Après plus de six longues années de combats, la fin de la Seconde Guerre mondiale est enfin arrivée le 15 août 1945 quand les forces japonaises en Extrême-Orient, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique se sont rendues. À l’occasion du jour de la Victoire sur le Japon qui a été déclaré à l’issue du conflit, des foules nombreuses se sont rassemblées aux quatre coins de la planète, notamment au Canada, pour célébrer la venue de la paix et pour souligner les immenses sacrifices consentis.
Le gros de l’effort militaire du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale a été concentré sur la défaite de l’Allemagne en Europe et dans l’Atlantique Nord. Toutefois, notre pays a aussi envoyé des troupes se battre contre le Japon en Asie. En effet, quelque 10 000 Canadiens ont servi dans ce théâtre de guerre. L’engagement canadien le mieux connu de la guerre contre le Japon a été la défense de Hong Kong, dans le cadre de laquelle 1 945 soldats canadiens ont combattu férocement lorsque les Japonais, nettement plus nombreux, les ont attaqués le 8 décembre 1941. La garnison assiégée s’est défendue courageusement sans véritable espoir de remporter la victoire et a tenu bon jusqu’à ce que les forces alliées soient forcées de s’y rendre le jour de Noël 1941. En tout, 290 Canadiens sont morts lors de cette dure bataille, et les survivants ont souffert de grandes épreuves en tant que prisonniers de guerre, pendant presque quatre ans. Condamnés aux travaux forcés sur des chantiers et dans des mines où ils sont battus fréquemment et pratiquement pas nourris, plus de 260 d’entre eux sont morts avant que les survivants, faibles et amaigris, ne soient enfin libérés à la fin de la guerre en 1945.
L’entrée en guerre du Japon tard en 1941 a obligé le Canada à renforcer ses opérations militaires sur la côte Ouest. La capacité de défense du Commandement du Pacifique de l’armée canadienne a été grandement améliorée grâce à la création d’unités d’infanterie, d’artillerie, de lutte antiaérienne, du génie et d’ambulance de campagne au début de 1942. Les effectifs du Commandement du Pacifique ont atteint leur sommet en juin 1943 : plus de 34 000 soldats étaient alors en service actif sous le commandement de l’Armée de terre.
Les escadrons de l’Aviation royale du Canada (ARC) étaient basés à des endroits tels que Vancouver, Patricia Bay, Ucluelet, Tofino, Coal Harbour, Port Hardy, Bella Coola, Prince Rupert et Alliford Bay. Le Commandement aérien de l’Ouest a consacré de nombreuses heures à patrouiller dans les eaux afin de détecter des menaces ennemies, allant de sous-marins jusqu’à des ballons transportant des bombes incendiaires, lancés depuis l’autre côté de l’océan Pacifique.
La Marine royale du Canada (MRC) a également aidé à protéger la côte Ouest depuis ses installations à Esquimalt, Prince Rupert, Comox et Vancouver, entre autres. Les navires de guerre de la MRC ont participé à la défense de convois en escortant des bateaux se promenant le long des côtes de la Colombie-Britannique. En outre, notre marine a assuré la défense des ports tandis que ses dragueurs de mines, vedettes, yachts armés, croiseurs marchands armés, corvettes et bateaux de pêche convertis s’occupaient de patrouiller régulièrement sur les côtes.
En Extrême-Orient, de nombreux membres de l’ARC ont été affectés à des escadrons de la Royal Air Force (RAF) et les ont accompagnés partout où ils étaient déployés. Plusieurs centaines d’aviateurs canadiens ont ainsi combattu aux côtés des forces britanniques en Asie durant la guerre pour freiner la progression rapide des forces japonaises en Malaisie, à Singapour, à Java (maintenant l’Indonésie), en Birmanie (le Myanmar actuel) et en Inde. Les escadrons de l’ARC ont également joué un rôle important à l’étranger. En mars 1942, l’Escadron de surveillance générale 413 de l’ARC a été dépêché au Ceylan, où l’un de ses avions patrouilleurs a aperçu une flotte japonaise se dirigeant à toute vapeur vers l’île pour mener une attaque surprise. Avant que l’avion ne soit abattu, il a transmis un message d’avertissement par radio au poste de commandement allié, ce qui a permis aux forces de défense de l’île de se préparer à l’attaque des Japonais.
En juin 1942, les forces japonaises ont débarqué sur les îles Attu et Kiska, dans les Aléoutiennes, au large de l’Alaska. Le 20 juin, un sous-marin japonais a torpillé le phare Estevan, situé sur la côte Ouest de l’île de Vancouver, causant des dommages mineurs. En réaction à cette nouvelle menace, le Canada a affecté deux divisions de l’Armée de terre à la défense de la côte Ouest, en plus de quatre escadrons de bombardement et de reconnaissance et escadrons de chasse en Alaska et aux Aléoutiennes. En 1943, les Américains ont lancé une campagne pour reprendre le contrôle des îles Attu et Kiska, et le Canada a fourni une brigade d’infanterie, des troupes qui ont été affectées à la Force d’opérations spéciales composée de soldats canadiens et américains, ainsi que des forces navales et aériennes. Les Japonais ont combattu pour garder le contrôle d’Attu, mais lorsque la force alliée (incluant quelque 5 300 soldats canadiens) a débarqué sur Kiska les 15 et 16 août 1943, elle a constaté que les Japonais avaient quitté subrepticement des semaines auparavant sous un couvert de brume et de nuages.
En Asie, les Alliés ont entrepris une campagne en novembre 1944 afin de repousser les envahisseurs japonais hors de la Birmanie et de l’Est de l’Inde. Bien qu’aucun régiment canadien n’ait pris part à cette campagne, notre force aérienne y a participé. Comme il n’y avait pas de route dans les montagnes, on a dû faire appel à un grand nombre d’aéronefs de ravitaillement, d’où la participation des escadrons de transport 435 et 436 de l’ARC. Les avions bimoteurs de type Dakota appartenant aux escadrons ont transporté troupes, munitions et nourriture. Ils ont été fréquemment la cible de tirs, et deux Dakotas ont été abattus par des chasseurs japonais.
La RAF a constaté que le B-24 Liberator était un bombardier à long rayon d’action efficace en Extrême-Orient. Peu de temps après, plusieurs escadrons de ces gros avions ont été déployés en Asie pour attaquer des cibles telles que des chemins de fer, des navires, des ponts et des concentrations de troupes ennemies. De nombreux membres de ces unités, surnommés les « Bombardiers de la Birmanie » (« Burma Bombers »), provenaient d’une station d’entraînement en Colombie-Britannique.
Les Canadiens ont servi au sein d’autres unités militaires en Asie du Sud-Est et en Extrême-Orient, notamment la « Sea Reconnaissance Unit », un groupe d’hommes-grenouilles (plongeurs militaires) qui a assuré l’avant-garde des assauts lorsque les Alliés ont dû franchir les cours d’eau en Birmanie. Un autre groupe spécial se composant de 40 Canadiens d’origine japonaise et chinoise s’est porté volontaire pour aller combattre en Extrême-Orient. Les compétences linguistiques de ces Canadiens ont grandement profité aux Alliés. Ils ont travaillé comme interprètes au sein des unités du renseignement ou des équipes secrètes de la « Force 136 » qui se rendaient derrière les lignes ennemies pour prendre part à des guérillas locales en vue de déstabiliser les lignes de ravitaillement ennemies.
Notre effort de guerre dans le Pacifique a monté d’un cran lorsque le croiseur NCSM Uganda s’est joint à la flotte britannique dans le Pacifique afin de participer aux opérations alliées dans les environs d’Okinawa au printemps de 1945. Le croiseur auxiliaire NCSM Prince Robert est lui aussi retourné dans le Pacifique occidental à la fin de la guerre pour aider à la libération de nos prisonniers de guerre à Hong Kong.
Au cours de cette période, un petit groupe d’aviateurs canadiens a servi au sein de la force aéronavale à bord de porte-avions britanniques. Les marins marchands canadiens ont également servi dans le Pacifique sur des navires immatriculés au Canada et dans les pays alliés.
Alors que la guerre tirait à sa fin en Europe, les préparatifs se poursuivaient en vue de la participation du Canada à l’invasion des îles japonaises, qui devait avoir lieu à l’automne 1945. Une division d’infanterie complète et plusieurs escadrons aériens – une force de plus de 24 000 hommes – s’y préparaient. Les préparatifs ont immédiatement pris fin lorsque les Américains ont largué deux bombes atomiques sur le Japon, forçant ainsi les Japonais à se rendre sans condition le 15 août 1945. Le jour tant attendu serait connu comme le jour de la Victoire sur le Japon. Le 2 septembre 1945, les documents officiels de capitulation ont été signés à bord du navire de guerre américain USS Missouri dans le port de Tokyo. Le colonel Lawrence M. Cosgrave a signé au nom du Canada les documents qui ont mis officiellement un terme à la Seconde Guerre mondiale.
Marine royale du Canada
- NCSM Uganda
- NCSM Prince Robert
- NCSM Prince Henry
- NCSM Ontario
Aviation royale du Canada
- Escadron de surveillance générale 413
- Escadron de transport 436
- Escadron de transport 435
Armée canadienne
Hong Kong
- Royal Rifles of Canada
- Winnipeg Grenadiers
- Diverses autres unités canadiennes ont fait partie du groupe du quartier général à Hong Kong : le Corps royal canadiens des transmissions, le Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne, le Corps de santé royal canadien, le Corps royal canadien des magasins militaires, la Trésorerie militaire royale canadienne, le Corps de prévôté canadien et le Service de la poste aux armées.
Aléoutiennes
- Canadian Fusiliers
- Winnipeg Grenadiers
- Rocky Mountain Rangers
- Régiment de Hull
- Première Force de Service spécial
- Divers autres éléments de taille inférieure de l’Armée canadienne ont pris part à l’assaut, dont des unités d’artillerie, du génie et de soins médicaux.
Le sergent-major de compagnie John Osborn, du Winnipeg Grenadiers, a reçu la Croix de Victoria à titre posthume pour son acte de bravoure lors de la défense de Hong Kong. Son groupe de soldats avait été entouré par les Japonais qui lançaient des grenades sur leur position. Osborn a plongé délibérément sur une grenade juste avant qu’elle n’explose, sauvant ainsi la vie de plusieurs de ses camarades.
Le major Charles Hoey, de Duncan, en Colombie-Britannique, avait joint les rangs de l’Armée britannique au milieu des années 1930. En février 1944, en Birmanie, Hoey a dirigé sa compagnie d’infanterie lors d’un assaut contre une colline défendue par une position de mitrailleuse japonaise. Il est mort au combat, mais sa bravoure lui a valu la Croix de Victoria.
Le lieutenant Robert « Hammy » Gray, de Nelson, en Colombie-Britannique, a décollé du porte-avion britannique NSM Formidable aux commandes de son bombardier piqué Corsair. Lorsque l’aviateur de la Réserve de volontaires de la Marine royale du Canada a attaqué un destroyer japonais dans la baie d’Onagawa en août 1945, son avion a été criblé par le tir antiaérien, mais il a maintenu sa trajectoire et coulé le navire. Malheureusement, l’avion de Gray s’est écrasé et le pilote est mort. On lui décerna la Croix de Victoria à titre posthume.
Le commandant d’aviation Leonard Birchall de l’Escadron de surveillance générale 413 de l’ARC commandait le patrouilleur qui a averti les Alliés qu’une flotte japonaise se dirigeait vers le Ceylan pour envahir l’île. L’aéronef a été abattu, mais les actions de Birchall et de son équipage leur ont valu le surnom de « sauveurs du Ceylan ». Après la guerre, Birchall a été décoré non seulement pour ses exploits en tant qu’aviateur, mais aussi en reconnaissance du courage et du leadership dont il a fait preuve en résistant à ses capteurs japonais pendant les années où il a été prisonnier de guerre.
Le capitaine d’aviation G.H. Avery de la Sea Reconnaissance Unit a été décoré de la Croix militaire – la première à être décernée à un homme-grenouille (plongeur militaire) – pour son grand courage pendant la traversée du fleuve Irrawaddy, en Birmanie, par l’Armée britannique, en février et mars 1945.
ORDRE DU SERVICE DISTINGUÉ
- Maj Wells Arnold Bishop
- Maj Ernest Hodkinson
CROIX MILITAIRE
- Capt Frederick Temple Atkinson
- Capt hon Uriah Laite
- Capt Robert William Philip
- Lt Thomas Alexander Blackwood
- Lt Collinson Alexander Blaver
- Lt William Francis Nugent
- Lt Francis Gavan Power
MÉDAILLE DE CONDUITE DISTINGUÉE
- CQMC Colin Alden Standish
- Cpl Derek Everard Rix
MÉDAILLE MILITAIRE
- CQMC Stanley Walter Wright
- Sgt Emile Bernard
- Sgt Selden Grant Stoddard
- Sgt Cecil Thomas Whalen
- Sgt sup Murray Thomas Goodenough
- Cpl Lionel Curtis Speller
- Cpl sup Ronald Edward Atkinson
- Cpl sup Meirion Price
- Cpl sup John Leslie Varley
- Car Ernest Irwin Bennett
- Sdt William Morris
- Sdt Gordon Edward Williamson