La Citadelle de Québec

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Surnommée le Gibraltar de l’Amérique, la Citadelle de Québec domine le Vieux-Québec et le fleuve Saint-Laurent des hauteurs du Cap Diamant. Elle a joué une succession de rôles militaires au fil des ans, étant aujourd’hui la maison mère du Royal 22e Régiment. Cette enceinte de forme pentagonale irrégulière a été construite par les Britanniques entre 1820 et 1831 pour renforcer le système défensif de Québec, mis en place entre 1608 et 1871. Elle a été un lieu de garnison active de l’Armée britannique jusqu’à son départ en 1871. Une unité de l’artillerie canadienne arrive à la Citadelle la même année et y demeure jusqu’en 1922. Depuis 1920, le Royal 22e Régiment est étroitement associé à la Citadelle. Ce régiment canadien-français est renommé pour ses remarquables faits d’armes de même que pour sa contribution à l’usage de la langue française dans l’Armée canadienne.

Forteresse impériale, Québec constitue la clé de voûte du système défensif colonial. La citadelle permanente renforce sa défense en assurant une meilleure protection contre les tirs d’artillerie provenant tant du fleuve que des plaines d’Abraham. Après le retrait des troupes britanniques en 1871, le Canada maintient une garnison active à Québec en y postant l’artillerie canadienne jusqu’en 1922. Cette dernière assure la sécurité de Québec et dirige une école d’artillerie, mais son effectif s’avère insuffisant pour occuper l’ensemble des logis de la Citadelle. Depuis 1872, la Citadelle remplit aussi une fonction symbolique et protocolaire importante en abritant l’une des deux résidences officielles du gouverneur général du Canada, qui y séjourne une partie de l’année.

Le 22 mai 1920, le 22e Régiment s’est vu assigner la Citadelle comme lieu de garnison. C’est toutefois pendant la Première Guerre mondiale que commence la riche histoire de ce régiment prestigieux. À une époque où seul l’anglais est employé dans l’armée, plusieurs demandent la création d’une formation qui permettra aux Canadiens français de servir dans leur langue. Levé en octobre 1914, le 22e Bataillon sera la seule unité d’infanterie francophone qui ira combattre au front pendant la Grande Guerre. S’il est démobilisé à la fin du conflit, il est réactivé dès le 1er avril 1920 sous le nom de 22e Régiment (son nom officiel, 22nd Regiment, ne sera francisé qu’en 1928) dans le cadre de la formation de la Force permanente de la Milice active du Canada. Le « 22e » cumulera de nombreux jalons de l’histoire du bilinguisme au sein des forces armées. Il deviendra, par exemple, la première unité de l’Armée canadienne à voir ses honneurs de guerre francisés en mai 1958. Par sa présence durable, son rôle et son histoire, le « 22» a fait progresser l’usage du français dans l’Armée canadienne.

En plus d’être le fer de lance du bilinguisme au sein de l’Armée canadienne, le Royal 22e Régiment s’est signalé par d’indéniables faits d’armes. Le bataillon participe à plusieurs opérations pendant la Première Guerre mondiale, y compris les batailles de Vimy et de Passchendaele. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Royal 22e Régiment combat sur le front italien, où il participe au débarquement de la Sicile, puis prend part aux opérations aux Pays-Bas et en Allemagne du Nord. Puis, dans les décennies qui suivent, les membres du Royal 22e Régiment participent à la guerre de Corée ainsi qu’à de nombreuses opérations militaires et à des missions de maintien de la paix.

Le 1er juin 1921, en reconnaissance de sa vaillance au combat pendant la Première Guerre mondiale, le 22e Régiment a obtenu le titre de « Royal ». En plus de cette distinction, les membres du « 22e » ont reçu 44 honneurs de bataille, trois Croix de Victoria et une Croix de la vaillance, des décorations qui témoignent du courage et du dévouement dont ils ont fait preuve au cours des cent dernières années.

Digne maison mère du Royal 22e Régiment, la Citadelle de Québec a joué un rôle militaire de premier ordre qui a évolué avec les années. Elle demeure une composante majeure de Québec, une ville militaire canadienne d’une grande importance, et de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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2017-02-13