Défi : Lorsqu’un plan bien conçu tourne mal
Solution : Élaborer un plan B et un plan C
Beaucoup de personnes ont regardé le terrain qui était à vendre sur l’île Heckman, à Lunenburg, et ils n’y ont vu qu’une tourbière. Evelyn et David Ernst ont plutôt vu une occasion.
Le couple, qui habitait en face de la propriété non exploitée, savait que les terrains marécageux sont idéaux pour la culture de la canneberge. Avec l’aide du ministère de l’Agriculture de la Nouvelle-Écosse, ils ont dégagé le terrain, préparé une évaluation environnementale, installé un système d’irrigation et lancé Beata Farms Ltd. Lorsqu’ils ont pu récolter les canneberges, ce qui représente un processus de trois ans, leur plan consistait à vendre les canneberges directement de la ferme à des emballeurs de la province. Cependant, ces compagnies n’étaient pas intéressées.
« Nous étions une nouvelle ferme, sans traçabilité », explique David.
Ce qu’ils avaient, selon Evelyn, c’était un chargement de canneberges, et aucun marché. « Nous avons donc acheté des surgélateurs, et vendu nos produits nous-mêmes à l’échelle locale. »
Le couple a découvert que les clients ne voulaient pas vraiment de canneberges crues : ils voulaient des conserves, des fruits séchés et du jus. Heureux de pouvoir répondre à ces demandes, les Ernst ont élargi leur gamme de produits. Ils ont cependant réalisé que s’ils voulaient soutenir la concurrence des grands producteurs, il fallait que leurs produits se démarquent. Ils ont constaté qu’on ne trouvait pas dans les magasins des produits sains comme un jus de canneberge sans sucre.
« Il faut expérimenter beaucoup, précise Evelyn, mais une fois que nous avons fait notre place dans les marchés de fermiers, nous avons pu entrer dans les épiceries. »
À l’heure actuelle, l’entreprise de 19 ans produit, achète, transforme et commercialise des canneberges et d’autres produits à valeur ajoutée, dont des canneberges séchées et du jus. Leurs produits de canneberge se trouvent dans des magasins dans tout l’Est du Canada, et leurs canneberges congelées sont utilisées comme ingrédients partout dans le monde. L’entreprise a ouvert une installation de transformation en 2005, qu’elle a agrandie en 2009, en 2010 et en 2015.
« Pour réussir, il faut faire des concessions, conclut Evelyn. C’est important de faire un plan, mais les plans changent toujours. Il faut être flexible. Chercher un besoin qui n’est pas comblé, et déterminer comment on peut y répondre. »
Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance d’avoir accès à des capitaux afin de démarrer, de croître ou de développer une entreprise. Par l’entremise de l’Agence de promotion évonomique du Canada atlantique (APECA), le gouvernement aide Terra Beata Farms à améliorer ses installations. Un investissement récent de 325 000 $ aidera l’entreprise à ajouter une surface de 3 750 pieds carrés à ses bâtiments existants, en plus de faire l’achat d’équipement pour augmenter l’efficience et la capacité pour la préparation et l’empaquetage de jus, de fruits séchés et de fruits surgelés.
Terra Beata Farms illustre parfaitement la façon dont l’innovation et l’ingéniosité alimentent l’économie du Canada atlantique et produisent ainsi des retombées au pays et à l’étranger.
Pour obtenir plus d’information sur les programmes et les services offerts aux entreprises au Canada atlantique, composez le 1‑800‑561‑7862 ou visitez le site canada.ca/apeca.