Le mandat de l'ONF au fil des ans

« […] faire en sorte que l’ONF soit l’œil du Canada ; faire en sorte que, par un cinéma vraiment national, l’ONF capte tous les aspects de ce pays : les hommes et les femmes qui le peuplent, aussi bien que les idéaux qu’ils cherchent à réaliser. »

- John Grierson

Fondateur de l’ONF et premier commissaire du gouvernement à la cinématographie

 

L’ONF, connu alors sous le nom de Commission nationale sur le cinématographe, a été créé par une loi du Parlement en 1939. Son mandat, tel qu’il est défini dans la Loi sur le cinéma de 1950, est de « produire et [de] distribuer des films destinés à faire connaître et comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations, et [de] promouvoir la production et la distribution de tels films ». 

Le mandat de l’ONF a été réévalué à quelques reprises au fil des années, afin de tenir compte de l’évolution du milieu audiovisuel et de la conjoncture financière et sociale. En voici un bref historique. 

1939 : Application de la Loi créant une Commission nationale sur le cinématographe

En mai, la Loi créant une Commission nationale sur le cinématographe entre en vigueur. Bientôt connue sous le nom d’Office national du film, cette commission, dont l’activité complète celle du Government Motion Picture Bureau, doit veiller, comme le stipule la loi, à « la production et la distribution de films nationaux destinés à aider les Canadiens de toutes les parties du Canada à comprendre les modes d’existence et les problèmes des Canadiens d’autres parties ».

Cette loi indique également que l’Office, dont le siège social se trouve alors à Ottawa (Ontario), coordonne l’activité cinématographique de tous les ministères fédéraux.

1950 : Promulgation de la Loi nationale sur le film

Au mois d’octobre, le Parlement canadien sanctionne la Loi nationale sur le film, qui définit l’Office comme un organisme établi « pour susciter et promouvoir la production et la distribution de films dans l’intérêt national, et notamment pour produire et distribuer des films destinés à faire connaître et comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations », mais aussi pour :

1965 : Régionalisation des activités

À la suite du rapport commandé par le gouvernement fédéral au producteur indépendant Gordon Sheppard sur ses politiques et ses activités culturelles, l’ONF amorce la régionalisation de la Production anglaise : des producteurs  sont nommés à Vancouver et à Toronto, puis dans les Prairies et les Maritimes.

Le but de cette initiative : favoriser le recrutement de jeunes cinéastes et le développement de productions locales, notamment en répartissant davantage les commandites dans les régions. Le rapport recommande en outre de confier plus de productions au secteur privé.

Enfin, l’ONF ferme les dépôts de films qu’il avait établis dans plusieurs agglomérations canadiennes pour commencer à faire lui-même la distribution dans 21 villes au pays. Ainsi s’amorce le déclin progressif de ce que l’on appelait les conseils du film.

1973 : Développement de l’aide artisanale

On inaugure le Programme de régionalisation du Québec, connu sous le nom d’Aide artisanale au cinéma et à la formation. Le Program to Assist Filmmakers in the Private Sector (PAFPS) est créé sept ans plus tard au Programme anglais. Ces programmes, portant aujourd’hui le nom d’Aide au cinéma indépendant du Canada (ACIC), au Programme français, et de Filmmaker Assistance Program (FAP), au Programme anglais, fournissent divers services reliés à la production et aux cinéastes qui font un film de manière artisanale.

1978 : Transfert au secteur indépendant de la responsabilité de la production des films commandités

Le secrétaire d’État John Roberts, comparaissant devant le Comité permanent de la radiodiffusion, des films et de l’assistance aux arts, annonce que le Canada confiera au secteur indépendant plus de 50 % des commandites de films. L’Office national du film crée alors un Conseil de révision des films commandités.

Trois ans plus tard, l’Office annonce que la plus grande partie des films commandités par les ministères, ce qui représente environ 25 % de ses réalisations, sera désormais confiée à l’industrie privée. Cependant, il tiendra le rôle de producteur exécutif, ce qui constitue un changement majeur dans son mandat. Il donne ainsi suite aux pressions répétées du secteur indépendant et au désir du gouvernement de renforcer la viabilité de ce secteur d’activité.

1980 : Précisions au mandat original apportées par le conseil d’administration

Le conseil d’administration entérine cinq objectifs qui apportent des précisions au mandat de l’ONF :

1980 : Création du comité Applebaum-Hébert

Le gouvernement du Canada met sur pied le Comité d’étude de la politique culturelle fédérale, mieux connu sous le nom de comité Applebaum-Hébert, qui se penchera notamment sur le rôle de l’ONF. Deux ans plus tard, le rapport de ce comité recommandera que l’Office national du film cesse de produire et de distribuer des films et se transforme en un centre de recherche et de formation.

Tout en souscrivant aux principes culturels du rapport, l’ONF rejette ces recommandations.

1984 : Publication de la Politique nationale du film et de la vidéo

Le ministre des Communications Francis Fox dévoile la Politique nationale du film et de la vidéo, qui ajoute deux précisions au mandat original de l’ONF. Ainsi, en plus de « produire et distribuer des films destinés à faire connaître et comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations », l’ONF devient également, d’une part, « un centre mondial d’excellence en matière de production de films et de vidéos » et, d’autre part, « un centre national de formation et de recherche dans l’art et la technique du film et de la vidéo ».

Qu’entend-on par « centre mondial d’excellence » ?

Depuis sa création en 1939, l’ONF jouit effectivement d’une haute réputation sur le plan international pour la grande qualité de ses réalisations, en particulier dans les domaines du documentaire et du film d’animation. D’ailleurs, l’organisme, tout en gardant une vision « canadienne » des choses, est souvent allé au-delà de son mandat qui consiste à « faire connaître et comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations ».

Le gouvernement du Canada, par la Politique nationale du film et de la vidéo, veut apporter à ce mandat des modifications qui donneront à l’ONF la possibilité de mettre en valeur ses qualités « de producteur œuvrant à la frontière du possible artistique, de commentateur des grandes questions intéressant le Canada et le monde » et, ainsi, de compléter les productions du secteur indépendant.

Qu’entend-on par « centre national de formation et de recherche » ?

Suivant les recommandations du Comité d’étude de la politique culturelle fédérale, le gouvernement du Canada, en vertu de ladite politique, enjoint également à l’ONF de consacrer davantage de ressources et d’énergie à la recherche, lui demandant entre autres :

1995 : Réévaluation du mandat de l’ONF par le Comité de révision des mandats

Au dépôt de son budget en février, le gouvernement fédéral informe l’Office national du film, mais aussi Téléfilm Canada et la Société Radio-Canada, que leur mandat sera redéfini en cours d’année.

Un comité spécial composé de MM. Pierre Juneau et Peter Herrndorf ainsi que de Mme Catherine Murray est formé pour étudier la mission de chacune des trois institutions. Le rapport de ce comité, intitulé Le cinéma et la télévision du Canada au 21e siècle, est déposé le 31 janvier 1996. Tout en appuyant le rôle de l’Office national du film en tant que producteur public, il suggère notamment d’en rationaliser les activités afin de mettre l’accent sur la production, de susciter le renouvellement de cette production et de privilégier la télévision comme canal de distribution.

1996 : Approbation par le conseil d’administration du Plan d’action pour l’ONF de l’an 2000

Le conseil d’administration de l’Office national du film du Canada, dans le cadre d’une réunion tenue en mars 1996, approuve un plan global visant à restructurer l’organisme à la suite d’importantes compressions budgétaires, des changements technologiques et du dépôt du rapport du Comité de révision des mandats.

2002 : Approbation par le conseil d’administration du Plan stratégique 2002-2006

En janvier 2002, le conseil d’administration de l’ONF approuve le Plan stratégique 2002-2006, lequel vise à gérer les conséquences des réductions significatives d’environ 32 % des crédits parlementaires de l’ONF au cours des années 1990. Le nouveau plan met surtout l’accent sur la consolidation de l’image de marque de l’ONF et sur le renouvellement des liens avec la population canadienne, tout en réaffirmant l’engagement de l’ONF à produire et à distribuer des œuvres audiovisuelles distinctives, audacieuses et pertinentes reflétant la diversité culturelle et présentant au monde un point de vue authentiquement canadien.

2008 : Lancement du Plan stratégique 2008-2013 : une nouvelle stratégie de l’ONF à l’ère numérique

En avril 2008, l’ONF présente son Plan stratégique quinquennal. Le plan repose sur un retour aux fondements de l’ONF, soit encourager les créateurs et créatrices, privilégier la créativité et les productions socialement engagées en exploitant les technologies de pointe et rendre les résultats accessibles à tous les Canadiens et Canadiennes.

Les technologies numériques transforment les façons de créer, d’expérimenter et de partager les médias. L’ONF se transforme lui aussi : il exploite les nouvelles technologies pour repousser les limites, prendre des risques et rejoindre la population canadienne dans toutes les régions du pays de façon originale et captivante. Dans la foulée de ces changements, l’Espace de visionnage en ligne ONF.ca est lancé en janvier 2009.

2013 : Lancement du Plan stratégique 2013-2018

En mai, le Plan stratégique 2013-2018 est lancé. Ses objectifs visent notamment à renforcer le leadership mondial de l’ONF en matière de créativité et d’innovation dans l’ensemble de ses activités, à accroître la présence et la portée des œuvres de l’ONF en favorisant les relations significatives avec la population canadienne et du monde entier, à élaborer un nouveau modèle économique et de nouvelles occasions d’affaires et à faire de l’ONF un organisme dynamique et souple pour travailler et créer autrement.

2020 : Lancement du Plan stratégique 2020-2023

En décembre 2020, l’ONF publie son Plan stratégique 2020-2023, intitulé Se raconter pour se comprendre.

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