Montréal (Québec) - 10 décembre 2014
Le Premier ministre Stephen Harper a fait aujourd’hui la déclaration suivante à la suite des funérailles de Jean Béliveau, à Montréal :
« Au nom du gouvernement du Canada, et au nom de tous les Canadiens et Canadiennes, j’offre mes plus sincères condoléances à la famille de Jean Béliveau.
« Son épouse Élise, sa fille Hélène et ses deux petites-filles, Mylène et Magalie ont perdu un époux, un père et un grand-père extraordinaire.
« Et le Canada a perdu un de ses citoyens les plus respectés, les plus admirés de sa génération.
« Personne n’aura pratiqué notre sport national avec autant d’habileté, autant d’élégance ou autant de succès que Jean Béliveau.
« Il a inspiré des générations de jeunes Canadiens et de jeunes Canadiennes, d’un bout à l’autre du pays.
« Le plus grand rêve de centaines de milliers de ces jeunes était de compter un but « comme Jean Béliveau. »
« Il y a en effet, depuis le début des années cinquante et encore aujourd’hui, un style de but particulier dans le hockey canadien : le but « à la Jean Béliveau. »
« Mais M. Béliveau a été plus grand que le sport auquel il a consacré toute sa vie.
« Au Québec, il fait partie de cette poignée de gens, de héros populaires, qui ont nourri la fierté de tous leurs compatriotes.
« Durant la première année de notre mandat, notre gouvernement a fait adopter par le Parlement canadien une résolution qui reconnaît que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni.
« Parmi ces grandes valeurs et institutions culturelles qui sont propres au Québec – la langue et la culture françaises, le droit civil – je pense qu’on peut aussi reconnaître très clairement un chandail bleu-blanc-rouge.
« Au dos de ce chandail, on pouvait déjà voir un numéro neuf.
« On peut maintenant voir aussi un chandail portant le numéro quatre.
« Comme tant de générations de jeunes Canadiens depuis qu’on joue au hockey au Canada, Jean Béliveau a donné ses premiers coups de patin sur une petite patinoire aménagée par son père dans la cour arrière de la maison familiale.
« Dès ses premières années comme junior, à Victoriaville puis à Québec, on pouvait voir quelque chose de magique dans le coup de patin de Jean Béliveau.
« Pendant dix-huit ans, grâce à son talent et à son esprit d’équipe, il s’est imposé comme le leader naturel des Canadiens, qui comptaient plusieurs autres vedettes.
« Son charisme et son influence ont transcendé les équipes.
« Je me souviens d’avoir participé à un gala en l’honneur du 75e anniversaire de M. Béliveau ici, à Montréal.
« À cette occasion, le grand Gordie Howe, l’un des plus féroces compétiteurs que la Ligue nationale de hockey ait jamais connu, et qui a joué contre Jean Béliveau durant 18 ans, a dit de lui : « si vous croyez que c’est un bon joueur de hockey, comme gentleman, il est encore meilleur. »
« Après avoir raccroché ses patins, il est demeuré une personnalité aimée et respectée de la société québécoise, ainsi qu’un dirigeant du monde du hockey et un philanthrope.
« Par-dessus tout, c’était un homme de famille qui chérissait son épouse, sa fille et ses petits-enfants.
« Afin de pouvoir demeurer près d’eux durant une période difficile de leur vie, il a refusé deux des plus hautes fonctions du pays, qui lui avaient été offertes par deux Premiers ministres successifs – de deux allégeances politiques différentes.
« Jean Béliveau laisse aussi le souvenir et l’exemple d’un philanthrope discret et généreux, profondément engagé dans sa communauté.
« Durant sa carrière sportive et après, il a accordé une attention spéciale au sort des enfants handicapés.
« Jean Béliveau fait déjà partie du Temple de la renommée du hockey, intronisé immédiatement après sa retraite du jeu.
« Il fait maintenant partie de l’histoire du Canada. »