Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Plesiomonas shigelloides

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES

SECTION I - AGENT INFECTIEUX

NOM : Plesiomonas shigelloides

SYNONYME OU RENVOI : Diarrhée à Plesiomonas, infection à Plesiomonas. Anciennement : C 27, Escherichia, Pseudomonas shigelloides, Pseudomonas michigani, Aeromonas shigelloides, Fergusonia, Vibrio shigelloides.

CARACTÉRISTIQUES : Plesiomonas shigelloides est une espèce de bactéries Gram négative en forme de bâtonnets Note de bas de page 1. Il mesure généralement de 0,3 à 1,0 µm de largeur, de 0,6 à 6,0 µm de longueur, est mobile grâce à un flagelle polaire, est asporulé et facultativement anaérobique Note de bas de page 2-Note de bas de page 5. Plesiomonas shigelloides était anciennement classé dans la famille des Vibrionaceae, mais appartient maintenant à la famille des Enterobacteriaceae Note de bas de page 2. Il est capable de croître dans des concentrations de sel de 0 à 5 %, à un pH de 4,0 à 8,0 et à des températures entre 8 et 44 oC Note de bas de page 1, Note de bas de page 5.

SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : Cet agent peut causer une gastro‑entérite ou des infections extra‑intestinales. Au nombre des symptômes cliniques de gastro‑entérite figurent la fièvre, la diarrhée sécrétoire ou dysentérique, les douleurs abdominales, les vomissements, les nausées, les frissons, l’arthralgie et les maux de tête Note de bas de page 1 ,Note de bas de page 2 ,Note de bas de page 5 . Les symptômes disparaissent habituellement spontanément dans les deux semaines qui suivent mais ils peuvent durer des moisNote de bas de page 5 ,Note de bas de page 6 . Des cas asymptomatiques sont possibles, mais très raresNote de bas de page 1 . Les infections extra‑intestinales sont moins fréquentes; les personnes âgées, les sujets immunodéprimés ou les patients atteints d’une maladie sous‑jacente courent cependant un plus grand risqueNote de bas de page 7 . Parmi les infections extra‑intestinales possibles, citons la septicémie, la méningite, l’ostéomyélite, la cellulite, l’arthrite septique, l’endophtalmie, la péritonite bactérienne spontanée et la cholécystite aiguëNote de bas de page 1 ,Note de bas de page 8 ,Note de bas de page 9 . L’infection générale, en particulier la septicémie, est très grave et est associée à un taux élevé de mortalitéNote de bas de page 7 

ÉPIDÉMIOLOGIE : Plesiomonas shigelloides est répandu dans le monde entier, mais est plus fréquent dans les régions tropicales et subtropicales Note de bas de page 2. Les taux d’infection culminent durant l’été et l’automne Note de bas de page 1.

GAMME D'HÔTES : Humains, amphibiens, oiseaux, singes, moufettes, reptiles, chats, vaches, chiens, chèvres, porcs, moutons et animaux aquatiques comme les poissons, les crabes, les crevettes, les moules et les huîtres Note de bas de page 2, Note de bas de page 10.

DOSE INFECTIEUSE : Inconnue.

MODE DE TRANSMISSION : Plesiomonas shigelloides peut se transmettre par voie oro‑fécale, par la consommation de poissons et de fruits de mer contaminés (en particulier les huîtres), d’eau contaminée et de légumes contaminés et par contact avec des amphibiens et des reptiles Note de bas de page 2, Note de bas de page 6, Note de bas de page 11.

PÉRIODE D'INCUBATION : Durée habituelle de moins de 48 heures Note de bas de page 7.

TRANSMISSIBILITÉ : Cet agent est transmissible entre humains par la voie oro‑fécale Note de bas de page 2, Note de bas de page 12. Le manque d’hygiène augmente la fréquence des infections Note de bas de page 4.

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : Les principaux réservoirs de Plesiomonas shigelloides sont les milieux aquatiques, notamment l’eau douce, l’eau d’estuaire et l’eau de mer Note de bas de page 2. Le sol et les animaux constituent d’autres réservoirs Note de bas de page 1, Note de bas de page 12.

ZOONOSE : Possible, par contact avec des poissons, des reptiles et des amphibiens Note de bas de page 11.

VECTEURS : Aucun.

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Sensibilité aux céphalosporines, aux quinolones, aux carbapénèmes, et au sulfaméthoxazole‑triméthoprime (SXT) Note de bas de page 5, Note de bas de page 7.

RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS : Une résistance à l’ampicilline, au chloramphénicol, à la carbénicilline, à la pipéracilline, à la ticarcilline a été documentée Note de bas de page 5, Note de bas de page 12. La bactérie présente également une résistance variable aux aminosides, au cotrimoxazole et à la tétracycline Note de bas de page 5, Note de bas de page 12.

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Sensibilité à l’hypochlorite de sodium à 1 %, à l’éthanol à 70 %, au glutaraldéhyde à 3 %, à l’iode, aux composés phénoliques et au formaldéhyde Note de bas de page 13-Note de bas de page 17.

INACTIVATION PHYSIQUE : Inactivation à un pH de 4 après 60 minutes, à un pH de 2 après 15 minutes Note de bas de page 18. Sensibilité à la chaleur humide (121 oC pendant au moins 15 minutes) et à la chaleur sèche (160‑170 oC pendant au moins 1 heure) Note de bas de page 19.

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : Plesiomonas shigelloides ne survit pas bien à l’extérieur de ses hôtes ou des milieux cultivés Note de bas de page 5. Il peut survivre dans les eaux qui gèlent pendant de longues périodes de l’année Note de bas de page 20.

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition de symptômes. Les échantillons d’Aeromonas spp. et de Plesiomonas shigelloides peuvent être distingués au moyen de diverses méthodes : recherche de la lysine, de l’ornithine, et de l’arginine en milieu de Moeller, et fermentation de m‑inositol Note de bas de page 5.

Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement disponibles dans tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : L’infection par Plesiomonas shigelloides évolue habituellement spontanément vers la guérison et ne nécessite pas de traitement. On peut procéder à une rééquilibration hydro‑électrolytique Note de bas de page 21. On devrait avoir recours à l’antibiothérapie dans les cas d’infection chronique ou plus grave, notamment : infections dysentériques graves ou infections intestinales chroniques de même qu’infections extra‑intestinales. Le traitement habituel consiste en l’administration de fluoroquinolones et de triméthoprime, bien que les carbapénèmes soient aussi fréquemment utilisés Note de bas de page 10.

IMMUNISATION : Aucune.

PROPHYLAXIE : Aucune.

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Aucune signalée en date de 2010.

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : Fèces, sang, LCR, plaies, voies respiratoires, urine Note de bas de page 4, Note de bas de page 18, Note de bas de page 22.

DANGERS PRIMAIRES : Inoculation parentérale accidentelle, contact avec des animaux et des fèces infectés.

DANGERS PARTICULIERS : Aucun.

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE

CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 2 Note de bas de page 23.

EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux.

VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 24.

AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 24.

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie‑tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer.

ÉLIMINATION : Décontaminer les matières à éliminer qui contiennent l’agent infectieux ou ont été en contact avec celui‑ci par autoclavage, désinfection chimique, irradiation gamma ou incinération.

ENTREPOSAGE : L’agent infectieux devrait être conservé dans des contenants étanches qui sont étiquetés de façon appropriée.

SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES

INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.

DERNIÈRE MISE À JOUR : Décembre 2011

PRÉPARÉE PAR : Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.

Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.

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