L’honorable Jim Carr, ministre des Ressources naturelles du Canada Discours au forum sur les ressources naturelles de la Colombie-Britannique Prince George (Colombie-Britannique)

Discours

16 janvier 2018

Merci Dan.

Je tiens à souligner que nous sommes rassemblés sur les terres ancestrales des Lheidli T’enneh.

La reconnaissance des terres ancestrales autochtones n’est pas qu’une simple formalité. Elle permet de nous rappeler que les Premières Nations étaient également les premiers protecteurs de ces terres.

Permettez-moi de citer un merveilleux proverbe autochtone : « Nous n’héritons pas cette terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. »

Cette perspective a éclairé et inspiré la vision du gouvernement pour le Canada en ce siècle de croissance propre et elle a certainement inspiré ma vision de la mise en valeur des ressources.

Le renouvellement de la relation avec les Autochtones se trouve au cœur du programme de notre gouvernement, et nous annoncerons bientôt une approche fondamentalement nouvelle de cette relation.

Personne ne comprend mieux l’importance des relations avec les peuples autochtones que l’industrie canadienne des ressources. Dans les jours à venir, j’espère pouvoir travailler avec vous tous pour élaborer cette nouvelle politique et faire progresser notre pays sur la voie de la réconciliation.

Comme plusieurs d’entre vous, au cours des dernières semaines, j’ai regardé bon nombre de « rétrospectives de l’année » et d’aperçus des « dossiers à surveiller en 2018 ». Chaque début d’année nous amène à faire le point sur ce qui s’est passé et sur ce que nous devrions faire.

Aujourd’hui, je vous proposerais une version « ressources naturelles » de l’exercice, en vous exposant ma vision de certaines des grandes tendances qui façonnent notre monde et qui modifient le paysage des ressources.

Permettez-moi de commencer par un aveu : je suis un optimiste incorrigible. Tout particulièrement au sujet du Canada. J’ai vécu trop longtemps et vu trop de choses, à la fois en politique et hors politique, pour être rien de moins qu’optimiste au sujet de ce pays.

Je vois les défis, dans les industries des ressources et ailleurs, mais je vois également d’incroyables possibilités autour de nous. Disons que je pratique un « optimisme sans illusions ».

Quand on regarde ce qui se passe dans le monde, on voit beaucoup de raisons d’espérer.

Le monde n’a jamais été aussi branché – plus libre – et la classe moyenne n’a jamais été aussi nombreuse.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’industrie des ressources?

Des occasions. Puisque plus de gens veulent tout ce que nous tenons pour acquis ici, au Canada, il y aura une plus grande demande pour tout. Tous ces gens voudront de l’énergie pour développer leurs économies, des produits forestiers pour construire leurs maisons et des minerais et des métaux pour faire fonctionner leurs cellulaires et leurs panneaux solaires.

Il faut donc s’attendre à une explosion d’innovations et d’inventions qui améliorent nos vies, accroissent notre rayonnement et font tomber des barrières. L’innovation n’est pas un atout, mais bien une nécessité. Dans chaque industrie!

Cela dit, notre monde fait face à un des plus grands défis de notre génération : les changements climatiques. Ce qui nous force à opérer un changement fondamental en remplaçant progressivement des sources d’énergie qui ont alimenté nos sociétés pendant des générations par de nouvelles sources renouvelables.

Cette transition pourrait s’avérer longue, mais la trajectoire est claire. Et les répercussions et possibilités sont considérables pour notre industrie des ressources.

Je pense que l’impératif des changements climatiques pourrait faire entrer notre secteur des ressources dans un nouvel âge d’or si, et seulement si, nous acceptons le changement et investissons dans l’innovation. On constate en visitant le salon de ce Forum que c’est exactement ce que vous faites.

Prévoir les tendances, s’adapter au changement et investir dans l’innovation, c’est aussi ce que fait notre gouvernement.

Nous effectuons des investissements générationnels dans les technologies et innovations propres, y compris plus d’un milliard de dollars sur quatre ans pour soutenir les technologies propres, entre autres dans le secteur des ressources naturelles.

En novembre, nous avons lancé une nouvelle initiative phare appelée le Programme de croissance propre.

Son objectif? Faire progresser les technologies émergentes vers la commercialisation, pour aider les entreprises qui exploitent les ressources naturelles à réduire leur incidence sur l’environnement tout en améliorant leur compétitivité et en créant de l’emploi.

Pour soutenir ce programme, nous avons conclu un certain nombre d’ententes de partenariat de confiance avec des bailleurs de fonds provinciaux, dont le Conseil de l’innovation de la Colombie-Britannique.

Depuis le début de l’année seulement, nous avons annoncé de nouveaux investissements d’importance dans les infrastructures vertes. Dans les bornes de recharge de véhicules électriques et la technologie des réseaux intelligents.

Dans un monde en transition, un monde de croissance et de prospérité à la hausse, il est important de se préparer pour réussir. Pour ce, il faut d’abord avoir une vision claire de ce qui nous attend et de la manière dont nous pouvons tirer avantage de ces tendances.

Dans cette optique, nous avons lancé Génération Énergie, la consultation sur l’énergie la plus importante de l’histoire de notre pays.

Nous avons invité les Canadiens à réfléchir sur leur avenir énergétique. À imaginer à quoi pourrait ressembler le monde lorsque leurs enfants et petits-enfants seraient grands. À réfléchir à ce que nous devons faire dès maintenant pour réaliser cet avenir.

Plus de 380 000 personnes ont pris part à cette conversation et 650 autres se sont réunies pour faire avancer les discussions lors d’un forum tenu dans ma ville natale de Winnipeg.

Ce fut un forum remarquable qui a rassemblé, souvent pour la première fois, des producteurs et fournisseurs d’énergie, des experts internationaux, des dirigeants autochtones, des organismes environnementaux, des consommateurs et tous les ordres de gouvernement.

Les Canadiens nous ont dit qu’ils veulent une économie prospère, sobre en carbone. Ils veulent que nous soyons des chefs de file de la technologie propre. Et ils veulent un système énergétique qui donne des chances égales à tous sans porter atteinte à l’environnement.

Ils comprennent aussi que nous n’en sommes pas encore là. Nous devons nous préparer pour l’avenir, mais nous devons également nous occuper du présent en fournissant une énergie sur laquelle chacun peut compter, que ce soit pour s’éclairer ou faire le plein d’essence.

Pour l’instant, cela signifie que nous allons continuer de soutenir nos ressources gazières et pétrolières tout en élaborant des solutions de rechange, y compris les énergies solaire, éolienne, marémotrice et de la biomasse.

Voilà un peu plus d’un an, notre gouvernement a approuvé deux projets de pipelines : l’agrandissement du réseau Trans Mountain et le remplacement de la canalisation 3.

Nous avons approuvé ces projets parce qu’ils sont bons pour le Canada. Nous les avons approuvés parce qu’ils créeront des milliers d’emplois. Et parce que nous n’étions pas à l’aise avec l’idée de diriger 99 % de nos exportations pétrolières et gazières vers un seul pays.

Notre gouvernement voulait que ces pipelines soient construits dans le cadre d’une politique d’énergie sage, une politique avec un objectif clair : faire du Canada un chef de file dans le siècle de la croissance propre.

Mais comment y parvenir? Nous devons profiter de cette période de transition pour bâtir les infrastructures qui serviront à acheminer nos ressources aux marchés mondiaux et utiliser les revenus ainsi générés pour investir dans les énergies propres.

En d’autres mots, tirer parti des ressources fossiles que nous avons aujourd’hui pour mettre en place les solutions énergétiques propres de demain.

Peu de secteurs reflètent la transition davantage que la foresterie, laquelle s’est positionnée pour saisir les occasions offertes par l’évolution du climat et les marchés en expansion.

Voici deux brefs exemples :

En premier lieu, nous observons une renaissance du bois comme matériau de construction. J’ai eu l’honneur d’inaugurer une nouvelle résidence pour étudiants à l’Université de la Colombie-Britannique, laquelle possède dorénavant le plus grand bâtiment en bois massif au monde.

Ce magnifique bâtiment ne constitue pas seulement un fleuron d’ingénierie et d’architecture, il change la donne sur le plan environnemental, stockant plus de 1 700 tonnes métriques de dioxyde de carbone et économisant plus de 2 400 tonnes métriques de gaz à effet de serre. Cela équivaut à retirer 551 véhicules de la route pendant un an.

Cet été, j’ai également eu la chance de visiter un nouvel écoquartier à Tianjin, en Chine, un projet de 2,5 milliards de dollars qui comporte presque deux kilomètres carrés de bois d’œuvre, d’ingéniosité et d’expertise du Canada.

En second lieu, la bioéconomie a un immense potentiel pour le Canada.

Nous possédons les plus grandes réserves mondiales de biomasse. C’est la raison pour laquelle le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques met l’accent sur le potentiel de la bioénergie et des bioproduits.

En septembre dernier, nous nous sommes joints à nos partenaires provinciaux et territoriaux pour approuver un Cadre de bioéconomie forestière, une approche globale qui vise à faire du Canada un chef de file mondial dans l’utilisation d’une biomasse durable pour transformer notre économie.

Et en mettant un prix sur le carbone, nous aidons à réduire la demande de produits à grande intensité carbonique et à augmenter la demande de combustibles et matériaux à faible teneur en carbone, notamment ceux qui sont basés sur la biomasse forestière.

Ces efforts surviennent à un moment critique. D’ailleurs, les gens de la Colombie-Britannique le savent mieux que quiconque, l’industrie forestière fait les frais d’un protectionnisme commercial grandissant au sud de la frontière.

La position de notre gouvernement a été claire et sans équivoque : les droits imposés par les États-Unis sont injustes, injustifiés et sans fondement.

Nous défendons vigoureusement les travailleurs canadiens en contestant ces droits devant l’Organisation mondiale du commerce et en vertu de l’Accord de libre-échange nord-américain.

Notre gouvernement est également intervenu avec un Plan d’action sur le bois d’œuvre de 867 millions de dollars, lequel comprend des garanties de prêts pour l’industrie, des programmes de travail partagé pour les employés, un financement pour aider les provinces à soutenir les travailleurs, des investissements dans des programmes d’innovation forestière et un accès aux programmes qui aideront les entreprises à conquérir de nouveaux marchés.

Oui, l’industrie forestière traverse une période difficile. Mais nous croyons également en sa capacité à s’adapter, à se diversifier et à innover. Nous le croyons parce que nous en avons été témoins.

Nous voyons des occasions similaires de changements transformateurs dans l’industrie minière et métallurgique.

Aujourd’hui, il y a plus de 100 projets miniers planifiés ou en chantier au Canada, qui représentent un investissement en capital d’environ 80 milliards de dollars.

Et qui créent de bons emplois, une croissance durable et une prospérité partagée.

Et les retombées vont bien au-delà des considérations financières : l’avenir de la technologie propre en dépend.

Cuivre. Nickel. Cobalt. Lithium. Graphite. Éléments des terres rares. Tous sont cruciaux pour les piles solaires, les éoliennes, les batteries de véhicules électriques et une variété de gadgets de haute technologie.

Tous dépendent de la capacité de nos minières à les trouver, à les extraire et à les mettre en marché.

Notre gouvernement soutient cette industrie indispensable par :

  • des mesures comme le crédit d’impôt pour l’exploration minière et la création d’accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers;
  • des activités vitales dans le domaine des géosciences pour aider à éliminer le risque lié à l’exploration;
  • la mise en place d’un régime de réglementation fondé sur le principe fondamental « d’une seule évaluation par projet ».

Que faisons-nous ensuite?

Notre gouvernement, de concert avec nos homologues provinciaux et territoriaux, élabore un Plan canadien pour les minéraux et les métaux, une stratégie nationale ambitieuse pour faire en sorte que notre industrie minière soit la plus compétitive, la plus innovatrice, la plus socialement responsable et la plus durable sur le plan de l’environnement au monde. Pour les générations à venir.

Permettez-moi de terminer comme j’ai commencé, en exprimant mon optimisme à propos de l’industrie des ressources au Canada.

Notre gouvernement voit cette industrie jouer un rôle central à un moment historique.

Comme vous, nous tournons notre regard vers l’avenir et nous nous préparons pour réussir. Dans le secteur de l’énergie, avec Génération Énergie. Dans le secteur forestier, avec une stratégie de bioéconomie.
Dans le secteur des minéraux et des métaux, avec une nouvelle vision nationale.

Dans tous les secteurs, nous voyons des occasions illimitées. Une confiance que vous partagez sûrement. Une confiance clairement manifeste à ce forum.

Y aura-t-il des difficultés à surmonter? Bien sûr.

Mais grâce à une hauteur de vue, à l’innovation et à la collaboration, je pense que l’avenir des ressources naturelles au Canada sera plus radieux que nous l’imaginons.

Merci!

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