La maladie de lyme au Canada – Cadre fédéral

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Organisation: Agence de la santé publique du Canada

Type : Rapport

Date publiée : 2017-05-30

Table des matières

Message de l'administratrice en chef de la santé publique

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse émergente dans de nombreuses régions du Canada, et le gouvernement du Canada reconnaît l'incidence qu'elle a sur les Canadiens et leurs familles. Les efforts en matière de prévention et de contrôle de la maladie de Lyme sont déployés par divers intervenants; toutefois, on peut et doit en faire davantage.

En tant qu'administratrice en chef de la santé publique par intérim, je m'inquiète des défis associés à la maladie de Lyme au Canada. Je remercie les fournisseurs de soins de santé, ainsi que les patients et leur famille, qui ont pris le temps de nous faire part de leurs expériences. Nous avons reçu des témoignages de patients qui ont reçu un diagnostic de la maladie de Lyme, et d'autres personnes qui présentent différents symptômes chroniques correspondant à la maladie de Lyme chronique ou à des infections semblables.

La très grande majorité de ces patients et professionnels de la santé ont indiqué qu'ils souhaitent voir un appel à l'action. Par conséquent, ce cadre inclut un plan d'action (annexe 1) qui comprend la mise en place d'un réseau de recherche sur la maladie de Lyme.

Comme il s'agit d'une maladie émergente, nous n'avons pas la réponse à toutes les questions. À mesure que nous allons de l'avant ensemble, il est essentiel que nous collaborions pour élaborer une approche fondée sur des données probantes et pour combler les lacunes en matière de connaissances grâce à des recherches supplémentaires.

Le cadre fédéral sur la maladie de Lyme vise à tracer la voie à suivre pour prendre en charge les domaines où le gouvernement fédéral joue un rôle. L'Agence de la santé publique du Canada collaborera avec des représentants de la santé publique, des représentants des soins de santé, des groupes de patients et d'autres parties intéressées à mesure que nous allons de l'avant ensemble pour mener à bien les trois piliers que sont : la surveillance; l'éducation et la sensibilisation; et les lignes directrices et les pratiques exemplaires. L'accent sera principalement mis sur la prévention de la maladie de Lyme, de sorte que le risque que pose cette maladie pour les Canadiens soit réduit au minimum.

J'invite toutes les personnes qui jouent un rôle dans la lutte contre la maladie de Lyme à se joindre à cette mesure collective. Nous accomplirons beaucoup plus de progrès en travaillant ensemble dans un esprit de collaboration afin de définir et de mettre en œuvre les solutions.

Dre Theresa Tam, BMBS (R.-U.), FRCPC
Administratrice en chef de la santé publique par intérim
Agence de la santé publique du Canada

Une loi concernant le cadre fédéral relatif à la maladie de lyme

La Loi sur le cadre fédéral relatif à la maladie de LymeNote de bas de page 1, qui a reçu la sanction royale le 16 décembre 2014, exige que le gouvernement fédéral élabore un cadre fédéral concernant la maladie de Lyme qui inclut les trois piliers suivants :

  • Surveillance : l'établissement d'un programme national de surveillance médicale qui utilise les données recueillies par l'Agence de la santé publique du Canada pour qu'il soit possible de suivre adéquatement l'évolution des taux d'incidence et des coûts économiques liés à la maladie de Lyme.
  • Éducation et sensibilisation : la création et la distribution de matériel didactique normalisé portant sur la maladie de Lyme, à l'intention des fournisseurs de soins de santé au Canada, en vue de mieux faire connaître cette maladie à l'échelle nationale et d'en améliorer la prévention, l'identification, le traitement et la gestion.
  • Lignes directrices et pratiques exemplaires : l'établissement de lignes directrices concernant la prévention, l'identification, le traitement et la gestion de la maladie de Lyme, et la mise en commun des meilleures pratiques à l'échelle nationale.

Afin d'orienter l'élaboration de ce cadre, l'Agence de la santé publique du Canada, au nom de la ministre de la Santé, a tenu une conférence en mai 2016. Plus de 500 participants y ont assisté, en personne ou par l'intermédiaire d'une interface en ligne. Les patients atteints de la maladie de Lyme, leur famille et d'autres intervenants ont mis en commun leurs expériences à l'égard de cette maladie. En outre, les experts en la matière ont fourni de l'information sur les connaissances et sur les recherches actuelles liées au traitement, à la prévention, au diagnostic et à la prise en charge de la maladie de Lyme. L'annexe 2 comprend l'ensemble du rapport sommaire de la conférence.

Introduction

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse causée par la bactérie Borrelia burgdorferi (B. burgdorferi). Cette bactérie se transmet aux humains par la morsure de certains types de tiques infectées, notamment les tiques à pattes noires et les tiques occidentales à pattes noires. De nombreuses espèces de tiques présentes au Canada ne transmettent pas la bactérie B. burgdorferi. Les tiques peuvent aussi transmettre plusieurs autres agents pathogènes, y compris les bactéries et les virus, susceptibles de causer diverses maladies humainesNote de bas de page 2.

Les responsables canadiens de la santé publique de tous les ordres de gouvernement travaillent de concert en vue de surveiller la propagation des tiques susceptibles de transmettre la maladie de Lyme, ainsi que les cas répertoriés chez les Canadiens exposés à celles-ci. Ces renseignements permettent de déterminer les régions présentant un risque lié à la maladie de Lyme.

Les régions à risque qui sont connues à l'heure actuelle sont présentées à la figure 1. En raison de divers facteurs, y compris les changements climatiques, le risque dans certaines régions s'accroît. Dans de nombreuses régions du Canada, la maladie de Lyme est une maladie infectieuse émergente. En outre, le déplacement des oiseaux migrateurs et d'autres animaux contribue à augmenter le risque de transmission de la maladie de Lyme chez les humains en dehors des régions à risque connues.

Figure 1 : Régions canadiennes présentant un risque lié à la maladie de Lyme où les populations de tiques et la bactérie B. burgdorferi sont présentes ou le plus susceptible d'être présentes en 2016Note de bas de page 3.
Description textuelle de la figure 1

Cette figure présente une carte de fond montrant les régions à risque. Les « régions à risque » (les zones hachurées) sont des localités où le risque de piqûres de tiques et de maladie de Lyme est connu et où le risque de piqûres de tiques et de maladie de Lyme est possible.

Les régions à risque sont indiquées dans des encarts sur la carte comme suit.

Encart 1 - Sud du Manitoba et Ouest de l'Ontario

Les régions à risque peuvent se retrouver de la frontière de l'Ontario jusqu'à l'ouest du parc provincial Turtle Mountain et de la frontière avec les États-Unis jusqu'aux rives sud du lac Manitoba, lac Winnipeg et dans la partie sud de la région Interlake.

Encart 2 - Sud de l'Ontario

Il existe cinq régions à risque qui sont autour du parc national de Pointe-Pelée, du parc provincial Rondeau, du parc provincial Turkey Point, de la péninsule de Long Point, y compris le parc provincial Long Point et la réserve nationale de la faune, et la région tourbière de Wainfleet près de Welland, sur la péninsule de Niagara.

Encart 3 - Sud-Est de l'Ontario et Sud du Québec

Les régions à risque se trouvent aux environs de Kingston, dans la vallée du Saint-Laurent, selon un axe nord-est vers Ottawa, ainsi que dans presque toute la Montérégie et dans des secteurs de l'Estrie et du Centre du Québec, dans le Sud du Québec.

Encart 4 - Provinces maritimes

Au Nouveau-Brunswick, les régions à risque se retrouvent à Grand Bay/Westfield, Saint John, Rothesay, Quispamsis, St Stephen, Saint Andrews, St George et Grand Manan.

En Nouvelle-Écosse, les régions à risque sont identifiées dans les localités de la municipalité régionale d'Halifax et dans les régions des comtés de Lunenburg, Shelburne, Yarmouth, Pictou et Queens.

Encart 5 - Colombie-Britannique

Les régions à risque comprennent la majeure partie de l'île de Vancouver et la côte de la Colombie-Britannique en face de l'île de Vancouver, ainsi que les vallées fluviales partout dans le Sud de la Colmbie-Britannique.

Le nombre de cas humains confirmés au Canada augmente constamment depuis 2009, l'année où la déclaration de la maladie est devenue obligatoire à l'échelle nationale (voir la figure 2). Le nombre de cas est susceptible d'être sous-déclaré, bien que l'ampleur de cette sous-déclaration ne soit actuellement pas connue.

Figure 2 : Nombre de cas humains de la maladie de Lyme signalés au Canada, de 1994 à 2016, établi à partir d'un certain nombre de sources. Les données de 2016 sont préliminaires au moment de la publication du cadre.
Description textuelle de la figure 2

Il s'agit d'un diagramme à barres avec des barres verticales montrant le nombre total de cas déclarés chaque année de 1994 à 2016

Ces nombres de cas sont détaillés dans le tableau suivant :
Année Nombre de cas
1994 35
1995 23
1996 21
1997 19
1998 28
1999 28
2000 53
2001 28
2002 40
2003 31
2004 40
2005 64
2006 69
2007 106
2008 147
2009 144
2010 143
2011 266
2012 338
2013 682
2014 522
2015 917
2016 841

Ce sont principalement les régions où les populations de tiques porteuses de la maladie sont établies, ou leurs environs, qui présentent un risque d'exposition à la maladie de Lyme. Les tiques porteuses de la maladie de Lyme sont actives une grande partie de l'année. Toutefois, les morsures entraînant une infection chez les humains sont bien plus courantes pendant les mois de printemps et d'été.

Les tiques adultes sont environ de la taille d'une graine de sésame, et les tiques au stade nymphal (immatures) sont environ de la taille d'une graine de pavot, ce qui signifie que les personnes ne sauront même pas qu'une tique est accrochée à leur peau. Les personnes qui effectuent des activités professionnelles ou récréatives, comme le camping ou la randonnée, dans ou à proximité de zones forestières ou semi-forestières où l'on trouve des tiques, sont les plus exposées. L'exposition aux tiques peut avoir lieu dans d'autres circonstances, notamment en jardinant, en jouant au golf ou en promenant son chien, si ses activités sont effectuées dans des régions où l'on trouve des tiques.

Une responsabilité fédérale partagée

Le gouvernement du Canada joue un rôle de chef de file national dans la prévention et le contrôle de la propagation de la maladie, et contribue ainsi à réduire le risque que présentent les maladies infectieuses pour les Canadiens. Il remplit ce rôle en effectuant un suivi et une surveillance des menaces de maladies infectieuses, en entreprenant des recherches, en favorisant les comportements sains, en facilitant le transfert des connaissances, la recherche et l'innovation.

Plusieurs ministères et organismes du gouvernement fédéral luttent contre la maladie de Lyme au Canada :

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en tant que chef de file de la santé publique du gouvernement du Canada, s'est attelée à effectuer un suivi de l'incidence de la maladie de Lyme à l'échelle nationale, à accroître la sensibilisation des Canadiens et des professionnels de la santé de première ligne à cette maladie, à surveiller sa répartition et sa propagation dans les zones à risque au Canada en vue de renforcer la prévention et la lutte, et à garantir une uniformité et des normes nationales en matière de diagnostic dans l'ensemble du pays.

Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), organisme de financement de la recherche en santé du gouvernement du Canada, ont pour mission d'appuyer la création de nouvelles connaissances et leur application à divers domaines de la santé, y compris la maladie de Lyme. Pour la maladie de Lyme en particulier, les IRSC ont appuyé des travaux sur le mode d'action de la bactérie B. burgdorferi, en se penchant plus précisément sur sa biologie moléculaire, les facteurs de virulence et sa pathogénicité.

Au sein de Santé Canada (SC), la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits appuie la prestation de services de santé publique et de soins de santé primaires, notamment ceux liés à la maladie de Lyme, dans les collectivités des Premières Nations vivant dans des réserves. La Direction générale des produits de santé et des aliments est responsable de ce qui suit : l'autorisation d'utiliser les médicaments destinés aux humains et aux animaux, y compris les agents antimicrobiens et d'autres médicaments qui peuvent être utilisés dans le traitement de la maladie de Lyme; l'autorisation des vaccins aux fins de prévention de maladies; l'octroi des licences de trousse de tests diagnostiques utilisés pour étayer un diagnostic clinique de la maladie de Lyme chez les humains; et l'évaluation avant et après la commercialisation des médicaments vétérinaires utilisés pour le traitement et le contrôle des infestations de tiques chez les animaux. L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) est responsable de l'évaluation préalable à la mise en marché de l'ensemble des produits de lutte antiparasitaires, et de leur surveillance une fois ceux-ci sur le marché, y compris ceux utilisés pour lutter contre les tiques.

Le ministère de la Défense nationale (MDN) et les Forces armées canadiennes (FAC) sont responsables d'offrir des services de soins de santé au personnel des FAC au Canada et dans le monde. Le MDN et les FAC, souvent de concert avec des partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux et régionaux du domaine de la santé, élaborent des politiques, des programmes et des interventions fondés sur des données probantes visant à prévenir et à traiter la maladie de Lyme au sein des membres de l'armée, mais également, s'il y a lieu, à soutenir les programmes d'éducation et de prévention destinés au personnel civil.

Parcs Canada (PC) sensibilise la population aux risques liés à la maladie de Lyme dans les parcs nationaux, les sites historiques nationaux et les zones nationales de conservation marine en distribuant des documents de prévention et de sensibilisation sur cette maladie.

Au Canada, la prévention et le contrôle de la maladie de Lyme nécessitent une collaboration entre tous les ordres du gouvernement, ainsi qu'avec les organisations non gouvernementales. Comme l'indiquent les dispositions de la Loi canadienne sur la santé, il incombe principalement aux provinces et aux territoires d'offrir des services de soins de santé et des activités de santé publique. Les autorités de santé publique provinciales et territoriales et les autorités autochtones de santé publique entreprennent des activités de prévention et de lutte propres à leurs territoires de compétence. Dans certaines provinces et certains territoires, ce travail est effectué en collaboration avec les universités et d'autres professionnels de la santé et organisations non gouvernementales.

Fondements

Tous les intervenants, y compris les patients et leurs représentants, les fournisseurs de soins de santé et les autorités de santé publique, reconnaissent l'importance des approches fondées sur des données probantes pour la santé publique et la pratique de la médecine. De même, de nombreuses personnes conviennent que d'autres recherches sont nécessaires pour combler les lacunes en matière de données probantes qui existent pour la prévention, le contrôle, le diagnostic et le traitement de la maladie de Lyme.

Avec la mise en œuvre de ce cadre, l'Agence de la santé publique du Canada continuera d'utiliser une approche fondée sur des données probantes afin de prévenir et de contrôler la propagation de la maladie de Lyme. Les mesures liées au cadre correspondront au rôle du gouvernement fédéral en ce qui a trait aux trois piliers : 1) surveillance; 2) éducation et sensibilisation; et 3) lignes directrices et pratiques exemplaires. La mise en œuvre nécessitera la participation et la collaboration des patients touchés par la maladie de Lyme et de leurs familles, des groupes de patients, des fournisseurs de soins de santé, des responsables de la santé publique, des chercheurs experts, ainsi que des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.

Pour commencer à corriger les lacunes en matière de données probantes, le gouvernement du Canada investira de nouveaux fonds afin de combler les lacunes en matière de recherche sur la maladie de Lyme, et continuera à collaborer avec les partenaires nationaux et internationaux pour l'échange des pratiques exemplaires en matière de prévention, de diagnostic et de traitement de la maladie de Lyme.

Surveillance

La surveillance est essentielle pour comprendre le risque pour les Canadiens, et est le fondement de l'approche en matière de santé publique. La surveillance de la maladie de Lyme comprend les mesures suivantes : surveiller à la fois la répartition et la propagation des tiques porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi, et effectuer un suivi des cas humains à l'échelle nationale.

Chez les humains, la maladie de Lyme est une maladie à déclaration obligatoire depuis 2009. Les maladies à déclaration obligatoire à l'échelle nationale sont des maladies infectieuses qui ont été cernées par le gouvernement fédéral, ainsi que les provinces et les territoires, comme étant prioritaires dans le cadre des efforts de surveillance et de contrôle. Les données sur les cas orientent les analyses des tendances nationales et provinciales relatives à la maladie de Lyme. Le système de surveillance accrue de la maladie de Lyme de l'Agence de la santé publique du Canada vise à mieux cerner les régions dans lesquelles apparaissent des cas de maladie de Lyme au Canada et les populations qui y sont les plus exposées, et à diffuser des renseignements sur les types de maladies de Lyme signalés dans les différents territoires de compétence.

Les autorités de santé publique fédérales et provinciales continueront de s'appuyer sur les activités de surveillance au moyen de l'intégration et de la diffusion des méthodes novatrices et des pratiques exemplaires pour la surveillance chez les humains. En outre, la collecte de données de surveillance sur les personnes au Canada qui ne répondent pas à la définition de cas probable ou confirmé de la maladie de Lyme, mais qui présentent divers symptômes correspondant à la maladie de Lyme ou à des maladies semblables, sera lancée.

L'augmentation de la répartition et du nombre de personnes touchées par cette maladie au Canada a des répercussions financières sur le système de soins de santé. Une analyse des coûts associés à la maladie de Lyme sera entreprise, y compris les coûts directs et indirects, dans la mesure du possible.

Un système national de surveillance de la transmission par les tiques sera élaboré; il comprendra la maladie de Lyme et d'autres co-infections possibles. Dans la mesure du possible, la production de cartes des risques pour refléter les renseignements propres à chaque région sera davantage éclairée par : la surveillance des tiques dans les parcs nationaux, provinciaux et régionaux, dans les lieux historiques et les réserves écologiques, et dans les collectivités des Premières Nations vivant dans les réserves; l'intégration des données de surveillance fournies par les vétérinaires et leurs associations; et l'utilisation des outils électroniques. Ces mesures permettront d'orienter les efforts de prévention au moyen de mises à jour opportunes sur la répartition changeante des tiques capables de transmettre la maladie.

Éducation et sensibilisation

Il convient d'accroître les efforts visant à améliorer les activités éducatives liées à la maladie de Lyme afin qu'elles soient plus efficaces et plus facilement accessibles aux Canadiens et aux professionnels de la santé de première ligne, à l'appui des gouvernements provinciaux et territoriaux et des autres efforts.

Le site Web du gouvernement du Canada (Canada.ca) fournit de l'information sur les causes, les symptômes, les risques, le traitement et la prévention de la maladie de Lyme. Ces renseignements sont examinés et mis à jour régulièrement afin de refléter les dernières données probantes validées. Durant la saison où le risque associé aux tiques est le plus élevé, soit d'avril à octobre, les responsables de la santé publique offrent des activités de sensibilisation en vue d'éduquer le grand public et les professionnels de la santé de première ligne concernant la maladie de Lyme.

Il sera essentiel de renforcer la participation des intervenants et les partenariats afin que les campagnes éducatives et de sensibilisation soient couronnées de succès. L'élaboration de matériel éducatif sur la détection et le diagnostic précoces, axée sur les groupes à risque élevé, sera soutenue. Ce matériel servira à aider les professionnels de la santé de première ligne et les autorités de santé publique dans le cadre de la prévention et du diagnostic précoce de la maladie de Lyme, utilisant une approche fondée sur des données probantes et axée sur le patient.

Les efforts actuels seront renforcés, étant donné qu'il existe un certain nombre de domaines nécessitant l'attention des intervenants concernés par la maladie de Lyme. Il serait bon d'évaluer les connaissances de base actuelles des professionnels de la santé de première ligne, et de mettre sur pied des stratégies éducatives efficaces et ciblées pour les aider à mieux reconnaître les symptômes de la maladie de Lyme. Étant donné que la prévention est un élément essentiel de l'approche en matière de santé publique pour les maladies infectieuses, une campagne nationale d'éducation et de sensibilisation sur les tiques et la maladie de Lyme sera mise en place, en collaboration avec des partenaires, pour compléter les efforts de sensibilisation visant à réduire le risque de contracter la maladie de Lyme et pour guider l'intervention, le diagnostic et le traitement précoces.

Lignes directrices et pratiques exemplaires

Pour lutter contre la maladie de Lyme, il sera essentiel de disposer de lignes directrices et de pratiques exemplaires qui sont fondées sur des données probantes et qui ciblent efficacement des groupes déterminés. Les lignes directrices devraient mettre l'accent sur des recommandations qui sont claires et applicables pour qu'elles soient plus utiles pour les professionnels de la santé de première ligneNote de bas de page 4.

Mettre l'accent sur la prévention

À l'heure actuelle, la meilleure façon de se protéger contre la maladie de Lyme est de prévenir les morsures de tiques ou, en cas de morsure, de réduire au minimum le risque d'infection par le retrait de la tique en temps opportun et de façon efficace. Des programmes de prévention et de sensibilisation sont mis en œuvre par les responsables locaux de la santé publique et d'autres fournisseurs de soins de santé et de soins vétérinaires, afin d'accroître la sensibilisation aux risques que présente la maladie de Lyme et aux mesures nécessaires pour se protéger des morsures de tiques. Le gouvernement du Canada collaborera avec les partenaires internationaux en matière de santé publique pour partager les pratiques exemplaires, et ces dernières seront communiquées à tous les intervenants.

Mettre l'accent sur le diagnostic

Le diagnostic de l'infection par la maladie de Lyme à un stade précoce, établi par un médecin ou une infirmière praticienne, est principalement clinique et s'appuie sur des symptômes ainsi que sur des antécédents de possible exposition à des tiques, y compris les antécédents de voyage. Le diagnostic est difficile par le fait que ce ne sont pas tous les patients qui présenteront des symptômes à un stade précoce. Les analyses en laboratoire actuelles, qui examinent les anticorps, sont plus efficaces pour la maladie de Lyme non traitée, à un stade avancé, et après que le patient a développé une réponse immunitaire.

Le Réseau des laboratoires de santé publique du Canada, qui assure le leadership à l'échelle nationale par l'entremise d'un réseau proactif de laboratoires de santé publique, surveille étroitement les avancées en matière de diagnostic en laboratoire et publie des lignes directrices en la matière, qui sont conformes à celles en vigueur aux États-Unis et en Europe. De nouvelles méthodes sont évaluées, et toute méthode qui surpasse celles dont nous disposons actuellement sera incorporée aux lignes directrices mises à jour destinées aux laboratoires et aux professionnels de la santé de première ligne. Les professionnels de la santé de première ligne et les laboratoires provinciaux continueront d'être soutenus dans le diagnostic en laboratoire de la maladie de Lyme.

Il est reconnu que des tests précis et plus sensibles pour la maladie de Lyme sont nécessairesNote de bas de page 5. Des recherches supplémentaires fourniront des renseignements sur les répercussions des différentes souches de la bactérie B. burgdorferi sur le diagnostic et la maladie chez les Canadiens. En raison de préoccupations au sujet des faux négatifs, certains patients se rendent dans des laboratoires privés pour effectuer les analyses. Grâce à l'élaboration et à la disponibilité de meilleures options d'analyses en laboratoire, certains patients pourraient délaisser leur pratique actuelle, qui consiste à effectuer les analyses auprès de laboratoires privés et à but lucratif qui pourraient ne pas utiliser des méthodes d'analyse normalisées.

Mettre l'accent sur le traitement

Les lignes directrices actuelles relatives au traitement de la maladie de Lyme sont élaborées par des organismes professionnels médicaux et scientifiques, et s'appuient sur les meilleures données probantes disponibles dans le monde. Au pays, l'Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie Canada (AMMI Canada) a approuvé et encouragé l'utilisation des lignes directrices sur le traitement de la maladie de Lyme élaborées par l'Infectious Diseases Society of America (IDSA), qui représente les médecins, les scientifiques et les autres professionnels de la santé spécialisés en maladies infectieuses. Par conséquent, les lignes directrices de l'IDSA sont utilisées par la majorité de la communauté médicale.

Il existe un petit nombre de professionnels de la santé de première ligne qui suivent les lignes directrices élaborées par l'International Lyme and Associated Diseases Society (ILADS), une société de santé médicale multidisciplinaire consacrée au diagnostic et au traitement de la maladie de Lyme et des maladies connexes. Les recommandations en matière de traitement formulées dans les lignes directrices de l'ILADS sont différentes de celles de l'IDSA, particulièrement en ce qui a trait à l'utilisation des antibiotiques. Il reste encore des lacunes en matière de données probantes qui peuvent être éclairées par davantage de recherches sur les options de traitement. Les nouvelles données probantes feront l'objet d'une surveillance étroite et seront communiquées aux patients, aux professionnels de la santé de première ligne et aux autres intervenants pertinents.

Certaines personnes présentent des symptômes qui persistent plus de six mois après un traitement, ce que certains médecins appellent le syndrome de Lyme post-traitement ou le syndrome post-maladie de Lyme. D'autres patients présentent différents symptômes chroniques correspondant à la maladie de Lyme ou à des maladies semblables, que l'on appelle parfois maladie de Lyme chronique; celle-ci n'est pas reconnue par la majorité des professionnels de la santé au Canada. Il faut mener des recherches supplémentaires sur les causes de ces symptômes persistants et la maladie chronique, et sur les méthodes de traitement. Tous les partenaires, y compris les organismes de réglementation de soins de santé provinciaux et territoriaux, seront consultés à propos des approches novatrices et fondées sur des données probantes pour répondre aux besoins des patients.

Mettre l'accent sur la recherche

Le gouvernement du Canada reconnaît que d'autres recherches sont nécessaires pour combler les lacunes en matière de données probantes. Par conséquent, il cherchera à établir un réseau national de recherche sur la maladie de Lyme qui s'appuie sur des recherches existantes et des réseaux de recherche, et mobilisera des experts cliniciens, des chercheurs et des groupes de patients.

Conclusion

Le gouvernement du Canada joue un rôle de chef de file national dans la prévention et la lutte contre la maladie de Lyme au pays.

Le présent cadre décrit les principaux domaines où des progrès sont nécessaires, et établit l'ordre de priorité des domaines d'action à l'aide d'une approche en matière de santé publique. Un plan d'action se trouve à l'annexe 1, et comprend l'établissement d'un réseau de recherche sur la maladie de Lyme.

Bien que ces mesures reflètent celles qui peuvent être entreprises par le gouvernement du Canada, toutes les parties intéressées sont invitées à déterminer les mesures que peuvent prendre leurs organismes respectifs afin de contribuer aux progrès réalisés pour les patients et les professionnels de la santé de première ligne.

Le présent cadre sera examiné dans un délai de cinq ans après la publication sur le site Web Canada.ca.

Annexe 1 - La maladie de Lyme au Canada : un plan d'action fédéral

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse transmise par des tiques qui est endémique ou émergente dans de nombreuses régions du Canada.

Le cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme vise à tracer la voie à suivre dans les régions où le gouvernement du Canada a un rôle à jouer. Le gouvernement du Canada collaborera avec des responsables de la santé publique, des fournisseurs de soins de santé, des groupes de patients et d'autres parties intéressées. De plus, il mettra fermement l'accent sur la prévention de la maladie de Lyme, de sorte que le risque que pose la maladie de Lyme pour les Canadiens soit réduit au minimum.' En outre, la mise en place d'un réseau de recherche sur la maladie de Lyme commencera à combler les lacunes en matière de données probantes.

Les mesures de santé publique en vertu du cadre s'harmoniseront avec les trois piliers suivants : 1) surveillance; 2) éducation et sensibilisation; et 3) lignes directrices et pratiques exemplaires. Ce travail sera effectué au cours des cinq prochaines années, et prendra fin le 31 mars 2022.

1. Surveillance

  1. Intégrer les méthodes novatrices et les pratiques exemplaires pour la surveillance des cas humains, et les diffuser à un groupe élargi de partenaires.
  2. Recueillir des données de surveillance sur les personnes au Canada qui ne répondent pas à la définition de cas probable ou confirmé de la maladie de Lyme.
  3. Effectuer une analyse des coûts associés à la maladie de Lyme.
  4. Élaborer un système national de surveillance de la transmission par les tiques, qui comprend la maladie de Lyme et d'autres co-infections possibles.

2. Éducation et sensibilisation

  1. Appuyer les partenaires dans l'élaboration de matériel éducatif sur la détection précoce et le diagnostic précoce, axé sur les groupes à risque élevé, pour aider les professionnels de la santé de première ligne et les autorités de santé publique à prévenir et à diagnostiquer la maladie de Lyme.
  2. Élaborer une campagne nationale d'éducation et de sensibilisation sur les tiques et la maladie de Lyme, en collaboration avec les partenaires, qui porte sur les éléments suivants :
    1. Prévention des morsures de tiques et intervention précoce.
    2. Reconnaissance des symptômes de la maladie de Lyme, de sorte que les patients puissent demander de l'aide et que les professionnels de première ligne puissent effectuer un diagnostic et un traitement précoces.

3. Lignes directrices et pratiques exemplaires

  1. Établir un réseau national de recherche sur la maladie de Lyme.
  2. Travailler avec les partenaires internationaux en matière de santé publique pour communiquer les pratiques exemplaires et les diffuser à l'échelle nationale.
  3. Continuer d'appuyer les professionnels de la santé de première ligne et les laboratoires provinciaux dans le diagnostic en laboratoire de la maladie de Lyme.
  4. Consulter les organismes de réglementation des soins de santé provinciaux et territoriaux à propos des approches novatrices et fondées sur des données probantes pour répondre aux besoins des patients.

La maladie de Lyme au Canada : Infographie du plan d'action fédéral

Annexe 2 - Conférence pour élaborer un cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme, du 15 au 17 mai 2016

Vous pouvez consulter ici la version complète du rapport sommaire de la conférence.

Références

Note de bas de page 1

http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/F-7.35/TexteComplet.html

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Note de bas de page 2

Biggs, H.M., et. al. Diagnosis and Management of Tickborne Rickettsial Diseases: Rocky Mountain Spotted Fever and Other Spotted Fever Group Rickettsioses, Ehrlichioses, and Anaplasmosis, US Centers for Disease Control and Prevention, Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR) 2016: 65(2)1-44.

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Note de bas de page 3

https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/maladie-lyme.html

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Note de bas de page 4

Klasco, R.S., Glinert, L. Language for Actionable Recommendations (viewpoint). Journal of the American Medical Association (JAMA). 2017; 317(6), 583-4.

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Note de bas de page 5

Statement for the House Foreign Affairs Committee Africa, Global Health and Human Rights Subcommittee's Hearing on Global Challenges in Diagnosing and Managing Lyme Disease - Closing Knowledge Gaps. Submitted by the Infectious Diseases Society of America. 2012, July 17.

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