Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Campylobacter coli

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES

SECTION I - AGENT INFECTIEUX

NOM : Campylobacter coli

SYNONYME OU RENVOI : Ancien nom : Campylobacter fetus subsp. jejuni Note de bas de page 1. L’affection provoquée par cette bactérie est appelée campylobactériose ou entérite à Campylobacter.

CARACTÉRISTIQUES : Campylobacter coli appartient à la famille des Campylobacteraceae; il est microaérophile, asporulé et Gram négatif, et produit une réaction oxydase positive. C. coli est un bacille mobile de forme spiralée, ayant un diamètre de 0,2 à 0,9 μm et mesurant entre 0,5 et 5 μm de long, qui se déplace par des mouvements en vrilleNote de bas de page 2 . Il est doté d’un flagelle polaire, non entouré d’une gaine, situé à l’une des extrémités ou aux deux extrémités, lui conférant une forme effilée en « S » qui est caractéristique de l’espèce. Les cultures de C. coli croissent lentement et leur température de croissance optimale est de 42 °C Note de bas de page 3 . Les vieilles cultures et celles qui ont été exposées à l’air pendant une période prolongée prennent généralement une forme sphérique ou coccoïde Note de bas de page 4.

SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : Campylobacter coli et C. jejuni sont les espèces les plus courantes du genre; C. coli est une cause importante de gastro‑entérite et d’entérocolite aigüe chez les humains ainsi que de maladies diarrhéiques aigües dans les pays développés Note de bas de page 2,Note de bas de page 4 . Les symptômes caractéristiques de l’infection comprennent une diarrhée aqueuse (les selles pouvant contenir des globules rouges ou des globules blancs), une entérocolite inflammatoire, des douleurs abdominales, de la fièvre, un malaise, des nausées et des vomissements. Ces symptômes disparaissent généralement après une semaine environ. Toutefois, entre 5 et 10 % des patients non traités subiront une rechute; il arrive aussi que les symptômes persistent chez les patients immunodéprimés Note de bas de page 3,Note de bas de page 4 . Une grande partie des infections par Campylobacter restent asymptomatiques Note de bas de page 3 . Cependant, même si l’affection est généralement bénigne, plusieurs complications, dont la bactériémie, l’hépatite, la cholécystite, la pancréatite, les infections des voies urinaires, les avortements, la myocardite et la méningite, peuvent être précédées par une entérite Note de bas de page 4 . Dans les pays en développement où les infections sont endémiques, la majorité des cas symptomatiques s’observent chez les jeunes enfants.

ÉPIDÉMIOLOGIE : C. coli est présent partout dans le monde, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, et la plupart des éclosions sont d’origine alimentaire ou hydrique Note de bas de page 3,Note de bas de page 4. Les infections par C. coli sont souvent sporadiques et présentent des tendances saisonnières (dont la cause n’a toutefois pas été entièrement élucidée), avec un pic vers la fin de l’été ou le début de l’automne dans les pays développés Note de bas de page 5. Les cas d’infection sont principalement associés à la manipulation et à la consommation de viande crue. La majorité des cas sont sporadiques et seul un petit nombre de cas sont associés à une éclosion Note de bas de page 3,Note de bas de page 4,Note de bas de page 6. Certaines éclosions ont cependant été causées par la distribution d’eau ou de lait, le nombre de personnes infectées pouvant alors atteindre 3 000 Note de bas de page 7.

GAMME D'HÔTES : Les porcs sont les principaux hôtes Note de bas de page 2, suivis des humains, des oiseaux et d’une grande variété d’autres animaux comme les bovins et les moutons Note de bas de page 4,Note de bas de page 6.

DOSE INFECTIEUSE : Aussi peu que 500 microorganismes par ingestion Note de bas de page 7. Selon une étude menée chez des volontaires, 9 000 bactéries sont nécessaires pour infecter 50 % des sujets Note de bas de page 7.

MODE DE TRANSMISSION : Ingestion de bactéries par le biais d’aliments contaminés (surtout le poulet) ou d’eau potable contaminée. Le contact avec des animaux ou leurs excréments est aussi une cause d’infection Note de bas de page 8. L’agent pathogène est très souvent présent sur les carcasses de poulet et une contamination croisée peut facilement survenir pendant la préparation des aliments.

PÉRIODE D'INCUBATION : Approximativement 1 à 10 jours Note de bas de page 6.

TRANSMISSIBILITÉ : Faible; la transmission interhumaine est inhabituelle Note de bas de page 9.

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : Porcs, volaille, bovins, moutons, oiseaux Note de bas de page 4. Presque toutes les sources d’eau naturelles sont contaminées par C. coli Note de bas de page 2.

ZOONOSE : Oui. Transmis par une variété d’animaux (oiseaux et mammifères) Note de bas de page 8. La colonisation de la volaille est fréquente, ce qui contribue dans une large mesure à la transmission de C. coli aux humains Note de bas de page 2.

VECTEURS : Les mouches pourraient être un vecteur de transmission Note de bas de page 9.

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Sensible aux macrolides, aux fluoroquinolones, aux aminoglycosides, au chloramphénicol, à la nitrofurantoïne et à la tétracycline Note de bas de page 4. Des souches résistantes aux antibiotiques, particulièrement aux fluoroquinolones et à l’érythromycine, sont apparues Note de bas de page 10.

RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS : On observe l’apparition de souches résistantes aux antibiotiques, particulièrement aux fluoroquinolones, aux macrolides, au triméthoprime, aux bêta-lactamines (y compris la pénicilline et la majorité des céphalosporines), ainsi qu’à la tétracycline, aux quinolones et à la kanamycine Note de bas de page 7,Note de bas de page 10.

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Sensible au chlorure de sodium à > 1,5 %. C. jejuni, qui appartient à la même famille, est sensible aux substances suivantes lorsque la durée de contact est de 1 minute : iodophore à une concentration de10 mg/L, composés d’ammonium quaternaire à 1 : 50 000, composés phénoliques à 0,15 %, alcool éthylique à 70 % et pentane‑1,5‑dial à 0,125 %; il est également sensible à l’hypochlorite à 5 mg/L (durée de contact de 5 minutes) Note de bas de page 11 .

INACTIVATION PHYSIQUE : Inactivé par la chaleur (70 °C pendant 1 minute), par la pression hydrostatique (450 MPa à 15 °C pendant 30 secondes) Note de bas de page 12 et par des solutions dont le pH est inférieur à 5,0 ou supérieur à 9,0 Note de bas de page 2.

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : Les bactéries du genre Campylobacter peuvent être viables mais non cultivables lorsqu’elles sont soumises à un stress. On croit qu’elles améliorent ainsi leur survie dans l’environnement Note de bas de page 13. Elles peuvent survivre plusieurs semaines dans l’eau à 4 °C, quelques jours si la température de l’eau est supérieure à 15 °C Note de bas de page 14 et seulement de 2 à 10 heures si elles sont soumises au séchage Note de bas de page 2.

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition des symptômes. Les infections par Campylobacter peuvent être confirmées par la culture et la mise en évidence des bactéries dans les selles; les infections récentes peuvent aussi être décelées au moyen d’analyses sérologiques Note de bas de page 15 .

Remarque : Toutes les méthodes diagnostiques ne sont pas nécessairement disponibles dans tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : Administrer l’antibiothérapie appropriée; il s’agira principalement d’un traitement de soutien étant donné que la plupart des infections sont spontanément résolutivesNote de bas de page 4 ,Note de bas de page 16 . L’antibiothérapie peut être nécessaire dans les cas plus graves, en particulier chez les patients jeunes, âgés ou immunodéprimés Note de bas de page 17 . L’érythromycine est le médicament de choix pour le traitement des gastro‑entérites causées par les bactéries du genre Campylobacter Note de bas de page 15 .

IMMUNISATION : Aucune.

PROPHYLAXIE : Aucune.

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Oui, plusieurs cas d’infection par des espèces du genre Campylobacter ont été signalés Note de bas de page 18.

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : Échantillons de selles et de sang et prélèvements sur des animaux Note de bas de page 4.

DANGERS PRIMAIRES : Ingestion ou inoculation parentérale de la bactérie Note de bas de page 18,Note de bas de page 19.

DANGERS PARTICULIERS : Si elle est contractée au cours de la grossesse, l’infection pourrait avoir des effets nocifs sur le fœtus Note de bas de page 18.

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE

CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 2 Note de bas de page 20.

EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux.

VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 21.

AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 21.

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer Note de bas de page 21.

ÉLIMINATION : Décontaminer les matières à éliminer qui contiennent l’agent infectieux ou sont venues en contact avec celui‑ci par autoclavage, désinfection chimique, irradiation gamma ou incinération Note de bas de page 21.

ENTREPOSAGE : L’agent infectieux devrait être conservé dans des contenants étanches dûment étiquetés de façon appropriée Note de bas de page 21.

SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES

INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.

DERNIÈRE MISE À JOUR : Décembre 2011

PRÉPARÉE PAR : Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.

Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.

Tous droits réservés
© Agence de la santé publique du Canada, 2010
Canada

RÉFÉRENCES :

Détails de la page

Date de modification :