Les unités de milice noirs dans le Haut-Canada entre 1812 et 1850

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Que ce soit durant la guerre de 1812 ou la Rébellion du Haut‑Canada, le service des unités de milice noirs a témoigné de la détermination des habitants de descendance africaine à partager les mêmes obligations et les mêmes droits que les sujets britanniques du Haut‑Canada. Enrôlés en nombre disproportionné par rapport à leur importance démographique relative au sein de la population canadienne, ces miliciens ont démontré concrètement la fidélité de la communauté noire envers le Canada qu’elle considérait comme un refuge assuré pour les anciens esclaves.

Formé exclusivement de miliciens noirs, le « Corps d’hommes de couleur » participe aux combats pendant la guerre de 1812, notamment au sein de l’infanterie durant la bataille des hauteurs de Queenston, et ses membres œuvrent à la construction de fortifications. En août 1812, une compagnie de miliciens exclusivement noirs (dont l’effectif atteint 38 hommes à un certain moment) est formée au sein de la 1re milice Lincoln sous le commandement d’un officier blanc, Robert Runchey. Elle prend part à l’assaut final de la bataille des hauteurs de Queenston et, au début de 1813, la compagnie est désignée « Corps d’hommes de couleur » puis intégrée à la milice du Haut‑Canada. En mai 1813, le Corps participe aux opérations visant à repousser le débarquement des Américains au fort George. À la suite du repli des troupes américaines en décembre, le « Corps d’hommes de couleur » est rattaché au Corps royal du génie comme unité ouvrière affectée à la construction du fort Mississauga. L’unité est démantelée en mars 1815, et ses membres subissent par la suite contraintes et retards dans l’obtention de concessions foncières et autres avantages offerts aux unités de milices. 

Les miliciens noirs servent également durant la Rébellion du Haut‑Canada et leurs effectifs sont maintenus jusqu’en 1850 pour accomplir des travaux de construction, patrouiller aux frontières et assister les autorités civiles. Les engagements du gouvernement britannique s’étant multipliés partout dans le monde, il continue de réduire sa présence militaire au Canada, de sorte que l’unité de miliciens noirs est démantelée le 30 avril 1850.

Pendant et après la Rébellion de 1837, la population noire du Haut‑Canada appuie massivement le gouvernement dans sa lutte contre les rebelles. La Loi antiesclavagiste du Haut‑Canada de 1793, qui limite l’esclavage dans le Haut‑Canada, et la Loi impériale promulguée en 1834, qui abolit cette pratique dans tout l’Empire britannique, font du Haut‑Canada un refuge relativement sûr pour les Noirs qui fuient l’esclavage sévissant dans certains États américains ou qui recherchent un asile plus fiable que dans les États libres.

Ensemble, les unités de milice noirs de 1812 à 1815 et de 1837 à 1850 représentent une longue et solide tradition de service militaire au sein des premières communautés noires du Canada. Concrètement, cette tradition s’inscrivait dans une stratégie de maintien d’un refuge pour les esclaves en fuite au Haut‑Canada et, symboliquement, elle témoignait de la fidélité de la communauté à l’égard du Haut‑Canada.

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Titre de l'image : Une illustration du loyaliste noir Richard Pierpoint
Source de l'image: Musée canadien de la guerre/1.E.2.4-CGR2
De: http://www.eighteentwelve.ca/?q=fra/Topic/150

Image : Une illustration du loyaliste noir Richard Pierpoint.
Du site web de la Guerre de 1812 
Droit d¿auteur: Musée canadien de la guerre/1.E.2.4-CGR2
De: http://www.eighteentwelve.ca/?q=fra/Topic/150

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2016-11-02