Discours-programme de la secrétaire parlementaire Kim Rudd, au nom de l'honorable Jim Carr, ministre des Ressources naturelles du Canada, à l'occasion de la conférence et de la foire annuelles de l'Association nucléaire canadienne à Ottawa, le 25 février 2016.

Discours

Le texte prononcé fait foi

Bonjour à tous,

Avant de présenter mes remarques, j'aimerais remercier, en tant que secrétaire parlementaire, mes collègues du secteur nucléaire pour l'accueil chaleureux, que ce soit en venant me voir à mon bureau ou en m'invitant aux réunions. Je suis également enthousiaste à l'idée d'observer dans cette pièce bon nombre de personnes, ainsi que deux maires, de ma circonscription. J'aime être entourée des gens de chez nous. Bienvenue à Ottawa.

Je suis honorée d'être parmi vous aujourd'hui, et de vous transmettre les salutations de l'honorable Jim Carr, le nouveau ministre des Ressources naturelles du Canada. Comme certains d'entre vous le savent déjà, M. Carr est en déplacement cette semaine. Il est à Houston. Nous avons convenu que notre présence au plus important rassemblement annuel de l'industrie nucléaire était essentielle. J'attendais cette journée avec impatience depuis que M. Carr m'avait demandé, en tant que sa secrétaire parlementaire, de prioriser le dossier nucléaire.

L'industrie nucléaire est un domaine qui me convient bien et je suis heureuse d’accepter cette affectation. L'industrie nucléaire du Canada constitue un atout stratégique pour le pays. Elle est un grand moteur d'innovation et un leader en matière de collaboration internationale. Elle permet au Canada de participer à la sûreté et à la sécurité mondiales, ainsi qu'aux objectifs de non-prolifération. Puis, elle est l'un des plus importants participants, au Canada, aux objectifs en matière d'énergie propre et de décarbonisation du réseau.

En tant que résidente de Cobourg (Ontario) depuis plusieurs années, ainsi que députée du comté Northumberland-Peterborough South, j'ai appris à accorder une très grande valeur à l'énergie nucléaire. Je reconnais l'importance de l'énergie nucléaire en tant que source stable d'électricité propre, ainsi que sa valeur pour l'Ontario, où des milliards de dollars seront investis dans la remise à neuf de centrales nucléaires, accordant à l'énergie nucléaire une place de choix sur le plan des différentes sources d’énergie au Canada, et ce, pour plusieurs décennies à venir. En outre, je comprends l'engagement continu de l'industrie vers l'atteinte des normes les plus élevées en matière d'exploitation sécuritaire, sûre et fiable. Et j'en suis grandement impressionnée. J'ai la chance de voir quotidiennement comment cette industrie stimule l'innovation, et pas seulement en matière de production d’énergie électrique. J'observe des avancées sur le plan des technologies de la santé, de la sûreté et de la sécurité ainsi que pour les petits réacteurs modulaires – j'ai commencé à les appeler des mini-bombes nucléaires – au service du Nord canadien.

J'ai pu voir à quel point vous avez travaillé d'arrache-pied pour promouvoir les avantages comparatifs de l'énergie nucléaire. Je sais que vous souhaitez saisir les occasions économiques émergentes dans le cadre de la lutte mondiale contre les changements climatiques. C'est d'ailleurs la raison qui explique ma présence aujourd'hui, c'est-à-dire pour souligner l'engagement de notre gouvernement à l'égard d'une collaboration, dans le cadre d'une discussion importante sur les forces de l'industrie nucléaire : l'innovation et les technologies d'énergie propre.

Alors, par où commence-t-on aujourd'hui? Inutile de répéter l'énorme contribution de l'industrie nucléaire au Canada au fil des dernières décennies. Vous stimulez la recherche et l'innovation. Vous créez des milliers d'emplois de grande qualité et bien rémunérés. Vous êtes un important fournisseur du réseau électrique canadien, qui ne produit aucune émission. Je crois qu'il est également important de reconnaître les défis qu'a affrontés l'industrie au cours des dernières années, y compris les incertitudes, à l'échelle mondiale ainsi que nationale, liées aux nouvelles constructions et au recul temporaire du recours à l'énergie nucléaire dans certains pays à la suite de l'événement à Fukushima.

Cela dit, le besoin de contrer les changements climatiques et de promouvoir l'innovation sont des moteurs stratégiques susceptibles de faire naître des occasions pour l'industrie nucléaire. Le gouvernement du Canada y contribue. Nous nous engageons sérieusement à appuyer Énergie atomique du Canada limitée (EACL) en déployant les efforts nécessaires pour revitaliser les installations des Laboratoires de Chalk River et pour nous acquitter de nos responsabilités en matière de déchets nucléaires. Nous sommes sûrs qu'un nouveau modèle de gouvernance pour la gestion des installations d'EACL contribuera à mettre l'expertise canadienne à l'avant-plan du secteur nucléaire.

La remise à neuf de centrales nucléaires en Ontario constitue un excellent point de départ, fournissant une véritable occasion de propulser la chaîne d'approvisionnement du Canada à l'avant-plan en ce qui concerne la concurrence nationale et internationale. La participation de Cameco Corporation aux marchés indien et chinois de l'uranium s'est avérée positive. Tout comme les occasions internationales découlant du protocole d'entente récemment conclu avec les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine et les perspectives liées à la vente de réacteurs CANDU à l'échelle internationale. Ce sont toutes des possibilités véritables et considérables, au pays comme à l'étranger, pour l'industrie nucléaire. Puis, nous avons la Commission canadienne de la sûreté nucléaire (CCSN), organisme de réglementation essentiel à l'habilitation sécuritaire et rigoureuse de ces nouvelles possibilités, favorisant l'acceptation sociale. L'industrie nucléaire ne peut que prospérer avec l'assurance d'une collaboration continue pour la sauvegarde de la santé, de la sûreté, de la sécurité et de l'environnement.

Vous avez certainement attiré l'attention du gouvernement. Voilà pourquoi nous sommes impatients de discuter des possibilités d'harmoniser nos forces et nos priorités, des technologies propres et de l'innovation aux infrastructures énergétiques, en passant par la mobilisation des collectivités autochtones. Notre gouvernement a été élu sur la promesse de faire les choses différemment, y compris l’exploitation des ressources. Nous voulons voir poindre un avenir où un environnement propre et une économie prospère iront de pair. Notre gouvernement croit fortement qu'une collaboration à tous les niveaux est essentielle au changement véritable. Cela est aussi la raison pour laquelle nous nous engageons à collaborer avec les collectivités autochtones.

Le premier ministre a affirmé qu'aucune relation n’est plus importante pour lui et pour le Canada que celle qu’il entretient avec les peuples autochtones. Ce facteur a de profondes répercussions sur la mise en valeur des abondantes ressources énergétiques de notre pays, non seulement à cause de notre devoir constitutionnel de consultation, mais parce qu’il nous offre l’occasion bien réelle d'être inclusifs et de concrétiser la promesse d'une nouvelle relation axée sur la confiance et le respect mutuel.

Les sociétés productrices d'uranium du Canada en constituent un exemple de longue date. Depuis plus de 25 ans, l'industrie minière de l'uranium a été un modèle de collaboration entre le secteur des ressources et les peuples autochtones pour des projets, des occasions de formation ou d'affaires, ainsi qu'en matière de développement des infrastructures et de protection de l'environnement. Le résultat? Plus de 47 % des employés des sites miniers proviennent de collectivités métisses ou des Premières Nations. D'ailleurs, Cameco est le plus important employeur de citoyens autochtones du secteur privé. Cette réussite peut et doit être reproduite. Je vous invite à collaborer avec nous pour faire de ces débouchés une réalité.

Il serait également utile de s'arrêter ici afin de considérer l'importance de l'uranium au stade initial du cycle nucléaire. Comme vous le savez, le Canada est le second producteur d'uranium en importance au monde, avec des exportations totalisant un milliard de dollars chaque année. Grâce aux accords de coopération nucléaire, le Canada peut aisément fournir ce marché émergent avec de la technologie nucléaire et de l'uranium canadiens. Par exemple, afin d'honorer la demande accrue, la production d'uranium canadien a augmenté de 45 % en 2015, atteignant un record de plus de 13 000 tonnes. Plus de 85 % de ces dernières ont été exportées. De façon annuelle, les exportations d'uranium canadien contiennent autant d'énergie qu'environ un milliard de barils de pétrole, ce qui représente approximativement l'exportation pétrolière du Canada en 2015. La production d'uranium du Canada de 2015 compensera environ 300 à 500 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone en stimulant l'énergie nucléaire au Canada à l'échelle mondiale. Voilà des statistiques comparables aux émissions provenant de l'électricité produite à l'aide du gaz naturel ou du charbon.

Bien entendu, nous devons également nous assurer que l’ensemble du processus fonctionne pour que l'industrie nucléaire connaisse la réussite. Cela est aussi la raison pour laquelle la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) doit progresser de façon stable lors de la mise en œuvre de son plan canadien en matière de déchets de combustible nucléaire, en collaboration avec neuf collectivités du nord et du sud-ouest de l'Ontario. L'approche volontaire de la SGDN, axée sur le consentement, est de classe mondiale et est suivie étroitement par d'autres pays pour la gestion de leurs déchets nucléaires. La SGDN constitue un autre exemple concret de l'engagement précoce et continu de l'industrie nucléaire envers les collectivités autochtones.

Plus près de chez moi, j'ai eu la chance d'observer la progression stable du nettoyage des déchets historiques de la région de Port Hope. Somme toute, le gouvernement s'est sérieusement engagé à s'acquitter de ses responsabilités en matière de déchets radioactifs dans le cadre d'un engagement plus général envers la gérance de l'environnement. Nous investissons des centaines de millions de dollars annuellement afin de nettoyer les sites d'EACL. Nous prévoyons nous acquitter de ces responsabilités de façon sécuritaire et rentable sous la gouverne de l’Alliance nationale pour l'énergie du Canada (ANEC) et les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC), ainsi que sous la surveillance rigoureuse d'EACL. Ensemble, des initiatives telles que ces dernières indiquent que le Canada a la gestion des déchets radioactifs à cœur et qu'il souhaite devenir un leader mondial en relevant les défis liés à la gestion des déchets radioactifs.

Nous progressons bien dans les principaux dossiers, mais nous pourrions en faire davantage, notamment renouveler l'infrastructure des sites et moderniser les installations vouées à la science et aux technologies. Des travaux sont en cours afin de construire un nouveau bâtiment de technologie avancée consacré à la science nucléaire qui servira à effectuer des recherches de pointe. Notre gouvernement veillera à ce que les LNC soient bien positionnés afin d'accomplir leur mission d'effectuer des recherches en matière de science et de technologie nucléaires au service du gouvernement et de ses partenaires commerciaux. Effectivement, le gouvernement continue de se fier aux LNC pour d'importants travaux de recherche et de développement du domaine nucléaire en appui aux priorités gouvernementales en matière de santé, de sûreté, de sécurité, d'énergie propre et d'environnement.

Mesdames et Messieurs, j'espère que les investissements de notre gouvernement dans votre industrie et que notre approche collaborative axée sur l'inclusion constituent des signes clairs de notre soutien à l'industrie nucléaire canadienne et à sa place au sein d'une économie sobre en carbone pour l'avenir. L'industrie nucléaire canadienne doit être partie prenante de l'avenir énergétique propre du Canada. Nous nous engageons à collaborer avec vous pour mettre ce plan à exécution. Je vous remercie pour votre accueil chaleureux, votre temps ainsi que la possibilité de discuter avec vous. J’attends avec impatience de collaborer avec vous sur ce dossier au cours des mois et des années à venir. Merci.


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