Le portage Nine Mile et le dépôt Willow
Document d'information
Pendant la guerre de 1812, le portage Nine Mile et le dépôt Willow ont joué un rôle essentiel dans le ravitaillement des troupes britanniques au fort Michilimackinac après que leur route de ravitaillement passant par le lac Érié et la ville de Détroit a été coupée en 1813. Ainsi, jusqu’à la fin de la guerre, les forces britanniques, les Autochtones et les commerçants de fourrures du fort ont pu garder la mainmise sur le secteur supérieur des Grands Lacs et les territoires s’étendant à l’ouest du lac Michigan jusqu’aux sources du fleuve Mississippi.
Le portage Nine Mile était un sentier reliant la baie Kempenfelt du lac Simcoe au ruisseau Willow, un affluent de la rivière Nottawasaga, qui se déverse dans la baie Georgienne à Wasaga Beach. Le dépôt Willow, érigé sur une butte à environ un mille du ruisseau Willow, servait d’entrepôt et de poste de transbordement des marchandises qui étaient acheminées par le portage. En 1814, le portage Nine Mile et le dépôt Willow constituaient un maillon important de la chaîne logistique qui s’étendait depuis York jusqu’au fort Michilimackinac sur l’île Mackinac. Ce poste, alors occupé par les soldats britanniques et utilisé par les commerçants de fourrures, était situé sur le détroit qui reliait les lacs Huron et Michigan. Il permettait de contrôler le secteur supérieur des Grands Lacs et la région du cours supérieur du fleuve Mississippi, plus à l’ouest. L’occupation du fort Michilimackinac consolidait également l’alliance conclue entre les Britanniques et les Premières nations de l’Ouest en facilitant la distribution des provisions.
En perdant le contrôle du lac Érié et de la rivière Détroit à l’automne 1813, les Britanniques affaiblissent leur position au fort Michilimackinac : coupé de sa base de ravitaillement à Détroit, le fort dépend désormais des renforts, des provisions et des marchandises envoyés depuis York par la rue Yonge, le portage Nine Mile et le lac Huron. Une expédition menée par le lieutenant-colonel Robert McDouall à l’hiver 1814 permet d’améliorer le rude sentier du portage et d’acheminer des marchandises jusqu’au fort, ce qui sauve d’une famine imminente les soldats postés sur l’île Mackinac et leurs alliés autochtones. Avant l’arrivée d’un escadron américain sur le lac Huron en juillet, d’autres provisions sont transportées jusqu’au fort par cette route. Elles fournissent à la garnison du poste les ressources nécessaires d’abord pour repousser l’attaque des Américains en août, puis pour envoyer une expédition aux sources du fleuve Mississippi afin de reprendre le poste de traite des fourrures de Prairie du Chien, qu’une force américaine a réussi à prendre peu avant. Lorsque les goélettes américaines Tigress et Scorpion qui faisaient le blocus du fort sont capturées en septembre, les provisions et les marchandises peuvent à nouveau être acheminées par le portage Nine Mile en vue de la campagne britannique prévue en 1815. La signature du traité de Gand en décembre 1814 met cependant fin aux hostilités.
Après la guerre de 1812, le portage Nine Mile et le dépôt Willow continuent de servir à l’acheminement des marchandises, désormais jusqu’à la nouvelle base navale et militaire de Penetanguishene, ainsi qu’au transport des voyageurs à destination et en provenance du Nord-Ouest et du secteur supérieur des Grands Lacs. Dans les années 1850, cette route est finalement abandonnée après la mise en service d’un chemin de fer reliant Toronto et Collingwood, dans la baie Georgienne.
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