Polygone d’essai de RDDC à l’appui des FAC et de l’état de préparation des alliés

De Recherche et développement pour la défense Canada

Le 10 mars 2015

Regardez la vidéo sur YouTube

La décontamination d’une source radiologique, l’intervention en cas de catastrophe naturelle et le déplacement vers le lieu d’une attaque terroriste présumée – voici quelques exemples d’activités auxquelles les Forces armées canadiennes (FAC) doivent se préparer.

Étant donné l’ensemble des nouvelles menaces qui existent aujourd’hui, comment pouvons-nous nous assurer que les militaires sont prêts à affronter une situation dangereuse et protégés convenablement face à celle-ci? L’état de préparation opérationnelle peut être atteint par la formation. Cependant, comment former adéquatement les membres des FAC pour qu’ils puissent composer avec la vaste gamme de menaces qui évoluent continuellement? Depuis 1941, Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) utilise une installation unique de formation, d’essai et de recherche en Alberta pour s’assurer que le personnel militaire dispose des outils nécessaires pour répondre aux menaces au moyen d’un bon agencement d’équipement de soutien/technologie ainsi que du renseignement requis pour mener à bien les opérations.

Définition du polygone d’essai

RDDC surveille étroitement le contexte de la menace en constante évolution et fournit une expertise en matière de science et de technologie aux FAC afin de les aider à s’acquitter de la mission de défense. Le polygone d’essai, un terrain de plus de 470 km2 situé sur la Base des Forces canadiennes (BFC) de Suffield, est le plus gros de ce genre au Canada et au Royaume-Uni. Il offre aux scientifiques de la Défense de RDDC un endroit – le Centre de recherches de Suffield – pour mener les activités scientifiques et technologiques qui ne peuvent être effectuées dans un laboratoire. Cependant, la taille n’est pas tout ce qui importe. Le polygone d’essai est aussi unique en raison de son isolement relatif et des éléments naturels qui y prévalent : un ciel essentiellement dégagé, un climat tempéré, l’absence d’arbres et une prairie vallonnée, ce qui offre une bonne visibilité.

Ce terrain particulier permet à RDDC de fournir une expérience de formation réaliste aux FAC et aux autres groupes responsables de la sécurité publique, augmentant leur confiance en leur permettant de détecter des menaces réelles à l’aide de petites quantités de sources chimiques, radiologiques, nucléaires ou explosives. Des essais d’armes et d’explosions de grande envergure sont effectués pour en apprendre davantage sur les menaces récentes et les nouvelles armes; de l’équipement/technologie de protection est développé et mis à l’essai dans le cadre d’une gamme de scénarios rigoureux. En collaboration avec l’industrie, l’élaboration et l’essai de systèmes sans pilote et autonomes sont également effectués au polygone d’essai avec plusieurs des systèmes utilisés aujourd’hui retraçant leurs débuts à Suffield.

Le polygone d’essai à titre de ressource nationale

Peu de pays possèdent une capacité semblable au polygone d’essai. En fait, de nombreux pays alliés ont conclu des accords de collaboration avec le ministère de la Défense nationale (MDN) dans le but d’effectuer des essais militaires et de défense au polygone d’essai. Certains des intervenants les plus importants de l’industrie de la défense ont également utilisé le polygone d’essai pour tester de nouvelles technologies. Étant donné que RDDC fournit le terrain, des conseils de sécurité et un aperçu des besoins des FAC, cela lui permet souvent profiter des résultats des essais menés par d’autres pays ou chefs de file de l’industrie sans avoir à assumer les frais, la planification et l’exécution des essais.

« Le polygone d’essai nous offre ainsi qu’à nos partenaires un endroit où mener des expériences liées à du matériel dangereux et où élaborer des scénarios très réalistes », a indiqué M. Gary Geling, Directeur du Centre de recherches de Suffield de RDDC. « Ce réalisme permet non seulement d’accroître notre confiance en nos résultats des essais, mais également d’améliorer l’état de préparation des Forces armées canadiennes et des groupes responsables de la sécurité publique en cas d’intervention ou de déploiement. »

Le polygone d’essai d’hier à aujourd’hui

En 1941, les gouvernements canadien et britannique ont fourni conjointement un terrain de 2 700 km2 afin de mettre sur pied la Station expérimentale de Suffield (SES) – une installation d’essai d’armes chimiques et biologiques. Durant la Deuxième Guerre mondiale, le SES s’est avéré une ressource inestimable pour les Alliés, servant de terrain d’essai pour le développement de contremesures envers les agents de menace que l’on craignait à l’époque. Au cours des 30 années suivantes, RDDC a utilisé ce secteur pour mener une gamme d’initiatives d’essai militaires. En 1971, les gouvernements canadien et britannique ont conclu un nouvel accord de partenariat concernant l’utilisation du terrain, fondant la BFC de Suffield et désignant une grande portion du pavillon de Suffield comme étant la zone d’entraînement militaire de l’Unité d’entraînement de l’Armée britannique de Suffield. Le reste du terrain, qui représente environ 470 km2, a été mis de côté de façon permanente pour la recherche et développement pour la défense et nommé « polygone d’essai ».

Aperçu des activités

Jusqu’à maintenant, le polygone d’essai a été le terrain exclusif de milliers d’essais et de scénarios d’entraînement à l’appui des opérations des FAC. Les activités suivantes, dignes de mention, sont ou ont été menées au polygone d’essai :

  • Deux des plus gros essais d’explosifs menés au polygone d’essai ont été effectués en partenariat avec un certain nombre de pays alliés dans les années 1960. L’opération Snowball et l’opération Prairie Flat ont été menées afin de fournir des renseignements techniques liés à la détonation d’armes nucléaires au moyen d’une explosion de 500 tonnes de TNT. Les essais d’explosion représentatifs des menaces actuelles sont toujours menés au polygone d’essai, mais souvent à plus petite échelle.
  • On effectue pour les FAC des évaluations de différents systèmes d’armes tels que des roquettes CRV-7, des missiles TOW et des systèmes de canon.
  • En raison de la capacité d’utiliser des agents toxiques, le polygone d’essai constitue le terrain d’entraînement officiel de deux exercices annuels portant sur la détection CBRNE (chimique, biologique, radiologique, nucléaire et explosif), soit l’exercice Precise Response et l’exercice Firedrake. Ceux-ci contribuent à la formation des spécialistes CBRNE sur la détermination et la détection de la menace.
  • L’Armée canadienne a récemment testé le projectile « intelligent » Excalibur au polygone d’essai.
  • En collaboration avec des partenaires de l’industrie depuis les 30 dernières années, une gamme de systèmes sans pilote et autonomes ont été développés et testés au polygone d’essai en appui aux opérations des FAC dans les domaines de la reconnaissance, de la surveillance et de l’acquisition d’objectifs CBRNE.

Le capitaine Eric Bouchard, commandant de l’équipe de participants de l’exercice PRECISE RESPONSE de 2014, a souligné que « Les services offerts par RDDC à Suffield en matière de formation pour la défense CBRN (y compris le polygone d’essai) sont essentiels non seulement pour le développement de la capacité pour les FAC, mais aussi pour les autres agences canadiennes de sécurité et les pays de l’OTAN. Dans un contexte où les FAC essaient de mettre en place une capacité CBRN crédible et opérationnelle, les installations et la formation disponibles grâce à RDDC ne sont pas un luxe, mais une nécessité. »

Galerie d'images

Détails de la page

Date de modification :