Le 14 novembre 2014 – Durham (Ontario) – Emploi et Développement social Canada
Le gouvernement Harper octroie un financement de plus de 1 300 000 $ par l’entremise de Centraide de la région de Durham pour mettre en œuvre Logement d’abord, approche fondée sur des données probantes visant à mettre un terme à l’itinérance. L’annonce de ce financement a été faite aujourd’hui par le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada et député de la circonscription d’Ajax–Pickering, Chris Alexander, au nom de la ministre d’État (Développement social), l’honorable Candice Bergen.
L’approche Logement d’abord est le fondement de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) renouvelée du gouvernement. Cette approche vise à aider les sansabri à stabiliser leur situation de façon durable, d’abord en les installant dans un logement permanent, puis en leur offrant un soutien supplémentaire pour la gestion des problèmes sousjacents, comme la toxicomanie et les troubles de santé mentale. L’objectif ultime consiste à faire en sorte que ces personnes deviennent des membres autonomes et à part entière de la société.
Le financement sera alloué à Centraide de la région de Durham sur cinq ans pour appuyer des projets entrepris dans la collectivité et destinés à prévenir et à réduire l’itinérance.
Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance
La Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) est un programme communautaire unique qui vise à prévenir et à réduire l’itinérance en offrant un financement et des services de soutien directs à 61 collectivités désignées dans toutes les provinces et tous les territoires, de même qu’à des collectivités autochtones, rurales et éloignées partout au Canada, afin de les aider à lutter contre l’itinérance.
Dans son Plan d’action économique de 2013, le gouvernement a renouvelé la SPLI en lui accordant un financement total de près de 600 millions de dollars sur cinq ans, jusqu’en mars 2019. La Stratégie renouvelée est axée sur l’approche Logement d’abord.
Jusqu’à récemment, on misait généralement sur un modèle de gestion de crise pour aborder l’itinérance – non seulement au Canada, mais dans nombre de pays développés. Ce modèle s’appuie fortement sur le recours aux refuges et aux autres mesures d’intervention d’urgence. En général, les personnes sans abri doivent d’abord participer à une série de traitements et démontrer leur sobriété avant qu’on ne leur offre un logement. Cette approche est coûteuse et inefficace à long terme.
En effet, sans logement stable, il est beaucoup plus difficile de suivre des programmes de traitement et de gérer les problèmes de santé mentale et physique. Elles se retrouvent souvent dans des centres d’hébergement d’urgence, des refuges, à l’hôpital ou en prison et font appel à un éventail d’autres services d’intervention en cas de crise, ce qui coûte très cher.
L’approche Logement d’abord, pour sa part, vise à fournir immédiatement un logement aux personnes sans abri, avant de leur fournir le soutien nécessaire pour les aider à stabiliser leur vie. Les expériences menées dans d’autres pays ont démontré que cette approche est très prometteuse.
En 2008, sous le leadership du premier ministre Stephen Harper, le gouvernement a versé 110 millions de dollars à la Commission de la santé mentale du Canada pour mener sa propre étude de référence. Les résultats ont révélé que Logement d’abord :
- met rapidement un terme à l’itinérance et entraîne d’autres résultats positifs relativement à la qualité de vie;
- représente un investissement financier sensé qui peut entraîner des économies considérables. Chez les participants qui avaient le plus souvent recours aux services d’urgence et aux services sociaux, chaque tranche de 10 $ investis a mené à des économies moyennes de 21,72 $ pour le gouvernement;
- fonctionne à long terme. Au cours de l’étude, les participants du groupe de l’approche Logement d’abord sont demeurés dans un logement stable 73 p. cent du temps en moyenne, comparativement à 32 p. cent au sein du groupe recevant les soins habituels.
Dans l’ensemble, les participants à l’étude étaient moins susceptibles d’avoir des démêlés avec la justice, et ceux qui ont reçu un logement et des services de soutien ont présenté davantage de signes de rétablissement que les autres.
Modèle de l’entité communautaire
Le financement de la SPLI est attribué aux collectivités admissibles principalement au moyen du modèle de mise en œuvre de l’entité communautaire, sauf dans les cas où les fonds sont accordés à des collectivités rurales et éloignées, comme le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest, où Service Canada est responsable de la mise en œuvre. Au Québec, la SPLI est mise en œuvre dans le cadre d’une entente Canada-Québec qui respecte les compétences et les priorités des deux gouvernements en matière de lutte contre l’itinérance.
En vertu du modèle de l’entité communautaire, le gouvernement fédéral confère à un organisme communautaire, qui est souvent l’administration municipale de la collectivité, le pouvoir de choisir et d’administrer les projets locaux acceptés dans le cadre de la SPLI. Toutes les demandes de financement doivent être soumises à l’entité communautaire. De plus, toutes les demandes de financement sont évaluées et recommandées à l’entité communautaire par un conseil consultatif communautaire ou un conseil consultatif régional composé d’un vaste éventail d’intervenants locaux.
Mise en œuvre de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance renouvelée
La SPLI renouvelée est mise en œuvre par l’intermédiaire des trois volets de financement cidessous, lesquels prévoient l’octroi d’un financement aux collectivités canadiennes afin de les appuyer dans la lutte contre l’itinérance. Dans le cadre de la SPLI renouvelée, l’approche Logement d’abord sera mise en œuvre graduellement et comportera des objectifs de financement précis et tenant compte de la capacité et des ressources variées des collectivités.
1) Collectivités désignées
Un total de 61 collectivités dans l’ensemble du Canada (y compris au Québec) qui ont un problème important d’itinérance ont été choisies pour recevoir un soutien continu afin de régler ce problème. Ces collectivités – principalement des centres urbains – reçoivent un financement qui doit être égalé par des fonds provenant d’autres sources. Les projets financés doivent soutenir les priorités cernées au moyen d’un processus de planification communautaire.
- À partir du 1er avril 2015, les plus grandes collectivités désignées devront investir au moins 65 p. 100 des fonds versés par la SPLI pour le volet Collectivités désignées dans des activités de type Logement d’abord.
- À partir du 1er avril 2016, les autres collectivités désignées recevant plus de 200 000 $ en financement de la SPLI devront investir au moins 40 p. cent des fonds versés par la SPLI pour le volet Collectivités désignées dans des activités de type Logement d’abord.
- Les collectivités désignées qui toucheront moins de 200 000 $ en financement de la SPLI ou qui sont situées dans le nord seront encouragées à mettre en œuvre des projets de type Logement d’abord, mais elles ne seront pas tenues d’atteindre des objectifs précis.
**Des discussions sont en cours au sujet de l’accord Canada-Québec sur la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance de 2014-2019.
2) Itinérance chez les Autochtones
Dans le cadre du volet de financement Itinérance chez les Autochtones, les responsables de la SPLI s’associent à des groupes autochtones pour veiller à ce que les services offerts répondent aux besoins uniques des sansabri autochtones vivant horsréserve en région urbaine et rurale.
- À partir du 1er avril 2016, les collectivités qui recevront plus de 200 000 $ en financement de la SPLI devront investir au moins 40 p. 100 des fonds versés par la SPLI pour le volet Itinérance chez les Autochtones dans des activités de type Logement d’abord.
- Les collectivités qui toucheront moins de 200 000 $ en financement dans le cadre du volet Itinérance chez les Autochtones de la SPLI seront encouragées à mettre en œuvre des projets de type Logement d’abord, mais elles ne seront pas tenues d’atteindre des objectifs précis.
Il convient de noter que les besoins uniques de tous les membres des Premières Nations ainsi que de tous les Inuit, Métis et Indiens non inscrits sont pris en compte, et que les Autochtones vivant horsréserve qui sont sans abri ou vulnérables à l’itinérance peuvent également accéder aux services prévus dans le cadre des volets de financement Collectivités désignées et Itinérance dans les collectivités rurales et éloignées.
3) Itinérance dans les collectivités rurales et éloignées
Le volet de financement Itinérance dans les collectivités rurales et éloignées de la SPLI finance des projets dans des régions rurales et éloignées du Canada à l’extérieur des 61 collectivités désignées.
- Dans le cadre de ce volet, on a adopté une approche à deux volets s’appuyant sur la population rurale. La priorité est donnée aux projets dans des collectivités de 25 000 personnes ou moins (volet 1).
- Afin de maximiser l’accès au financement de la SPLI pour le plus grand nombre possible de collectivités partout au pays, des activités peuvent aussi être financées dans de grandes collectivités non désignées de plus de 25 000 personnes (volet 2), selon la disponibilité des fonds.