Un héritage de recherches en milieu difficile

De Recherch et développement pour la défense Canada

Le 30 avril 2015

Alert, au Nunavut, se situe à la pointe nord de l’île d’Ellesmere dans l’Extrême-Arctique canadien. Il s’agit du lieu habité en permanence le plus septentrionale du monde. Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) mène des recherches à Alert et dans la région de l’Extrême-Arctique depuis 60 ans.

SFC Alert

La Station des Forces canadiennes (SFC) Alert porte le nom d’un navire britannique, le Navire de Sa Majesté Alert qui a passé l’hiver 1875-1876 dans une petite baie près de Cape Sheridan (à 10 kilomètres à l’est de la SFC Alert). Le navire était sous le commandement de Sir George Nares qui recherchait depuis longtemps les vestiges de la malheureuse expédition de Franklin. Tentant d’atteindre le pôle Nord, Nares a été le premier à poser le pied sur l’île d’Ellesmere et son expédition s’est rendue plus loin au nord que toute autre expédition à cette époque.

Une station a été établie à Alert en 1950 à titre de station météorologique canado-américaine. Le service météorologique est toujours en place et est aujourd’hui assuré par Environnement Canada.

Le 1er septembre 1958, Alert a commencé à jouer un rôle opérationnel en tant qu’unité de renseignement sur les transmissions pour les Forces armées canadiennes (FAC). À l’époque, elle est devenue la station de radiotélégraphie Alert et était sous le commandement de l’Armée canadienne.

En 2009, l’Aviation royale canadienne (ARC) s’est vu confier le commandement de la SFC Alert qui est désormais une unité de la 8e Escadre Trenton, en Ontario. Au fil des ans, elle a accueilli de nombreuses équipes d’autres ministères du gouvernement du Canada pour qu’elles puissent y mener des recherches liées à la météorologie, à la couche d’ozone, à la faune, à la flore et à la géologie.

« Le résultat le plus important de près de 20 ans d’activités sur les terres du nord de l’île d’Ellesmere a sans doute été le fait de maintenir un noyau de spécialistes de l’Arctique en matière de géophysique et de logistique et géographie militaire dont les connaissances peuvent être rassemblées pour résoudre des questions d’engagement militaire dans l’Arctique. » 

Geoffrey Hattersley-Smith

Souveraineté

Dès l’implantation de la station, le gouvernement du Canada s’est montré intéressé à l’utiliser pour imposer la souveraineté du Canada sur l’Extrême-Arctique du continent nord-américain. L’emplacement d’Alert, plus près de Moscou que d’Ottawa, lui a donné une importance certaine pendant la guerre froide.

Depuis 1953, année de la première traversée de l’océan Arctique sous les glaces par un sous-marin des États-Unis, le Nautilus, les FAC sont beaucoup plus conscientes de la nécessité d’établir une présence et d’assurer une surveillance dans l’Arctique.

« Peu importe le futur des îles de l’Arctique, il serait pertinent d’investir massivement dans l’exploration scientifique en tant que moyen le moins coûteux permettant de démontrer la souveraineté du Canada dans cette région, » écrit Geoffrey Hattersley-Smith dans un document (North of Latitude Eighty) de RDDC en 1974.

Apprendre à connaître l’Arctique

Avant que les chercheurs de la défense ne commencent à cartographier la côte septentrionale de l’île d’Ellesmere en 1953, les cartes illustraient les données des explorateurs recueillies au début du siècle.

Le glaciologue Geoffrey Hattersley-Smith a mené des recherches sur le terrain en se déplaçant en traîneau à chiens en compagnie d’un géologue et de quelques Inuits du Groenland. Leurs découvertes et celles provenant des recherches menées par RDDC sur l’effet des conditions océanographiques et des glaces marines sur la navigation de surface et les sons émis sous l’eau ont jeté les bases de la recherche qui est effectuée depuis ce temps.

Les défis particuliers à l’Extrême-Arctique

Mener des expériences à Alert présente des défis particuliers comparativement aux autres régions du globe.

En avril, la température oscille entre -20 et -30 ºC. La glace pluriannuelle qui recouvre les eaux extrêmement froides doit avoir une épaisseur de plus d’un mètre, ce qui rend difficiles les recherches liées à la détection et la surveillance sous-marine.

Les spécialistes de l’Arctique

« Le résultat le plus important de près de 20 ans d’activités sur les terres du nord de l’île d’Ellesmere a sans doute été le fait de maintenir, au sein du Conseil de recherches pour la défense [précurseur de RDDC] un noyau de spécialistes de l’Arctique en matière de géophysique et de logistique et géographie militaire dont les connaissances peuvent être rassemblées pour résoudre des questions d’engagement militaire dans l’Arctique, » écrit Geoffrey Hattersley-Smith en 1974.

L’équipe de détection sous-marine du Centre de recherches de l’Atlantique de RDDC regroupe les spécialistes actuels de l’Arctique. Certains membres ont plus de 20 ou 30 ans d’expérience dans l’Extrême-Arctique, ce sont les plus grands spécialistes de l’acoustique et la surveillance sous-marine. Les coordonnateurs de la logistique de RDDC sont aussi des spécialistes en soi. Ils savent de quels outils l’équipe scientifique aura besoin et connaissent les meilleurs moyens de les utiliser dans le milieu particulièrement rigoureux qu’est l’Arctique.

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