Archivé - Déclaration préparée à l’intention du Comité du développement des conseils des gouverneurs de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international

Washington, États-Unis, le 11 octobre 2014

Au nom du Canada, de l’Irlande et des pays des Caraïbes qui constituent notre groupe de pays, j’aimerais exprimer notre gratitude et notre appui à la direction du Groupe de la Banque mondiale, en particulier pour le leadership dont elle a fait preuve devant un certain nombre de crises urgentes.

Le monde est aux prises avec un éventail toujours plus complexe de défis sociaux, économiques et politiques. La reprise économique mondiale demeure toutefois insuffisante, la croissance des grandes économies émergentes ralentit et le chômage se maintient à des taux inacceptables. Les décideurs du monde doivent agir pour stimuler la création d’emplois, veiller à la viabilité des finances publiques et rendre leurs économies plus solides et plus résilientes. Afin d’atteindre ses deux objectifs d’éliminer l’extrême pauvreté et d’accroître la prospérité commune, le Groupe de la Banque mondiale a un rôle important à jouer dans ces efforts, en aidant les pays membres en développement à atteindre une croissance plus forte, plus durable et plus inclusive.

En tant que représentant au Comité du développement de notre groupe, qui est grand et hétérogène, je considère important de mettre l’accent sur de nombreuses priorités légitimes en matière de développement et de les concilier. À cet égard, j’aimerais profiter de l’occasion pour féliciter le Groupe de la Banque mondiale d’avoir récemment inauguré le Mécanisme de financement mondial, qui fait fond sur le leadership du premier ministre Harper dans les domaines de la santé maternelle et de la santé des nouveau-nés et des enfants. Ce mécanisme novateur offrira l’infrastructure financière essentielle pour mobiliser le soutien à l’égard des plans des pays en développement visant à faire avancer les Objectifs du millénaire pour le développement liés à la santé et d’éliminer les décès évitables de mères et d’enfants d’ici 2030. De plus, le Mécanisme établira une plateforme multidonateurs pour aider les pays en développement à bâtir et à renforcer leurs systèmes d’enregistrement des statistiques de l’état civil et des faits d’état civil. Le Canada est heureux d’être l’un des donateurs importants à cette initiative.

Je vais maintenant présenter trois autres secteurs que notre groupe estime prioritaires pour la Banque au cours de la prochaine année. La Banque travaille déjà avec acharnement dans ces secteurs et notre groupe entend continuer à les soutenir.

Conscient de l’incidence que peuvent avoir les pandémies, les tensions géopolitiques et l’incertitude économique sur la pauvreté, le Groupe de la Banque mondiale a continué de prouver sa capacité à intervenir rapidement dans un certain nombre de situations critiques survenues cette dernière année, en mettant en place tout un éventail de projets et de programmes qui contribuent à atténuer les répercussions des crises sur les personnes les plus vulnérables de la planète.

Plus particulièrement, notre groupe est grandement reconnaissant du leadership qu’a affiché le Groupe de la Banque mondiale pour répondre à la crise suscitée par le virus Ebola. La communauté mondiale est grandement préoccupée par le coût humain associé à l’éclosion d’Ebola et les répercussions possiblement graves sur la croissance et la stabilité des pays touchés. Il y a également un risque que la crise ait un effet négatif sur les investissements, le commerce et la croissance dans d’autres régions de l’Afrique, ce qui exacerberait les répercussions économiques sur le continent dans son ensemble. J’incite le Groupe de la Banque mondiale à continuer de mobiliser du financement et à coordonner ses interventions en étroite collaboration avec d’autres pays et des partenaires internationaux.

Le Groupe de la Banque mondiale a joué un rôle de premier plan dans le cadre de la réponse internationale coordonnée à la crise en Ukraine, où l’insurrection soutenue par la Russie a intensifié les incertitudes économiques et financières nées en 2014. À mesure que la Banque met en œuvre certains projets en Ukraine, il est essentiel de mettre toujours l’accent sur la planification prudente et l’analyse adéquate des risques. À la lumière des défis que l’Ukraine doit surmonter, la Banque doit continuer d’offrir des services de prêt et des services consultatifs de qualité élevée, tout en surveillant étroitement ses programmes. D’autre part, tant que la Russie portera atteinte à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à l’indépendance de l’Ukraine, toute activité du Groupe de la Banque mondiale auprès de la Russie continuera de préoccuper grandement le Canada.

Plus de six ans après la crise économique mondiale, de nombreux pays des Caraïbes de notre groupe éprouvent toujours des difficultés en raison de la lente reprise. Même si certains pays montrent des signes de progrès, il reste beaucoup à faire. Le problème continu que pose la croissance lente et léthargique demeure préoccupant et nous devons nous y attaquer avec détermination, en établissant des partenariats plus solides avec le secteur privé. Les gouvernements à eux seuls ne peuvent être les principaux moteurs de croissance, surtout dans l’environnement actuel, où les niveaux élevés du déficit et de la dette demeurent contraignants. Notre groupe continuera de souligner l’importance d’adapter les activités actuelles de la Banque afin de répondre plus efficacement aux besoins des petits États. Nous espérons également que le Groupe de la Banque mondiale nous aidera à élaborer une stratégie qui pourra devenir un modèle de participation auprès des petits États.

Alors que certains défis liés au développement ont des limites géographiques, d’autres, comme le déficit infrastructurel, dépassent les frontières. Afin de hausser la croissance à long terme et d’atteindre le double objectif du Groupe de la Banque mondiale, il est essentiel d’investir dans l’infrastructure. Dans ce contexte, notre groupe se réjouit du lancement du Mécanisme de financement mondial des infrastructures, une nouvelle plateforme qu’a élaborée le Groupe de la Banque mondiale afin de favoriser une approche axée sur la collaboration des intervenants des secteurs privé et public pour accroître la qualité des investissements en infrastructure dans les marchés émergents et les économies en développement. Plus particulièrement, je suis fier de souligner que le Canada a ratifié une entente de collaboration avec l’équipe du Mécanisme de financement mondial des infrastructures plus tôt cette semaine. Notre groupe se réjouit à l’avance de collaborer avec la Banque pour préciser la forme que prendra ce mécanisme. Ce dernier comptera, entre autres facteurs clés de réussite, sa capacité à collaborer avec les pays en développement afin d’instaurer des réformes visant à améliorer l’environnement des investissements et à collaborer avec d’autres intervenants pour attirer des investisseurs institutionnels.

Environ 805 millions d’hommes, de femmes et d’enfants du monde entier souffrent de faim chronique. L’accès insuffisant à des aliments sains et nutritifs constitue l’un des grands obstacles à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement. L’Irlande a joué un véritable rôle de chef de file dans la création d’un but autonome visant à éradiquer la faim, à garantir la sécurité en matière d’aliments et de nutrition pour tous et à bâtir des systèmes agricoles durables. L’Irlande et le Canada continueront également de s’assurer que l’on porte davantage attention aux liens importants entre la nutrition, la sécurité alimentaire et la résilience climatique, une évidence même dans le programme d’agriculture intelligente sur le plan climatique. Il sera d’une importance primordiale que le Groupe de la Banque mondiale travaille de manière unifiée au moment de déterminer des solutions novatrices et adaptées pour les pays qui s’emploient à résoudre l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

Le Groupe de la Banque mondiale a engagé d’importantes réformes internes au cours de la dernière année, dans le but de mieux aider les pays à réaliser leurs visées en matière de réduction de la pauvreté et de prospérité commune. Je tiens à remercier, au nom de notre groupe, le président Kim pour le leadership qu’il a démontré tout au cours de cette période intense de changements internes. Même s’il reste du pain sur la planche, le personnel du Groupe de la Banque mondiale peut être fier de ses réalisations jusqu’à présent, et notre groupe est prêt à collaborer avec la Banque pour perfectionner de nombreux éléments de son programme de changement.

En outre, notre groupe est impatient de participer, au cours des prochains mois, au processus en plusieurs étapes de mise à jour des politiques de protection environnementale et sociale de la Banque mondiale. À cet égard, nous continuerons de collaborer avec la Banque mondiale pour que le respect des droits de l’homme et des principes de gouvernance soit pris en compte et mis en œuvre efficacement dans les mesures de protection de la Banque. La non-discrimination, l’égalité, l’habilitation, la participation, la transparence et la responsabilisation font partie des principes clés à aborder. Nous incitons également les intervenants du Canada, de l’Irlande et des Caraïbes à participer directement et activement au processus de consultation externe que gère le Groupe de la Banque mondiale et à faire part de leurs idées et de leurs points de vue sur les mesures de protection.

En 2014, le Groupe de la Banque mondiale a approuvé des mesures visant à renforcer le cadre de viabilité financière de la Banque. Notre groupe se réjouit du leadership dont la Banque a fait preuve à cet égard et il a incité, depuis, les banques de développement régional à imiter l’intendance financière démontrée par la Banque. Nous demeurons convaincus qu’ensemble, les banques multilatérales de développement pourront optimiser davantage leurs bilans. En ce qui concerne le Groupe de la Banque mondiale, notre groupe a également hâte de voir les résultats complets de l’examen des dépenses et il insistera pour que le Groupe recherche d’autres innovations financières susceptibles de jouer un rôle de catalyseur dans le financement des priorités en matière de développement.

Avant de conclure, j’aimerais formuler quelques remarques au sujet d’un processus mondial qui requiert l’attention de tous les membres de la communauté du développement. Au moment où le monde entier met la dernière main à l’élaboration, pour l’an prochain, du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015, notre groupe préconise, entre autres, d’instaurer des cibles et des indicateurs robustes liés à l’amélioration du climat d’investissement, de la croissance des entreprises, de la productivité, de la compétitivité et du perfectionnement des compétences. Nous nous tournons vers le Groupe de la Banque mondiale pour qu’il devienne un partenaire clé dans la défense de ces priorités et qu’il contribue à leur atteinte, lorsque la communauté mondiale les aura définies.

En dernier lieu, je tiens à souligner que notre groupe vient de réélire Alister Smith au poste d’administrateur. Au cours de la dernière année, il a rapidement obtenu le respect de la Banque et des capitales qu’il représente. Je me réjouis à la perspective de poursuivre le travail avec M. Smith au cours de ce nouveau mandat et je suis certain qu’il sera une voix constructive dans le soutien de l’ambitieux programme du Groupe de la Banque mondiale.

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