L'alliance entre les Mi'kmaq et les Français au XVIIIe siècle

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Au cours du XVIIIe siècle, le nord‑est de l’Amérique du Nord est le théâtre de conflits et d’une guerre ouverte entre les puissances coloniales, les colons et les Premières nations. Dans le territoire mi’kmaq, qui comprend ce qui constitue aujourd’hui la Nouvelle‑Écosse, l’Île‑du‑Prince‑Édouard, la côte est du Nouveau‑Brunswick et la péninsule de Gaspé dans les environs de la baie des Chaleurs, les Français, les Britanniques et les Mi’kmaq combattent pour prendre le contrôle des terres, du commerce, de la pêche et des peuplements. Les Français et les Britanniques cherchent à étendre leur empire colonial, tandis que les Mi’kmaq, qui détiennent la clé du commerce et de la sécurité dans la région, désirent participer au commerce tout en conservant leur territoire. Dans cet environnement de plus en plus hostile, les Mi’kmaq et les Français décident d’unir leurs forces contre leur adversaire mutuel : les Britanniques. Cette collaboration militaire se fonde sur une alliance officielle entre la Couronne française et les chefs mi’kmaq, qui découle de relations de longue date et de liens religieux et commerciaux forgés pendant plusieurs siècles.

Renouvelée de façon officielle chaque année au moyen de cérémonies qui comprennent des discours, des festins et des échanges de cadeaux, l’alliance reflète la vision de la diplomatie qu’ont les Mi’kmaq et les Français et donne un exemple précis des négociations visant à créer des relations officielles et de la manière dont on s’adapte aux pratiques culturelles dans les colonies françaises d’Amérique du Nord. À partir des années 1720, les cérémonies de renouvellement annuelles se tiennent à Port‑la‑Joye, sur l’île Saint‑Jean (devenue l’Île‑du‑Prince‑Édouard) et à Port Toulouse sur l’île Royale (aujourd’hui l’île du Cap‑Breton), et permettent de distribuer des armes aux Mi’kmaq et de s’entendre pour unir les forces contre les Britanniques. La relation entre les Français et les Mi’kmaq illustre la nature interdépendante des relations entre Français et Autochtones, caractérisées par des besoins communs sur les plans commercial et militaire. Chacun des partenaires a besoin de son allié : la position de la France dans les Maritimes dépend de l’aide militaire des Mi’kmaq, puisque les troupes françaises ne sont pas assez nombreuses pour combattre seules les Britanniques, tandis que les Mi’kmaq ont besoin des armes fournies par les Français pour combattre leur ennemi, qui empiète sur leur territoire. Il est évident que dans cette relation, les Mi’kmaq ne sont pas de simples pions au service du colonisateur français, mais agissent en fonction de leurs propres intérêts et combattent les Britanniques pour tenter de garder la mainmise sur leur territoire.

L’alliance se révèle efficace et a une incidence directe sur les guerres coloniales dans la région des Maritimes. Les Mi’kmaq combattent aux côtés des soldats français et lancent également leurs propres raids contre les navires et les établissements britanniques. La collaboration entre les Mi’kmaq et les Français ralentit la croissance de la colonie de la Nouvelle‑Écosse et retarde la victoire des Britanniques. En 1758, après plus d’un demi‑siècle d’hostilités, la forteresse de Louisbourg, autrefois très puissante, tombe finalement aux mains des Britanniques et les Français perdent leur emprise sur la région. Sans leur allié, les Mi’kmaq sont incapables de repousser les Britanniques. Ils signent donc des traités de paix et d’amitié avec ces derniers en 1760 et en 1761, et entament une nouvelle ère de leur histoire tandis que les établissements et le gouvernement colonial britanniques prennent le contrôle de la région.

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Titre de l'image: Chef mi'kmaq vers 1740 - Reconstitution par Francis Back
Source de l'image: Forteresse de Louisbourg [Parcs Canada]
De: http://www.cmp-cpm.forces.gc.ca/dhh-dhp/pub/boo-bro/abo-aut/chapter-chapitre-02-fra.asp
(5e image du haut de la page web)

Image intitulée: Chef mi'kmaq vers 1740 - Reconstitution par Francis Back.
Droit d¿auteur: Forteresse de Louisbourg [Parcs Canada]
De: http://www.cmp-cpm.forces.gc.ca/dhh-dhp/pub/boo-bro/abo-aut/chapter-chapitre-02-fra.asp

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