Le projet du système de missiles Seasparrow de l’OTAN est une initiative de la communauté internationale qui s’est amorcée à la fin des années 1960 dans l’objectif de concevoir un système de missile de défense ponctuelle efficace, avec missiles et lance-missiles, pour protéger les forces navales contre les nouvelles menaces que constituaient les missiles surface-air. Cette initiative a été entreprise par plusieurs pays dans le cadre d’un protocole d’entente qui a entraîné la conception du système original de missiles Seasparrow de l’OTAN.
Dans la Marine royale canadienne, le Seasparrow de l’OTAN est entré en service à bord des destroyers de classe Iroquois en 1972. Puis, le missile a été sélectionné pour être intégré aux systèmes de missiles de défense ponctuelle des frégates de classe Halifax au début des années 1980 et a subi une importante mise à niveau à la fin des années 1990. Après que la nouvelle version du missile, le missile Seasparrow évolué, ait été achevée en 2001, le ministère de la Défense nationale a signé un accord de coopération portant sur le soutien en service du missile Seasparrow évolué. À l’heure actuelle, 12 pays forment le consortium NATO Seasparrow : l’Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, l’Espagne, la Turquie et les États-Unis.
Le consortium s’emploie actuellement à concevoir la prochaine version du système de missiles de défense – souvent appelée missile Seasparrow évolué, bloc 2 – en vue de régler des problèmes d’obsolescence et de contrer les menaces que représentent les nouveaux missiles. La participation de longue date du Canada au consortium NATO Seasparrow a profité et profitera à l’industrie canadienne en contribuant à créer des emplois qualifiés et à stimuler l’économie pour les Canadiens.
En novembre 2014, le MDN a signé le protocole d’entente en ce qui concerne l’étape de l'étude technique et du développement de la fabrication du système de missiles de défense ponctuelle, le missile Seasparrow évolué, bloc 2. Cette nouvelle version du Seasparrow comportera des capacités accrues qui amélioreront la précision et l’identification d’objectifs. De plus, la version modernisée du missile sera dotée d’une technologie qui rendra difficile le brouillage ou la déception, ce qui permettra aux navires de mieux prendre connaissance de leur environnement et des caractéristiques de la menace. Cette nouvelle génération du système de missiles fournira une meilleure protection à la Marine royale canadienne et aux forces alliées à partir du début des années 2020.
Le consortium NATO Seasparrow détient les droits de propriété intellectuelle de la version actuelle du missile Seasparrow évolué et des systèmes connexes. En étant membre de ce consortium, le Canada est l’un des détenteurs de la technologie, et est donc en mesure d’influencer la conception du futur système de missiles, ainsi que le niveau de soutien, les échéanciers et les coûts, tout en tirant le maximum de chaque dollar canadien investi dans le cadre de ce projet de coopération internationale.
La participation du Canada au protocole d’entente permet de s’assurer que l’industrie canadienne est admissible aux contrats visant la conception, la fabrication et l’entretien du nouveau missile. Par ailleurs, toute future vente du missile à des pays non membres du consortium générera des redevances pour le gouvernement du Canada.
La valeur de la participation du Canada au nouveau protocole d’entente s’estime à 200 M$. Par cet investissement, on s’assure que le missile modernisé répondra aux exigences canadiennes et qu’il pourra être intégré à bord des frégates de classe Halifax en réduisant au minimum les modifications nécessaires et les risques. On s’assure également que l’équipement actuel et l’inventaire de missiles Seasparrow évolué puisse continuer d’être utilisés, étant donné que le missile bloc 2 sera compatible, moyennant des modifications mineures, avec les lance-missiles installés actuellement à bord des vaisseaux de la Marine royale canadienne.
Le consortium NATO Seasparrow permet aux pays membres de mettre en commun leurs ressources, leurs activités et leurs connaissances tout en conservant leurs droits de propriété intellectuelle. La participation du Canada au consortium NATO Seasparrow pour la conception du missile Seasparrow évolué, bloc 2 n’engage aucunement le gouvernement à faire l’acquisition de ces systèmes pour une flotte ou une autre. Toutefois, si le missile Seasparrow évolué, bloc 2 répond aux exigences de conception, l’acquisition de ce système modernisé pourrait répondre au besoin futur des frégates de classe Halifax de contrer les nouvelles menaces pendant de nombreuses décennies.