Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Virus varicelle‑zona
FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES
SECTION I - AGENT INFECTIEUX
NOM : Virus varicelle‑zona
SYNONYME OU RENVOI : VVZ Note de bas de page 1, varicelle Note de bas de page 1, zona Note de bas de page 1, herpèsvirus humain 3 Note de bas de page 2, herpès zoster Note de bas de page 3.
CARACTÉRISTIQUES : Le virus varicelle‑zona appartient à la sous‑famille des Alphaherpesviridae de la famille des Herpesviridae, classée dans le genre Varicellovirus Note de bas de page 1.Le virus varicelle‑zona a un diamètre de 150 à 200 nm et contient de l’ADN bicaténaire, linéaire (125 kpb), intégré dans une capside icosaédrique, entourée d’une enveloppe contenant des phospholipides Note de bas de page 1. Le VVZ croît lentement dans les fibroblastes diploïdes humains et demeurera attaché à la cellule hôte, ce qui réduit le nombre de particules virales en circulation Note de bas de page 2.
SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE
PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : La varicelle et le zona sont deux manifestations différentes de l’infection par le virus varicelle‑zona Note de bas de page 1.
Varicelle : Il s’agit d’une primo‑infection par le VVZ Note de bas de page 1, Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Elle survient surtout chez les enfants et se caractérise par une éruption vésiculaire généralisée, des démangeaisons et de la fièvre Note de bas de page 1, Note de bas de page 2. Les lésions apparaissent d’abord derrière la tête et les oreilles, puis se propagent au visage, au cou, au tronc et aux extrémités proximales Note de bas de page 2. Le nombre de lésions peut varier, allant de 10 à plusieurs centaines. Une varicelle généralisée, progressive, associée à une virémie, à une dissémination viscérale du virus, à une pneumonie, à une hépatite et à des complications du SNC, telles que l’encéphalite, l’ataxie transitoire, la méningite aseptique et la myélite transverse, est possible, en particulier chez les enfants et les adultes immunodéprimés Note de bas de page 1, Note de bas de page 2. Trente pour cent des enfants atteints de leucémie développent une varicelle disséminée, laquelle s’accompagne d’un taux de mortalité de 7 % Note de bas de page 4. L’arthrite, la glomérulonéphrite, la myocardite et le purpura fulminans sont d’autres complications moins fréquentes de la varicelle Note de bas de page 4. Après une infection aiguë, le virus demeure latent dans les neurones des ganglions sensitifs et peut survivre dans l’organisme indéfiniment Note de bas de page 4.
Zona : Cette maladie est due à une réactivation du VVZ latent Note de bas de page 1, Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Le risque de contracter un zona croît avec l’âge, en particulier après 50 ans Note de bas de page 1, Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Le zona se caractérise par une éruption vésiculaire douloureuse et une inflammation de la zone cutanée innervée par les ganglions sensitifs des racines nerveuses dorsales ou des nerfs crâniens Note de bas de page 1, Note de bas de page 2. Une névralgie post‑herpétique est possible et se caractérise par une douleur dans le dermatome qui persiste pendant des mois ou des années après la disparition de l’infection Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Une infection disséminée intéressant les viscères peut survenir chez les patients immunodéprimés Note de bas de page 2.
ÉPIDÉMIOLOGIE : Des infections par le virus varicelle‑zona surviennent partout dans le monde Note de bas de page 2, Note de bas de page 5. La varicelle est plus fréquente sous les climats tempérés que dans les pays tropicaux Note de bas de page 2, Note de bas de page 5. Avant l’introduction du vaccin VVZ en 1995, environ 4 millions de cas de varicelle et 1 million de cas de zona étaient recensés chaque année aux Etats-Unis Note de bas de page 4-Note de bas de page 6. La plupart des cas de varicelle sont des enfants de moins de 15 ans Note de bas de page 7. La maladie est cependant plus grave chez le faible pourcentage d’adultes qui la contractent. L’incidence de la varicelle aux États‑Unis a diminué considérablement (baisse générale de 90 % entre 1995 et 2005 et de 74 % chez les adultes) depuis l’implantation du programme de vaccination contre la varicelle Note de bas de page 7, Note de bas de page 8. La morbidité et la mortalité liées à la varicelle ont également diminué depuis l’introduction du vaccin Note de bas de page 8. Le zona est causé par une réactivation du virus latent et touche surtout les adultes Note de bas de page 9. Au nombre des facteurs de risque de zona figurent l’âge (> 50 ans), un traumatisme rachidien, une irradiation, l’infection à VIH, un traitement par les corticostéroïdes et le cancer Note de bas de page 4. Entre 2001 et 2006, l’incidence du zona a chuté de 55 % chez les enfants américains de moins de 10 ans vaccinés contre la varicelle Note de bas de page 9. L’incidence du zona chez les adolescents et les adultes est demeurée stable ou a augmenté depuis 1995 Note de bas de page 10.
GAMME D'HÔTES : Les humains sont le seul hôte naturel Note de bas de page 1.
DOSE INFECTIEUSE : Inconnue.
MODE DE TRANSMISSION : L’infection se transmet surtout par les aérosols porteurs de virions enveloppés qui se sont détachés des cellules Note de bas de page 1, Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Le virus peut se propager des vésicules cutanées d’une personne infectée aux voies respiratoires d’une personne réceptive Note de bas de page 2. Le contact direct avec le liquide vésiculaire infectieux d’une personne infectée constitue un autre mode de transmission Note de bas de page 5. L’infection peut aussi se transmettre in utero par passage transplacentaire du virus durant une infection varicelleuse chez la mère Note de bas de page 11.
PÉRIODE D'INCUBATION : De 10 à 21 jours, la moyenne étant de 14 jours Note de bas de page 2, Note de bas de page 4.
TRANSMISSIBILITÉ : Le VVZ est très contagieux Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Des virions libres très infectieux, produits dans les vésicules cutanées des patients, sont responsables de la grande contagiosité du virus Note de bas de page 1, Note de bas de page 2. La varicelle est transmissible 1 à 2 jours avant l’apparition de l’éruption cutanée et environ 3 à 4 jours après l’éruption, jusqu’à ce que toutes les vésicules soient recouvertes de croûtes Note de bas de page 2. Le zona se transmet moins facilement que la varicelle, mais les patients qui en sont atteints peuvent transmettre le virus aux personnes réceptives Note de bas de page 4.
SECTION III - DISSÉMINATION
RÉSERVOIR : Les humains sont le seul hôte naturel Note de bas de page 1.
ZOONOSE : Aucune.
VECTEURS : Aucun.
SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Il a été démontré que l’acyclovir inhibe la réplication virale. Certaines souches résistantes à l’acyclovir ont été signalées, surtout chez les patients infectés par le VIH Note de bas de page 1.
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Le virus varicelle‑zona est facilement inactivé par les solvants de lipides, les détergents et les protéases Note de bas de page 1, Note de bas de page 5. Bien qu’on dispose de peu d’information sur les désinfectants spécifiques pour le VVZ, la plupart des virus herpétiques sont sensibles à l’éthanol à 30 %, au propanol à 20 %, à 200 ppm d’hypochlorite de sodium, au biphényl‑2‑ol à 0,12 % et au glutaraldéhyde à 0,04 % Note de bas de page 12.
INACTIVATION PHYSIQUE : C’est un virus très fragile qui peut être facilement inactivé par un chauffage à 60 oC, un entreposage prolongé à une température de -70 oC et plus, une exposition à un pH extrême (< 6,2 ou > 7,2) et à des ultrasons Note de bas de page 5.
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : Le virus est labile à l’extérieur de la cellule hôte Note de bas de page 1. Il peut survivre dans l’environnement extérieur pendant quelques heures et parfois un jour ou deux Note de bas de page 13.
SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX
SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition de symptômes. La varicelle se manifeste par une éruption vésiculaire. Le zona se distingue par une éruption vésiculaire unilatérale avec distribution au niveau du dermatome Note de bas de page 1, Note de bas de page 4. L’examen direct au microscope électronique des lésions cutanées est la méthode la plus rapide et la plus sensible pour identifier le virus Note de bas de page 4. Un examen direct peut être effectué au moyen de l’immunofluorescence directe (DFA) ou d’une analyse par PCR de l’ADN viral. Le virus peut également être cultivé à partir de cellules isolées de lésions cutanées et de fibroblastes diploïdes humains. Il est également possible d’avoir recours à un test sérologique, comme un dosage immunoenzymatique.
Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement disponibles dans tous les pays.
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : La varicelle est une maladie bénigne qui évolue spontanément vers la guérison chez les enfants en santé; un traitement par des antiviraux n’est pas recommandé Note de bas de page 4. Certaines méthodes non spécifiques comme les bains fréquents, l’application de calamine et un bain à l’avoine peuvent soulager les symptômes. De l’acétaminophène peut être administré pour lutter contre la fièvre. La prise d’acyclovir (ACV) a été recommandée pour le traitement de la varicelle chez les patients en santé de 12 ans ou plus. L’ACV est administré par voie intraveineuse chez les enfants et les adultes qui sont atteints d’une infection grave par le VVZ ou qui risquent de développer une infection grave, tels que les patients immunodéprimés. L’ACV est également utilisé pour traiter le zona chez les patients en santé, mais il n’est pas très efficace chez les patients immunodéprimés Note de bas de page 2. Le famciclovir par voie orale est plus efficace pour traiter le zona chez les adultes, mais n’est pas approuvé pour les enfants ni pour le traitement de la varicelle Note de bas de page 4, Note de bas de page 14. Les infections résistantes à l’ACV sont traitées par des injections intraveineuses de foscarnet Note de bas de page 4.
IMMUNISATION : Un vaccin vivant atténué, mis au point à partir de la souche japonaise Oka, est recommandé pour les enfants en santé âgés de plus de 12 mois Note de bas de page 1, Note de bas de page 2, Note de bas de page 4. Le vaccin peut également être administré aux adultes immunocompétents, en particulier ceux qui risquent dans leur travail de contracter la maladie Note de bas de page 2. Au Canada, l’administration du vaccin contre le zona a également été recommandée pour immuniser les adultes immunocompétents de plus de 60 ans Note de bas de page 10, Note de bas de page 15, Note de bas de page 16.
PROPHYLAXIE : Si elle est administrée dans les 96 heures suivant l’exposition, l’immunisation passive au moyen de l’immunoglobuline intraveineuse, l’immunoglobuline contre la varicelle et le zona (VarIg) ou VariZIGMC (similaire à la VarIg et produite au Canada), est efficace pour prévenir l’infection ou réduire la gravité de la maladie chez les personnes réceptives Note de bas de page 2, Note de bas de page 4.
SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE
INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Aucune infection signalée.
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : Liquide des vésicules, lésions vésiculaires, sécrétions respiratoires. Note de bas de page 1, Note de bas de page 2
DANGERS PRIMAIRES : Le contact direct avec du matériel clinique ou des isolats viraux, l’inhalation de matériel aérosolisé concentré, l’exposition des muqueuses de l’œil, du nez ou de la bouche à des gouttelettes, l’ingestion, l’inoculation parentérale accidentelle constituent les principaux dangers associés aux virus herpétiques Note de bas de page 17.
DANGERS PARTICULIERS : Aucun.
SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE
CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 2 Note de bas de page 18.
EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux Note de bas de page 19.
VÊTEMENTS DE PROTECTION : Sarrau. Gants, lorsqu’un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 19.
AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB). L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 19. Les femmes qui sont enceintes ou peuvent le devenir devraient envisager, si elles sont séronégatives, de se faire vacciner et ne devraient pas travailler avec cet agent. Note de bas de page 20
SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE
DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie‑tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer Note de bas de page 19.
ÉLIMINATION : Décontaminer les matières à éliminer qui contiennent l’agent infectieux ou sont venues en contact avec celui‑ci par autoclavage, désinfection chimique, irradiation gamma ou incinération. Note de bas de page 19
ENTREPOSAGE : L’agent infectieux devrait être conservé dans des contenants étanches qui sont étiquetés de façon appropriée. Note de bas de page 19
SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES
INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.
DERNIÈRE MISE À JOUR : Décembre 2011
PRÉPARÉE PAR : Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.
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