Notes d'allocution
Guy Berthiaume, Bibliothécaire et archiviste du Canada
Devant l’Association des bibliothèques de la région de la capitale nationale et l’Association des bibliothèques de l’Ontario-Franco
Ottawa (Ontario)
Le 11 décembre 2014
Sous réserve de modifications
Je remercie tout d’abord l’Association des bibliothèques de la région de la capitale nationale et l’Association des bibliothèques de l’Ontario‑Franco de m’avoir invité aujourd’hui. Merci également à notre hôte, la Bibliothèque publique d’Ottawa. C’est toujours un grand plaisir pour moi de me trouver dans une bibliothèque publique.
Vous savez peut‑être que j’ai été le président‑directeur général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au cours des cinq dernières années. J’étais responsable de la Grande Bibliothèque à Montréal, où nous recevions plus de 2,5 millions de visiteurs par année!
J’aime l’odeur des bibliothèques publiques. J’aime sentir les vieux livres, avec leurs relents si familiers de papier, de colle et d’encre. Et que dire du parfum si distinctif des tuques et des mitaines mouillées qu’on enlève en arrivant; de la présence de personnes de tous les horizons, qu'il s'agisse de chefs d'entreprises ou d'itinérants, qui viennent trouver de l’information, du réconfort et la compagnie de leurs semblables!
J’aime particulièrement leur mission : aider tout le monde, peu importe l’origine, la race, le statut social ou le genre.
Je suis ravi d’être ici en tant que nouveau bibliothécaire et archiviste du Canada. Je prends ce rôle très au sérieux, car j’admire la grande institution que je représente.
Changer d’emploi nous force à repenser nos approches, à revoir nos façons de faire et à considérer de l’œil droit des choses que l’on avait pris l’habitude de regarder du gauche. J’en sais quelque chose, j’en suis à mon 14e emploi. Bref, on se réinvente toujours un peu à chaque nouvel emploi qu’on occupe.
Et pour me réinventer, je peux suivre les traces de mes illustres prédécesseurs. Marianne Scott, Ian Wilson et Roch Carrier sont trois personnages importants dans l’histoire de BAC. Je continue de m’en inspirer.
Marianne Scott fait partie de nos plus importantes ressources naturelles. L’ancienne bibliothécaire nationale a adopté le nouveau rôle de BAC avec enthousiasme et a même fondé les Amis de BAC. Ian Wilson et Roch Carrier sont les visionnaires qui ont eu l’idée de fusionner la Bibliothèque et les Archives nationales il y a un peu plus de 10 ans.
Cet ambitieux projet demeure proprement révolutionnaire. D’autres pays, comme la Belgique, les Pays‑Bas et l’Australie, ont essayé sans succès de suivre notre modèle. Au Canada, nous avons réussi, et ce sont les clients qui en sont les grands gagnants.
À sir Arthur Doughty, dont la statue majestueuse surveille la rivière des Outaouais depuis la cour nord du 395 Wellington, nous sommes redevables d’avoir jeté les bases de l’institution que nous connaissons aujourd’hui.
J’ai maintenant la chance de travailler tout près du Centre de préservation, à Gatineau, que nous a légué un autre grand dirigeant : Jean‑Pierre Wallot. Cet incroyable bâtiment de métal et de verre a été conçu pour durer 500 ans. C’est un pari sur la très longue durée, le temps de la conservation.
Il faut dire que, si vous vous perdez dans les rayonnages, vous n’aurez pas trop de 500 ans pour vous sortir de ce dédale de livres, de documents et d’objets, le plus riche concentré d’histoire canadienne au pays.
Pour gérer une institution comme BAC, il faut savoir d’où elle vient et où elle doit aller. Commençons par examiner ses origines. Nous avons accompli tant de choses!
BAC possède :
- 20 millions de livres, de périodiques, de journaux, de microformes, de textes littéraires et de publications gouvernementales;
- 250 kilomètres de documents textuels gouvernementaux et privés;
- 3 millions de cartes, de plans et de dessins architecturaux;
- 30 millions de photographies;
- 550 000 heures d’enregistrement audio et vidéo;
- 425 000 œuvres d’art, la plus importante collection d’art canadien au monde.
Et quoi qu’en dise la croyance populaire, nous continuons de faire de nombreuses acquisitions. Entre avril et septembre 2014, BAC a acquis pas moins de 65 505 titres.
En 2013‑2014, BAC a aussi acquis 76 fonds privés, dont 17 collections de Canadiens comme Marc Lalonde, Nancy Huston et Malak Karsh. BAC a également fait l’acquisition du fonds Sherbrooke, d’une aquarelle rare de Rindisbacher et d’un journal en deux parties sur le siège de Louisbourg.
Notre collection est d’une richesse et d’une diversité stupéfiantes. Vous le saviez sans doute déjà, mais ce n’est jamais une mauvaise idée de parler des trésors qui nous sont confiés.
BAC est aux prises avec les mêmes problèmes et défis que les autres bibliothèques et archives du Canada et du monde entier. Les problèmes et défis se résument en trois petits mots que vous connaissez bien : acquisition, conservation et accès.
Il y a beaucoup de différences d’une bibliothèque nationale à l’autre. Feu Maurice Line, une figure de proue dans le milieu de la bibliothéconomie en Grande-Bretagne, a affirmé il y a quelques années dans la revue Alexandria que « les bibliothèques nationales sont comme les chiens : malgré leur grande diversité, ce sont toutes des bibliothèques nationales ». [Traduction]
BAC joue un rôle crucial auprès du grand public. En tant que bibliothèque nationale, nous devons gérer et rendre accessibles à tous les quelque 45 000 documents publiés chaque année au Canada qui nous sont transmis au titre du dépôt légal. Une autre de nos missions fondamentales est d’appuyer le milieu des bibliothèques et des archives. En outre, nous avons plusieurs moyens de contribuer à la littératie et à l’épanouissement culturel des Canadiens.
Dans le respect de notre mandat, j’aimerais que BAC s’associe de plus près au monde de l’édition et du livre en général, comme nous le faisons déjà en gérant le club de lecture d’été TD.
Comme vous le savez, le mois de novembre n’a pas été facile pour BAC. Le rapport du vérificateur général et celui de la Société royale sur l’État et l’avenir des bibliothèques et archives du Canada sont très sévères à l’égard de BAC. Nous accordons beaucoup d’importance à ces rapports et nous avons déjà pris des mesures concrètes pour régler les problèmes soulevés et appliquer les recommandations.
Nous avons créé une équipe spéciale sur la disposition et la repérabilité des documents gouvernementaux qui éliminera l’arriéré d’ici décembre 2015. Nous préparons aussi une stratégie numérique pour amorcer notre transition vers la plateforme numérique et la création du dépôt numérique fiable. La stratégie sera parachevée et mise en œuvre à partir du mois de mars.
C’est la confiance en l’avenir que j’ai surtout ressentie à mon premier contact avec mes nouveaux collègues. Des collègues dévoués et compétents qui ne demandent qu’à mettre à profit leur expertise et qu’à mettre en valeur notre collection. C’est ce que je veux moi aussi. J’observe également une volonté commune de voir la contribution de BAC reconnue à sa juste valeur. C’est agréable de prendre la tête d’une institution lorsque l’espoir y renaît.
Même son de cloche du côté de nos partenaires. Plusieurs d’entre eux avaient pris leurs distances avec nous ces dernières années, pour toutes sortes de raisons. Voilà qu’ils renouent contact et manifestent un intérêt nouveau pour nos services, nos projets, nos idées. Pour toutes ces raisons, je n’ai pas rencontré à BAC cette part de cynisme qu’on observe souvent dans les grandes organisations publiques en période de transition. Bien au contraire, ce que j’ai découvert au cours de l’été et de l’automne, c’est une communauté impatiente de voir BAC reprendre sa place à l’échelle nationale et internationale.
Comment faire? Quelles priorités se donner? Quelles orientations imprimer à un navire aussi imposant que BAC? Ce sont ces questions que je me suis posées au cours de mes six premiers mois à Bibliothèque et Archives Canada.
Et pour nourrir ma réflexion, je me suis appuyé sur les grandes priorités de BAC, des priorités qui sont celles que la plupart des institutions semblables de par le monde ont adoptées :
- Acquérir des ressources documentaires représentatives de la société canadienne.
- Mieux préserver le patrimoine documentaire en formats analogique et numérique.
- Offrir des services de qualité aux Canadiens et diffuser un maximum de contenu à l’aide des technologies numériques.
- Adopter une approche plus collaborative avec les collectivités du patrimoine documentaire pour réaliser le mandat de BAC.
- Développer l’infrastructure et les stratégies requises pour assurer la gestion du patrimoine documentaire au XXIe siècle.
Afin de nous permettre de réaliser ces cinq priorités, j’ai proposé quatre engagements à l’horizon des cinq années de mon mandat. À mon avis, ce sont les clés qui assureront un brillant avenir à Bibliothèque et Archives Canada.
Le premier de ces engagements est peut‑être celui qui m’est le plus personnel. À titre de fonctionnaire, mon premier souci est de diriger une institution qui soit, en tout temps, absolument, résolument, au service de ses clients, de tous ses clients : les institutions gouvernementales, les universitaires, les chercheurs, les étudiants, les bibliothécaires, les archivistes, les généalogistes, les donateurs et le grand public.
Et pour y arriver, il n’y a qu’une façon de faire : nous adapter pour mieux répondre aux besoins changeants de la population. Ce qui nous force à sortir de notre bulle que j’appellerais le syndrome du capitaine Nemo.
Nous sommes tous des descendants du capitaine Nemo, tous un peu jaloux des ouvrages ou des documents que nous avons la responsabilité de conserver pour la mémoire de l’humanité.
Je ne dis pas que cette responsabilité n’est plus la nôtre. Mais je pense qu’au 21e siècle, notre travail consiste à faire remonter le Nautilus à la surface et à libérer les livres de Nemo. C’est tout un défi pour le personnel d’un établissement public comme BAC, et pour toutes les bibliothèques.
Un défi d’autant plus grand qu’à l’ère de Google et d’Amazon, nos usagers veulent avoir un accès direct et immédiat à nos collections. C’est sans ce contexte de démocratisation de l’accès que s’inscrit notre projet de numérisation des dossiers des 640 000 Canadiens qui ont participé à la Première Guerre. Ce projet permet à des milliers de Canadiens de retrouver la trace de leurs proches et de connaître leurs déplacements, leurs blessures, le versement de leur solde, bref de donner de la chair à leur histoire personnelle.
L’intérêt envers nos documents continuera de croître quand les baby‑boomers prendront leur retraite et auront plus de temps libre pour faire des recherches sur leur famille ou leur passé collectif. Notre premier devoir est de puiser dans notre expertise pour organiser les ressources que nous mettons à la disposition de tous, selon une logique qui leur convient et dans laquelle ils vont se retrouver.
C’est d’ailleurs ce que nous avons commencé à faire, notamment en mettant en place des outils qui orientent nos usagers vers des canaux libre‑service, comme notre compte Flickr, qui a attiré 5 millions de visiteurs jusqu’à présent, ou nos baladodiffusions – 8 d’entre elles figurent dans le top 10 des productions gouvernementales fédérales.
Ces initiatives, et d’autres en cours d’élaboration, aident beaucoup à attirer les clients dans nos locaux ou sur nos sites Web. Nous devons aider les visiteurs à comprendre les choix de notre organisation, de leurs bibliothèque et archives nationales, et leur expliquer pourquoi et comment les ressources que nous conservons sont d’abord et avant tout celles qui permettent de comprendre notre société. C’est une partie importante de mon travail.
Le deuxième engagement que j’ai proposé, c’est d’être une institution à l’avant‑garde de l’archivistique, de la bibliothéconomie et des nouvelles technologies. Pour y arriver, nous miserons sur nos employés et nous investirons dans son expertise. Pour moi, il ne fait pas de doute que c’est l’expérience, l’imagination et l’expertise des personnes qui travaillent à BAC qui constituent la vraie porte d’entrée à l’information.
Les gens avaient l’habitude de se tourner vers les employés de BAC lorsqu’ils avaient besoin d’une source d’information fiable ou de conseils éclairés. Il faut que ça recommence. Soyons réalistes : nous n’embaucherons pas des centaines d’employés du jour au lendemain. Mais avec un peu de souplesse et d’ingéniosité, nous permettrons à nos employés de faire ce qu’ils font de mieux, c’est‑à‑dire offrir un service essentiel aux Canadiens. Pour être à l’avant‑garde, il faut aussi compter sur la technologie.
Notre personnel a réagi de manière exceptionnelle aux défis de conservation des documents analogiques et numériques qui touchent toutes les institutions de mémoire. Mais il faut garder les yeux bien ouverts, car d’autres défis nous attendent. Par exemple, à compter de 2017, les ministères fédéraux nous verseront par défaut leurs documents en format numérique.
Il est difficile pour l’instant de prendre la pleine mesure de l’impact de ce changement. Notre priorité en ce moment, c’est de nous donner les outils pour accueillir cette masse de documents.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous mettons en place une nouvelle stratégie numérique qui permettra d’offrir aux ministères de solides garanties relativement à la gestion de leurs archives numériques. La stratégie nous mènera à la mise en place d’un dépôt numérique fiable répondant aux normes internationales les plus exigeantes.
Ce n’est pas seulement une question d’archivage, c’est une question de démocratie. Car, il entre dans notre mandat d’aider le gouvernement du Canada à respecter son obligation de rendre des comptes aux citoyens.
Bibliothèque et Archives Canada est un acteur important dans la mise en œuvre du Plan d’action du Canada pour un gouvernement ouvert 2.0 qui a été rendu public le 6 novembre 2014. Ce plan vise notamment à élargir l'accès aux données de source gouvernementale et à assurer la transparence et la reddition de comptes du gouvernement. Et qui dit transparence dit nécessairement accessibilité aux archives de l’État, archives dont BAC est le dépositaire officiel.
Troisième engagement : faire de BAC une institution proactive et inscrite dans des réseaux nationaux et internationaux, en position d’écoute et de respect. Le réseautage institutionnel est essentiel de nos jours, car il nous offre une belle occasion non seulement d’échanger, mais aussi de renouer nos liens.
La collaboration et les partenariats forment une tendance lourde dans l’évolution des bibliothèques, des archives et des institutions de mémoire. Elle est notamment cruciale pour gérer la croissance de l’information numérique.
Le big data – qui est, comme l’a dit un humoriste, ce que Big Brother mange pour déjeuner le matin – le big data est une réalité qui croît à une vitesse prodigieuse.
On estime que la masse d’information numérique va doubler tous les deux ans d’ici 2020! Par conséquent, une proportion grandissante du contenu ne sera plus utilisée que par des machines. Devant ce volume sans précédent d’informations, les archives et les bibliothèques du monde entier sont condamnées à travailler en réseaux. Même la Library of Congress ne peut être autosuffisante et exhaustive.
Bibliothèque et Archives Canada fait déjà partie intégrante de nombreux réseaux, ici et ailleurs. Je pense que BAC peut et doit jouer un rôle proactif, en mobilisant les différents acteurs des milieux documentaires et bibliothéconomiques.
Mon approche est simple, elle repose sur deux concepts : l’écoute et le respect. C’est dans cet esprit que j’ai lancé hier le Forum des partenaires. Le Forum rassemble une dizaine de nos plus importants partenaires, dont l’ABRC, l’ACB et l’ABO. Ce forum, je le conçois comme un lieu d’échanges. Non seulement BAC pourra‑t‑il y partager ses projets en amont avec ses partenaires, mais le Forum permettra aux partenaires de discuter eux aussi de leurs nouvelles initiatives avec le groupe.
Notre quatrième et dernier engagement sera de nous doter d’un profil public plus affirmé. Je crois sincèrement qu’une visibilité accrue dans l’espace public est essentielle pour démontrer la valeur de nos collections et de nos services.
Je voudrais justement vous donner un exemple très concret des questions que nous devons parfois nous poser à BAC.
Le Musée canadien des droits de la personne a demandé d’emprunter la Constitution canadienne signée par Pierre‑Elliott Trudeau et la reine Elizabeth en 1982. La Constitution est un document exceptionnel dans tous les sens du terme, mais son état se détériore au contact de la lumière. La signature de la reine est particulièrement fragile, car Sa Majesté a utilisé une encre différente qui pâlit au contact de la lumière. Imaginez ce qui arriverait si la lumière effaçait la signature. Un historien pourrait conclure que la reine n’a pas signé la Constitution de 1982!
Après avoir longuement pesé le pour et le contre, nous avons accepté de prêter le précieux document au Musée canadien des droits de la personne pendant un an. Bien entendu, des précautions extraordinaires seront prises. Par exemple, une nouvelle boîte conçue par BAC et l’Institut canadien de conservation sera produite. Ce type de dilemme montre bien les tensions entre conservation et accès, ou entre conservation et expositions, qui déchirent tous les bibliothécaires et archivistes de nos jours. La technologie est donc très utile pour nous aider à garantir l’accès.
Je suis amateur d’expositions. À l’ère d’Internet, il faut se rappeler que rien ne remplace l’émotion que suscite un document original. Même s’il suffit d’aller sur Google pour admirer la Mona Lisa, des millions de personnes vont la voir au Louvre. Même si la musique des Beatles est en vente sur iTunes, des gens font la queue à la British Library pour voir les paroles originales écrites sur des bouts de papier ou au verso des cartes de fête de Julian Lennon.
Les expositions contribuent grandement à l’originalité et au caractère distinctif des institutions de mémoire. Et je compte bien promouvoir les collections de BAC au cours des prochaines années. De plusieurs façons. D’abord en redorant le blason de nos propres expositions.
Certains d’entre vous se souviennent peut‑être du temps où le 395, rue Wellington, à Ottawa était notre vitrine, une présence dynamique en plein cœur de la ville, à deux pas de la Cour Suprême et des édifices du Parlement. Comme l’affirme le dicton bien connu, seules trois choses comptent en immobilier : l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement. Je veux rétablir notre présence dans la capitale nationale et chercher de nouveaux moyens d’accroître notre visibilité, en collaborant avec d’autres institutions de mémoire qui partagent notre vocation.
Nous en avons un bel exemple en ce moment, avec l’exposition du Musée des sciences et de la technologie du Canada sur les expéditions de Franklin en Arctique qui est présentée dans le hall. La découverte récente de l’Erebus a réveillé l’intérêt de nos concitoyens pour tout ce qui touche le passage du Nord‑Ouest. Dans la foulée, nous exposons des esquisses de paysages nordiques qui sont issues d’un cahier rare de George Back – un artiste qui a accompagné John Franklin au cours de ses deux premières expéditions.
Je veux aussi favoriser le prêt de nos documents à d’autres institutions muséales et bibliothèques et multiplier notre présence à l’échelle du pays. Les musées se tournent de plus en plus souvent vers nous, non seulement pour nous emprunter des œuvres ou des documents, mais parfois même pour trouver une idée nouvelle d’exposition.
Le Musée des beaux‑arts du Canada, par exemple, a offert ces derniers mois une très belle vitrine à notre collection de photographies d’amateurs. Un bel hommage au travail de photographes qui sont pour la plupart de parfaits inconnus, mais qui nous ont légué des clichés d’un très grand intérêt à la fois documentaire et artistique.
Et je veux assortir nos activités de tables rondes, de conférences, de lancements de livres, d’événements autour d’invités de marque, de tout ce qui fait la promotion de la littérature et de nos collections de façon dynamique. J’aimerais aussi que BAC soit encore plus présent dans les médias – aussi bien les médias traditionnels que les médias sociaux.
Le Centre de préservation a récemment joué un rôle important dans la populaire série documentaire Who Do You Think You Are? C’est un bel exemple de la publicité médiatique que nous recherchons pour BAC. Autre exemple : la couverture de nos archives de la Première Guerre mondiale par l’émission Canada AM. L’équipe de Canada AM nous a tellement aimés qu’elle est revenue pour parler de la mise en ligne des actualités filmées de la Deuxième Guerre mondiale!
Dans les médias sociaux, notre présence s’accroît de mois en mois. C’est, pour nous, de formidables canaux de communications pour rejoindre un auditoire varié et géographiquement éparpillé. Notre compte Flickr offre au grand public une centaine d’albums thématiques sur le sport, les livres rares, les Autochtones, la musique, la politique, etc. Ils ont déjà attiré plus de cinq millions de visiteurs.
Le moment ne pourrait être mieux choisi pour réaffirmer le profil public de BAC. L’année 2017 nous servira de tremplin pour rehausser notre profil public.
Dans ce contexte, un projet m’enthousiasme tout particulièrement : notre collaboration avec le Musée canadien de l’histoire. Au moins 40 pièces de nos collections seront présentes dans l’exposition « 1867 » que le Musée tiendra à compter de l’an prochain.
Voilà mes quatre engagements. Mais un engagement n’a de sens que s’il est partagé et soutenu par la communauté. J’espère que BAC pourra compter sur votre appui et vos idées pour les honorer.