L’état de nos océans

Discours

Discours principal de

L’honorable Jonathan Wilkinson, C.P., député,
Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

dans le cadre de la

Réunion ministérielle du G7 :
Travailler ensemble à l’égard des changements climatiques, des océans et de l’énergie propre

Halifax (Nouvelle-Écosse)
Le 20 septembre 2018

Bonjour, chers collègues ministres et délégués, good morning.

En tant que ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, et au nom de tous les Canadiens, je vous souhaite la bienvenue au Canada, en Nouvelle-Écosse, et dans cette magnifique ville d’Halifax.

J’aimerais tout d’abord souligner le fait que nous tenons cette réunion ministérielle du G7 dans le Mi’kma’ki, terre ancestrale du peuple Mi’kmaq.

Je mentionne ce fait par respect pour les Mi’kmaq, et pour rappeler que nous sommes conscients que ce littoral et ces eaux sont, depuis des millénaires et encore aujourd’hui, le territoire des Mi’kmaq.

Cette reconnaissance nous rappelle également que l’important travail que nous devons accomplir aujourd’hui s’inscrit dans la continuité des décisions et des actions de ceux qui, depuis des temps immémoriaux, nous ont précédés. Ce travail que nous allons entreprendre aujourd’hui doit produire des résultats qui seront observables et appréciés par ceux et celles qui viendront après nous.

Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui parce que nous convenons tous de l’urgence d’assurer la préservation de la santé de nos océans et que nous avons décidé d’agir en ce sens.

Les preuves sont irréfutables :

Les écosystèmes marins sont en danger.

1) Notre utilisation des combustibles fossiles réchauffe les océans, entraîne une élévation du niveau de la mer et acidifie l’eau.

Le réchauffement des océans provoque des ouragans plus violents, des ondes de tempête plus fortes et des inondations plus importantes, entraînant des dommages encore plus spectaculaires pour nos collectivités côtières. 

2) Les pêches illicites, non déclarées et non réglementées sont en train de vider nos océans de leur faune. Près de 90 % des stocks de poissons font l’objet de surpêche.

Nous devons cesser ces pratiques et commencer à inverser la tendance. Nous devons le faire ici, et maintenant.

Le Canada est ravi de présider le G7 cette année. Nous avons eu recours au pouvoir rassembleur du G7, travaillant sur le plan international avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales, et le secteur privé, pour répondre aux priorités établies par le premier ministre Trudeau et les autres dirigeants du G7.

Les dirigeants du G7 ont établi des priorités, telles que mettre en place une meilleure gouvernance et protéger nos océans, assurer des côtes et des collectivités côtières plus résilientes, mettre un terme aux pêches illicites, non déclarées et non réglementées, nettoyer nos océans et éradiquer le plastique qu’ils contiennent, accroître l’accès à davantage de données scientifiques à l’échelle mondiale, et prendre rapidement des décisions fondées sur les plus récentes découvertes. 

Tous les pays du G7—et toutes les nations du monde—ont intérêt à ce qu’on réalise des progrès substantiels dans ces domaines. Pour la simple et bonne raison que nous dépendons tous de nos océans.

Des océans durables signifient des économies durables.

Les océans fournissent l’air que nous respirons. En effet, la moitié de l’oxygène que les gens de la planète respirent provient des océans.

Les océans nous fournissent de la nourriture. Ils fournissent 15 % des besoins en protéines de la population mondiale, soit l’équivalent des protéines pour une journée par semaine pour chaque être humain sur la planète. 

Ils sont une source croissante d’activités récréatives et de tourisme. Les activités récréatives et le tourisme dans les océans du monde ont augmenté de plus de 33 % au cours de la dernière décennie.

Et ils assurent des emplois et de la prospérité. Cinq pour cent des emplois dans le monde dépendent des océans. Ici, au Canada, le secteur maritime représente plus de 300 000  emplois et contribue plus de 30 milliards de dollars à l’économie canadienne.

Les Canadiens sont bien conscients de l’importance de nos océans. S’il existe un pays étroitement lié aux océans, c’est bien le nôtre.

Le Canada possède le plus long littoral du monde, s’étendant sur près de 244 000 kilomètres, soit 55 fois la distance entre Halifax et Vancouver. 

Huit de nos dix provinces, ainsi que nos trois territoires sont bordés par les eaux des océans Atlantique, Pacifique et Arctique.

Sept millions de Canadiens – soit un Canadien sur cinq – vivent dans des collectivités établies le long de notre littoral.

La santé de nos océans est essentielle pour nourrir notre population, pour soutenir notre économie fondée sur les échanges commerciaux, et pour entretenir le tourisme et les activités récréatives dans notre pays.

À titre de nation maritime, le Canada a déjà pris de nombreuses mesures pour rotéger cette ressource nationale vitale.

Le Plan de protection des océans, d’une valeur de 1,5 milliard de dollars, se trouve au cœur de nos efforts. Il contribue déjà à mieux protéger l’environnement, à améliorer la sécurité maritime et à assurer la participation des communautés autochtones dans la cogestion de nos océans. L’un des piliers de ce Plan est un Fonds pour la restauration côtière d’une valeur de 75 millions de dollars, s’appuyant sur des partenariats en vue de préserver, protéger et restaurer les régions côtières au Canada. 

Quand nous avons été élus il y a trois ans, nous avons promis de protéger cinq pour cent des océans du Canada pour l’année 2017 et 10 pour cent pour l’année 2020.

Nous avons dépassé notre objectif de 2017 et sommes maintenant à huit pour cent de zones marines et côtières protégées. Et ce chiffre augmentera à 10 pour cent, visé pour l’année 2020.

Le Canada s’est engagé à combattre les pêches illicites, non déclarées et non réglementées. C’est pourquoi nous avons signé les mesures du ressort de l’État du port visant à empêcher, à prévenir et à éliminer les pêches illicites, non déclarées et non réglementées. Nous travaillons d’ailleurs à ratifier cette entente d’ici l’an prochain.

Afin de donner suite à notre engagement, nous avons adopté une stratégie de gestion des pêches stricte pour les navires dans les eaux canadiennes et en dehors de celles-ci. Nous nous sommes ensuite engagés à financer un partenariat international visant à échanger des technologies de surveillance et de renseignement afin de surveiller les niveaux de pêche dans les eaux internationales.

Nous appuyons également le travail des ONG et du secteur privé pour mettre au point des innovations technologiques, qui permettent de combattre les activités illicites, et d’autres qui aident à renforcer la sécurité alimentaire mondiale, et à améliorer la santé de nos écosystèmes océaniques.

Toutes ces étapes sont essentielles à la protection, à la conservation et au rétablissement des stocks de poissons en haute mer, y compris ceux qui se déplacent à l’intérieur et à l’extérieur de la limite des 200 milles des États côtiers.

Le Canada agit également au chapitre de la pollution des océans causée par l’homme. Notre gouvernement fédéral prend des mesures pour rendre ses activités à faible émission de carbone, résilientes et écologiques. À l’échelle nationale, nous visons l’élimination complète des déchets de plastique en l’empêchant de se retrouver dans les océans et les sites d’enfouissement.

Ici, au Canada, tout comme vous, on reconnaît notre responsabilité d’agir sur le plan international. 

Le Canada est de retour, et notre engagement est complet.

En vertu de la Charte bleue du Commonwealth, le Canada fournira son soutien aux sciences océaniques en vue de promouvoir une utilisation durable des ressources côtières et océaniques ainsi que de protéger et de préserver nos océans.

Le Canada co-organise également, avec le Kenya, la première conférence internationale sur une économie bleue durable, qui se déroulera à Nairobi en novembre. Cette conférence est une étape importante qui contribuera à façonner la transition mondiale vers une économie bleue prospère, inclusive et durable.

Une économie bleue permet d’atteindre deux objectifs. Tout d’abord, elle exploite le potentiel de nos océans, mers, lacs et rivières pour améliorer la vie de tous, en particulier les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et les habitants des pays en développement. 

Ensuite, elle tire profit des plus récentes innovations, avancées scientifiques et pratiques exemplaires afin d’accroître la prospérité de manière stable, tout en assurant la conservation de nos ressources en eau pour les générations futures.

En plus de collaborer avec le Kenya sur tous les volets de cette conférence, le Canada octroie deux millions de dollars pour assurer la participation à cette conférence des petits États insulaires en développement ainsi que des pays les moins développés.

Des actions internationales telles que la conférence de Nairobi sont essentielles. À l’échelle mondiale, des nations du G7 aux organisations communautaires en passant par le secteur privé, nous devons, tous ensemble, collaborer de manière continue.

Nous devons partager nos connaissances, prendre des décisions collaboratives fondées sur ces connaissances, et prendre des mesures coordonnées lorsque cela est possible et nécessaire.

Je ne veux pas dire que nous n’avons pas accompli de belles avancées en tant que communauté internationale; car, nous l’avons fait.

Nous nous sommes entendus pour réduire les déchets marins dans le cadre du Plan d’action du G7 sur la lutte contre les déchets marins. Nous collaborons également pour garantir des océans plus sûrs et plus propres en nous attaquant au problème croissant des engins de pêche abandonnés, aussi connus sous le nom d’engins fantômes, qui ont des répercussions importantes sur la vie marine.

Je compte travailler avec ma collègue la ministre de l’Environnement et du Changement climatique pour remédier au problème des engins de pêche fantômes—ces engins de pêche abandonnés qui détruisent la faune océanique. Ça représente près de la moitié des déchets du grand dépotoir du Pacifique.

Le Canada souhaite aussi travailler en collaboration avec nos partenaires du G7, les autres gouvernements, les organismes non gouvernementaux, ainsi que le secteur privé pour combattre la pêche aux engins fantômes. 

Bon nombre d’entre nous, au sein du G7, se sont également engagés à combattre la pollution des océans dans le cadre de la Charte sur les plastiques dans les océans.

Sous l’égide de la campagne Océans propres des Nations Unies, nous collaborons pour mettre un terme à la production et à l’utilisation du plastique à usage unique et des microbilles.

Souvenons-nous également que nous avons fixé des objectifs internationaux précis dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le développement pour toutes les priorités majeures qu’il nous faut aborder. Réduire la pollution marine. Protéger les écosystèmes marins vulnérables. Atténuer les effets de l’acidification des océans. Assurer la conservation des zones côtières et marines. Enfin, mettre un terme aux pratiques de pêche illégales et destructrices.

On n’avance pas assez vite en tant que groupe de nations et comme communauté internationale.

Engageons-nous donc à agir de manière audacieuse, ici et maintenant :

Pour combattre les pêches illicites, non déclarées et non réglementées.

Pour enrichir et approfondir nos connaissances scientifiques sur les océans.

Pour assurer le développement de côtes et de collectivités côtières plus résilientes.

Pour vaincre la pollution par le plastique. 

Et par-dessus tout, pour préserver un écosystème vital pour notre paix, notre prospérité, et notre survie  sur cette planète.

Chers collègues ministres et délégués, nous ne pouvons aborder cette réunion comme une simple rencontre. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer comme si de rien n’était. Le temps presse pour nos océans.

Nous savons que nous devons agir et les gens qui nous ont élus pour les représenter le savent aussi. Ils s’attendent à ce qu’on agisse de façon concrète et immédiate pour protéger l’état de nos océans. 

Il est temps d’agir, et dès maintenant. Alors mettons-nous au travail.

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