Je vous remercie beaucoup, Madame la Juge Janega. Mesdames et Messieurs, bonjour! Je suis heureux d’être ici, ce matin ou cet après-midi? Cet après‑midi. Quand je suis arrivé, c’était le matin. C’est formidable d’être ici à Dartmouth, et je remercie le Dartmouth North Community Centre de nous accueillir aujourd’hui.
Je crois que c’est la première fois qu’une cérémonie de citoyenneté se déroule dans ce lieu. Quelle excellente occasion cela représente pour nous tous d’accueillir dans la grande famille canadienne 50 nouveaux membres de 20 pays différents. Ces cérémonies sont pour nous une grande source d’inspiration et d’encouragement. À l’instar de la juge Janega, je vous remercie des sacrifices que vous avez consentis et du choix que vous avez fait pour faire partie de cette famille qui s’agrandit encore et qui compte dorénavant 35 millions de personnes. Il y a toujours de la place pour de nouveaux membres et nous sommes fiers de la capacité du Canada, qui ne cesse d’augmenter, à accueillir de nouveaux arrivants venus du monde entier, et ce, grâce à ses mesures exceptionnelles.
Je suis reconnaissant aussi pour les deux personnes qui se tiennent derrière moi : le sergentmajor d’étatmajor Latour et le gendarme de la police régionale d’Halifax. Lorsque je suis sur une estrade en compagnie de représentants de nos forces policières, de nos services d’application de la loi et de notre appareil militaire, cela me rappelle le puissant message que le Canada envoie au reste du monde en ce qui concerne nos possibilités, mais également nos responsabilités consistant à vivre en accord avec nos lois adoptées démocratiquement, lesquelles visent à respecter nos voisins et nos différences, et ce, en vue de faire du Canada une nation plus forte.
Je suis également heureux d’être ici en compagnie de partenaires de l’Institut pour la citoyenneté canadienne, lesquels nous aident à nous rappeler, alors que nous élaborons des programmes pour accueillir de nouveaux citoyens, pour attirer des immigrants et aider ces derniers à devenir des citoyens, que la citoyenneté ne s’exerce pas seulement dans le cadre de notre travail ou de notre famille, bien que ces domaines soient importants. Elle s’exerce bien au‑delà de cette sphère, soit au sein de la communauté, à l’égard de nos voisins, dans nos provinces, territoires, partout au pays. Elle signifie nouer des liens en vue de bâtir un pays qui est beaucoup plus que la somme de ses parties, beaucoup plus que de se rendre au boulot chaque matin, que de poursuivre une carrière et de fonder une famille, bien que nous attachions beaucoup d’importance à ces choses.
Être un citoyen a toujours signifié dans son sens le plus fondamental être membre d’une communauté politique qui doit faire des choix pour l’ensemble. L’un de ces choix, comme vous le savez tous et comme vous l’avez lu dans le guide Découvrir le Canada et sûrement dans tous les documents que vous avez consultés pour vous préparer, consiste à voter. Nous espérons vivement que vous participerez aux élections municipales, provinciales et fédérales. Il n’existe aucun moyen plus puissant que le vote pour continuer à faire le choix que vous avez fait en venant au Canada, pour bâtir un meilleur Canada, en choisissant les meilleurs candidats, le meilleur parti. L’histoire même de notre pays repose sur ces choix.
Naturellement, la citoyenneté signifie beaucoup plus encore. Elle signifie pour certains d’entre nous de proposer notre candidature ou d’appuyer une idée, une politique ou un parti politique qui, selon nous, devrait diriger le pays. Elle signifie donner de notre temps au‑delà de ce que nous donnons déjà à notre famille ou dans le cadre de notre emploi, pour faire en sorte qu’une idée devienne une réalité par le truchement du processus démocratique. La citoyenneté signifie aussi de faire du bénévolat. Elle peut signifier de mener des activités pour aider de jeunes gens ou de nouveaux arrivants, des personnes qui ont des problèmes de santé, qui vivent le deuil, ou encore qui sont handicapées afin de les encourager et de les aider à mieux s’intégrer à leur communauté.
Le Canada se distingue de nombreuses façons. Il a, notamment, parmi tous les pays, l’un des taux de participation les plus élevés en matière de bénévolat communautaire. C’est ce qui fait du Canada un pays fort, c’est ce qui nous unit, car cela nous porte à aller au‑delà de nos responsabilités familiales et professionnelles en vue de répondre aux besoins de ceux qui sont vulnérables, de ceux qui sont sans emploi et qui méritent de recevoir l’appui de leur communauté, de leurs concitoyens.
C’est tout cela que nous sommes en train de fêter cette Semaine de la citoyenneté. C’est tout cela que les citoyens et les citoyennes canadiennes incarnent à tous les jours dans le modèle qu’ils donnent au monde entier d’une citoyenneté qui est plus généreuse, plus large, plus ouverte que jamais. Ce sont toutes ces choses que nous célébrons au Canada pendant la Semaine de la citoyenneté.
Je suis très fier d’être en votre compagnie pour célébrer ma première cérémonie de citoyenneté cette semaine, alors que nous consacrons, en tant que pays, sept journées entières afin de nous rappeler l’importance que revêt la citoyenneté, la manière dont la citoyenneté nous permet de nous distinguer en raison de notre histoire, des possibilités que le Canada offre aujourd’hui en comparaison avec les autres pays, de notre diversité et de la capacité des Canadiens à vivre en vertu d’un cadre politique, d’un ensemble de lois, mais surtout de centaines d’origines – linguistiques, ethniques, culturelles – différentes qui, souvent, nous impressionnent par leur façon de cohabiter, et parce que nous sommes, comme nul autre pays, le reflet du monde et tirons notre force de la diversité du monde, et ce, comme nulle autre société.
Il s’agit encore là d’un élément que nous nous devons de préserver et de célébrer, mais qui mérite également que nous continuions, comme nous savons le faire en tant que Canadiens, à déployer des efforts pour assurer son maintien. Comme bon nombre d’entre vous le savent, nous accueillons dans notre pays chaque année 260 000 nouveaux immigrants, donc potentiels futurs citoyens, et maintenons un taux de naturalisation d’au moins 85 %. Il s’agit du taux de naturalisation le plus élevé du monde, du taux le plus élevé de nouveaux arrivants qui immigrent et qui deviennent citoyens, qui décident d’assumer cette importante responsabilité, de participer pleinement à la société, tout comme vous le faites aujourd’hui.
Nous savons que nous nous devons de préserver cette richesse. Nous avons que nous nous devons de la protéger. Voilà pourquoi, plus tôt cette année, nous avons ressenti une grande fierté, nous tous partout au pays et ceux de nous qui avons un rôle particulier à jouer au Parlement, lors de la mise à jour de notre Loi sur la citoyenneté – une première depuis plus d’une génération – afin de nous munir de nouveaux outils qui nous permettront de traiter les demandes de citoyenneté plus rapidement et d’éviter l’accumulation de nouveaux arriérés, et afin d’accroître légèrement la période de résidence.
À compter de l’été prochain, les candidats à la citoyenneté ne seront plus tenus d’avoir vécu au Canada pendant trois ans au cours d’une période de quatre ans. Ils seront plutôt tenus d’avoir vécu au Canada pendant quatre ans au cours d’une période de six ans. Nous pourrons ainsi nous assurer que les personnes qui choisissent le Canada développent avec notre pays un lien vraiment particulier. Dans les faits, la plupart d’entre vous et la plupart des Canadiens de partout au pays, en moyenne, attendent déjà quatre ans avant de présenter une demande de citoyenneté. C’était cinq ans auparavant. Nous tentons d’atteindre un équilibre entre ce qui se fait depuis les deux dernières décennies et l’exigence à long terme qui était en vigueur au Canada jusque dans les années 1970.
Nous avons également choisi de remercier les Canadiens en service. Nous permettons donc aux personnes qui travaillent dans nos ambassades en tant que policiers ou diplomates dans plusieurs régions du monde, ou dans les forces armées, de transmettre leur citoyenneté canadienne au-delà de la première génération, même si leurs enfants ne sont pas nés dans notre pays. Nous affirmons également que les personnes qui choisissent de venir ici en tant que résidents permanents et qui joignent ensuite les rangs des forces armées canadiennes occupent une place importante dans nos coeurs puisqu’elles s’acquittent de l’une des tâches les plus ardues, c’est-à-dire littéralement monter la garde pour nous, d’être disposés à se rendre, en notre nom, n’importe où dans le monde où la paix et la sécurité internationales sont menacées comme c’est malheureusement encore le cas aujourd’hui en Iraq.
Nous simplifions donc les choses pour les résidents permanents membres des forces armées canadiennes. Ils devront satisfaire à une exigence de trois ans plutôt que quatre – cette exigence est d’ores et déjà d’une année de moins que pour vous. Je suis fier de souligner que, le mois dernier, le lieutenant Michael Stuart McGuinty – originaire du Royaume-Uni – est le premier à avoir acquis la citoyenneté canadienne en vertu de cette nouvelle disposition entrée en vigueur l’été dernier.
Je suis ravi que mon collègue Ron Canaan (également un conseiller privé) l’accueille, en mon nom, comme nouveau citoyen à l’occasion d’un événement spécial tenu à Kelowna en Colombie-Britannique. Aujourd’hui, nous avons un invité spécial parmi nous, qui est l’incarnation même de l’expression « servir le Canada » et qui bénéficie de cette nouvelle disposition. C’est lors d’une cérémonie qui s’est déroulée il y a moins de deux semaines, ici, en Nouvelle-Écosse, que le Capitaine de corvette Michael Cornish ─ également né au Royaume-Uni ─ est devenu la deuxième personne à recevoir la citoyenneté par voie accélérée en honneur au service qu’il a rendu à notre pays.
Michael, toutes mes félicitations! Capitaine, nous sommes reconnaissants du service que vous avez rendu au Canada. Nous sommes absolument ravis d’avoir la possibilité de faire le lien entre votre service dans les Forces armées canadiennes et la citoyenneté que nous valorisons tous tellement. Je vous remercie d’être avec nous aujourd’hui et félicitations à votre fils et vous qui avez obtenu la citoyenneté en un temps record. Le Capitaine Michael est un expert de la Marine royale du Canada, plus précisément, de la lutte antisurface. Si vous le souhaitez, vous êtes les bienvenus après, pour discuter avec lui de sa citoyenneté qui s’étend aux mers en temps de guerre ou de paix.
Soyons clairs. Ces choses vont toujours de pairs pour le Canada. Les services voués à défendre le pays, à défendre notre citoyenneté ont toujours été à la base de ce que nous sommes. Pourquoi cela? Parce que, comme bon nombre d’entre vous le savez, de par votre pays d’origine, les conflits sont trop souvent une réalité dans le monde actuel; non seulement en Afghanistan, en Iraq, au Pakistan ou en Syrie, mais aussi dans de nombreuses autres régions de l’Afrique et en Iran.
Je suis ouvert aux suggestions de l’audience ici. C’est en trop grand nombre que l’on constate que dans bien des régions du pays, de petits conflits, des conflits interétatiques ou des mouvements séparatistes ont tourné à la violence d’une façon ou d’une autre. Nous devons nous rappeler ce triste constat, et souvent, nous le faisons mieux lorsque de nouveaux arrivants prennent la parole pour souligner combien est unique l’expérience canadienne. Ces deux dernières années, nous avons célébré la Guerre de 1812, non pas parce que nous sommes de grands passionnés de l’histoire de la marine ─ en toute déférence ─ ni parce que nous fêtons ces batailles rangées et sanglantes survenues près de ma ville natale, dans le Sud de l’Ontario ou à Toronto.
Pendant une partie de l’année 1813, Toronto était une ville occupée, mais ce que nous avons réalisé avec les États-Unis de la fin de 1814 à aujourd’hui est unique dans l’histoire du monde. Nous sommes le seul pays de cette taille à avoir connu la paix, ainsi que l’absence d’invasion, de guerre civile et de conflit majeur à ses frontières pendant 200 ans. C’est en partie ce qui fait que nous, les Canadiens, sommes spéciaux. C’est aussi en partie ce qui nous a permis d’être un pays prospère. C’est une des raisons pour lesquelles notre citoyenneté est valorisée, tant par nous que par les autres dans une mesure dont peuvent s’enorgueillir que peu d’autres pays.
N’oublions pas le rôle tout particulier qu’a joué la Nouvelle-Écosse dans l’érection de cette citoyenneté, de notre démocratie, le premier gouvernement responsable établi ici, comme vous le savez tous. La première assemblée de représentants, assemblée élue, choisie ici, une tradition qui s’est vite répandue ensuite aux autres colonies de ce qui était alors l’Amérique du Nord britannique et qui a jeté les bases à notre confédération, dont nous célébrerons prochainement le 150e anniversaire.
Souvenons-nous de l’histoire de l’immigration vers la Nouvelle‑Écosse, les exilés de Highlands, qui sont d’abord arrivé ici à Cap Breton, Pictou County et en d’autres lieux; les réfugiés de la Révolution américaine, les Afro-Américains qui sont devenus les Noirs de la Nouvelle-Écosse, les Canadiens noirs, et l’ensemble des loyalistes ayant navigué depuis New York jusqu’à ce port en 1783 et ayant constitué l’une des assises essentielles aux premiers fondements de l’immigration d’expression anglaise dans ce pays (sans parler de Quai 21, que vous avez sûrement tous visité). C’est là un portrait unique de l’histoire de l’immigration au Canada, à partir de laquelle au moins un Canadien sur cinq peut retracer le parcours d’un ancêtre.
Vous, qui vivez dans cette grande Porte de l’Atlantique, être en train de vivre en direct l’histoire et le quotidien de l’immigration et de la citoyenneté canadiennes. Nous sommes fiers de cet héritage. Nous sommes fiers de vous, et je suis heureux de célébrer cette Semaine de la citoyenneté avec vous, ici, à Dartmouth. Félicitations pour votre beau travail!