéger les services de première ligne nécessaires, mais avons trouvé des façons de faire mieux avec moins de ressources.
Le résultat est le suivant : plutôt que de faire face à un déficit de 13 milliards de dollars l’année prochaine, le gouvernement canadien enregistrera un surplus de 6,5 milliards de dollars. Cela nous met en tête de nos principaux partenaires commerciaux sur le plan de la probité financière.
Était-ce facile? Non. Les budgets ne s’équilibrent pas d’eux-mêmes. Mais, en nous employant à rendre les services administratifs du gouvernement moins lourds et plus responsables, cela a été possible.
Mais il ne s’agit pas seulement de réduire les dépenses. Je vais plutôt parler aujourd’hui de mon expérience en ce qui a trait à la création d’une fonction publique fédérale moderne et hautement performante.
Je pense que la fonction publique du Canada est la meilleure au monde.
Je pense que la fonction publique désire fournir aux Canadiens les programmes, les services et l’aide qui sont nécessaires dans un pays si vaste et d’une telle diversité.
Nous avons été témoins des résultats à maintes reprises.
Récemment, grâce au dévouement de l’équipe qui s’occupait de percer les secrets de l’expédition Franklin, nous découvrons des éléments manquants de notre propre histoire.
Ou prenons par exemple Renée Jolicoeur, qui a reçu récemment le Prix pour réalisation exceptionnelle du premier ministre lors de la cérémonie de remise du Prix d’excellence de la fonction publique.
Mme Jolicoeur a lancé l’initiative de modernisation et de regroupement des services et des systèmes de paye, qui devrait permettre d’économiser près de 80 millions de dollars par an lorsqu’elle sera mise en œuvre intégralement.
Le technologie ne change pas seulement la façon dont nous gérons les services administratifs, mais nous aide aussi à fournir de meilleurs services aux Canadiens.
Par exemple, l’équipe du ministère des Pêches et des Océans à l’Institut océanographique de Bedford a conçu, fabriqué et mis en œuvre une nouvelle jauge de marée pour mesurer le niveau de la mer.
Cette nouvelle technologie de mesure lui permet d’obtenir, en temps réel, des mesures plus précises que tout le monde peut utiliser plus rapidement.
Au lieu de demander un gros investissement de capital, l’équipe de Bedford a mis au point une solution économique en utilisant du matériel déjà prêt, de sorte que les coûts d’entretien de la jauge sont moins élevés que ceux des outils précédents.
Ce sont là des exemples qui montrent comment la fonction publique fédérale adopte une culture axée sur les restrictions budgétaires et l’innovation et applique cette attitude à son travail de tous les jours.
Nous devons intégrer une attitude qui encourage l’innovation et l’excellence à tous les niveaux de la fonction publique.
Je veux voir un effectif motivé, compétitif et moderne dans la fonction publique fédérale.
Je veux que la fonction publique fédérale réponde et dépasse les attentes des Canadiens.
Malheureusement, nous entendons trop souvent parler des points négatifs au sujet de la fonction publique.
Nous entendons parler d’absentéisme qui touche non seulement les employés, mais aussi les contribuables canadiens.
Nous entendons parler d’employés qui obtiennent une promotion sans l’avoir méritée ou d’employés qualifiés laissés pour compte.
Ces propos touchent tout le monde – les employeurs qui essaient de bien gérer leurs équipes, les employés dont le moral baisse et le contribuable qui se demande où va son argent.
Soyons clairs. Je ne crois pas que la majorité des fonctionnaires agissent ainsi.
Je crois vraiment que nous avons une fonction publique compétente et dévouée qui cherche à fournir les meilleurs services aux Canadiens.
Mais, je crois aussi que nous avons besoin de traiter quelques-unes des questions qui causent du tort à nos fonctionnaires fédéraux.
À cette fin, j’ai examiné la rémunération totale des employés fédéraux pour veiller à ce qu’elle soit alignée sur celle des autres employeurs des secteurs public et privé, et quand je dis rémunération totale, il ne s’agit pas simplement des salaires.
Bon nombre des solutions relèvent du bon sens.
Par exemple, j’ai négocié avec les syndicats de la fonction publique pour éliminer les indemnités versées lors du départ à la retraite ou de la démission.
Vous avez bien entendu. Les employés qui ont quitté volontairement la fonction publique ont reçu leurs indemnités de départ, une mesure visant à protéger les employés lorsqu’ils ont été mis à pied ou lorsque leur poste a été aboli pour des raisons indépendantes de leur volonté.
En éliminant cette pratique, nous nous attendons à réaliser des économies permanentes d’environ 500 millions de dollars par année.
La réalisation de gains d’efficience ne contribue pas nécessairement en soi à moderniser la fonction publique et ses pratiques.
Je suis président du Conseil du Trésor depuis trois ans et demi. Pendant tout ce temps, j’ai parlé à de nombreux fonctionnaires de bien des niveaux différents.
Je me souviens avoir demandé à un gestionnaire de programmes pourquoi il pensait que son programme connaissait un tel succès.
Il m’a répondu que les gens qui ont reçu les contributions aimaient vraiment le programme. Ce n’était pas le genre de mesure du rendement à laquelle je pensais! Je voulais savoir quel est l’avantage direct que voyaient les Canadiens.
Vous pouvez comprendre pourquoi j’ai trouvé que c’était un problème.
Notre gouvernement devrait s’engager à fournir les meilleurs services possibles à moindre coût.
Et je ne peux en toute conscience continuer à financer un programme qui ne fait rien de plus que de distribuer de l’argent en produisant peu ou pas de résultats concrets pour les Canadiens. Donc, j’apporte des changements avec la collaboration de tous mes collègues du Cabinet.
Et j’estime que les changements que j’ai apportés aux activités de la fonction publique, ainsi que les efforts que j’ai déployés pour moderniser la fonction publique, ont été équitables, raisonnables et dans le meilleur intérêt des employeurs, des employés et du contribuable canadien.
Je vais vous donner un autre exemple.
J’ai toujours dit qu’une économie solide dépend d’une gestion financière saine au sein de la fonction publique.
Mais sans un effectif qui est fier et heureux de se rendre au travail chaque jour, mon travail n’aura servi à rien.
J’ai déclaré à maintes reprises que la fonction publique fédérale doit accroître son efficience.
En nous inspirant du milieu des affaires, nous visons un système amélioré de gestion du rendement. En d’autres mots, nous dirons aux employés ce que nous attendons d’eux et nous mesurerons leur rendement.
Nous avons déjà en place un système du genre pour les cadres supérieurs, mais nous mettons maintenant en œuvre une approche cohérente et globale pour tous les employés fédéraux.
La Directive sur la gestion du rendement permet à nos organisations de se doter de meilleurs outils pour gérer le rendement des employés à tous les niveaux.
Elle établit des attentes en matière de rendement qui précisent les attentes à l’égard de l’employé et comment il compte y répondre.
Cette directive permettra d’harmoniser le travail individuel avec les priorités et les objectifs organisationnels.
Elle consiste à reconnaître l’excellence en temps opportun, à faire en sorte que les bons employés disposent des outils nécessaires pour s’améliorer.
Il incombera aussi aux gestionnaires d’intervenir efficacement dans les cas de piètre rendement.
Cela permettra de remonter le moral des employés du gouvernement et, je l’espère, de les rendre fiers de faire partie de la fonction publique.
J’ai l’impression que la Directive sur la gestion du rendement est une attente équitable et raisonnable des employeurs et des employés du gouvernement et qu’elle assure aussi l’optimisation des fonds publics.
J’ai été juste et raisonnable toutes les fois où j’ai fait affaire avec les fonctionnaires et les syndicats qui les représentent.
C’était mon objectif et ma priorité pendant tout le processus de négociation.
Un exemple concret : les prestations de soins de santé supplémentaires pour les retraités fédéraux.
Auparavant, le contribuable canadien assumait la plus grande partie des coûts des prestations de soins de santé supplémentaires à participation volontaire auxquelles les fonctionnaires retraités pouvaient souscrire.
Le ratio de partage des coûts était de 75:25.
Ce n’est pas équitable.
Les Canadiens, qui travaillent fort, dont un grand nombre n’a pas de régimes de soins de santé, payaient la note.
Afin de régler ce problème, j’ai proposé le partage égal des coûts des cotisations au Régime de soins de santé de la fonction publique, ce qui signifie un mode de financement moitié-moitié (50:50).
Même si cette mesure nous permettra en fait d’économiser 6.2 milliards de dollars, l’entente négociée que le gouvernement, les agents négociateurs et les retraités de la fonction publique fédérale ont conclue assure l’équité pour tout le monde.
Par exemple, nous protégeons les pensionnés à faible revenu en ne les soumettant pas à l’augmentation des cotisations.
En outre, la franchise annuelle sera éliminée, ce qui signifie que les participants n’auront plus à payer le premier montant de 60 $ pour la protection individuelle, soit 100 $ par famille par année civile.
Et nous avons augmenté les services de santé mentale, ce qui permet aux participants de recevoir les soins et l’aide dont ils ont besoin.
Cette solution était équitable pour tout le monde.
C’était une solution raisonnable pour toutes les parties.
Les changements apportés au Régime de soins de santé de la fonction publique feront en sorte que le régime demeure viable et abordable pour les fonctionnaires actuels, les retraités et le contribuable canadien.
C’est aussi de cette façon que j’aborde la ronde actuelle de négociations.
Une fonction publique, rigoureuse, hautement performante et en santé ne peut devenir réalité que si ses employés sont aussi rigoureux, hautement performants et en santé.
C’est pourquoi j’ai proposé de moderniser le système de congés de maladie et de gestion de l’incapacité du gouvernement.
Le système actuel est resté pratiquement inchangé depuis près de quatre décennies.
Dans l’intervalle, le monde autour de nous a changé – la nature du travail, la composition de l’effectif, et la compréhension moderne de la maladie, en particulier les effets de la maladie mentale.
Près de 90 % des employeurs canadiens offrent un régime d’assurance-invalidité de courte durée – ce n’est pas le cas du gouvernement fédéral.
En fait, il n’existe aucun système équivalent au sein du gouvernement fédéral.
C’est la raison pour laquelle je propose un tout nouveau régime qui donne aux employés un accès rapide aux services de gestion des cas, de réadaptation professionnelle et de retour au travail.
Comme il a été mentionné dans le Budget 2014, le gouvernement du Canada a pour priorité stratégique particulière, dans le cadre de la ronde de négociations de 2014, de mettre en œuvre un système moderne et complet de gestion des congés d'invalidité et de maladie qui pourra répondre aux besoins de tous les employés.
Cette proposition n’est pas tombée du ciel.
Je vais vous raconter une anecdote.
Au début de l’année, je participais à une activité pour sensibiliser les gens aux problèmes touchant les personnes atteintes de maladies mentales.
Une femme s’est approchée de moi et a mentionné qu’elle était une fonctionnaire.
Elle a dit qu’elle était heureuse que je prenne au sérieux la question de la maladie mentale en milieu de travail et elle m’a remercié de m’en occuper.
Cette proposition aidera les gens comme elle.
Voici un autre problème posé par le statu quo : le Budget 2014 indique que près de 65 % de l’effectif fédéral n’a pas accumulé suffisamment de jours de congés de maladie pour tenir pendant la période de 13 semaines nécessaire avant d’être admissibles aux prestations d’invalidité de longue durée.
En réalité, 25 % des employés ont moins de 10 jours de congé de maladie.
Beaucoup d’entre eux, surtout les nouveaux employés et les plus jeunes, n’ont aucun jour de congé de maladie.
Ainsi, certains employés risquent de perdre leur revenu ou de connaître des difficultés financières pendant des périodes de maladie prolongées.
Le gouvernement fédéral ne dispose pas non plus d’un système efficace de gestion des cas favorisant le retour rapide au travail à la suite d’une maladie.
En moyenne, les employés de la fonction publique prennent environ 18 jours de congés payés ou de congés sans solde par année.
C’est une situation insoutenable pour tout employeur espérant compter sur un effectif performant et productif.
Les membres d’une équipe doivent assumer des tâches supplémentaires pendant une période indéterminée, ou encore le travail n’est pas fait tout simplement.
Lorsque nous n’intervenons pas dans ce genre de situations, il peut y avoir des répercussions sur le moral des employés ainsi que sur la qualité de leur travail.
Ce modèle ne répond pas aux attentes de nos employés et, par conséquent, des Canadiens.
Il est donc temps de corriger ce système peu efficient et désuet.
Les employés ont besoin d’un système qui les aide et l’argent des contribuables canadiens doit être bien utilisé.
Comme je l’ai mentionné, ma proposition comprend une assurance de courte durée et les outils nécessaires pour permettre aux fonctionnaires de retourner au travail en temps opportun grâce à une solide gestion des cas.
Cette proposition de régime offrira aussi du soutien dans le cas des nouvelles questions en matière de santé comme la maladie mentale qui représente aujourd’hui plus de la moitié de toutes les demandes de prestations d’invalidité chez les travailleurs canadiens.
C’est une proposition équitable.
Elle est raisonnable, efficiente et efficace.
Ma proposition concernant un système modernisé de congés de maladie et d’invalidité est au cœur de ces négociations, et je demeure déterminé à parvenir à un résultat équitable et raisonnable.
J’ai été heureux de constater que les dirigeants syndicaux – après certaines réticences au début – sont venus à la table pour entendre les propositions du gouvernement et réagir.
Je suis sincère quand je déclare que je veux travailler avec les agents négociateurs pour mettre en place un système de congés de maladie qui fonctionne pour les fonctionnaires et les contribuables.
Il est probablement juste de dire que les dirigeants syndicaux et moi ne nous entendrons pas sur tous les points, mais je veux vraiment insister sur le fait que nous les écoutons toujours lorsqu’ils parlent au nom de leurs membres.
Je suis ravi que les agents négociateurs participent aux discussions et expriment leurs préoccupations. Nous pourrons ainsi amorcer un bon dialogue et parvenir à un règlement négocié.
Mais je m’en tiendrai à ce principe : le contribuable ne sera pas oublié.
Je serai juste, raisonnable et je négocierai de bonne foi.
Avec les agents négociateurs, je suis persuadé que nous conclurons une entente qui servira les intérêts à la fois des fonctionnaires et des contribuables canadiens.
Je veux que les agents négociateurs me rencontrent à la table des négociations avec un esprit ouvert et qu'ils soient prêts à discuter sérieusement quant à la santé future de la fonction publique.
Le gouvernement conservera son professionnalisme et sa volonté d’atteindre des résultats équitables pour toutes les parties.
Je tiens à assurer à toutes les parties concernées que je les écoute et que je continuerai de les écouter.
J’espère que ce sera une discussion fructueuse.
Les Canadiens s’attendent à ce que la fonction publique soit moderne, hautement performante et abordable, et ils ont le droit de l’exiger.
Chaque jour, les Canadiens comptent sur leurs institutions gouvernementales pour recevoir des programmes et des services essentiels.
Si la fonction publique veut continuer à répondre aux besoins et aux attentes des Canadiens, non seulement aujourd’hui mais aussi dans les années qui viennent, elle doit aller de l’avant.
Elle doit se moderniser.
Elle doit devenir plus efficiente, plus efficace et plus responsable.
C’est pourquoi j’ai demandé aux fonctionnaires de remettre en question le statu quo et la façon prévue de mener les activités.
Je leur ai demandé d’examiner leur travail et leur milieu de travail et de repenser ce qu’ils font.
Je crois que les employés de la fonction publique fédérale du Canada peuvent fournir les meilleurs services aux Canadiens de façon durable.
Je suis convaincu que nous pouvons tirer parti de nos récentes réalisations pour donner aux Canadiens non seulement le type de gouvernement auquel ils s’attendent mais aussi le type de gouvernement qu’ils méritent.
Je vous remercie de votre attention.