Le chemin de fer Intercolonial, qui reliait les Maritimes et le centre du Canada, était le premier grand projet de transport réalisé par le nouveau Dominion du Canada. Sa ligne principale, qui établissait un lien entre Halifax et à la ville de Québec, a été ouverte à la circulation en 1876. Par la suite, le chemin de fer offrait une connexion continue, avec des ramifications, de Montréal jusque dans l’Est du Québec et au Nouveau-Brunswick, jusqu’à North Sydney, en Nouvelle-Écosse, et plus tard jusqu’à l’Île-du-Prince-Édouard.
La création d’un chemin de fer qui offrirait du transport entre ces régions était l’une des conditions exigées par les provinces des Maritimes pour adhérer à la Confédération. Son achèvement était perçu comme étant bénéfique tant pour les Maritimes — qui obtiendraient l’accès aux grands marchés intérieurs —, que pour les provinces du centre, qui auraient accès au littoral à des fins d’exportation.
En 1864, l’ingénieur Sandford Fleming a commencé à arpenter une route entre Rivière-du-Loup, au Québec, et Truro, en Nouvelle-Écosse. L’intention de Fleming était avant tout de construire une ligne pour la circulation rapide et directe avec le moins de déviations possible. La direction de la construction initiale a été assumée par une commission nommée par le gouvernement, dont le rôle pris fin en 1874, lorsque le chemin de fer a été transféré au ministère des Travaux publics. Le ministère des Chemins de fer et Canaux de l’époque a obtenu la responsabilité du chemin de fer au moment de sa création, en 1876. Son bureau principal serait à Moncton. L’Intercolonial a intégré plusieurs tronçons construits par des provinces, et qui sont devenus la propriété du Dominion après la Confédération.
Le chemin de fer Intercolonial a été construit pour remplir les promesses de la Confédération, et l’on ne s’attendait aucunement à ce qu’il devienne rentable. Afin de promouvoir le commerce entre les Maritimes et le centre du Canada, on baissa les tarifs de transport, et le gouvernement a défrayé tous les déficits. Toutefois, ce chemin de fer a créé des emplois, et des villes et des villages virent le jour le long de son parcours. En 1919, son intégration aux Chemins de fer nationaux du Canada acheva ainsi le second réseau de chemin de fer transcontinental.
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