Camp Hughes

Document d'information

Le Camp Hughes est situé au sud de la Transcanadienne, à 132 kilomètres à l’ouest de Winnipeg (Manitoba), à proximité de la route provinciale 351. 

 

Cet ancien camp d’entraînement militaire est le champ de bataille de la Première Guerre mondiale créé à des fins d’entraînement le mieux préservé au Canada et l'un des rares qui existent encore dans le monde. Il présente – en tout ou en partie – de nombreuses caractéristiques importantes, notamment les tranchées pour l’entraînement (environ dix kilomètres du réseau de tranchées principal), le champ de tir, le terrain d’entraînement au lancer de grenades, les postes d'observation d'artillerie, les fondations des bâtiments ainsi que le cimetière. Les tranchées et le champ de tir, plus particulièrement, témoignent des efforts déployés par le Canada pour fournir une formation adaptée aux tactiques et aux conditions propres à la Première Guerre mondiale. Le Camp Hughes évoque avec puissance la participation, la contribution et les sacrifices du Canada durant la Première Guerre mondiale.

Lorsque le Canada entre en guerre en 1914, son armée régulière ne compte que 3 000 hommes, bien qu’une milice de quelque 60 000 hommes ait été formée en 1913. La déclaration de guerre pousse des milliers de Canadiens à s’enrôler. À la fin de 1914, le Corps expéditionnaire canadien (CEC) vise un effectif de 50 000 hommes; à l’été de 1915, ce chiffre passe à 150 000 et le 1er janvier 1916, le premier ministre Borden promet un effectif de 500 000 soldats canadiens.

 

Le Camp Hughes est fondé en 1909 pour servir de camp d’entraînement de la milice. Lorsque la guerre éclate et que le CEC est mis sur pied, le camp est agrandi en vue de former un grand nombre de recrues. Il atteint sa taille et sa capacité maximales en 1916 et contribue à la formation de 27 754 hommes. Des édifices militaires permanents et temporaires sont construits pour recevoir les troupes, notamment un quartier général, la résidence du commandant, des cuisines, des cantines, un magasin de fournitures médicales, une salle d’opération, un hôpital vétérinaire pour les chevaux, des bureaux de paie et de poste, des salons de barbiers, des stands de tir, trois salles de cinéma, un studio de photographie et des kiosques à journaux. Il y a même quelques restaurants, dont un ou deux « où on détecte que les propriétaires vendent de l’alcool ». 

 

Pendant la guerre, plus de 38 000 membres du CEC s’entraînent au Camp Hughes et, en 1916, celui-ci abrite une population plus importante que toute autre « ville » de la province, à l’exception de Winnipeg. Peut-être en raison de la baisse du recrutement, le Camp Hughes ne sert pas à l’entraînement au cours des deux dernières années de la guerre. Toutefois, les militaires canadiens continuent à y former des soldats après la guerre jusqu'en 1934, moment où le camp est démantelé et les troupes transférées dans des bases situées à proximité, à Shilo et à Winnipeg.

 

Les soldats formés au Camp Hughes vivent une situation de guerre très différente de celle prévue par les généraux des deux côtés dans les années ayant immédiatement précédé la guerre et pour laquelle ils se sont entraînés dans les camps de la milice. Le perfectionnement des mitrailleuses a laissé croire que ces armes pourraient assurer une offensive rapide et réussie, mais c’est en fait le contraire; les mitrailleuses permettent aux hommes qui assurent la défense de faucher leurs attaquants pour bloquer rapidement les premières offensives ennemies. La guerre de mouvement se transforme vite en une guerre de positions, puisque chaque partie tente de déborder l'autre.

 

L'entraînement à la guerre de tranchées et à l'artillerie devient donc une priorité pour les troupes qui se rendent au front. Les nouvelles réalités sur le champ de bataille nécessitent de nouvelles tactiques et de nouvelles armes, ainsi que des instructeurs capables d’offrir une formation couvrant les plus récents développements tactiques et techniques. Le réseau de tranchées du Camp Hughes a été élaboré dans le but d’enseigner aux soldats les leçons de la guerre de tranchées qu’on apprend sur les champs de bataille en Europe.

 

Les traces physiques du Camp Hughes témoignent du rôle du Canada dans la Première Guerre mondiale et de son engagement à former des hommes au combat dans les conditions qui sont propres à ce conflit. Elles rappellent le souvenir de ces milliers d’hommes qui ont passé douze semaines dans ces tranchées et sur le champ de tir, profitant de leurs temps libres sur Midway ou pratiquant la natation dans la piscine du camp, la « plus grande dans l’Ouest ».  Le Camp Hughes conserve un grand nombre de ses éléments paysagers d’origine et semble être le champ de bataille de la Première Guerre mondiale créé à des fins d’entraînement le mieux préservé au Canada. Il constitue un lien à la fois rare et très évocateur avec la Première Guerre mondiale, un événement déterminant dans l’histoire canadienne.


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2016-11-02