Notes d'allocution
Guy Berthiaume, Bibliothécaire et archiviste du Canada
Devant le Groupe de travail de l’Association des bibliothèques de l’Ontario
Toronto (Ontario)
Le 29 janvier 2015
Sous réserve de modifications
Je commencerais par traduire librement un passage de la déclaration d’intention et de vision que la bibliothèque nationale britannique a publiée à la mi‑janvier.
Source : Living Knowledge, the British Library’s statement of vision and purpose for 2015–2023, publié en janvier 2015
L’emplacement est une condition essentielle de la réussite. Il doit montrer que tous sont les bienvenus à la bibliothèque. L’engagement envers l’ouverture, l’accès et la démocratie s’inspire du modèle que donnent des bibliothèques de partout en Amérique du Nord.
Ce modèle me rappelle toujours le célèbre poème d’Emma Lazarus qui est gravé sur la statue de la Liberté : « Emmenez-moi les masses de personnes pauvres, exténuées et éprises de liberté. »
En Amérique du Nord, l’accès aux bibliothèques est gratuit. Celles‑ci sont donc, plus que toute autre institution culturelle, des lieux de réconfort, d’apprentissage, d’ouvertures, d’espoir et de refuge contre le vent et la neige pour les « personnes pauvres, exténuées et éprises de liberté ».
Un lieu physique de qualité inspire et motive tous ceux qu’il accueille; il favorise leur bien‑être et nourrit leur âme. Et un lieu physique de très grande qualité élève et ennoblit ceux qui ont la chance d’y entrer.
« La bibliothèque d’aujourd’hui est forte si son architecture dit la liberté. » [Lise Bissonnette]
La lumière naturelle, les espaces libres, les grandes fenêtres, l’aisance des déplacements et les liens entre les divers espaces symbolisent la philosophie de la bibliothèque, qui est basée sur l’ouverture et l’accessibilité universelle au savoir.
Un pays manifeste sa conception du savoir dans l’architecture de sa bibliothèque nationale. Notre édifice emblématique au 395, rue Wellington révèle l’identité culturelle et intellectuelle du Canada.
Signe de l’importance que nous accordons au savoir, il occupe un lieu prestigieux à quelques pas du Parlement et de la Cour suprême du Canada. Il surplombe la rivière et laisse entrer beaucoup de lumière par ses grandes fenêtres, si bien qu’il s’intègre parfaitement au paysage naturel qui l’entoure. L’édifice est fait de matériaux nobles et durables comme le marbre, le laiton et l’or. Enfin, il est rempli de gravures sur verre, de sculptures, de murales et d’autres œuvres d’art qui lui donnent une identité culturelle tout à fait particulière.
Le 395, rue Wellington a déjà été une présence dynamique en plein cœur de la capitale nationale. Je veux qu’il redevienne un centre d’activité culturelle et le lieu par excellence pour étudier qui nous sommes.
À cette fin, nous préparons une gamme complète de programmes publics en collaboration avec des universités, des musées et des galeries d’art. De plus, nous rénovons les espaces destinés au public dans le but d’y organiser des conférences, des lancements de livres, des concerts, des expositions et d’autres activités communautaires.
Je crois fermement que la bibliothèque peut être un lieu presque édénique.
Et j’ai bien l’intention que le 395, rue Wellington en soit la preuve.
Merci.