Banff (Alberta)
Le 7 juin 2015
Jean-Pierre Blais, Président
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
Priorité à l'allocution
Bonjour. C’est un grand plaisir d’être ici aujourd’hui.
Avant de commencer, je tiens à reconnaître que nous sommes réunis aujourd'hui sur le territoire traditionnel des Premières Nations signataires du Traité 7, incluant les Premières Nations Stoney et Siksika. Je les remercie et rends hommage à leurs aînés.
Le Festival mondial des médias de Banff est un événement que j’inscris à mon calendrier tous les ans. À ma connaissance, aucun autre ne rassemble autant de leaders du paysage médiatique mondial : producteurs, créateurs, distributeurs, radiodiffuseurs, éditeurs, publicitaires, blogueurs, fournisseurs de logiciels. Et ça continue. C’est donc pour moi une occasion idéale d’entrer en relation avec un auditoire beaucoup plus vaste que les gens de la radio ou de la télévision ou des télécommunications. C’est une occasion d’entrer en relation avec les gens des médias de partout dans le monde.
Vous vous souvenez, bien sûr, des films Retour vers le futur. Il y a quelques jours j’ai fait référence au film original à différentes occasions lorsque j’ai pris la parole devant la Western Association of Broadcasters. Je l’ai utilisé comme outil pour ramener l’auditoire en juin 2013 lorsque, à ce même festival, j’ai abordé les résultats que le CRTC voulait obtenir au moyen de la conversation Parlons télé.
Ce discours était la première partie d’une présentation en deux temps. C’était le premier Retour vers le futur alors que le docteur Brown et Marty McFly retournent en 1950 pour changer l’avenir. Aujourd’hui vient la deuxième partie. C’est Retour vers le futur II, où nous voyagerons vers le futur pour appliquer les leçons apprises aux défis d’aujourd’hui. Malheureusement, l’essentiel de mon propos portera sur les changements dans les industries médiatiques. Je n’ai pas rapporté l’almanach des sports de Biff Tannen afin de nous enrichir tous, et je n’ai pas conduit la DeLorean du CRTC à l’hôtel. Voilà qui serait une manière irresponsable d’utiliser l’argent du public puisque notre DeLorean est une voiture gourmande en essence.
Je m’inspirerai du deuxième film Retour vers le futur pour amorcer ce discours avec un bref rappel de celui que j’ai présenté devant il y a quelques jours. J’y ai présenté en quelque sorte une mise à jour réglementaire. Peut-être avez-vous remarqué que le CRTC a fait passablement les nouvelles ces derniers temps. Au cours des trois premiers mois de l’année, nous avons annoncé plusieurs décisions importantes qui, prises ensemble, constituent le nouveau cadre réglementaire du système de télévision.
La nouvelle ère télévisuelle
La présente ère télévisuelle offre une abondance de contenu, lequel est disponible à partir d’un nombre illimité de sources et d’appareils, à toute heure du jour ou de la nuit. Plus que jamais auparavant, les téléspectateurs contrôlent et personnalisent leurs expériences télévisuelles. Le choix caractérise cette ère. Mais cela ne va pas sans défis. Les acteurs du système de télévision traditionnel doivent s’adapter pour survivre. Les radiodiffuseurs et les créateurs doivent trouver de nouvelles façons d’amener le contenu aux téléspectateurs qui délaissent le visionnement sur rendez-vous au profit d’une consommation sur demande.
Au CRTC, nous étions conscients de ces changements, du rythme qu’ils ont suivi et des défis qu’ils ont créés. Nous tenons compte de l’industrie — malgré ce que certains affirment à l’occasion. C’est pourquoi, aussi loin que l’été 2013, à ce même festival, je vous ai présenté certaines vérités au sujet de l’industrie de la radiodiffusion.
J’ai mentionné que la télévision traditionnelle ne possédait plus le monopole sur l’information et le divertissement.
J’ai dit que les gens regardaient les émissions d’une manière inconnue il y a 10 ans et avec des appareils qui n’existaient pas à ce moment.
J’ai dit que la radiodiffusion, telle que nous l’avons déjà connue, n’était plus la même et ne le serait jamais plus.
J’ai précisé qu’il fallait de nouvelles stratégies pour aider l’industrie à traverser une telle période de changements.
J’ai dit que la réglementation, en tant que fin en soi, ne nous apportait rien.
Et j’ai souligné que nous tous qui réglementons, créons et distribuons des produits dans l’industrie de la télévision devions changer notre façon de penser — au lieu d’élaborer et de suivre des règles, il fallait favoriser les résultats favorables tels qu’une programmation de meilleure qualité, des téléspectateurs mieux outillés et un cadre réglementaire plus ouvert.
Ces constats nous ont amenés à lancer la conversation « Parlons télé », afin de demander aux Canadiens ce qu’ils regardent à la télévision, la manière dont ils regardent la télévision et les relations qu’ils entretiennent avec leurs fournisseurs de services. Nous avons utilisé l’information que nous ont fournis plus de 13 000 personnes au cours de la conversation afin d’élaborer un nouveau cadre pour le système de télévision qui répond aux besoins des Canadiens.
La pièce maîtresse de ce cadre — et pour la plus grande partie de l’auditoire présent aujourd’hui, j’oserais même dire celle qui a le plus d’effet — a été notre décision du 12 mars. Dans celle-ci, nous avons ciblé des outils régressifs, dépassés et restrictifs des vieilles politiques télévisuelles et avons offert de nouveaux incitatifs stimulants pour la création de contenu. Notre objectif est de faire évoluer la manière dont les créateurs et les distributeurs amènent le contenu télévisuel aux Canadiens, et de les encourager à utiliser leur sens d’innovation et de créativité afin de satisfaire les besoins et les intérêts multiples de leurs auditoires, au Canada et à l’étranger.
Aujourd’hui, en cette ère où les choix de programmation abondent, les frontières nationales sont de moins en moins pertinentes lorsque nous parlons des productions télévisuelles. Peu importe que le contenu soit australien, danois, irlandais ou brésilien, s’il est bon, il voyagera. L’industrie canadienne de la télévision est merveilleusement bien placée pour tirer profit de ce nouveau contexte.
C’est une industrie où le talent abonde. Nous comptons des scénaristes, des comédiens, des réalisateurs et des producteurs reconnus pour être parmi les meilleurs dans leur secteur et qui vivent ici et à l’étranger.
C’est une industrie qui veut faire des affaires. Régulièrement, nous finançons et produisons des coproductions ou des coentreprises, comme Orphan Black, qui connaissent déjà une certaine renommée internationale.
C’est une industrie bien financée. Comme pays, nous investissons plus de 4 milliards de dollars par année dans la création de contenu télévisuel.
Et c’st une industrie qui s’adapte. Les règles et les règlements issus de la conversation « Parlons télé » du CRTC ont créé des occasions encore plus nombreuses de faire connaître les émissions canadiennes sur la scène internationale, avec des projets pilotes et de nouvelles ententes de financement.
En cette nouvelle ère télévisuelle, l’avenir passe par l’innovation et la créativité, en s’adaptant aux nouvelles forces en présence. Donc, si votre entreprise n’est qu’active dans la location de contenu étranger ou dans la création de contenu canadien destiné uniquement au marché canadien, vous feriez mieux de sortir maintenant. Ce discours ne s’adresse pas à vous.
Mais si vous avez pour objectif de créer de l’excellent contenu canadien pour la planète entière, alors écoutez bien. Car l’avenir de la télévision, de la communication — des médias — se trouve dans la technologie. Et dans l’innovation. Et dans la connectivité. Et dans les maisons intelligentes. Et dans les voitures intelligentes. Et, plus que tout, dans les producteurs intelligents.
DHX Media : l’histoire d’une réussite canadienne
Songez à DHX Media. DHX est un producteur, un distributeur et un radiodiffuseur canadien. Son siège est établi à Halifax et l’entreprise emploie environ 1 100 personnes. Ce n’est pas la plus grande entreprise au pays, mais je vous dirai une chose : c’est une excellente histoire de réussite canadienne qui n’est pas connue.
DHX est le plus important propriétaire indépendant — et un des plus importants producteurs en importance — d’émissions familiales et pour enfants dans le monde. Elle possède plus de 11 000 demi-heures d’émissions réparties dans un catalogue de plus de 400 titres. Celles-ci comprennent Yo Gabba Gabba!, Caillou, Les Télétubbies, Dans le jardin des rêves, Inspecteur Gadget, Johnny Test, Slugterra, sans compter les droits sur Degrassi. À cet égard, elle se situe des kilomètres devant son plus proche concurrent. De même, DHX gère au-delà de 1 500 ententes de distribution avec plus de 270 réseaux et services à l’échelle mondiale : la BBC, Nickeldeon, le Cartoon Network, le Disney Channel, PBS, Netflix et Amazon.
Ce qui est remarquable au sujet de DHX, n’est pas seulement son volume d’affaires (la valeur de l’entreprise est évaluée à 1,2 milliards de dollars), sa croissance (elle a annoncé récemment que la croissance de ses revenus sur 12 mois a atteint près de 200 p. 100) ou même son caractère productif (DHX dépense environ 30 p. 100 de ses revenus sur la production de contenu). Son côté remarquable tient à son approche envers la création de contenu et la monétisation. Elle constate que le sur-demande est la voie de l’avenir car elle comprend que son auditoire principal est un groupe qui s’attend à regarder la télévision de cette façon. Elle ne vise pas des êtres bourrus, têtus et résistants aux changements. Elle vise la nouvelle génération de téléspectateurs — les enfants — qui, avouons-le, n’aiment pas attendre pour quoi que ce soit!
Résultat : DHX a déjà téléversé 70 p. 100 de sa bibliothèque dans YouTube. Elle génère des revenus de 500 000 à 550 000 dollars canadiens par mois à partir du service en ligne. Elle a même mis au point une méthode pour monétiser son contenu que les utilisateurs ont téléversé dans YouTube.
Voici une entreprise présente sur la scène mondiale, qui produit des marques pour le monde et qui crée des émissions pour les radiodiffuseurs en ligne et traditionnels. DHX est un modèle pour l’avenir de l’industrie canadienne du contenu vidéo.
Le Sommet sur la découverte
Dans cette ère d’abondance, avec des centaines d’options médiatiques à leur disposition, les téléspectateurs peuvent regarder ce qu’ils veulent — au moment et à l’endroit de leur choix. Ils sont devenus des explorateurs actifs que l’on met au défi de découvrir du contenu, mais sans le soutien d’un guide fiable.
Au cours des mois à venir, nous organiserons le Sommet sur la découverte afin de faire émerger de nouvelles idées en vue de relever ce défi. Le CRTC réunira des personnes responsables de l’élaboration des politiques, des ingénieurs, des scientifiques, des psychologues et d’autres —du Canada et de l’étranger. Nous voulons créer l’étincelle qui génère de nouvelles idées et qui permet de créer de nouveaux outils et d’élaborer de nouveaux modèles d’entreprises qui contribueront à résoudre ce problème fondamental. En partie, nous faisons cela car nous voulons que les auditoires trouvent l’excellent contenu que font les Canadiens; mais aussi, parce que la découverte est un défi qui touche le Canada et le reste du monde.
Vos enfants vont adorer cela
Malgré leur caractère de transformation, nos décisions « Parlons télé » n’ont pas fait l’unanimité. Certains producteurs craignent de faire faillite. Certaines chaînes estiment qu’elles pourraient perdre des parts de marché. Certains radiodiffuseurs craignent les conséquences d’une concurrence plus ouverte. Même certains téléspectateurs ont froncé les sourcils concernant la capacité de survie du contenu canadien.
Je suis ici pour vous dire, à tous, que tout ira bien. Lorsque s’opèrent des changements, vous trouverez toujours des gens pour s’opposer. L’inconnu fait peur, c’est dans la nature humaine. Mais écoutez : les changements dans cette industrie ne sont pas seulement inévitables. Ils sont déjà concrets. Rien ne sert d’avoir de la nostalgie pour le temps passé car cela est derrière nous. Ce qui a fonctionné dans le passé — et cela s’applique à la création de contenu, à la production de publicités, à la diffusion d’émissions et même à la gouvernance de l’industrie — ne fonctionne pas aussi bien maintenant et fonctionnera encore moins bien à l’avenir.
Alors innovez. Soyez créatifs. Saisissez les occasions que ce changement amène. Elles existent, je vous l’assure. Et les décisions que le CRTC a prises cet hiver entraîneront d’autres changements et d’autres occasions. Comme on dit, profitez-en. Innovez et vous réussirez. Restez immobile et vous disparaitrez.
Il y a une scène merveilleuse vers la fin du premier film Retour vers le futur : l’action se déroule en 1955 et Marty McFly joue sur scène un solo de guitare endiablé pendant la danse Enchantement sous la mer à l’école secondaire de ses parents. Lorsqu’il constate les visages plus que perplexes dans l’auditoire, il réalise que par inadvertance, il a transporté l’avenir dans la passé. Alors il s’arrête et dit : « J’imagine que vous n’êtes pas encore prêts pour cela. Mais vos enfants vont adorer. »
Je suis tout à fait d’accord.
La création de contenu et la monétisation
Lorsque Retour vers le futur II est sorti en 1989, les cinéastes avaient une certaine vision de 2015. Aujourd’hui, cela peut nous faire sourire car cela semble tellement exagéré. Mais regardez d’un peu plus près et vous constaterez autre chose. Bien sûr, nous sommes encore très loin de la commercialisation de la voiture volante, mais les téléviseurs à écran plat, la présence de caméras un peu partout, les systèmes de discussion vidéo, les systèmes de jeu vidéo qui suivent les gestes des joueurs — tout est là dans le film.
Évidemment, les producteurs n’ont pas vu juste sur tout en ce qui concerne 2015. Personne n’utilise un téléphone intelligent dans le film, et nous connaissons tous l’importance de ces appareils dans notre quotidien. Ce sont les outils que nous utilisons pour nous brancher sur les médias. Nous textons, nous envoyons des courriels, nous regardons des films, nous utilisons des services en ligne, nous aimons, nous n’aimons pas, nous envoyons des gazouillis et nous regazouillons.
À l’heure actuelle, à l’échelle planétaire, environ 50 p. 100 de la population adulte possède un téléphone mobile. D’ici 2020, les experts prévoient que ce pourcentage atteindra 80 p. 100.
Il y a une leçon à retenir de cette vérité du futur, et elle cadre parfaitement avec le thème de ce congrès relativement au marché mondial de la création de contenu et de la monétisation. L’effet de masse engendre les revenus.
Si à l’instant, je vous demandais de me vendre votre toute dernière émission de télévision de 30 minutes pour un sou, que diriez-vous? « Merci, mais non merci », ou peut-être même quelque chose d’un peu plus mordant ou coloré. Mais si je vous disais que dans cinq ans, alors que plus de 4 milliards d’adultes auront un téléphone mobile dans leurs poches ou dans leurs sacs à main, vous pourriez vendre cette même émission directement à chacun d’eux pour un sou, le feriez-vous? Refuseriez-vous des revenus bruts potentiels de plus de 41 millions de dollars?
Dans notre monde de téléphones intelligents hyper connectés, l’ironie tient à ceci : alors que d’être gros, rapide et partout en tout temps veut tout dire, le sou qui jadis n’était guère apprécié — et qui est maintenant confiné aux oubliettes de l’histoire — compte aujourd’hui plus que jamais. Une vérité toute simple entourant le marché mondial de la création de contenu et de la monétisation est la suivante : l’effet de masse engendre les revenus. Pourquoi vendre cette nouvelle production à un radiodiffuseur pour des milliers de dollars alors que vous pourriez la vendre à la planète entière pour quelques sous? Commencez à voir grand. Très grand.
Comme dirait McFly, « c’est du sérieux, ça ».
Cliquer pour acheter
Le retour des transactions avec les pièces de un sou sera une marque distinctive de l’avenir. Cliquer pour acheter en sera une autre.
Tandis qu’ils se libèrent des contraintes de la radiodiffusion traditionnelle, de plus en plus, les producteurs seront en mesure d’utiliser les nouvelles plateformes afin de vendre leurs produits directement aux consommateurs. Imaginez créer un plateau pour une comédie de situation dans un magasin de vêtements. Maintenant imaginez de permettre au téléspectateur de cliquer sur la robe d’un créateur qu’il voit dans l’émission et qu’elle lui soit livrée le lendemain à la maison. Voilà en quoi consiste le concept cliquer pour acheter, et c’est la prochaine grande idée d’avenir des médias.
Certains producteurs indépendants ont exprimé des préoccupations concernant les effets des décisions du CRTC sur les ententes commerciales. Ils sont aussi préoccupés par le fait que les services de vidéo sur demande et les fournisseurs de services Internet n’ont pas à investir dans du contenu fait par des Canadiens de la même façon que les radiodiffuseurs et les distributeurs télé traditionnels.
Je vous lance ce message : ne vous préoccupez pas du passé. Nous n’avons rien à gagner à appliquer des outils réglementaires destinés au système traditionnel dans cette ère numérique.
Investissez plutôt votre temps et vos efforts dans l’avenir. Faites en sorte que le concept cliquer pour acheter se concrétise. Commencez à négocier de nouvelles ententes commerciales — avec les banques et les sociétés émettrices de cartes de crédit, avec Purolator et Postes Canada, avec Proctor & Gamble et La Baie. Négociez des ententes pour monétiser le contenu que vous créez et saisir des sources énormes de revenus dérivés potentiels grâce aux nouvelles chaînes de diffusion directe vers le consommateur.
Cette semaine, vous aurez l’occasion de rencontrer le responsable des émissions originales pour Amazon Studio, Joe Lewis. Je peux vous dire que j’ai aucune idée du propos que Joe a l’intention de tenir lors cette rencontre. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, nous ne nous sommes jamais parlé. Mais je suis prêt à parier la gourmande de DeLorean du CRTC qu’il présentera le concept cliquer pour acheter comme l’avenir des médias. Pourquoi pensez-vous qu’Amazon veut tant participer à ce marché?
Mesdames, Messieurs, si vous pensez que l’avenir des médias réside dans la simple diffusion en continu de contenu en ligne, vous ne voyez pas assez grand. C’est beaucoup plus que cela. Cet avenir réside dans la connectivité.
Les services Internet à large bande
Nous pouvons remercier la technologie à large bande pour ces changements en profondeur. C’est la plateforme sur laquelle repose la technologie mobile, cette autoroute de l’information que nous empruntons tous pour atteindre nos destinations, cette force nucléaire attrayante qui a fusionné les industries des télécommunications et de la radiodiffusion.
En quelques années seulement, les services à large bande sont passés d’un équipement dont il faisait bon profiter de temps à autre à des services que l’on trouve partout. Dans la maison à large bande de l’avenir, tous seront branchés et tout sera branché — les enfants, les parents, les grands-parents, le système de surveillance, le thermostat, le réfrigérateur et d’autres appareils.
À l’extérieur de nos foyers, la boîte aux lettres et la machine distributrice seront branchées.
En conséquence, à peu près toutes les facettes de nos vies seront reliées d’une façon ou d’une autre : le divertissement, l’éducation, la santé, la sécurité, le bien-être, les opérations bancaires, les communications, l’accès aux services gouvernementaux, la participation à la démocratie.
À présent, les services à large bande sont essentiels à la capacité des Canadiens de participer à l’économie numérique. Au CRTC, c’est ce que nous avons affirmé en 2011, en mettant au défi les fournisseurs de services Internet de respecter une cible plancher pour tous les Canadiens : 5 mégabits par seconde (Mbps) pour les vitesses de téléchargement et 1 Mbps pour les vitesses de téléversement.
Et maintenant, quatre ans après, nous avons lancé un nouvel examen des services de télécommunications de base. Les cibles que nous avons fixées en 2011 sont-elles encore pertinentes? Ou faut-il en rire? Par exemple, récemment, la Commission fédérale des communications a fixé à 25 Mbps la vitesse minimale pour les téléchargements aux États-Unis. Pendant ce temps, l’Allemagne vise 50 Mbps d’ici 2018. En Australie, le but à atteindre est que tout le monde ait accès à 25 Mbps le plus rapidement possible.
Au cours des mois à venir, il ne fait aucun doute que nous discuterons d’enjeux fondamentaux comme ceux-ci. Restez à l’écoute. Car après « Parlons télé », nous sommes en bonne voie d’amorcer « Parlons large bande ».
L’avenir des médias
L’avenir de la large bande, c’est l’avenir des médias. Aussi, avant de conclure, je tiens à partager certaines vérités avec vous au sujet de l’avenir.
Tout d’abord, l’ère de l’abondance est ici pour rester. Le contenu deviendra encore plus disponible et dispersé. Démarquez-vous avec un bon contenu, car un contenu correct ne suffira pas.
Ensuite, le Canada est très bien placé pour réussir. Notre industrie des médias regorge de ressources naturelles — des comédiens, des scénaristes, des réalisateurs — et des occasions. Saisissez-les pour créer la prochaine grande production mondiale.
Troisièmement, les vitesses de la large bande ne cessent d’augmenter et continueront d’accélérer le rythme du changement. La Corée du Sud est sur le point de créer un réseau mobile 5G qui permettra à l’utilisateur d’un téléphone d’obtenir un film complet en une seconde. Une seconde! Pensez-y lorsque vous promettez un service sur demande aux consommateurs.
En conséquence, et c’est la quatrième vérité que je vous soumets, la promotion et la découverte prendront énormément d’importance. La manière dont vous mettrez les gens en lien avec le contenu, et le contenu avec les gens, sans l’aide des intermédiaires traditionnels, déterminera votre réussite commerciale. Pensez-y. Concentrez-vous là-dessus.
La dernière vérité maintenant : le monde vous attend. Il y a abondance de contenu et les meilleures émissions iront loin. Cessez de penser à une distribution locale, nationale ou même continentale. C’est le modèle de réussite des jours passés. Le modèle de demain consiste à mettre le contenu directement dans les poches et dans les sacs à main de tous, partout dans le monde — et de les inviter à dépenser encore plus en cliquant pour acheter.
Alors, allez-y, créez quelque chose qui soit brillant. Racontez vos histoires au monde entier. Allez chercher les masses. Empochez les revenus.
Conclusion
Au CRTC, ces dernières années, nous avons fait beaucoup d’écoute au sujet de l’avenir des médias et nous y avons réfléchi longuement. Aujourd’hui, je vous adresse ce message : utilisez les décisions que nous avons prises au nom de tous les Canadiens et sachez en tirer le maximum. Utilisez-les en tant qu’outils pour mettre au point de nouveaux modèles d’entreprise, comme des cartes pour atteindre de nouvelles destinations.
Dans le marché mondial du contenu et de la monétisation, l’effet de masse engendre les revenus. Dans le monde de la large bande de demain, tout sera instantané. En cette ère d’abondance, tout est possible.
Ainsi que nous l’a dit Marty McFly, « si vous y mettez l’effort, vous pouvez accomplir tout ce que vous voulez ».
Je vous remercie.
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