Appui aux responsables de la gestion des urgences durant la lutte contre l’incendie de forêt à Fort McMurray

De Recherche et développement pour la défense Canada

Le 2 mai 2017

En mai 2016, un incendie de forêt a commencé à ravager Fort McMurray et les régions avoisinantes, entraînant l’évacuation de plus de 80 000 résidents. Alors que les premiers intervenants combattaient les flammes et que les responsables de la gestion des urgences travaillaient sans relâche à coordonner les efforts, plusieurs organisations, y compris le Centre des sciences pour la sécurité de Recherche et développement pour la Défense Canada (RDDC CSS), travaillaient en coulisses à fournir des conseils et du soutien.

La connaissance de la situation est essentielle

La connaissance de la situation (CS) – savoir ce qui se passe sur le terrain – est essentielle pour coordonner les efforts d’intervention d’urgence et prendre des décisions éclairées.

« Cet incendie a forcé la plus importante évacuation de masse de l’histoire de l’Alberta – et l’une des plus importantes de l’histoire du Canada. De nombreux organismes ont participé aux efforts et la communication concise de la CS était l’un des principaux défis, puisque l’information changeait d’heure en heure et souvent, de minute en minute », indique Kevin Wowk, agent de gestion des urgences d’Alberta Health Services (AEMA).

« Nous avons fait d’importants investissements pour améliorer les capacités liées à la CS, affirme M. Mark Williamson, directeur général, RDDC CSS. Au fil des ans, nous avons développé une expertise concernant l’utilisation des médias sociaux lors de situations d’urgence et avons appuyé l’élaboration d’outils pour la communication d’information au moyen d’applications cartographiques. Durant l’incendie à Fort McMurray, nous les avons mis à contribution afin de fournir une orientation et un soutien, et de relier notre réseau d’experts avec les responsables de la gestion des urgences sur place. »

Partage d’information à l’appui de la planification, de la coordination et de la prise de décisions

Des capacités technologiques telles que le Système interorganisationnel de connaissance de la situation (SICS) national et le Portail d'interconnectivité des centres d'opérations (PICO), élaborées au fil des ans grâce au Programme canadien pour la sûreté et la sécurité (PCSS) et les programmes précurseurs, ont joué un rôle important dans le soutien des organismes qui ont participé à la lutte contre l’incendie de forêt.

« Le SICS nous a permis de communiquer l’emplacement des feux, les fermetures de routes, les dangers ou d’autres renseignements sur la sécurité, les itinéraires sûrs, les postes de commandement, les zones de rassemblement et une foule d’autres informations pouvant être visualisées en temps réel dans un format graphique concis. Nous pouvions joindre, au besoin, des documents ou des liens vers des informations supplémentaires à ces entrées graphiques. Les utilisateurs pouvaient également voir des données météorologiques en temps réel y compris la direction du vent, qui était une préoccupation de sécurité critique durant cet incident, affirme M. Wowk. Le personnel étant déployé de partout dans la province, pouvoir faire tout cela au moyen du SICS a grandement facilité l’organisation de toute l’information reçue, et a permis une meilleure coordination. »

« L’intervention en situation d’urgence s’effectue au niveau local; toutefois, il est important que les ministères fédéraux surveillent la situation et coordonnent les demandes d’aide », précise David Conabree, directeur général par intérim, Centre des opérations du gouvernement (COG) de Sécurité publique Canada (SP).

Le COG a dirigé la coordination de l’intervention au nom du gouvernement fédéral. Le Portail d'interconnectivité des centres d'opérations, un système développé grâce à un projet financé par le PCSS et dirigé par SP, a grandement aidé à rassembler les ministères et organismes fédéraux clés pour évaluer les risques posés par l’incendie de forêt aux résidents de la municipalité Wood Buffalo et l’infrastructure critique des environs, et a permis d’assurer la coordination des efforts fédéraux pour soutenir la province de l’Alberta.

Prévision des mouvements de fumée

À mesure que l’incendie prenait de l’ampleur, la fumée est devenue une préoccupation majeure. BlueSky Canada est un système de prévision de la fumée qui suit l’information sur les feux en vue de créer des prévisions exactes et utiles de la fumée.

En 2013, BlueSky Canada a reçu l’appui du PCSS afin d’étendre les prévisions de la fumée pour couvrir la majeure partie du Canada. Ces prévisions se sont révélées particulièrement utiles durant l’incendie à Fort McMurray, et ont permis aux responsables de la gestion des urgences de demeurer au courant des mouvements de fumée et de prendre les mesures de précaution requises.

« Durant l’incendie, nous avons eu considérablement plus de visiteurs uniques et de consultations des pages de prévisions du site Web de BlueSky Canada que jamais auparavant, indique Roland Schigas, développement et opérations de BlueSky Canada, Université de la Colombie-Britannique. Plusieurs entreprises du domaine de l’énergie ayant des installations près de Fort McMurray ont également communiqué avec nous directement pour que nous les aidions à prévoir les concentrations de fumée afin d’assurer la santé et la sécurité de leurs employés. »

Médias sociaux et bénévoles numériques

Comme nous l’avons vu au cours des dernières années, les médias sociaux sont devenus une importante source d’information durant les catastrophes. Les mots-clics #YMM, #FortMac et #FeuxFortMac ont fait partie des tendances sur Twitter, accompagnés d’images saisissantes qui ont fait le tour d’Internet. Le grand volume de contenu en ligne représentait un défi pour les responsables de la gestion des urgences qui devaient filtrer l’information importante parmi les rumeurs et les spéculations.

RDDC CSS a aidé AEMA à activer l’Équipe canadienne virtuelle de soutien opérationnel (CanVOST), une organisation bénévole composée de professionnels du domaine des urgences qui fournissent des services et des rapports de surveillance des médias sociaux aux organismes d’urgence lors de situations de crise. RDDC CSS avait déjà travaillé avec CanVOST durant la troisième Expérience Canada-États-Unis de renforcement de la résilience (CAUSE III), où l’équipe a développé un processus pour l’activation des services de CanVOST.

Les membres de groupes comme CanVOST sont connus sous le nom de bénévoles numériques, un concept qui a été exploré de manière approfondie au moyen de projets dirigés par RDDC. L’un de ces projets visait à déterminer les pratiques exemplaires relatives aux médias sociaux afin d’améliorer la coopération entre les intervenants officiels, les bénévoles numériques et le public. Les applications pratiques de cette capacité ont été mises à l’essai lors des troisième et quatrième expériences annuelles CAUSE et celle-ci s’est avérée une ressource précieuse. Ces efforts conjugués ont aidé RDDC CSS à créer une vaste base de données contenant de l’information et des ressources sur le sujet, qui a acquis une renommée nationale.

« Le fait qu’AEMA nous ait contactés durant une période d’intensité opérationnelle extrême et de risque énorme témoigne du grand respect que notre programme a acquis, mentionne Colin Murray, alors directeur, Savoir et technologie : sécurité communautaire, RDDC CSS. Cela permet à RDDC CSS de fournir des conseils judicieux et d’avoir une incidence réelle. C’est un privilège pour nous de fournir ce niveau de soutien. »

RDDC CSS a également aidé à relier une autre équipe de bénévoles numériques appelée YMMHelps à Dataminr, un outil supérieur d’analyse des médias sociaux qui filtre, trie et analyse le contenu pertinent de divers flux en temps réel. L’équipe s’est manifestée durant les premiers jours de la catastrophe pour fournir un soutien en surveillant les ressources sur Twitter et Facebook afin d’organiser l’aide et l’hébergement pour les résidents évacués de Fort McMurray.

« Nous avons pu utiliser cette information pour ajouter des liens à un site destiné aux gens cherchant du soutien, mentionne Elizabeth Myers, une bénévole numérique. Ce fut une expérience formidable d’utiliser la technologie pour aider un grand nombre de gens à partir de notre bureau et à des centaines de milles de l’incendie. »

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