Les femmes entrepreneurs en vedette
Il y a de cela 40 ans, le père d’Esther Dockendorff est rentré de la pêche au homard en disant qu’il voulait se lancer dans la « culture » des moules. On n’avait alors aucune idée de ce que Mussel King deviendrait.
Quarante ans plus tard, l’entreprise s’est taillé une place de chef de file dans le domaine de la culture et de la transformation des moules au Canada, et est considérée comme l’une des pionnières de cette importante industrie au Canada atlantique. Quarante ans plus tard, Esther suit les traces de son père en tant que chef de file de l’industrie.
Comme c’est le cas dans beaucoup d’entreprises familiales, Esther et ses cinq frères et sœurs ont grandi en faisant de tout : ils ont rempli des boudins de moules sur une barge au milieu d’une rivière et ont participé à toutes les tâches nécessaires au fonctionnement de l’entreprise.
Aujourd’hui, Esther, ainsi qu’un de ses frères et une de ses sœurs travaillent toujours au sein de l’entreprise.
À la suite du décès de leur père, il y a une dizaine d’années, Esther est devenue présidente-directrice générale de l’entreprise « par nécessité », reprenant le flambeau en tant que pionnière et chef de file de l’industrie.
Bien qu’elle n’ait manifestement pas couru après le rôle de PDG, Esther Dockendorff a tranquillement transformé Mussel King en un chef de file canadien dans le domaine de la mytiliculture. Avant le décès de son père, Esther dirigeait les ventes pour l’entreprise de l’Île-du-Prince-Édouard.
« Même si nous avons une entreprise de taille moyenne, l’équipe des ventes, c’est moi, commente Mme Dockendorff. Je reste aux ventes par choix, et j’ai pris la relève comme PDG parce que quelqu’un devait le faire. »
Elle explique que son père et sa mère ont été d’excellents modèles pour elle durant sa jeunesse.
« Deux exemples incroyables, ajoute Esther. Ils travaillaient fort et ils le faisaient dans la bonne humeur. Mon père est reconnu comme un pionnier de l’industrie myticole au Canada, mais il n’aurait jamais connu un tel succès sans le soutien de ma mère. »
Mme Dockendorff considère qu’elle devait tout simplement prendre le relais de son père pour continuer à faire avancer la compagnie.
« Mon père disait toujours que si on n’avance pas, on recule. Et nous n’avons jamais remis cela en question. L’élan qui nous pousse vers une autre étape, notre perfectionnisme, c’est ce qui nous fait avancer. Nous ne sommes jamais satisfaits, ce qui est à la fois une bénédiction et une malédiction. »
Être une femme dans une industrie dominée par les hommes n’a pas vraiment été un problème pour elle.
« La plupart du temps, je suis la seule femme dans la pièce, et j’ai toujours été traitée sur un pied d’égalité. Le secret, je crois, c’est de connaître votre entreprise et votre industrie. Cela donne un avantage qu’il est difficile de contester. Si vous avez de l’expérience, si vous avez fait vos preuves, il importe peu que vous soyez un homme ou une femme. »
Que conseilleriez-vous à une jeune femme qui se lance en affaires?
« Si vous pouvez éviter de vous lancer en affaires, faites-le, conseille Esther Dockendorff. Mais si vous ne pouvez pas vous en passer, c’est que vous avez ce qu’il faut. Vous avez l’étoffe d’une entrepreneure. Par contre, si ce n’est pas une passion pour vous, si vous n’avez pas la piqûre, abstenez-vous. »
Dockendorff estime que pour réussir, il faut être à l’écoute et faire ce qui doit être fait.
« N’arrêtez pas de penser. Écoutez vos clients. Mettez le doigt sur les problèmes. Par exemple, qu’est-ce qui fait que les gens ne mangent pas plus de moules? Puis trouvez une solution. »