La littératie financière : Nous n’y arriverons pas sans vous
Le 15 avril, 2015
Ottawa, ON
Merci pour votre gentille présentation. Je suis heureuse d’être ici ce soir pour vous expliquer combien il importe de parler des questions d’argent aux enfants dès leur jeune âge. Comme mère de deux garçons adolescents, c’est une chose qui me tient particulièrement à cœur.
La journée « Parlons argent avec nos enfants » nous encourage à entreprendre avec nos enfants un dialogue que nous devrions avoir dès qu’ils savent compter. Un dialogue que nous devrions poursuivre régulièrement, à mesure qu’ils grandissent.
J’ai commencé à garder des petits enfants à douze ans pour payer une partie de certaines dépenses, comme l’achat de vêtements. Et mes parents m’ont aidée à ouvrir mon premier compte d’épargne. Ils m’ont appris qu’il est important d’épargner pour l’avenir, et pour moi, cela voulait dire épargner pour aller à l’université.
Quand j’ai commencé à travailler après avoir terminé l’université, mes parents m’ont prêté de l’argent pour que j’achète ma première auto. Grâce à cette expérience, j’ai appris les rudiments du crédit et du remboursement des dettes. Mais, je dois le dire, à un taux d’intérêt très bas.
Je n’ai rien appris sur l’argent à l’école. Heureusement pour moi, mes parents étaient mes héros sur le sujet! Grâce à ce qu’ils m’ont appris sur l’épargne et les dettes, j’ai pu payer moi-même mes frais de scolarité et j’ai appris à utiliser le crédit de façon responsable.
En tant que parents, nous voulons ce qu’il y a de mieux pour nos enfants. Tout comme les enseignants pour leurs élèves. Je crois que nous pouvons donner un solide coup de pouce aux enfants dans la vie en leur apprenant tôt à gérer leur argent et en leur inculquant des compétences qui leur serviront toute leur vie.
Nous pouvons leur montrer les écueils à éviter dans la prise de décisions financières avant qu’ils ne fassent des erreurs coûteuses. Et nous pouvons les aider graduellement à devenir responsables de leur propre bien-être financier.
Les choses se compliquent davantage. Le nombre et la complexité des produits et des services financiers offerts aux consommateurs continuent d’augmenter.
Les nouvelles façons de payer nos achats, comme le portefeuille électronique ou payWave, facilitent de plus en plus les choses. Mais cela veut aussi dire que nous devons mieux comprendre les avantages et les risques de ces nouvelles méthodes de paiement.
Il est de plus en plus facile d’obtenir de l’argent et du crédit. Et de moins en moins d’obstacles nous empêchent de dépenser. Il n’y a qu’à penser au magasinage en ligne et aux applications mobiles. Les magasins ne ferment jamais, et la tentation nous guette à chaque détour.
C’est le monde dans lequel nous élevons nos enfants. Il est donc essentiel qu’ils maîtrisent les principes des finances tôt dans leur vie pour mieux savoir faire un budget, épargner, investir est planifier leur avenir financier.
La littératie financière est devenue tout aussi importante que savoir lire, écrire et compter.
On définit la littératie financière comme l’acquisition des connaissances, des compétences et de la confiance nécessaires pour prendre des décisions financières responsables dans son meilleur intérêt personnel.
Toutefois, l’Enquête canadienne sur les capacités financières de 2009, ainsi que celle de l’année dernière, nous apprend que quatre jeunes Canadiens sur cinq doutent de leurs connaissances en matière de finances.
Les jeunes n’acquièrent pas automatiquement des compétences en littératie financière. Il faut qu’on les leur enseigne à la maison et à l’école, et au travail. C’est un effort communautaire.
Grâce à plusieurs initiatives ces dernières années, le gouvernement du Canada a montré qu’il avait à cœur de promouvoir la littératie financière des Canadiens de tout âge.
Il y a un an aujourd’hui, j’ai été nommée au poste de chef du Développement de la littératie financière du Canada, et je suis la première à occuper ce poste. Mon mandat est de collaborer avec les intervenants et de coordonner les efforts dans le but de renforcer la littératie financière des Canadiens, ainsi que d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale en ce sens.
Pour nous orienter dans cette tâche, le ministre d’État aux Finances, Kevin Sorenson, et moi-même avons mis un comité directeur national sur pied.
Gary Rabbior, qui a organisé l’événement d’aujourd’hui, est un des quinze experts qui siégera au comité directeur, et dont le leadership et les conseils ont été bien précieux. Je suis sûre qu’ils continueront de promouvoir la littératie financière quand nous déploierons la stratégie nationale plus tard cette année.
Le gouvernement a tenu des consultations partout au pays afin d’élaborer la stratégie. Nous nous sommes penchés sur les points forts de la littératie et sur les besoins de trois grands groupes de Canadiens :
- Les personnes âgées
- Les groupes prioritaires, c’est-à-dire les Autochtones, les Canadiens à faible revenu, les nouveaux arrivants et les personnes handicapées
- Les adultes et les jeunes Canadiens.
J’aimerais attirer votre attention sur ce que nous avons appris au sujet des besoins des adultes et des jeunes Canadiens.
Beaucoup ont soutenu qu’il est important d’apprendre tout au long de sa vie, et ils nous ont pressés d’intégrer des cours de finances aux programmes scolaires dès que possible, comme cela se fait ici en Ontario.
Cela rejoindrait aussi les parents qui aident leurs enfants à faire leurs devoirs.
En tant que parents, vous serez peut-être contents de savoir que les enfants peuvent influencer vos comportements. Vous n’avez qu’à penser aux campagnes de recyclage et antitabac.
Au sujet des comportements, les personnes consultées ont affirmé qu’il faut aider les Canadiens à se fixer un budget et à vivre dans ses limites. Des leçons toutes simples peuvent aider, comme :
- Payer ses factures à temps
- Faire un suivi de ses dépenses
- Épargner pour faire des achats
- Avoir un plan de remboursement si on se sert d’une carte de crédit
Par contre, se faire un budget et épargner pour faire des achats peut être difficile à n’importe quel âge. La consommation et la satisfaction instantanée sont des symptômes de notre culture. Les gens de ma génération appellent ce phénomène « les voisins gonflables », tandis que mes enfants ont plutôt « peur de manquer quelque chose ».Dans les deux cas, votre budget risque d’en souffrir, et les défis à relever sont encore bien plus grands.
Il faut donc absolument gérer ses attentes. Pour que notre attitude envers le crédit et les dettes changent, il faut changer notre façon de penser à l’argent.
Un des messages qui est ressorti des consultations est qu’il n’y a pas d’approche unique. Il faut adapter les programmes de littératie aux besoins particuliers des publics cibles, en tenant des étapes de leur vie.
C'est ce que j’appelle des « moments éducatifs », où les gens sont prêts à absorber des connaissances financières particulières et à développer des capacités en matière de finances.
Cela peut être un programme adapté aux jeunes qui décrochent leur premier emploi ou qui font une demande dans un établissement d’études postsecondaires.
Pour d’autres, c’est un des deux parents qui épargne pour les études des enfants, ou encore de jeunes familles qui veulent acheter leur première maison.
Le « programme maison » de la journée « Parlons argent avec nos enfants » est une excellente ressource pour les parents, les tuteurs et les autres accompagnateurs. Il propose des outils, des idées et des activités axées sur l’argent qui conviennent aux enfants et aux jeunes de tout âge, peu importe les étapes auxquelles ils sont rendus.
Pendant les consultations, on nous a aussi parlé de la nécessité d’encourager les partenariats entre les secteurs public, privé et sans but lucratif pour que tous travaillent vers les seuls et mêmes objectifs de littératie.
Au bout du compte, améliorer les compétences en littératie financière des jeunes Canadiens est une responsabilité que les secteurs public, privé et sans but lucratif, ainsi que les parents, les enseignants, les écoles et les particuliers doivent se partager.
Cela confirme bien ce que l’ACFC a appris de cette expérience : nous ne pouvons pas y arriver seuls. Il faut collaborer pour réussir.
La collaboration est au cœur même de mon mandat de chef du Développement de la littératie financière.
Le plus grand projet de collaboration de l’ACFC est la Base de données canadienne sur la littératie financière. J’aimerais vous montrer une vidéo que nous avons produite pour promouvoir la Base de données.
Hébergée sur le site Web de l’ACFC, la Base est un guichet unique qui renferme plus de 860 ressources de plus de 75 organismes. Tout le monde peut s’en servir pour trouver les produits et les services financiers qu’il leur faut. La Base de données est aussi un outil de réseautage qui permet aux organismes qui ont des points en commun de bâtir des partenariats.
On y trouve aussi un questionnaire d’autoévaluation qui permet à chacun d’évaluer ses compétences en gestion de l’argent, puis qui renvoie aux ressources les plus utiles en la matière dans la Base de données.
Rendez-vous donc sur le site Web de l’Agence, à sinformercestpayant.gc.ca, pour explorer la Base de données et découvrir les ressources qui vous aideront, vous et vos enfants ou vos élèves, ou encore votre conjoint ou votre conjointe.
Je repars d’ici en vous invitant aujourd’hui à vous investir.
La journée « Parlons argent avec nos enfants » est une bonne façon de commencer. Renseignez-vous sur les activités que les parents peuvent faire avec leurs enfants pour leur enseigner des choses sur l’argent, comme deviner le prix des articles lorsque vous faites l’épicerie, ou encore les aider à économiser pour qu’ils puissent s’acheter le dernier appareil électronique à la mode.
Misez sur les « moments éducatifs » pour diriger les enfants et les jeunes vers les bonnes sources d’information.
Le site Web de l’Agence regorge d’information qui vous aidera à accroître vos connaissances, parfaire vos compétences et acquérir la confiance voulue en matière d’argent.
Les parents et les enseignants sont aussi des accompagnateurs et des modèles, et ils ont une grande influence sur la vie de leurs enfants.
Vous jouez un rôle essentiel dans l’apprentissage des compétences en gestion de l’argent de vos enfants. C’est grâce à vous qu’ils pourront prendre des décisions financières éclairées et qu’ils prendront leur bien-être financier en mains.
La littératie financière est l’affaire de tous. J’espère avoir la chance de travailler avec vous pour améliorer les compétences en littératie financière des jeunes Canadiens.