Bangkok, Thaïlande
le 8 juillet 2015
Tom Pentefountas, Vice-président, Radiodiffusion
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
Priorité à l'allocution
Bonjour, et merci de m’avoir invité à prendre la parole devant vous aujourd’hui.
C’est un grand honneur pour moi d’assister à des événements organisés par l’Institut international des communications. Ils me donnent l’occasion, comme à vous j’en suis certain, de comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autres organismes de réglementation, d’entendre les solutions que vous proposez pour surmonter ces difficultés, puis de retenir des leçons qui pourraient s’appliquer à mon travail au Canada. Je suis ici autant pour écouter que pour parler pendant ces deux jours.
Je veux partager une idée avec vous aujourd’hui, à propos de l’ampleur et de la vitesse du changement qui s’opère dans l’industrie de la radiodiffusion, des moyens que nous avons pris, au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, pour réagir à ce changement, et sur la façon dont nous mettons les téléspectateurs, radiodiffuseurs et créateurs en meilleure position pour prospérer dans l’ère de l’abondance de la télévision.
Au CRTC, nous avons énormément réfléchi à l’avenir des médias en général et particulièrement à celui de l’industrie de la télévision au Canada. Dès octobre 2013, nous avons engagé une conversation avec des milliers de gens : des radiodiffuseurs, des analystes de l’industrie, des producteurs de contenu et des citoyens. Nous avons tiré d’importantes conclusions de la rétroaction qu’ils nous ont donnée. Comme vous le verrez dans une minute, ces conclusions ont servi de fondement aux décisions que nous avons mis en œuvre afin de changer la façon dont le contenu est créé, diffusé et régi dans l’industrie des médias au Canada.
Qu’avons-nous appris?
Je vous présente à l’instant trois leçons. D’abord, la radiodiffusion – j’entends la radiodiffusion partout : en Thaïlande, en Australie, en Corée, en Malaisie, au Myanmar, au Brunei, au Laos, aux Philippines, au Royaume-Uni, ainsi que chez nous, au Canada – évolue de façons et à des vitesses telles que très peu de gens auraient pu imaginer il y a même cinq ou dix ans. Il y a du contenu partout. Il est accessible à tous au moment, à l’endroit et sur l’appareil de son choix.
Deuxièmement, compte tenu de la profondeur et du rythme de ce changement, les gens associés aux médias – les créateurs, téléspectateurs et distributeurs – ont dû repenser leur rapport à la programmation. Les téléspectateurs devront apprendre de nouvelles façons de découvrir le contenu dans l’univers numérique. Les producteurs devront innover en vue d’offrir la prochaine grande émission sur les écrans des auditoires. Les radiodiffuseurs devront se réinventer afin d’assurer leur pertinence dans un monde où le contenu est de moins en moins consommé de façon linéaire.
Voici la troisième leçon que nous avons apprise : pour répondre aux exigences du changement qui touche les médias, les règles que nous créons, à titre d’organismes de réglementation, doivent être plus faciles à comprendre et à respecter, puis elles doivent permettre de mieux réagir aux innovations technologiques et de prévoir autant les tendances futures que contemporaines. Elles doivent favoriser les investissements. Elles doivent encourager l’innovation. Puis, elles doivent ouvrir les frontières plutôt que de les fermer, parce que les idées et attitudes protectionnistes qui ont pu être efficaces dans le passé semblent rétrogrades aujourd’hui – et seront carrément archaïques demain.
Il s’agit des concepts fondamentaux que nous avons appris, au CRTC, au cours de notre examen du système de télévision et du fondement de notre cadre de réglementation pour le paysage numérique.
L’ère de l’abondance
En 2013, nous avons entrepris un examen du système canadien de télévision, que nous avons appelé « Parlons télé ». Nous l’avons fait en sachant que le cadre de réglementation que nous avions en place permettait de moins en moins de s’adapter aux changements dans le secteur de la radiodiffusion. Il était lourd, restrictif et parfois inefficace.
Voyez-vous, nos règles régissaient un système dans lequel le contenu télévisuel était créé, diffusé et regardé de façons traditionnelles et prévisibles : dans les studios de producteurs indépendants et de grands réseaux, à des moments précis de la journée, et sur les écrans de téléviseurs fixés au mur ou installés dans le coin des salons, des chambres à coucher et des cuisines.
Aujourd’hui, toutefois, de moins en moins de gens regardent chaque jour la télévision selon des horaires fixes et sur des appareils traditionnels. Ils visionnent le contenu qu’ils veulent, et ce, à l’endroit, à l’heure et sur la plateforme de leur choix, au moyen de leur téléphone, de leur tablette et de leur ordinateur portatif ou de bureau. Pendant ce temps, de plus en plus de choix leur sont proposés. Les téléspectateurs ne sont plus limités à deux stations de télévision, ni à dix ou même à 50. Ils peuvent regarder des centaines d’autres stations à la télévision et en ligne – et toujours plus d’options leur sont proposées chaque jour.
Imaginez, les utilisateurs mettent en ligne 300 heures de vidéo sur YouTube chaque minute de chaque jour. Cela s’ajoute aux quelque 1 300 heures de télédiffusion traditionnelle qui sont offertes chaque jour au Canada seulement.
Aujourd’hui, le contenu abonde dans le monde des médias. Cette simple réalité a donné le pouvoir au téléspectateur, dans une mesure que peu d’entre nous auraient pu prévoir il y a à peine une décennie. C’est lui qui contrôle maintenant presque tous les aspects de l’expérience télévisuelle. Vous avez sans doute entendu l’expression le « contenu est roi ». Notre président aime bien ajouter sa propre touche à cette idée en nous rappelant qu’en cette ère d’abondance, le « téléspectateur est empereur ». Le contenu n’est plus imposé aux téléspectateurs. Ces derniers décident quand et comment ils consomment du contenu.
Au CRTC, nous avons gardé cette vérité à l’esprit au moment d’amorcer la conversation Parlons télé. Nous avons entrepris d’écouter autant de gens que possible – des membres du public comme des experts de l’ensemble du secteur – pour connaître leur façon de regarder la télévision et le contenu qu’ils consomment, et pour savoir sur quelle plateforme ils regardent ce contenu, à quel endroit et sur quels appareils.
Nous avons appris des choses de l’information ainsi recueillie. Les renseignements obtenus des Canadiens nous ont aidés à établir un nouveau cadre pour le système de télévision, lequel tient compte de ces transformations, donne un plus grand pouvoir au téléspectateur, puis fournit aux radiodiffuseurs et aux producteurs les outils nécessaires pour adapter leurs offres de service afin qu’elles connaissent du succès.
Décisions issues de Parlons télé
Nous avons annoncé nos décisions l’hiver dernier. Laissez-moi en aborder quelques-unes brièvement, parce que ces idées, bien qu’elles soient propres au Canada, permettent de tirer des leçons qui pourraient vous être utiles dans vos marchés. Je commencerai par notre décision de modifier les règles selon lesquelles les producteurs et radiodiffuseurs créent et diffusent le contenu.
Le Canada, bien évidemment, entretient une excellente relation avec son voisin du sud, les États-Unis. Comme vous pouvez l’imaginer, une grande quantité de contenu médiatique américain franchit librement notre frontière. Pendant des années, le CRTC a tenté de faire une place aux émissions produites au Canada en encourageant les créateurs à produire de telles émissions, les radiodiffuseurs à les diffuser et les téléspectateurs à les regarder.
L’un des outils que nous avons utilisés à cette fin est le quota de radiodiffusion. Nous avons obligé les radiodiffuseurs à diffuser, à diverses heures de la journée, un certain pourcentage d’émissions produites au Canada, alors que notre gouvernement a accordé aux producteurs des incitatifs financiers pour créer des émissions canadiennes. Nous espérions ainsi que de plus en plus de Canadiens s’intéresseraient aux émissions produites au Canada.
Le système de quotas n’était pas parfait. Il a donné quelques bons résultats, notamment la présentation de nouvelles productions canadiennes. Toutefois, il a également encouragé les radiodiffuseurs à diffuser et à rediffuser les mêmes émissions afin de respecter leurs obligations en matière de contenu. Tel était donc le compromis en place pendant de nombreuses années.
Toutefois, dans cette ère de l’abondance, alors que les téléspectateurs exercent un contrôle plus direct sur leurs expériences télévisuelles, les organismes de réglementation ne peuvent plus prétendre que nos frontières sont fermées. Les quotas perdent rapidement leur sens. Ils sont tout simplement inappropriés quand un téléspectateur regarde uniquement des émissions en ligne ou sur demande. Alors, l’une des premières mesures que nous avons adoptées a été de réduire considérablement notre application des quotas de diffusion.
Que souhaitions-nous accomplir de cette façon? Nous voulions permettre aux radiodiffuseurs de présenter les émissions préférées de leurs auditoires, plutôt que de procéder à des rediffusions des mêmes vieilles émissions. Mais nous ne sommes pas allés jusqu’à éliminer complètement les quotas de diffusion. Les données nous indiquent que les quotas sont toujours utiles aux heures de grande écoute, moment où un nombre important de téléspectateurs regardent encore les émissions traditionnelles et où les meilleures émissions produites au Canada sont habituellement diffusées.
Dans nos décisions, nous avons également ciblé la manière de créer le contenu. Trop souvent, nos règles définissaient de manière très restrictive les critères établissant une émission canadienne. Nous les avons assouplies et avons lancé deux projets pilotes afin de donner aux producteurs plus de souplesse pour innover, diffuser le meilleur contenu fait par des Canadiens et investir plus d’argent dans le système. Cette démarche a pour but de créer un cycle vertueux permettant de financer et de créer davantage d’émissions canadiennes – et de meilleures.
Nous comprenons que peu importe où elles sont faites, les meilleures émissions ont aujourd’hui le potentiel d’aller fort loin. Ni l’Angleterre, ni le Danemark, ni l’Australie ne sont particulièrement reconnus comme des foyers de programmation télévisuelle, mais vous avez sans doute regardé Downton Abbey, Borgen ou The Code, ou vous avez sûrement entendu des collègues et des amis en parler.
Le CRTC souhaite fournir aux producteurs canadiens les outils nécessaires pour créer la prochaine émission la plus populaire au monde, et les outils que nous avons mis en place les aideront certainement à y parvenir.
Dans toutes ces décisions que nous avons prises, nous avons aussi gardé à l’esprit que les Canadiens attachent une grande valeur à la télévision locale.
Comme vous le savez, la télévision n’est pas qu’un simple média de divertissement. Elle éduque. Elle informe. Elle nous branche à la culture. Elle nous aide à participer à notre vie politique quotidienne. La télévision locale, en particulier, joue un rôle important à cet égard.
Au cours de notre conversation Parlons télé, les Canadiens nous ont rappelé l’importance de la télévision locale. Nous les avons écoutés et nous avons agi en établissant des règles qui assurent que chaque abonné d’un service de télévision ait accès à un service d’entrée de gamme abordable qui privilégie les émissions d’information et de nouvelles locales et régionales.
Malgré tous les discours sur la capacité des médias numériques de nous donner instantanément les nouvelles et l’information, je ne suis pas convaincu – tout comme un grand nombre de Canadiens – que de telles plateformes peuvent rivaliser avec la télévision, sur le plan de l’accès des citoyens aux dernières nouvelles et à des reportages précis et complets.
Outre le service d’entrée de gamme, les Canadiens pourront choisir les chaînes qu’ils veulent de manière individuelle ou dans de petits forfaits à prix raisonnable. La nouvelle réalité est que le téléspectateur dispose d’un plus grand pouvoir, et le système traditionnel doit s’y adapter. Les entreprises de distribution de services télévisuels seront incitées à proposer des services à des prix raisonnables qui répondent aux besoins et aux intérêts des Canadiens. De même, les radiodiffuseurs seront incités à produire du contenu original de grande qualité qui saura séduire les auditoires.
Ces étapes n’ont pas été faciles à franchir. Certaines personnes s’inquiétaient de l’aptitude des producteurs à survivre dans ce nouvel environnement, de l’avenir de la programmation canadienne et de la capacité du système à financer des productions d’envergure.
En tant que membre du comité qui est parvenu à ces décisions, je peux dire qu’elles ont été difficiles à prendre. Toutefois, nous avons fait ces choix, car ils étaient nécessaires afin de créer pour l’industrie de la télévision du Canada un cadre de réglementation qui tient compte de l’environnement des médias numériques et qui place nos créateurs, radiodiffuseurs et annonceurs en position de réussir.
Promotion et découverte
L’une des conséquences imprévues de la nouvelle ère télévisuelle est le changement dans le rapport entre les téléspectateurs et les radiodiffuseurs. Pendant de nombreuses années, le radiodiffuseur inscrivait des émissions à l’horaire, puis le téléspectateur les regardait. Au fil du temps, le téléspectateur découvrait de nouvelles émissions et, selon l’information fournie, choisissait de les regarder – ou non.
En cette ère axée sur le téléspectateur, ce dernier consommant des émissions à ses propres conditions, la possibilité de découvrir du nouveau contenu est considérablement réduite. Les radiodiffuseurs n’agissent plus comme intermédiaires principaux entre les créateurs et les consommateurs. Ils sont victimes de la désintermédiation. Plutôt, les téléspectateurs doivent se débrouiller seuls pour trouver de nouvelles émissions à regarder, alors que les créateurs (j’inclus ici les publicitaires et les créateurs d’émissions) doivent être toujours plus novateurs pour diffuser leurs productions sur une multitude d’écrans.
Le CRTC s’y prend de deux façons pour régler ce problème. D’abord, nous avons créé un groupe de travail de l’industrie chargé de se pencher sur l’élaboration et l’application d’un système de mesure des données d’écoute qui pourrait être mise en œuvre au moyen des boîtiers décodeurs.
Pour le secteur des médias, il est utile de savoir qui regarde quoi, et à quel moment. Une telle information peut être monétisée. Elle peut servir à générer de nouvelles sources de revenus – potentiellement importantes – pour le système de télévision, tout en donnant à l’industrie les renseignements dont elle a besoin pour mieux concurrencer les plateformes numériques qui sont riches en données.
Notre autre solution au défi de la désintermédiation est d’organiser un sommet sur la découverte. C’est une chose de financer et de créer un contenu de qualité. C’est une tout autre chose de faire en sorte qu’il soit trouvé et regardé. Le contenu doit être largement disponible, bien visible et facile à trouver.
Le Sommet sur la découverte rassemblera de grands penseurs des secteurs public et privé du Canada et d’ailleurs dans le monde, dans le but d’examiner de nouvelles façons d’amener aux téléspectateurs le contenu qu’ils désirent. Ce ne sera pas un exercice facile. Il ne s’agira pas d’une discussion sur la réglementation. Elle abordera plutôt les solutions réelles et concrètes à un problème auquel font face les organismes de réglementation, les téléspectateurs, les créateurs et les radiodiffuseurs du monde entier. Notre objectif est de créer une solution au problème de découverte à l’échelle mondiale, et non seulement au Canada.
En fait, cette notion de la désintermédiation du radiodiffuseur n’est pas sans présenter de possibilités. Les créateurs, en particulier, jouissent de positions uniques pour monétiser le contenu qu’ils produisent par des moyens novateurs. Par exemple, nous sommes des millions à transporter un téléphone intelligent dans nos poches et nos sacs à main tous les jours, et nous l’utilisons de façon novatrice : pour envoyer des courriels, naviguer dans les médias sociaux et regarder du contenu.
Le marché mondial de ces appareils croît à un taux annuel stupéfiant. La publication The Economist prévoit que d’ici 2020, quatre adultes sur cinq auront un téléphone mobile.
Si nous sommes de plus en plus nombreux à regarder des films et des émissions de télévision sur ces appareils, et si les créateurs doivent maintenant commercialiser leurs émissions directement auprès des consommateurs sans l’apport des radiodiffuseurs comme intermédiaires, alors le potentiel de production de recettes est d’autant plus grand. Autrement dit, pourquoi un créateur vendrait-il une émission à un radiodiffuseur pour des milliers de dollars alors qu’il peut la vendre directement aux consommateurs pour quelque cent par transaction – et profiter d’un potentiel de revenus beaucoup plus grand?
La radiodiffusion numérique ouvre encore plus de portes aux créateurs. Songez au concept cliquer pour acheter, le prochain grand développement annoncé dans le magasinage en ligne. Cliquer pour acheter permettrait aux téléspectateurs de cliquer sur des produits qu’ils voient lors d’émissions pour en porter le coût à leur carte de crédit et les faire livrer à leur domicile en quelques heures. Imaginez les revenus dérivés potentiels que pourraient tirer les créateurs et vendeurs de détail grâce à cette technologie.
Bien sûr, nous n’en sommes pas encore là. Cette époque n’est pas lointaine cependant, et je suis persuadé que c’est la raison pour laquelle de grands acteurs comme Amazon font une incursion dans l’univers de la création de contenu.
Parlons large bande
Nous pouvons remercier la technologie à large bande pour ces changements en profondeur dans la radiodiffusion et les médias. En 15 ans seulement, Internet haute vitesse est passé d’un service de luxe accessible à seulement quelques foyers et entreprises à un élément essentiel de la vie quotidienne dans pratiquement chaque domicile, société et bureau du gouvernement. Nous sommes nombreux à dépendre de la technologie à large bande pour le divertissement, bien sûr, mais aussi pour l’éducation, la communication, l’information, les soins de santé, l’accès aux services gouvernementaux – et bien plus encore.
C’est à la fois le pinceau qui a servi à peindre le paysage des médias numériques, et le chevalet sur lequel reposent de nombreuses innovations. Son importance et son omniprésence ne sauraient être exagérées.
Au CRTC, nous reconnaissons le rôle profondément influent que joue la technologie à large bande au Canada et dans le monde. Nous avons reconnu cette réalité en 2011. C’est à ce moment que nous avons établi, à l’intention des fournisseurs de services Internet canadiens, une cible à atteindre pour ce que nous jugions alors comme étant les vitesses minimales nécessaires – au moins 5 mégabits par seconde (Mbps) pour les téléchargements et de 1 Mbps pour les téléversements – pour l’ensemble des foyers et des entreprises au pays d’ici la fin de la présente année.
D’importants progrès ont été réalisés au cours des années subséquentes. Aujourd’hui, presque tous les Canadiens ont accès à de telles vitesses Internet et aux avantages de la connectivité qu’elles offrent. Toutefois, dans certaines régions du pays, ces vitesses ne sont toujours pas accessibles.
Ces cibles sont-elles encore pertinentes aujourd’hui? Comment pouvons-nous nous assurer que tous les citoyens ont un service de base semblable, peu importe où ils vivent?
Ce sont les questions fondamentales que le CRTC posera au cours d’un examen à venir des services de télécommunication de base obligatoires. Nous voyons des organismes de réglementation d’autres pays viser des cibles beaucoup plus hautes – 25 Mbps aux États-Unis et en Australie, et 50 Mbps en Allemagne – et nous nous demandons si nos objectifs devraient être davantage harmonisés avec ceux d’autres voisins géographiques et politiques.
Je ne connais pas la réponse à cette question. Mes collègues conseillers et moi-même nous fonderons sur les renseignements obtenus lors des consultations publiques afin de formuler notre réponse – non seulement à cette question, mais à beaucoup d’autres questions concernant les services de base dont les Canadiens ont besoin et ceux auxquels ils aspirent.
L’une des leçons les plus importantes que nous avons apprises au cours de notre audience sur l’industrie de la télévision est que les membres du public ont des points de vue valables – et parfois inattendues – à faire valoir sur d’importantes questions de réglementation. À titre d’organismes de réglementation, il nous incombe de nous rappeler que nous servons la population et de tenir compte de la sagesse du public lorsque nous prenons des décisions. Le CRTC a réussi à adopter cette approche pour son examen du système de télévision, et je suis convaincu que nous obtiendrons un succès comparable lors de notre analyse tout aussi importante de la technologie à large bande.
Conclusion
À quoi ressemble le succès dans le monde des médias numériques, à l’ère de l’abondance de la télévision?
Pour le téléspectateur, il s’agit de trouver et de regarder une programmation nouvelle et passionnante – la meilleure au monde, produite n’importe où sur la planète – comme il en décide et quand il le décide.
Pour le radiodiffuseur, il s’agit de proposer de nouveaux services qui captivent les consommateurs et maintiennent leur intérêt, puis d’utiliser les données sur les téléspectateurs afin de rendre le contenu (la publicité et la programmation) aussi pertinent que possible.
Pour le créateur, il s’agit d’amener le contenu aux gens plutôt qu’aux radiodiffuseurs, puis de tirer parti des nouvelles possibilités pour générer des sources de revenus impressionnantes.
Enfin, pour nous, les organismes de réglementation, il s’agit de moderniser les règles que nous créons pour qu’elles soient mieux adaptées aux nouvelles réalités et aux nouvelles conditions, d’offrir aux radiodiffuseurs et aux créateurs plus d’occasions d’introduire de nouvelles idées sur le marché, puis de s’assurer que le public joue un rôle important pour nous aider à prendre nos décisions.
Au CRTC, nous avons énormément réfléchi à l’avenir du système de télévision au Canada. Les idées que je viens de vous présenter correspondent aux leçons que nous avons apprises au cours de notre examen approfondi et aux bases sur lesquelles nous avons fondé notre cadre pour la nouvelle ère télévisuelle. Étudiez-les. Inspirez-vous-en. Choisissez les éléments qui vous conviennent le mieux et adaptez-les.
Bien que les solutions que nous avons mises en place soient indéniablement canadiennes, l’industrie de la télévision ne se limite plus à l’échelle nationale. Elle a une portée internationale. Nous faisons tous face à des défis semblables et nous pouvons profiter de nos expériences mutuelles.
Bonne chance
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