ARCHIVÉE - Aperçu: L'éducation des adolescents d'aujourd'hui L'importance de l'apport des parents

Centre national d'information sur la violence dans la famille

Introduction

Il suffit de prononcer le mot « adolescent » pour que la plupart des parents aient tout de suite l'image de la génération branchée, c'est-à-dire de la génération de jeunes utilisant Internet pour jouer à des jeux, clavarder, envoyer des messages par messagerie textuelle et naviguer d'un site Web à l'autre. Quand nous pensons aux jeunes, nous les imaginons enfermés dans une pièce et acceptant à peine d'en sortir pour le souper, ou encore nous imaginons des groupes de jeunes potentiellement violents vivant dans une certaine promiscuité sexuelle, connectés les uns aux autres, traînant quelque part et prenant de la drogue. Pourtant, lorsque nous examinons la véritable situation des adolescents d'aujourd'hui, nous nous rendons compte qu'aucun de ces stéréotypes ne correspond à la réalité.

Les apparences sont trompeuses. Les adolescents d'aujourd'hui se portent étonnamment bien. Quand on leur demande s'ils souhaitent que leurs parents et que les aidants dans leur entourage (comme leurs entraîneurs, leurs professeurs, leurs mentors, leurs grands-parents ou leurs parents d'accueil) jouent un rôle dans leur vie, ils répondent par l'affirmative. De nos jours, il importe peu que ce soit un ou deux parents ou encore des beaux-parents ou des grands-parents aimants qui aident un jeune dans son cheminement et qui prennent la relève au besoin. Les adolescents ont besoin de nous, les adultes, et ils cherchent à obtenir notre aide pour faire le pont vers l'âge adulte. Ils veulent qu'on les considère comme des adultes en devenir qui sont dans une période d'apprentissage pour ce qui est de prendre leurs responsabilités par rapport à eux-mêmes et aux autres.

Petits gestes, grandes récompenses

Si nous ouvrons grand nos oreilles, nous entendrons les adolescents d'aujourd'hui nous communiquer ce qui suit.

Si nous faisons l'effort de bien écouter nos adolescents, ils nous diront qu'ils aiment sentir qu'ils font partie de la famille et qu'ils appartiennent à leur école et à leur communauté.Note de bas de page 1 Beaucoup de travaux de recherche ont fourni des preuves à cet effet. Ce que la recherche a aussi permis de démontrer c'est que les petits efforts que les parents et les aidants peuvent faire pour aider les adolescents peuvent rapporter gros. Les jeunes veulent désespérément qu'on leur offre un emploi à temps partiel, qu'on leur donne la chance de se rendre utile, qu'on leur donne l'occasion de faire valoir leur talent. Même les plus récalcitrants, ceux qui nous troublent à cause de leur comportement délinquant, apprécient les petits gestes d'encouragement de temps à autre. Les adolescents veulent voir dans les yeux de quelqu'un d'autre qu'ils comptent pour cette personne et se le faire dire à l'occasion.

Les adolescents d'aujourd'hui

Au fil du temps, les différentes générations d'adolescents ont toujours eu d'innombrables défis à relever. Certains des problèmes éprouvés par les jeunes d'aujourd'hui sont les mêmes que ceux qui ont affecté la génération précédente alors que d'autres sont propres à leur génération. De nos jours, pour la plupart des familles, il y a cinq principaux sujets de préoccupation.

  1. La sexualité

    La réalité - Le fait de penser à la sexualité à l'adolescence est normal et fait partie du processus de développement physique et psychologique relié à la puberté. Au début de l'adolescence, au moment où les jeunes voient leur corps se transformer, les garçons et les filles commencent à se sentir fortement attirés par d'autres personnes et à s'intéresser à leur corps sur le plan sexuel. Mais le simple fait que le corps d'un adolescent soit physiquement prêt à avoir des rapports sexuels et, dans le cas des filles, à subir une grossesse ne signifie pas que le jeune soit émotionnellement prêt à vivre de telles expériences ni à en assumer les conséquences. Assez tôt, ou de façon assez précoce, les jeunes peuvent être amenés à entretenir des relations tumultueuses (souvent avec des jeunes plus âgés) à cause de leur développement sur le plan sexuel et de leur intérêt pour la sexualité, ce qui peut les amener à avoir des comportements sexuels à risque (comme pratiquer la pénétration ou le sexe oral sans protection), à contracter des maladies transmissibles sexuellement et, dans le cas des filles, à subir une grossesse non planifiée.

    Bonnes nouvelles - Les taux d'activité sexuelle chez les adolescents n'ont pas beaucoup changé depuis trois générations. Au fil des ans, les chercheurs en sont venus aux mêmes conclusions : 10 p. cent des adolescents deviennent actifs sexuellement à 14 ans environ. Par la suite, les taux augmentent d'environ 10 p. cent par année jusqu'au moment de la graduation de l'école secondaire. À ce moment-là, entre 50 p. cent et 60 p. cent des jeunes adultes ont déjà eu des rapports sexuels.Note de bas de page 2 La bonne nouvelle, c'est que bon nombre d'adolescents aujourd'hui qui font partie de groupes parmi les plus à risque - comme le groupe associé aux jeunes vivant en milieu urbain ou les groupes associés à certaines minorités - semblent avoir des relations sexuelles moins fréquemment que leurs parents lorsqu'ils avaient leur âge.

  2. La délinquance

    La réalité - Bon nombre d'adolescents font des choses qui peuvent être interprétées comme des actes de délinquance. Il existe toute une gamme de comportements délinquants caractérisés par divers degré de gravité. Un grand nombre de crimes parmi les plus sérieux sont commis par un petit nombre de jeunes.Footnote 3 Au sein de certaines familles et de certaines communautés, les enfants grandissent en étant exposés à la violence. Certains parmi ces jeunes seront attirés au sein de gangs; dans la plupart des cas, ce sera ceux qui n'ont pas beaucoup à espérer des voies traditionnelles qui mènent au succès (les études et les emplois intéressants).

    Bonnes nouvelles - Dans presque toutes les provinces et territoires, les taux de criminalité associés aux adolescents sont à la baisse. Si nous avons l'impression que la criminalité augmente chez les jeunes, c'est à cause d'une poignée de jeunes qui ont mauvaise presse. Au fil du temps, des études ont démontré que plus de 95 p. cent des adolescents qui sont délinquants mettent fin à leurs comportements problématiques à l'âge adulte. De plus, des statistiques récentes indiquent que les infractions perpétrées contre les biens, comme les vols, par exemple, sont en déclin.Note de bas de page 4 Les chiffres à cet égard sont encore plus éloquents lorsqu'on tient compte du fait que la police arrête maintenant les jeunes pour les voies de fait et les vols perpétrés à l'école ou à la maison alors que de tels actes n'étaient pas considérés comme criminels pour la génération précédente. Les parents et les enseignants réglaient ces cas eux-mêmes.

  3. La consommation abusive d'alcool ou d'autres drogues

    La réalité - Il y a des nouvelles substances qui peuvent être dangereuses pour nos enfants s'ils en consomment. Certaines d'entre elles, notamment la méthamphétamine (ou « crystal meth »), sont des composés chimiques qui créent d'importantes dépendances. Les taux reliés à la dépendance sont plus élevés chez les jeunes qui vivent au sein de familles de la classe moyenne ou de familles aisées que chez ceux vivant dans des familles pauvres (plus les jeunes ont de l'argent et plus ils peuvent se permettre d'acheter de la drogue).Note de bas de page 5 L'alcool continue d'être la substance la plus couramment consommée par les jeunes gens, et se saoûler est toujours considéré par bon nombre d'entre eux comme un rite de passage qui marque leur accession à l'âge adulte. Le cannabis est la deuxième substance la plus couramment consommée par les jeunes et arrive au premier rang des drogues illicites.Note de bas de page 6

    Bonnes nouvelles - La majorité des adolescents canadiens n'ont pas de problème de consommation d'alcool ni de drogues. Dans la plupart des cas, la consommation d'alcool ou de drogues illicites est expérimentale ou occasionnelle. De plus, les taux de consommation abusive d'alcool ou d'autres drogues sont à la baisse. Certains sondages ont d'ailleurs révélé que les taux de consommation abusive d'alcool ou d'autres drogues sont en déclin chez les jeunes.Note de bas de page 7 Cette nouvelle n'a toutefois rien de rassurant pour les familles qui ont un adolescent aux prises avec un problème de consommation. Par ailleurs, les programmes de traitement actuels attirent plus de jeunes que ceux qu'on proposait dans le passé, car ils se fondent sur des modèles qui visent la réduction des dommages plutôt que l'abstinence complète et ils incitent les jeunes à agir de façon responsable.

  4. Le suicide

    La réalité - L'adolescence est une période de grands bouleversements pendant laquelle les jeunes peuvent littéralement se perdre de vue comme individus et perdre le fil de leur vie alors qu'ils aspirent à un avenir meilleur. La douleur associée au fait de se sentir perdu, désespéré ou honteux peut en amener certains à s'enlever la vie. Un jeune, sans égard à sa race ou à son ethnie, sera beaucoup plus susceptible de se suicider s'il a perdu ses racines, s'il manque de liens avec les autres, s'il n'a pas suffisamment d'occasions de se sentir valorisé ou s'il a beaucoup souffert sur le plan émotionnel, ce qui se produit dans bien des cas lorsqu'ils ont été victimes d'actes violents sur le plan physique ou sexuelNote de bas de page 8. Même si les jeunes garçons tentent moins souvent que les filles de se suicider, ils utilisent principalement des armes à feu et des voitures comme moyens pour mettre fin à leurs jours, des moyens qui ont beaucoup plus de chances de réussite que l'empoisonnement par surdose de médicaments sur ordonnance, qui est le moyen privilégié par les filles.

    Bonnes nouvelles - Les taux de suicide chez les jeunes ont été à la hausse pour trois décennies, mais ils se sont stabilisés au cours des derniers dix ans.Note de bas de page 9 Dans le cas de la plupart des adolescents, le suicide pourrait être prévenu si on les aidait à trouver un sens à leur vie et à voir leur utilité comme personnes et si on faisait en sorte de leur procurer de l'aide lorsqu'ils subissent des traumatismes graves.

  5. Les problèmes liés à Internet

    La réalité - Internet peut être dangereux. Un nombre croissant de jeunes rapportent qu'ils ont été sollicités sur le plan sexuel par l'entremise de ce médium.Note de bas de page 10 La pornographie y est très facilement accessible. De plus, les jeux de hasard et les autres types de jeux que l'on trouve en ligne créent des dépendances problématiques chez bon nombre de jeunes. On craint aussi le fait que passer trop de temps devant un écran fasse augmenter les taux d'inactivité et, du même coup, les taux de diabète de type II chez les jeunes gens. Par ailleurs, le fait de passer un temps excessif en ligne peut en amener certains à s'isoler. La cyberintimidation (ou le fait d'ennuyer ou de harceler quelqu'un par l'entremise d'affichages dans Internet) a contribué à causer le suicide de bon nombre d'adolescents.Note de bas de page 11

    Bonnes nouvelles - On trouve une grande quantité d'information au sujet de la sécurité dans Internet. Certaines ressources sont d'ailleurs mentionnées dans la section du présent document intitulée Ressources pour les parents et les aidants . Dans bon nombre d'écoles, on apprend aux adolescents comment utiliser Internet de façon sécuritaire. Comme les trois quarts des cas de sollicitation par des prédateurs sexuels sont enregistrés alors que les enfants utilisent leur ordinateur à la maison, les parents peuvent aider en se rendant disponibles.

Importance de l'apport parental

La plupart des problèmes peuvent être prévenus, et cela est particulièrement vrai lorsque les familles encouragent les écoles et leur communauté à faire de la prévention. L'avènement des centres de santé pour jeunes dans les écoles secondaires, les changements apportés au système de justice pénale - qui permet maintenant de trouver coupable ceux qui ont perpétré les pires offenses (et qui fait en sorte que les auteurs d'infractions de moindre importance ne subissent pas la mauvaise influence de pairs plus délinquants) - , les formations sur l'utilisation sécuritaire d'Internet et la mise en œuvre de programmes de prévention des dépendances sont toutes des mesures qui aident à assurer la sécurité des jeunes. Les parents peuvent faire connaître les programmes pertinents à leurs adolescents, mais aucun de ces programmes ne sera efficace sans leur soutien pour favoriser l'apprentissage.

Développement des adolescents

Il y un mythe selon lequel les adolescents passeraient par une période de tumultes et de stress, et que les relations entre les adolescents et les parents devraient être grandement conflictuelles. En vérité, la plupart des jeunes n'ont pas la vie si dure que cela pendant la période de l'adolescence. La plupart d'entre eux valorisent leurs relations avec leurs parents et se tournent vers eux pour se faire guider. Dans le cas de ceux qui ne le font pas, le fait de se rebeller et de s'opposer aux règles peut en fait constituer une façon saine de gérer leur accession à l'indépendance.

Évidemment, tous les adolescents peuvent s'attendre à au moins quelques crises de nerfs. Mais la majeure partie de l'angoisse que ressentent les jeunes gens peut être attribuable aux changements dans leur corps, dans leur tête et dans leurs croyances.

Changements corporels

Lorsque l'hypophyse, qui se situe à la base du cerveau, commence à sécréter des hormones de croissance, les changements corporels s'amorcent chez le jeune. Les stéroïdes sexuels (la testostérone produite par les testicules chez les garçons et l'œstrogène produit par les ovaires chez les filles) sont responsables des caractéristiques sexuelles secondaires, notamment de la croissance de la pilosité corporelle et d'autres changements physiques évidents.

Vu le grand nombre de changements corporels qui se produisent chez les adolescents, ce n'est pas étonnant qu'ils soient anxieux et quelque peu sensibles par rapport à leur apparence physique. S'ils ont une image négative d'eux- mêmes, cela pourra les amener à adopter des comportements néfastes et causer, entre autres, des troubles alimentaires comme l'anorexie, qui est caractérisée par un désir de demeurer terriblement mince et le fait de ne pas manger, ou encore la boulimie, qui est un trouble qui fait en sorte que le jeune mange mais se force à vomir sa nourriture tout de suite après l'avoir consommée. Les deux types de troubles constituent des problèmes graves et peuvent mener à l'hospitalisation et même à la mort. Si ce type de problèmes affecte plus souvent les filles, les garçons peuvent également en souffrir. Ces derniers peuvent aussi essayer de développer leur musculature et de modeler leurs corps à l'excès en prenant des stéroïdes. Ces comportements, qui visent à gérer les changements corporels, sont malsains et nécessitent une intervention.

Ce que les parents peuvent faire - C'est rassurant pour les jeunes de savoir que, peu importe le rythme auquel leur corps se développe, que ce soit rapidement ou lentement, il n'y a pas de norme fixe; le processus de maturation diffère d'une personne à l'autre. Les parents peuvent rassurer leurs jeunes en les incitant à s'accepter pour ce qu'ils sont et en soulignant les caractéristiques positives desquelles ils devraient être fiers. Le fait de leur offrir un soutien pratique, pour choisir des vêtements dans lesquels ils se sentiront bien, par exemple, ne fait pas de tort non plus. Toutefois, ce que les adolescents ne trouvent pas utile, c'est le fait d'être trop rassurés ou de trop dépendre de solutions matérielles pour résoudre leurs problèmes d'image physique. Le fait de dire aux jeunes que vous les acceptez comme ils sont est une chose, mais d'exagérer leur beauté ou leurs habiletés en est une autre et peut engendrer un faux sentiment d'estime de soi, que leurs pairs auront vite fait de mettre à l'épreuve.

Changements cérébraux

La capacité d'analyser les problèmes et de penser à la pensée elle-même se développe rapidement chez les adolescents, en même temps que leur cortex préfrontal, qui se situe à la hauteur du front et qui est constitué d'une couche de neurones. Cela leur permet d'acquérir la capacité d'envisager les conséquences futures de leurs actes, de stopper leurs gestes irréfléchis et de voir l'effet de leur comportement sur les autres. La croissance dans cette zone de leur cerveau fait aussi en sorte qu'ils s'ouvrent aux notions abstraites comme le temps et la religion, par exemple. À partir de l'âge de 11 ans environ, les enfants connaissent une évolution dans leur capacité de penser autrement qu'en termes concrets. Mais cela peut leur prendre des années par la suite avant qu'ils soient pleinement et visiblement en mesure de penser comme un adulte. Plus un enfant utilise son cerveau et plus ce dernier deviendra un bon outil.

À l'adolescence, on peut également voir apparaître les premiers signes de maladie mentale. À ce moment-là, les jeunes peuvent commencer à avoir plus que des relations orageuses avec les autres. En fait, ils peuvent commencer à montrer des signes de troubles mentaux, comme la dépression ou l'anxiété, ou encore des signes de psychose précoce, qui a pour effet de troubler leur esprit.

Ce que les parents peuvent faire - Pour la plupart des adolescents, il est important qu'on leur confie des responsabilités qui sont à leur mesure et qu'on les laisse assumer des risques qui sont gérables pour eux. Ils ont besoin de vivre des expériences qui les amèneront à explorer les limites de leur processus de développement des habiletés. Trop leur faciliter les choses peut avoir pour effet de les priver d'occasions d'acquérir de nouvelles compétences. Le bon sens et le contrôle des émotions qu'on peut acquérir de même que l'instinct qu'on peut développer dans la rue ne sont pas des choses qu'on enseigne aux adolescents. On ne peut que guider les jeunes dans cet apprentissage. Les adolescents doivent vivre de nouvelles expériences pour que leur cerveau se développe sainement. Dans le cas de ceux qui souffrent de déficiences plus graves, de dépression ou d'une dépendance, cela vaut la peine de chercher l'aide d'un professionnel de la santé mentale, qui peut diagnostiquer les problèmes et faire en sorte que les choses ne dégénèrent pas.

Changements dans les croyances

Alors que les enfants deviennent des adolescents, leur capacité à gérer les dilemmes moraux se développe en même temps que les change- ments se produisent sur le plan physique et cérébral. Alors que le jeune enfant se demande ce qui est bon pour lui, le préadolescent, pour sa part, prend ses décisions en tenant compte de ce qui constitue ou non un comportement correct aux yeux de sa communauté. Tout au long de l'adolescence, en s'inspirant des croyances des gens de leur entourage, les jeunes développent toute une série de croyances qui leur sont propres et qui se fondent sur des principes de leur choix. Ils se comportent et ils agissent en fonction de ces principes.

Certains pensent que les garçons et les filles voient les croyances différemment, les jeunes femmes mettant plus l'accent sur les relations et les jeunes hommes ayant plus tendance à penser en termes de cause à effet. Néanmoins, dans un cas comme dans l'autre, alors que les adolescents vieillissent, leur capacité à soutenir un ensemble de principes s'accroît. Ils peuvent être très catégoriques dans leur façon de penser et avoir le sentiment que tout le monde devrait penser exactement comme eux. Une bonne partie de ce qu'ils affirment être leurs croyances provient de la culture dans laquelle ils baignent et de ce qui est valorisé par les autres. Dans le cas des jeunes gens qui sont exposés à différentes façons de penser, leurs croyances au sujet de certains aspects, notamment au sujet de Dieu ou de la Vérité, et même la valeur qu'ils accordent à l'éducation peuvent différer de celles de leurs parents.

Ce que les parents peuvent faire - Les parents peuvent encourager leurs adolescents à se questionner sur leurs croyances et celles de leur famille. Même s'il est difficile pour les jeunes de développer un certain sens critique par rapport aux croyances, ce sens critique leur évite de suivre aveuglément les autres. Un jeune qui a pris le temps de réfléchir à ses croyances ne se laissera pas attirer par des styles de vie dangereux. Il saura ce qui compte pour lui. Le développement moral de nos jeunes se réalise par l'entremise des rapports qu'ils entretiennent. Même si cela ne paraît pas toujours, les jeunes gens cherchent des modèles parmi les adultes pour déterminer la bonne façon d'agir. Leurs liens avec nous ont une incidence sur leur développement et les aide à devenir des individus réfléchis et bienveillants et à s'entourer d'un sain réseau de personnes.

Court exercice : votre adolescence

Reportez-vous à la période de votre adolescence dans votre tête. Pensez aux stades de développement que vous avez franchis, à la façon dont vous vous êtes senti par rapport à votre corps à ce moment-là, à la façon dont votre nouvelle habileté à analyser les problèmes a pu causer des tensions entre vous et vos parents. Maintenant, pensez à votre adolescent et posez-vous les questions qui suivent.

  • Dans quelle mesure votre adolescent ressemble-t-il à la personne que vous étiez lorsque vous aviez le même âge? L'espace d'un instant, voyez le monde dans la perspective de votre enfant. Pensez à l'expérience qu'il ou elle vit du fait d'avoir un nouveau corps, une nouvelle façon de penser et de nouvelles croyances.
  • Pensez maintenant à ce qui motive votre jeune à faire des choses. Qu'est-ce qu'il ou elle tente de vous dire par son comportement? Quelles importantes expériences votre adolescent doit-il vivre de façon saine? Comment est-ce qu'il ou elle vit ces expériences aujourd'hui?
  • En vous fondant sur ce que vous avez vécu à l'adolescence et en tenant compte des besoins de votre adolescent, demandez-vous si le style de rôle parental que vous jouez convient vraiment à votre adolescent. À votre jeune, qui cherche à développer une forte identité (comme nous l'avons tous fait), vous pouvez offrir des substituts pour remplacer ses comportements problématiques. Les jeunes délinquants acceptent parfois un emploi pour gagner de l'argent de façon légitime. Le jeune qui se montre hostile à la maison, et qui peut avoir des comportements abusifs, acceptera peut-être plus de responsabilités comme solution de rechange pour avoir un plus grand sentiment d'indépendance.

Autre famille, autre adolescent

Pendant plusieurs décennies, on a étudié les adolescents pour déterminer lesquels vieillissent bien et lesquels vieillissent mal. En bout de ligne, ce sont généralement les familles qui sont les mieux placées pour déterminer ce dont leurs adolescents ont besoin.

Différences culturelles

Diana Baumrind, une chercheuse qui a étudié les familles, a découvert qu'il existe trois styles de parents, et elle a affiché un parti pris pour un de ces styles. Elle a démontré que les parents ont tendance à mieux réussir à s'imposer s'ils adoptent un style autoritaire .Footnote 12 En s'inspirant du travail de Mme Baumrind, Barbara Coloroso décrit les parents autoritaires comme des parents qui ont une colonne vertébrale.Footnote 13 Ce type de parents peut offrir structure et flexibilité à leurs enfants (ce qu'ils leur disent, c'est : « je suis prêt à vous écouter, mais vous devrez me convaincre que ce que vous voulez faire est sécuritaire; sinon, je ne donnerai pas mon consentement »). Le style dictatorial est typique des familles très rigides qui ont des règles en béton (« vous devez faire les choses comme je vous dis de les faire simplement parce que je vous dis de le faire »). Le parent permissif est comme une méduse, et il a peu de structure à offrir aux jeunes (« peu importe ce que vous voulez, ça m'ira »).

Comme c'est le cas pour bon nombre d'autres aspects liés au rôle parental, la culture et l'endroit où l'on vit ont pour effet de complexifier sensiblement notre tâche. Dans le cas des familles qui vivent dans une collectivité non sécuritaire, par exemple dans un quartier pauvre en milieu urbain, le style dictatorial est celui qui a le plus de chances de faire en sorte que les enfants soient bien éduqués. Dans ces cas, les parents disent à leurs enfants quoi faire parce qu'à leur sens, il serait trop risqué de négocier avec un adolescent alors que les rues environnantes renferment une multitude de dangers.

Dans le cas des parents néo-canadiens ou dont la culture diffère de la culture dominante, les différences culturelles peuvent faire l'objet de beaucoup de conflits entre les jeunes et les parents. Alors que les adolescents se distancient de leur culture d'origine pour acquérir des valeurs qui sont différentes de celles de leurs parents, ils vivent beaucoup de déchirements mentaux et ils se sentent menacés comme personnes.Note de bas de page 14 Il n'y a pas de solution facile pour eux, mais certains trouvent le moyen d'adhérer à leur culture d'origine tout en s'intégrant au reste de la communauté une fois qu'ils ont passé le pas de la porte. Ces derniers sont ceux qui sont le plus susceptibles de bien se développer. Aider les adolescents à atteindre un équilibre peut se traduire par le fait de montrer une certaine flexibilité dans le rôle parental exercé (les laissant un peu expérimenter des comportements qui ne font pas partie de leur culture d'origine) tout en attendant d'eux qu'ils respectent les traditions.

Différences entre les genres

Les garçons et les filles se ressemblent beaucoup en ce qui a trait à leurs besoins. Pourtant, les familles les traitent de façon très différente. D'une culture à l'autre, les attentes envers les garçons diffèrent généralement de celles envers les filles. Les rites de passage qui sont soulignés par les familles (ou les façons dont elles soulignent les transitions des garçons et des filles vers l'âge adulte) sont généralement assez spécifiques dans chaque cas. Même si les deux genres devraient être traités également, nous ne pouvons ignorer que leur développement s'effectue à des rythmes différents, ce qui signifie qu'ils peuvent franchir différentes étapes à différents moments. Notamment, comme les jeunes filles se développent un peu plus précocement physiquement, elles peuvent se sentir plus prêtes à avoir des relations plus sérieuses plus vite que leurs contreparties masculines.

Les familles diffèrent aussi dans leur façon de voir leurs adolescents. En fonction de la culture familiale, les parents envoient des messages très différents aux garçons et aux filles. Par exemple, ils peuvent encourager les garçons à acquérir de l'indépendance tout en encourageant les filles à s'acquitter des tâches comportant une charge émotive au sein de la famille, comme prendre soin d'eux et même de leurs frères. Si on promeut l'égalité à l'école, cette notion peut faire l'objet de conflits à la maison selon les pratiques parentales de chacun. La bonne nouvelle c'est que les filles qui s'affirment et ne tombent pas dans le panneau des stéréotypes peuvent obtenir de meilleurs résultats sur le plan mental que leurs pairs plus passives, mais leurs relations avec leurs familles, si celles-ci sont plus traditionnelles qu'elles, peuvent en souffrir.Note de bas de page 15 Pour les parents des jeunes filles, cela peut se traduire par d'incessantes inquiétudes et le besoin de voir le monde à travers les yeux de leur enfant. Malgré tout, la « rébellion » des adolescents peut être une bonne chose, à tout le moins dans certaines limites.

Capacités différentes

Les parents qui ont des adolescents souffrant d'un handicap physique ou mental ou encore d'une déficience affective doivent faire face à un certain nombre de défis particuliers. Les défendeurs des droits des enfants sont d'avis qu'il est plus constructif de voir ces jeunes comme ayant des capacités différentes plutôt que comme étant handicapés. Quand on se concentre sur leurs forces et sur ce qu'ils ont à offrir, notre perception de ce qu'ils peuvent faire change. Bon nombre d'individus souffrant d'un « handicap » acquièrent une force de caractère hors du commun vu les défis qu'ils doivent relever.

Les parents d'enfants qui ont des capacités différentes doivent aider leurs jeunes à satisfaire à l'ensemble de leurs besoins, tout comme le font les parents des autres enfants. Peu importe les difficultés éprouvées par les jeunes, ces derniers voudront se sentir « branchés », avoir une bonne estime d'eux- mêmes et, autant que possible, avoir leur mot à dire dans les décisions qui les affectent. Les parents peuvent les aider en défendant leurs droits et en se faisant leur porte-parole en ce qui concerne les plans de gestion de cas. Les écoles et les communautés peuvent aider ces enfants en faisant en sorte de les intégrer le plus possible (en leur donnant accès à des activités récréatives, à des événements spéciaux et aux activités qui s'adressent au reste de la population, notamment par le biais de l'intégration dans des groupes ordinaires). Ce qu'il est important de se rappeler c'est qu'un handicap est susceptible de limiter seulement certains aspects du développement des adolescents affectés. En ce qui a trait aux autres besoins de ces jeunes, comme le besoin d'une jeune femme de prendre conscience de sa personne et de se sentir attirante aux yeux des autres alors qu'elle prend de la maturité sur le plan sexuel, ils sont susceptibles d'être ressentis de la même façon par tous les adolescents.

Différences dans l'orientation sexuelle

Dans le cas des jeunes qui s'identifient comme étant des lesbiennes, des gais, des bisexuels ou des transgenres (LGBT), l'adolescence est synonyme d'anxiété, d'isolement et de peur, entre autres parce que bon nombre de familles trouvent difficile d'accepter que leurs enfants ne soient pas hétérosexuels. Les attitudes négatives par rapport aux LGBT et les expressions qu'ils entendent qui sont synonymes de rejet de ce qu'ils sont et qui leur portent atteinte peuvent en empêcher certains de « sortir du placard ». Cela accroît leur sentiment d'isolation et cela peut causer toute une série d'autres problèmes, comme la dépression. Comme parents ou aidants, il est important de bien réfléchir à la façon dont nos opinions peuvent influencer nos jeunes. En général, il est toujours préférable de communiquer un message d'acceptation si nous voulons que nos adolescents grandissent dans un climat sain.

La bonne nouvelle c'est que la plupart des familles finissent, tôt ou tard, par accepter l'identité sexuelle de leurs enfants, et même leurs partenaires au sein de la famille étendue.Note de bas de page 16 Pour se faire accepter au sein de leur famille et de leur communauté, les jeunes doivent pouvoir compter sur des alliés et recevoir du soutien. Les écoles font leur part en faisant en sorte de rendre le milieu scolaire plus sécuritaire pour les LGBT. Certaines écoles vont même jusqu'à appuyer les alliances regroupant des gais et des hétérosexuels qui travaillent ensemble pour lutter contre l'hétérosexisme (autrement dit, contre les partis pris à l'égard de l'hétérosexualité au détriment des autres orientations sexuelles). Si l'on veut voir diminuer les taux de suicide élevés chez les jeunes LGBT et mettre un terme à l'intimidation qu'ils subissent fréquemment, la meilleure façon de s'y prendre est de faire en sorte d'offrir du soutien aux jeunes LGBT au sein des communautés afin qu'ils se sentent acceptés.

Ce que les adolescents veulent que leurs parents leur disent

Les adolescents veulent entendre quatre importants messages :

Essentiellement, ces messages sont les mêmes que ceux que la plupart des adultes veulent entendre. Les adolescents ont tendance à se comporter de manière à se faire dire ces quatre choses. Si les parents et les aidants veulent transmettre aux adolescents ces mêmes quatre messages, mais d'une façon plus acceptable socialement et moins dangereuse, ils doivent s'exprimer de manière à ce que les jeunes puissent les entendre. Voici quelques points à considérer pour y arriver.

L'importance des parents

Les parents et les aidants peuvent faire beaucoup de choses pour aider les adolescents à cheminer sur la bonne voie dans leur processus de développement, notamment les choses ci-dessous.

  1. Établir des limites saines et une certaine
    distance entre eux et leurs jeunes (ils les en
    remercieront!)

    Les adolescents, même ceux qui sont délinquants, veulent que quelqu'un impose des limites. Sinon, comment sauraient-ils qu'on se soucie d'eux? Ils veulent aussi que les adultes de leur entourage prennent une certaine distance par rapport à eux. Un parent n'a pas besoin d'être l'ami de son adolescent. Les adolescents n'ont pas besoin d'un ami de plus. Ce dont ils ont besoin, c'est de mentors dignes de confiance qui peuvent leur montrer ce que c'est que d'être un adulte. Quand les distances à respecter ne sont pas claires, les adolescents deviennent confus. Ils peuvent alors jouer le rôle des parents et les parents, le rôle des adolescents. Si ce genre de choses se fait dans les dessins animés, dans la vraie vie, les jeunes ont besoin de parents qui peuvent agir dans leur intérêt à l'occasion, même dans les cas où ils n'apprécient pas leur aide sur le moment. Il faut se rappeler que, même si un adolescent défie constamment l'autorité et que, la plupart du temps, il désobéit, il souhaite quand même que quelqu'un essaie, à tout le moins, de lui imposer des limites raisonnables. Les adolescents veulent de l'aide pour éviter les dangers. Les parents qui établissent des limites et une certaine distance avec leurs enfants ont tendance à avoir des jeunes en meilleure santé globalement.

  2. Établir des règles qui n'amèneront pas les jeunes à se rebeller

    Lorsqu'on impose des restrictions aux adolescents, il est important qu'elles aient du sens, qu'elles soient proportionnelles aux risques réels auxquels les jeunes sont exposés et qu'elles n'empiètent pas sur leurs sphères d'autonomie. Par exemple, si un parent peut établir une heure limite pour éteindre la télé, il ne peut pas forcer un jeune à dormir. Et s'il peut établir un couvre-feu raisonnable, il ne peut pas vraiment décider qui son enfant choisira comme amoureux ou amoureuse. Quand on essaie d'imposer des règles trop strictes, cela a simplement pour effet d'amener les adolescents à agir en cachette. Le fait de ne pas pouvoir se sentir dignes de confiance et capables de prendre les bonnes décisions tout seuls peut aussi causer de l'anxiété chez certains ou les plonger dans la dépression. En fait, il faut voir les règles comme des outils pour éduquer les jeunes. Lorsqu'on en établit, celles-ci devraient avoir pour but de contribuer à préserver leur sécurité dans des limites raisonnables tout en leur permettant de vivre toutes les expériences dont ils auront besoin pour devenir des adultes. S'ils n'apprennent pas ce qu'ils ont à apprendre à la maison, ils devront tirer leurs leçons de vie plus tard, soit à un moment où il n'y aura plus personne autour d'eux pour les guider.

  3. Proposer des solutions de rechange à la colère

    La plupart des jeunes gens ne deviennent pas renfrognés et violents à l'adolescence. L'adolescence est une période pendant laquelle on trouve des solutions de rechange pour réfréner ses élans combatifs lorsqu'on se sent menacés. Les parents et les aidants peuvent aider les adolescents à découvrir de nouvelles façons de gérer leurs émotions amplifiées, l'émancipation de leur corps (les changements hormonaux peuvent les faire exploser) et les changements dans leur cerveau (qui les amènent à prendre conscience des injustices), car les jeunes n'ont pas de stratégies pour faire avec ces nouveautés. Les adolescents veulent que leurs parents donnent l'exemple en restant calmes, en se montrant accommodants et en sachant négocier. Ils veulent aussi qu'on leur fasse comprendre que les crises de colère ne seront pas tolérées et qu'elles auront des conséquences. Rappelez- vous que les parents et les aidants doivent préparer les adolescents au fait que leurs gestes d'adultes pourront avoir des conséquences permanentes, comme entraîner l'ouverture d'un casier judiciaire ou leur faire perdre un emploi. Il est préférable qu'ils apprennent à la maison comment canaliser leur colère et leur insatisfaction pour en arriver à résoudre les problèmes de façon constructive.

  4. Dire oui plus souvent que l'on dit non

    Les adultes peuvent montrer aux adolescents comment se comporter en leur proposant des substituts lorsqu'ils font des choix déraisonnables, voire dangereux. Sauf dans les cas les plus extrêmes, en général, les adolescents préfèrent qu'on leur dise oui plutôt que non. Vous pouvez toujours dire non à votre jeune qui vous demande la permission d'aller à une fête où il y a des risques réels qu'il y ait de la drogue ou de l'alcool. Mais après, que ferez vous? Les jeunes cherchent désespérément à trouver leur place et ils veulent qu'on leur fasse confiance. Dans de tels cas, peut-être pourriez- vous offrir à votre enfant une autre occasion tout aussi excitante de prouver qu'il est mature. Par exemple, vous pourriez lui offrir la possibilité de partir seul en escapade pour aller visiter un proche dans une autre ville, d'assister à un concert rock ou peut-être même d'organiser sa propre fête à la maison alors que vous vous confinerez à la cuisine et que quelques amis fourniront la musique. Lorsque nous, les adultes, prenons le temps de penser à ce que les adolescents veulent vraiment, nous arrivons généralement à trouver le moyen de dire oui aux comportements qu'ils valorisent.

  5. Servir de miroir aux adolescents pour leur renvoyer l'image de leurs forces

    Souvenez-vous : les adolescents s'attendent à ce que les adultes de leur entourage leur disent dans quelle mesure ils sont spéciaux. Au titre de parent ou d'aidant, vous pouvez vous considérer comme un genre de miroir de maison du rire. Lorsque votre adolescent vous regarde, il veut voir son reflet de manière à se convaincre et à convaincre les autres de sa forte identité. Trouvez des points concrets et substantiels à commenter, puis convainquez votre adolescent que vous accordez de la valeur à ce qu'il fait de bien.

  6. Faire valoir les besoins des adolescents

    Nous avons tous besoin d'avoir quelqu'un derrière nous lorsque la vie nous apporte des défis qui sont trop imposants pour une seule personne. Les parents et les aidants ont la capacité particulière de prendre la défense des adolescents pour les aider à obtenir ce dont ils ont besoin. Lorsque les écoles faillissent à leur tâche d'offrir des programmes adaptés pour les adolescents ou qu'un employeur met en péril la sécurité d'un adolescent, c'est généralement un bon moment pour un adulte de prêter main forte à son jeune afin que ce dernier tente d'obtenir un changement. En tant qu'adultes, nous savons mieux nous faire entendre. C'est pourquoi nos adolescents se tournent vers nous pour que nous les appuyions dans leurs luttes contre la bureaucratie et l'intimidation.

Se faire confiance

La meilleure chose qu'un parent ou un aidant puisse faire c'est d'avoir confiance en son instinct. Au-delà de ce qui a été dit dans le présent document, il vaut toujours mieux que vous montriez à votre adolescent que vous faites ce que vous croyez être ce qu'il y a de mieux à faire. Ayez confiance en ce que vous avez appris lorsque vous étiez vous-même un adolescent. Souvenez-vous que, peu importe ce que vous faites, sans égard à votre culture ou à l'endroit où vous vivez, votre adolescent appréciera que vous lui montriez que vous vous souciez de son bien-être. Lorsque les parents et les aidants savent trouver un équilibre entre protéger les jeunes et leur donner des occasions de croître, les résultats sont toujours positifs pour les jeunes.

Ressources pour les parents et les aidants

La majeure partie du présent document porte sur la façon d'éduquer les adolescents. Mais il y a des moments où les problèmes peuvent nous échapper et pour lesquels nous pouvons avoir besoin d'aide. L'adolescence peut comporter un certain nombre de défis pour lesquels les conseillers professionnels - comme les travailleurs sociaux, les psychologues, les psychiatres, les conseillers en orientation, le clergé et les infirmières (pour ne nommer que quelques-uns des professionnels les plus couramment consultés par les adolescents et les familles) - peuvent être utiles. Si vous cherchez du soutien, vous voudrez peut-être consulter certains des sites Web proposés ci- dessous. Vous pourrez également obtenir une liste de conseillers ou de thérapeutes familiaux à votre centre de santé communautaire, à l'école de votre enfant, à votre lieu de prière, chez votre médecin de famille, dans Internet ou encore dans les pages jaunes. Les services sont presque toujours offerts de façon confidentielle. Bon nombre de régimes d'assurance-maladie prévoient le remboursement des frais pour au moins quelques séances. De plus, certaines agences ou organismes ont des « échelles mobiles » (en vertu desquelles les frais sont ajustés en fonction de ce que les gens peuvent payer).

American Association for Marriage and Family Therapy (association américaine pour le mariage et la famille) www.aamft.org/ (disponible en anglais seulement)
L'AAMFT est une association professionnelle normative qui régit les thérapeutes. Elle regroupe plus de 30 000 thérapeutes des États-Unis, du Canada et d'ailleurs dans le monde. Son site Web offre un moteur de recherche pour trouver un thérapeute familial localement : le « Therapist Locator » www.therapistlocator.net/ (disponible en anglais seulement).

Centre de toxicomanie et de santé mentale www.camh.net/fr/index.html
Le centre fournit des soins aux adolescents et aux adultes qui souffrent de dépendance en Ontario. Le site Web offre des ressources pour comprendre le phénomène des dépendances et d'autres problèmes de santé mentale.

Association canadienne pour la santé mentale www.cmha.ca/bins/index.asp?lang=2
Il s'agit d'un organisme pancanadien bénévole promouvant la santé mentale de façon globale. L'ACSM est aussi un grand promoteur et un fournisseur de programmes en matière de santé mentale s'adressant aux clients directement, à leur famille ou à leurs amis.

Santé Mentale pour Enfants Ontario www.kidsmentalhealth.ca (disponible en anglais seulement)
Le site présente beaucoup de liens autant vers des rapports sur la santé des adolescents que vers des ressources pour les parents. Consultez la section des liens et naviguez pour découvrir les différentes ressources.

Cyberaide.ca www.cybertip.ca/app/fr/home
Il s'agit d'un service pancanadien de signalement d'enfants exploités sexuellement. Le site fournit également des renseignements, des références et d'autres ressources au public pour aider les Canadiens à faire en sorte que leurs enfants puissent naviguer dans Internet en toute sécurité.

Internet 101 www.internet101.ca/fr/index.php
Un comité formé de corps policiers dirigé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a créé ce site Web afin d'aider les jeunes et les parents à naviguer en toute sécurité.

Ligne Assistance Parents www.parenthelpline.ca (disponible en anglais seulement)
Même si on a interrompu définitivement le service associé à cette ligne « 1-888 » en février 2006, on peut continuer de consulter le site Web pour y trouver des liens vers d'autres services.

Agence de la santé publique du Canada http://www.phac-aspc.gc.ca/hp-ps/dca-dea/index-fra.php
Il s'agit d'un parmi un certain nombre d'autres sites gouvernementaux qui offrent une mine de renseignements pour les parents d'adolescents. Explorez les différents liens et lisez l'information mise à votre disposition.

Today's Parent www.todaysparent.com/ (disponible en anglais seulement)
Il existe un site Web associé à cette revue très appréciée du public et ce dernier contient une foule de ressources. Même si, dans la majeure partie des cas, on aborde des sujets reliés aux jeunes enfants, il s'agit malgré tout d'une bonne source d'information pour l'éducation des adolescents.

jeunesensanté.ca www.jeunesensante.ca/acsa/
Il s'agit d'une initiative de l'Association canadienne pour la santé des adolescents. Le site Web est offert en anglais et en français. Même s'il vise plutôt les adolescents eux- mêmes, les adultes peuvent trouver l'information tout aussi intéressante.

Suggestions de lecture

Voici quelques-unes des ressources en format papier que les parents et les aidants peuvent consulter pour en savoir plus sur la façon d'éduquer leurs adolescents de nos jours.

Bibliographie sommaire

Le contenu du présent document se fonde sur un grand nombre de sources des plus diversifiées, notamment sur des travaux réalisés par des chercheurs et des thérapeutes familiaux intéressés par le sujet de la saine éducation des adolescents. Voici une liste des principaux ouvrages rédigés par des professionnels qui ont été consultés.

BENSON, P.L. "Developmental assets and asset- building community: Conceptual and empirical foundations", dans Developmental assets and asset-building communities: Implications for research, policy, and practice , préparé par R.M. Lerner et P.L. Benson, New York, Kluwer Academic/ Plenum Publishers, 2003.

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Au sujet de l'auteur

Michael Ungar, Ph.D., www.michaelungar.com (disponible en anglais seulement), est l'auteur de six ouvrages s'adressant aux parents et aux professionnels. Sa dernière parution s'intitule Too Safe for Their Own Good: How Risk and Responsibility Help Teens Thrive (2007) and Playing at Being Bad (2007). Il est travailleur social et thérapeute familial et il travaille à Halifax. Dans sa pratique professionnelle, il œuvre dans le domaine de la santé mentale et du bien-être des jeunes, et ce, dans les contextes scolaire et correctionnel. Il occupe aussi le poste de professeur chercheur à l'Université Dalhousie dans le domaine du travail social. De plus, depuis 2002, il dirige le « Resilience Project », un projet d'envergure internationale www.resilienceproject.org (disponible en anglais seulement) qui réunit onze chercheurs de cinq continents différents.

Remerciements

L'auteur souhaite remercier les personnes suivantes de leur avoir transmis des commentaires utiles pendant la rédaction de la présente monographie : Dr. Normand Carrey, Lesley Hartman, Karen Shaver et Nancy Heath, Ph.D. Il aimerait aussi remercier de façon particulière Nora Didkowsky et Linda Liebenberg pour leur apport sur le plan de la recherche.

Notes en fin de texte.

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2023-11-06