VIH au Canada, Rapport de Surveillance en date du 31 décembre 2023 : Sommaire
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Le VIH au Canada, Rapport de Surveillance en date du 31 décembre 2023, publié par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), présente et décrit les tendances épidémiologiques nationales sur les diagnostics de VIH au Canada selon la région géographique, l'âge au moment du diagnostic, le sexe, la race ou origine ethnique et la catégorie d'exposition entre 2014 et 2023. Ce rapport de surveillance présente des renseignements sur les premiers diagnostics dans les treize provinces et territoires (PT) et fournit des données probantes solides pour la planification, l'évaluation et la mise en œuvre des programmes de prévention et de soins du VIH et d'éducation. Ce rapport présente également les informations sur les premiers diagnostics du VIH et les cas de VIH déjà diagnostiqués par province et territoire pour 2020 à 2023 pour la planification de programmes de traitement effectifs et pour suivre les progrès du Canada vers l'atteinte des cibles 95-95-95.
La pandémie de la COVID-19 (SRAS-CoV2/Maladie du coronavirus 2019) a entraîné des répercussions, connues et inconnues, sur l'accès aux services de dépistage, de prévention et de soins du VIH ainsi que sur les activités de surveillance au Canada. Pour cette raison, les données de 2020 à 2023 doivent être interprétées avec prudence. Les répercussions réelles ainsi que les effets à long terme de la pandémie de la COVID-19 sur la transmission du VIH au Canada pourraient devenir plus clairs grâce à la collecte et à l'analyse continue des données de surveillance du VIH dans les années à venir. Comme les données de surveillance sont régulièrement revues et mises à jour, et affinées au fil du temps par les PT, les données de surveillance des années antérieures peuvent également être communiquées avec l'ensemble de données de l'année en cours. Les données historiques présentées dans le présent rapport ne correspondent donc pas exactement aux données historiques présentées dans les rapports nationaux précédents.
De plus, en 2024, l'Ontario a mené un projet rétrospectif visant à améliorer l'exhaustivité des données sur les premiers diagnostics de VIH en 2023. À la suite de ce projet, le nombre de premiers diagnostics en Ontario en 2023 est passé de 938 à 723. Il est important de noter que ce rapport utilise le dénombrement initial de 938 pour l'Ontario en 2023 aux fins de déclaration nationale pour permettre la comparabilité dans le temps, ce qui aura un effet sur toutes les analyses présentées pour 2023 (p. ex., surestimation des dénombrements et des taux). Veuillez consulter le site Web de Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (OHESI) [en anglais seulement] pour obtenir plus d'informations sur les premiers diagnostics en 2023 et sur la méthodologie du projet Regard rétrospectif sur le VIH.
Principaux constats
Principaux constats :
- En 2023, 2 434 cas de VIH nouvellement diagnostiqués (c.-à-d. aucune preuve antérieure d'un test positif) ont été déclarés au Canada. Il s'agit d'une augmentation de 35,2 % par rapport à 2022 (1 800 cas déclarés). Cette augmentation peut être causée, en partie, par le renouvellement de l'accès aux services de dépistage du VIH dans les dernières étapes de la pandémie de la COVID-19 et par l'augmentation des volumes d'immigration venant du monde entier (après la levée des restrictions de la pandémie). Les déterminants sociaux de la santé et les tendances épidémiologiques exposent certains migrants (immigrants, résidents temporaires, et réfugiés) à un risque accru d'infection par le VIH avant et après leur arrivée au Canada. Bien que le volume d'immigration ait augmenté après la pandémie (à partir de 2021), la proportion de tests positifs pour le VIH lors d'un Examen médical aux fins de l'immigration (EMI) au Canada a également augmenté, tout en demeurant relativement faible (0,37 % en 2023 par rapport à 0,12 % en 2021).
- Le taux national de cas de VIH nouvellement diagnostiqués était de 6,1 pour 100 000 personnes en 2023, soit une augmentation par rapport au taux de 4,6 pour 100 000 personnes en 2022. Le taux enregistré en 2023 dépasse le niveau observé avant la pandémie de la COVID-19 (4,6 pour 100 000 en 2019). Il convient toutefois de noter que le taux de 2023 ne tient compte que des premiers diagnostics, alors que les données des années antérieures à 2020 pouvaient inclure des cas déjà diagnostiqués, en raison de l'évolution des méthodes de surveillance.
- Les tendances globales des dix dernières années montrent que le nombre de premiers diagnostics de VIH au Canada était relativement stable jusqu'en 2020, avec un pic antérieur de 1 850 cas en 2016 (taux de 5,2 pour 100 000 personnes), puis une baisse à 1 325 cas en 2020 (taux de 3,5 pour 100 000 personnes), suivi d'augmentations en 2021, 2022 et 2023.
- Les données reçues par l'ASPC des provinces et territoires indiquent le sexe des cas classé selon les catégories mutuellement exclusives « sexe masculin », « sexe féminin », « transgenre » ou « non fourni ». Dans certains cas, le sexe et le genre peuvent être confondus à tort dans ces données. Par conséquent, les données pour les cas déclarés comme sexe masculin ou sexe féminin peuvent exclure ou non les personnes transgenres. La déclaration peut ne pas correspondre à l'identité de genre des personnes. Le Système national de surveillance du VIH (SSVS) travaille activement à l'amélioration de la collecte de données et des rapports afin de mieux représenter les communautés de diverses identités de genre.
- Le taux national de premiers diagnostics du VIH était de 8,1 pour 100 000 personnes chez les personnes de sexe masculin et de 3,9 pour 100 000 personnes chez les personnes de sexe féminin en 2023, ce qui constitue une augmentation par rapport aux taux rapportés en 2022 (qui étaient respectivement de 6,2 et 3,0 diagnostics du VIH pour 100 000 personnes).
- Les tendances récentes du taux de diagnostic du VIH chez les personnes de sexe masculin montrent une baisse continue des taux entre 2014 et 2020, qui sont passés de 7,7 pour 100 000 en 2014 à 4,9 pour 100 000 en 2020, avec une augmentation à 8,1 pour 100 000 en 2023. Chez les personnes de sexe féminin, la tendance montre une augmentation, qui a atteint un pic de 2,7 pour 100 000 en 2019, et qui a augmenté à 3,9 pour 100 000 en 2023. Les taux de 2023 chez les personnes de sexe masculin et sexe féminin sont supérieurs aux niveaux prépandémiques.
- Ventilé par groupes d'âge, le taux de diagnostic du VIH était le plus élevé dans le groupe de 30 à 39 ans, avec 14,3 pour 100 000 personnes en 2023.
- Les taux de diagnostic du VIH étaient au moins deux fois plus élevés chez les personnes de sexe masculin que chez les personnes de sexe féminin dans tous les groupes d'âge, à l'exception des groupes des enfants de moins de 15 ans et des 15 à 19 ans (les deux cas où les taux de diagnostic du VIH étaient similaires entre les sexes).
- Le taux national global de premiers diagnostics du VIH a augmenté de 2022 à 2023, et cette hausse a été observée dans toutes les régions (groupes de PT). Bien que l'augmentation ait touché l'ensemble de la région de l'Atlantique, ce ne sont pas toutes les provinces de l'Atlantique qui ont connu une augmentation.
- Le taux de premiers diagnostics du VIH le plus élevé parmi les provinces et territoires a été enregistré en Saskatchewan, avec 19,4 pour 100 000 personnes, suivi du Manitoba avec 19,3 pour 100 000 personnes. Le taux le plus faible a été observé dans la région des Territoires, avec 2,2 pour 100 000 personnes.
- Semblable à 2022, la plus grande proportion de diagnostics de VIH chez les adultes en 2022 a été attribuée aux contacts hétérosexuels (39,4 %) en 2023. Selon la catégorie d'exposition déclarée, les contacts sexuels entre hommes continuent de représenter la plus grande proportion de diagnostics chez les personnes de sexe masculin, soit 52,2 % des diagnostics. Les contacts hétérosexuels continuent de représenter la plus grande proportion de diagnostics chez les personnes de sexe féminin, soit 68,1 % des diagnostics. L'utilisation de drogues injectables demeure également un facteur important tant chez les personnes de sexe masculin que chez celles de sexe féminin, représentant 18,2 % de tous les premiers diagnostics en 2023.
- La proportion de diagnostics attribuables à différentes catégories d'exposition variait également selon le groupe d'âge. Dans le groupe d'âge des 20 à 24 ans, les contacts sexuels entre hommes représentaient la plus grande proportion de diagnostics (48,6 %). En revanche, chez les 40 à 59 ans, les contacts hétérosexuels représentaient la plus grande proportion de diagnostics (50,9 %).
- Les données fondées sur la race constituent un élément clé pour reconnaître et comprendre les disparités dans l'accès aux soins liés au VIH qui découlent du colonialisme, du racisme, et des iniquités systémiques et structurelles, historiques et actuels, au Canada. Cependant, la déclaration des données sur la race ou l'origine ethnique varie considérablement d'une région à l'autre. Dans l'ensemble, les données sur la race ou l'origine ethnique n'ont été déclarées que pour 42,9 % des premiers diagnostics en 2023. Aucune donnée relative à la race ou à l'origine ethnique n'a été soumise par le Manitoba, la Nouvelle-Écosse et le Québec.
- Parmi les 1 043 cas de nouveaux diagnostics de VIH pour lesquels la race ou l'origine ethnique ont été déclarées, 27,6 % ont été signalés comme des personnes noires, 25,1 % comme des personnes blanches et 19,6 % comme des personnes autochtones (8,6 % Premières Nations, 0,1 % Inuit, 1,0 % Métis et 9,9 % Autochtones — sans précision). Étant donné que les données sur la race ou l'origine ethnique ne sont pas manquantes de façon aléatoire, ces proportions sont peu susceptibles de représenter l'ensemble des premiers diagnostics et doivent donc être interprétées avec prudence. En collaboration avec des membres des communautés, le SSVS a mis sur pied le Groupe de travail d'experts des communautés noires et le Groupe de travail sur la surveillance du VIH et la syphilis des Premières Nations, Inuit, et Métis, pour fournir des conseils et aider à élaborer des stratégies visant à améliorer l'exhaustivité, l'interprétation et la contextualisation des données sur la race et l'origine ethnique.
- Bien que le nombre de nouveaux diagnostics ait augmenté entre 2020 et 2023 pour la plupart des provinces et territoires, les tendances relatives au nombre de cas déjà diagnostiqués ont varié. De même, la proportion des diagnostics de VIH attribués à des cas diagnostiqués antérieurement variait également selon les provinces et les territoires.
- Parmi les 247 nourrissons signalés comme ayant été potentiellement exposés au VIH par voie périnatale en 2023, 97,1 % sont nés de personnes ayant reçu un traitement antirétroviral (TAR). Cinq nourrissons ont contracté le VIH par voie périnatale, dont trois étaient nés de personnes qui n'avaient reçu aucun traitement antirétroviral, et deux de personnes qui avaient reçu un traitement antirétroviral partiel.
- Un nombre accru de migrants (immigrants, réfugiés et résidents temporaires) ont obtenu un résultat positif au test de dépistage du VIH lors d'un EMI au Canada ou à l'étranger en 2023 par rapport à 2022. Selon les données fournies par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), en 2023, 1 645 migrants ont obtenu un résultat positif au test de dépistage du VIH au Canada, ce qui représente 0,37 % de l'ensemble des EMI réalisés au Canada, une proportion plus élevée que celle enregistrée avant la pandémie (0,24 % en 2019). En 2022, 1 032 migrants ont obtenu un résultat positif au test de dépistage du VIH lors d'un EMI au Canada (0,26 %). Cela indique que l'augmentation marquée du nombre de cas de VIH détectés chez les migrants en 2023 découle en partie de la hausse des volumes d'immigration et d'une légère augmentation du taux de positivité au test de dépistage du VIH chez les migrants.
- En 2023, 109 cas de syndrome d'immunodéficience acquise (sida) ont été déclarés, soit une baisse continue depuis 2014. Cependant, les résultats doivent être interprétés avec prudence, car les données sur le sida n'ont été transmises que par quatre provinces en 2023 (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario et Saskatchewan) et, où l'information était disponible, les cas étaient probablement sous-déclarés.
- En 2023, 126 décès (0,4 pour 100 000 personnes) ont été attribués au VIH. Cela représente une diminution en nombre absolu par rapport aux 129 décès (0,4 pour 100 000 personnes) attribués au VIH en 2022, bien que les décès attribués au VIH soient probablement sous-déclarés.

Figure 1 : Texte descriptif
Année du diagnostic | Premiers diagnostics globaux | Taux global pour 100 000 | Taux pour 100 000 pour les personnes de sexe masculin | Taux pour 100 000 pour les personnes de sexe féminin |
---|---|---|---|---|
2014 | 1 747 | 4,9 | 7,7 | 2,2 |
2015 | 1 758 | 4,9 | 7,7 | 2,2 |
2016 | 1 854 | 5,1 | 7,9 | 2,4 |
2017 | 1 809 | 5,0 | 7,7 | 2,2 |
2018 | 1 830 | 4,9 | 7,3 | 2,6 |
2019 | 1 736 | 4,6 | 6,5 | 2,7 |
2020 | 1 315 | 3,5 | 4,9 | 2,0 |
2021 | 1 456 | 3,8 | 5,5 | 2,1 |
2022 | 1 800 | 4,6 | 6,2 | 3,0 |
2023 | 2 434 (2 219) | 6,1 (5,5) | 8,1 | 3,9 |

Figure 2 : Texte descriptif
Province | Taux de premier diagnostic du VIH (pour 100 000 personnes) en 2023 | Taux de premier diagnostic du VIH (pour 100 000 personnes) en 2022 | Augmentation ou diminution du taux de diagnostic du VIH depuis 2022 |
---|---|---|---|
Alberta | 5,4 | 4,2 | Augmentation |
Région de l'Atlantique | 2,4 | 1,6 | Augmentation |
Colombie-Britannique | 3,3 | 2,5 | Augmentation |
Manitoba | 19,3 | 13,9 | Augmentation |
Ontario | 6,0 (4,6) | 3,9 | Augmentation |
Québec | 5,4 | 4,9 | Augmentation |
Saskatchewan | 19,4 | 19,3 | Augmentation |
Territoires | 2,2 | 1,5 | Augmentation |
Remarque : Aucun des taux provinciaux ou régionaux n’a diminué entre 2022 et 2023. |
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Si vous souhaitez obtenir une copie complète du VIH au Canada, Rapport de surveillance jusqu'au 31 décembre 2023, veuillez communiquer avec l'équipe de surveillance du VIH à hass@phac-aspc.gc.ca.
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