Par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), la somme de 300 000 $ a été consentie pour la mise sur pied d'un essai clinique sur le vaccin canadien contre le virus Ebola. Le vaccin, mis au point au Laboratoire national de microbiologie de l'ASPC à Winnipeg (Manitoba), sera testé par le Réseau canadien de recherche sur l'immunisation (RCRI) sur un petit nombre de volontaires, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Dans cet essai clinique, le vaccin expérimental sera testé sur un petit groupe de personnes afin qu'on puisse en évaluer l'innocuité, en déterminer le dosage optimal et en déceler tout effet secondaire. Le groupe sera composé de 40 adultes en santé, âgés de 18 à 65 ans. Chaque participant fera l'objet d'un suivi rigoureux durant la période d'essai. Le vaccin VSV-EBOV ne renferme pas le virus Ebola vivant. Il ne contient qu'une partie de la protéine couvrant le virus qui aiderait le système immunitaire à produire des anticorps. Il n'y a donc aucun risque que les personnes qui se portent volontaire contractent le virus Ebola en participant aux essais.
Cet essai aura lieu parallèlement à d'autres essais menés aux États-Unis dans le cadre d'un effort visant à réaliser, dans les meilleurs délais, d'autres essais cliniques sur un plus grand nombre de personnes. Dans des tests antérieurs, le vaccin a donné des résultats encourageants sur des modèles animaux. L'essai canadien produira de l'information relative aux effets du vaccin sur un groupe d'adultes comprenant des personnes âgées, ce qui permettra de mesurer les effets du virus Ebola qui pourraient varier selon le groupe d'âge. Il permettra aussi de tester des doses plus faibles du vaccin, dans le but à la fois d'assurer une protection maximale avec le minimum d'effets secondaires, et d'augmenter le nombre de personnes pouvant être immunisées avec les stocks actuels du vaccin. Les résultats de l'essai canadien sont attendus en début de 2015.
Les résultats des essais seront communiqués aux acteurs de la communauté internationale dans la foulée de la réponse mondiale à la crise de l'Ebola.
Plusieurs ministères et organismes du gouvernement du Canada ont entrepris, de concert avec des partenaires internationaux, la planification d'autres essais cliniques sur un plus grand nombre de personnes en santé.
Le Réseau canadien de recherche sur l'immunisation (RCRI) a été créé en 2014 à la suite d'un appel de demandes lancé par les IRSC et l'ASPC dans le but de financer un réseau d'étude sur un large éventail de maladies évitables par la vaccination. Le RCRI a reçu 6,6 millions de dollars sur trois ans des IRSC et de l'ASPC. Il prend appui sur les forces du Réseau de recherche sur l'influenza ASPC-IRSC (RRIAI), établi en 2009 pour regrouper l'expertise existante en évaluation de vaccins; améliorer la capacité de tester rapidement des candidats-vaccins; créer et renforcer des liens et faciliter l'échange de connaissances entre les décideurs et les chercheurs dans le domaine des vaccins; et former la prochaine génération de chercheurs sur l'influenza et la capacité d'intervention en cas de pandémie.
Le VSV-EBOV est l'un des trois vaccins expérimentaux contre le virus Ebola actuellement prêts à être testés sur des humains. Le vaccin a donné des résultats très encourageants dans des tests approfondis sur plusieurs modèles animaux. Il a été mis au point par des chercheurs du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'Agence de la santé publique du Canada.
Les vaccins ont démontré leur efficacité pour protéger les humains contre des maladies infectieuses mortelles. Ils entraînent la production d'anticorps et une réaction immunitaire cellulaire. Une fois exposé, l'agent infectieux (p. ex. le virus Ebola) est attaqué par les anticorps et les cellules immunitaires, qui le neutralisent pour ensuite l'éliminer. Les données actuelles révèlent que l'administration du VSV-EBOV provoque une réaction immunitaire offrant une protection contre la maladie à virus Ebola.
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